haley + il n'y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue.

Je ne pouvais pas être a Paris et passer une journée sans ma meilleure amie. J’étais obligée de passer au moins une journée avec elle à découvrir Paris. J’avais vraiment hâte de passer du temps avec elle, seule dans cette magnifique ville. Comme le séjour se terminait bientôt, nous avions décidé d’aller faire les boutiques. Hier nous avions passé l’après-midi au Louvre. Du coup, aujourd’hui c’était journée relaxation et amusant au sein de la capitale française. C’était tout a fait impossible que nous n’allions pas le faire. C’était Paris tout de même, une des capitale de la mode. J’avais mis de l’argent de cote pour m’acheter quelque chose de petit de chez Chanel. Oui, j’aime la mode. Ce n’est pas parce que je suis sportive que je n’avais pas le droit d’aimer la mode. J’attendais donc Haley a la sortie de l’hôtel vu que je partageais ma chambre avec Aby.

D’un geste rapide, j’attrapais une veste chaude que j’enfilais rapidement alors que je cherchais un peu partout mon portefeuille qui devait bien être quelque part. Je devais rejoindre Eä, ma meilleure amie, d’ici quelques minutes et pourtant, je n’avais toujours pas mis la main dessus. Je m’arrêtai dans mon inspection et posai mes mains contre mes hanches en fronçant les sourcils. Dieu du ciel, pourquoi étais-je aussi tête en l’air ? Mais finalement, une sorte de lumière s’était allumée dans mon cerveau puisque je trouvais mon Graal dans la poche de mon autre veste – évidemment, pourquoi avais-je cherché plus loin ? -. Je le glissai alors dans la bonne poche et je sortis de ma chambre le plus rapidement possible. Je ne voulais pas qu’elle m’attende trop longtemps sous prétexte que je n’étais pas en mesure de me souvenir des endroits où je mettais mes affaires. J’arrivais rapidement dans le hall de l’hôtel et plus loin, je repérai la silhouette si familière d’Eä. Je me glissai lentement derrière elle et tapais sur son épaule. « Salut ! » Affirmai-je d’une voix un peu plus forte que la normale, parce que je voulais lui foutre la trouille… Je n’avais pas honte de le dire et elle avait l’habitude avec moi. « Désolée d’avoir été si longue, je ne trouvais plus mon portefeuille, enfin, truc habituel quoi… » Ajoutai-je dans un petit rire. J’étais complètement surexcitée à l’idée de faire du shopping avec ma meilleure amie, dans cette capitale de la mode. Je sentais bien que la carte bleue allait chauffer.

Paris, la ville aux milles lumières, la capitale française. C’était tellement beau. J’avais vraiment passé une super semaine pour l’instant et j’avais hâte d’en découvrir encore un peu plus avec les quelques jours qu’ils nous restaient. Aujourd’hui c’était découverte des boutiques, les Champs Elysées, la Gallérie Lafayette, je voulais tout voir. Les magasins de luxe de Paris étaient ma visite touristiques d’aujourd’hui. Vu qu’il faisait assez froid, j’avais opté une paire de UGGs ainsi que ma cape qui me tenait bien au chaud. Je pourrais sillonner les rues de Paris toute la journée et ne jamais crever de froid. J’attendais Haley a l’entrée et elle semblait être un peu en retard. Finalement, j’entendais quelque chose derrière moi et je sursautais a l’entente de la voix de la ma meilleure amie. Je me retournais en rigolant. “Tu ne changeras jamais!” M’exclamais-je. “Pas de soucis. On y va? On a un programme chargé en tout cas. Je veux voir toutes les boutiques de mode, surtout Chanel.” Dis-je d’une voix toute excitée.

De manière générale, je n’étais pas une grande adepte de shopping puisque je n’avais pas vraiment eu l’habitude d’en faire lorsque j’étais plus jeune. Je n’avais vraiment commencée à en faire qu’avec Eä, après notre rencontre au lycée. Elle était rapidement devenue ma meilleure amie, la sœur que je n’avais jamais eue puisque je n’étais entourée que de frères. Avec elle, il m’était plus évident de faire de longues séances shopping, même si j’étais parfois dépitée du temps que l’on mettait dans ces fameuses boutiques. Mais, Paris étant Paris, je n’allais pas rechigner à l’idée de faire chauffer un peu la carte bleue. J’avais bien l’intention d’en profiter, et je voulais rapporter quelque chose pour ma mère. Je retrouvais donc Eä à l’entrée et eut un rire lorsqu’elle sursauta. Cela me faisait toujours rire. « Allons-y ! Je ne voudrais pas que ton impatience se transforme en une véritable fièvre acheteuse. » Déclarai-je dans un petit rire. « Je compte sur toi pour me conseiller avec les fringues et autres accessoires que tu adores. » Je n’étais pas toujours à l’aise dans les boutiques très féminines parce que je préférais être à l’aise dans des vêtements moins… fashion, dirons-nous. Mais j’étais prête à faire des efforts.

Quand je vivais encore en Namibie, je n’avais pas été une petite gamine qui se permettait tout. Je savais que je pouvais avoir ce que je voulais. Je n’avais jamais manqué de rien et même aujourd’hui je ne manquais de rien. C’était une fois a New York que j’étais devenue une “fille” si on pouvait dire cela. Je savais que nous ne pouvions plus nous payer les même choses, que je n’avais plus les même privilèges car l’argent que mes parents gagnaient allaient dans mes frais médicaux. Toute fois, je voulais profiter parce que je savais que mon temps de vie était limité et que de ce fait, je me devais de faire le plus de ma vie a présent. C’était comme cela que j’étais venue a aimer le shopping et de parfois me permettre d’acheter quelque chose d’un peu plus cher. J’allais de toute façon ramener quelque chose a ma mère et a mon père. C’était leur carte bleue que j’utilisais de toute façon. J’étais totalement prête pour aller faire les boutiques sur Paris. “Non t’en fais pas. Je vais essayer de me limiter un peu. Je ne saurais pas ramener tout ce qu’il y a dans les magasins sans avoir a acheter une autre valise et si c’est le cas, faudrait que tu m’arrêtes.” Dis-je en rigolant. Nous sortions alors de l’hôtel pour nous rendre au transport publique. “Ca te rappelle pas New York un peu ces métro?” Demandais-je alors a Haley.

Il était vrai qu’on ne devait pas faire trop de shopping sous peine de devoir racheter une valise et pas sûre que ce soit très pratique une fois à l’aéroport. J’avais déjà pris le strict minimum parce que je ne voulais pas que cela m’encombre, il fallait donc que je sois assez raisonnable moi aussi, même si je ne doutais pas de mes capacités à être raisonnable en toutes circonstances – ou presque -. « Ne t’inquiètes pas ! Je vais être ta bonne conscience. » Déclarai-je dans un petit rire. Je n’étais pas certaine que ce soit très rassurant, mais puisqu’il le fallait, j’allais prendre mon rôle très au sérieux. Et puis, je ne doutais pas d’Eä, on savait bien toutes les deux contrôler nos pulsions et jusqu’à présent, nous n’avions jamais été prise de cette fameuse fièvre acheteuse (enfin, cela m’arrivait seulement durant les périodes de fêtes où je dévalisais un peu tous les magasins). « Mais si ! C’est exactement ce que je me disais… Mais franchement, je m’en sors bien mieux à New York qu’ici. » Avouai-je en faisant la moue. Je m’étais perdue la dernière fois en compagnie de Trung et cela me faisait encore bien rire, même si j’avais eu la trouille de ma vie. « Ça me donnerait presque le mal du pays. » Ajoutai-je dans un petit sourire alors qu’on s’engageait parmi la foule ; là encore, cela ne changeait pas de la ville où j’avais grandis, les transports étaient toujours pleins.

J’avais clairement besoin d’une bonne conscience. Quand, je m’étais décidé d’aller faire du shopping, je pouvais très très facilement me laisser aller. C’est pour cela que je prenais toujours Haley avec moi. On était différente a ce niveau-la. J’étais bien plus fille-fille qu’elle, j’adorais faire du shopping de manière modérément bien-sure. J’essayais toujours plus ou moins de faire attention a mon image. C’était pour moi que je le faisais, je voulais vivre ma vie pleinement, pour moi et personne d’autre. Au lycée, on m’avait souvent pris pour une diva parce que j’adorais porter des vêtements classes. Je ne cherchais pas l’attention, jamais même. Ceux qui me connaissaient, savaient ce que je vivais, comprenaient pourquoi j’étais ainsi. Il y avait toujours plus derrière une personne que ce qu’elle montrait. Nous étions a présent dans le métro ou RER comme ils appelaient cela ici. “Je te comprends. Ceux de New York sont tellement mieux. Et je suis d’accord. Faudrait qu’on se refasse un week-end a New York. J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai plus été.” Ayant passé les fêtes au Canada et étant directement reparti pour ce voyage, je n’avais pas eu le temps d’aller a la maison. La dernière fois avait été avant les examens donc plus d’un mois.

New York… Ah, ma très chère ville me manquait énormément depuis que j’étais à Harvard, bien que je m’y rendais assez souvent. Mais ces derniers temps, je n’en n’avais pas eu l’occasion entre les vacances au Canada et ce voyage en France, je commençai à ressentir ce mal du pays qui me nouait la gorge. Je n’avais pas encore eu l’occasion d’être en présence de ma mère et de mes frères, et forcément, ils me manquaient tous énormément, mais il ne fallait pas que j’y pense ou alors, j’allais vraiment fondre en larmes… Et ce n’était pas franchement le but de notre sortie. On se rendait dans les plus belles boutiques de la villa, je me devais d’être pleinement en forme ! « Dans ce cas, dès que l’une de nous prévoit de s’y rendre, elle prévient l’autre et on s’arrange pour y aller en même temps. » Déclarai-je dans un petit sourire. Cela nous rappellerait forcément de bons moments et des souvenirs de ces années lycées que j’adorais tant. Je me voyais déjà à Times Square, sur la 5ème avenue… Bon sang, je voulais être chez moi ! Mais il me fallait encore faire preuve de patience. « On arrive bientôt ? » Demandai-je avec mon impatience légendaire et puis, oui, il fallait bien l’admettre, je n’avais plus une grande confiance envers ces métros.

New York, c’était un paradis, c’était ma ville. Bien sure, j’adorais toujours Windhoek et la Namibie, mais les souvenirs que j’en avais été souvent flou. J’avais été une petite fille et l’événement le plus marquant avait été l’annonce de ma maladie. Disons que c’était pas toujours ce que l’on rêvait. J’allais encore a Windhoek pour visiter mes grand-parents et mes cousins. Toute fois parfois, le voyage était bien trop long pour moi alors on restait a New York et c’est eux qui venaient. C’est ainsi que New York était devenu mon chez-moi, ma maison, la ou mon coeur se trouvait. Donc oui New York bientôt c’était un must. On devait y retourner avec Haley. “J’suis d’accord. Faut qu’on fasse un pacte pour ça.” Je lui tendis alors mon petit doigt pour faire le pacte. Si une partait a New York, elle devait le dire a l’autre. J’étais vraiment contente d’avoir une amie comme Haley avec qui je pouvais tout partager depuis le lycée. Elle me demandait d’ailleurs si nous étions bientôt arrivées. Je regardais sur le plan et ce que disait l’écran dans le métro. “Je crois, on a encore plusieurs arrêts a faire.”

Dans un petit rire, je crochetai mon petit doigt à celui d’Eä, signe que le pacte était maintenant valide ! Dès que l’une de nous partirait à New York, elle emmènerait l’autre avec elle. J’adorai cette idée parce que ma ville me manquait vraiment beaucoup et à chaque fois que j’y pensais, j’avais un peu mal au cœur. Il faut dire que toute ma fille se trouvait là-bas donc ce n’était pas très évident, même si j’aimais ma vie à Harvard, cela n’était pas la même chose. « J’espère que ce sera pour dans bientôt ! » Déclarai-je en regardant ensuite les arrêts, bien que je n’y comprenais rien du tout. Autant je m’en sortais bien en étant chez moi, mais là, j’étais complètement perdue et justement, je n’avais pas du tout envie de me perdre une nouvelle fois, c’était bien assez angoissant comme cela. « J’ai toujours trop hâte d’y être ! La patience n’est vraiment pas mon fort. » Ajoutai-je en haussant les épaules dans un sourire. Ma meilleure amie me connaissait assez pour le savoir, je n’avais jamais eu une grande patience, mais on s’y habituait bien avec le temps. « Tu sais que je songe à me rendre dans ma ville natale ? Ça me trotte dans la tête depuis un long moment. » Avouai-je en me tournant vers Eä. Comme on avait encore plusieurs arrêts à faire, autant qu’on parle, cela passerait plus vite. Et puis, j’avais envie de me confier à propos de ça. Je n’avais encore jamais mis les pieds dans la ville où j’étais née.