Leynamille ┼ « Quand t'es pas là j'fais n'importe quoi. »

Parfois j'avais du mal à croire que j'avais été une Eliot par le passé. Depuis le temps j'étais devenu tellement... sympathique. Je commençais à avoir des amis quoi vous vous rendez compte ? J'étais pas encore certaine de savoir si ça me plaisait, mais c'était un fait. Une autre chose que je savais c'était que maintenant que je n'avais plus à me soucier autant de mon image de fille de la haute société, j'avais envie de prendre des risques. Et le retour de Camille dans ma vie tombait juste au bon moment. Dans le genre dangereux il ne laisse pas sa place, il a cet air mystérieux qui est tellement attirant. Et tel un enfant qui veut impressionné ses parents, je voulais l’impressionner. Je voulais qu'il cesse de voir en moi une fille douce et adorable, je voulais qu'il me voit comme son égale désormais. Alors ouais ça me fit de la peine un peu quand il éclata de rire, mais ses paroles me firent au contraire sourire. Que la partie commence mon chéri, « Même pas. » Après tout je n'avais pris qu'une bouffée de ce truc, c'était pas ça qui allait m'achever. Même si j'étais loin d'être une habituée de tout ce qui était drogue et autres substance, j'étais pas non plus faite en chocolat, ça m'en prendrait un peu plus pour me faire l'effet désirer. Je m'approchai de lui, collant presque mon visage au sien, mes lèvres s'approchant doucement de son oreille si délicate. « Fait moi ressentir quelque chose Caldwell. Tu me dois bien sa. » lui chuchotais-je avec un ton presque sensuel. Inconsciemment je crois que je m'étais mise en mode drague ou je ne sais quoi. En tout cas j'avais envie de jouer un peu avec lui c'était certain.

Le jeune homme ne connaissait pas le passé de son amie En fait, il connaissait très peu l’histoire de ses amis, hormis quelques rares exceptions. C’était une manière de se protéger surement, car connaître le passé de quelqu’un c’est s’impliquer émotionnellement dans la relation, c’est essayer de comprendre son parcours de vie, le pourquoi elle est devenue ainsi. C’est alors que Leyna se métamorphosa en femme fatale et approcha dangereusement son visage du sien pour finalement glisser vers son oreille, chuchotant quelques mots. L’approche furtive et le choix des mots firent frissonner le corps de Camille qui était d’ailleurs de plus en plus étonné. Bordel Leyna. Elle semblait vouloir… Jouer ? Coup de chance, elle avait en face d’elle un vrai joueur. Il fallait juste faire attention à ne pas se brûler les ailes. Le Dunster approcha soudainement son visage du sien, encore plus prêt, toujours plus prêt. Ses lèvres touchèrent presque les siennes, son regard devint bleu clair glacial. Regard de bad boy. Il la fixa et murmura quelques mots. Tu vas sauter sans parachute, attention à ne pas te faire trop mal Leyna… Il recula, un sourire au coin des lèvres, tirant une nouvelle fois sur le joint qu’il proposa à la jeune femme. Tu tires doucement. Bloque ta respiration et ferme la bouche deux secondes. Puis tu inspires et tu profites… Mon Dieu, s’il avait imaginé ça. Jasper allait le tuer. Encore une fois.

Laissons un peu de côté la demoiselle stressée, frustrée et limite un peu coincée que j'avais l'habitude d'être. Ça pourrait être drôle de devenir une nouvelle personne pour quelques heures seulement. N'avons nous pas tous déjà rêvé d'être une autre personne justement ? De jouer un rôle, de découvrir une vie totalement différente de celle que nous avons pour ensuite mieux apprécié la nôtre. Mon rôle aujourd'hui était celui de la femme fatale qui ne reculait devant rien et qui tentait de nouvelles expériences. « Je rêve ou tu t'inquiètes pour moi ? T'as pas à t'en faire, je suis encore meilleure que Superwomen. » dis-je toujours sur un ton qui se voulait quelque peu sensuel tout en lui caressant la joue du bout de mes doigts. Dans le cas où je tomberais qu'est-ce qui pourrais bien m'arriver ? Rien de pire que ce qu'il m'avait déjà fait vivre j'en étais persuadée. J'avais envie de m'aventurer sur un terrain inconnu, sortir des sentiers battu, devenir quelqu'un que je n'avais jamais été et que je n'aurais jamais penser être. C'était là l'effet que Camille avait sur moi. Un effet à la fois dévastateur mais qui me faisait sentir plus vivante que jamais. Je pris alors le joint entre mes doigts en l'approchant de ma bouche en suivant ses indications à la lettre. Sur le coup ça me semblait légèrement désagréable, le goût était merdique, j'avais la gorge qui picotait comme pas possible. Seulement mon corps se détendit aussitôt. J'étais maintenant plus calme, plus sereine. Un état d'esprit que je n'avais pas eu depuis longtemps et maintenant je me sentais prête à affronter à peu près n'importe quoi.

Devenir une autre personne pour quelques instants pouvait être excitant et il commençait tout doucement à comprendre son but ou plutôt son rôle, ils étaient en plein dans une pièce de théâtre avec deux brillants acteurs : la femme fatale, jouant à perfection son rôle et Camille qui jouait son propre rôle mais il n’oubliait pas le facteur Leyna-gentille-petite—fille. Pour le moment. J’m’inquiète pas. Supeeeer Camille, trop classe. Alors qu’il s’inquiétait pour elle, cela faisait des années qu’ils se connaissaient, bien avant l’université. Leyna faisait partie des personnes qu’il appréciait vraiment et qu’inconsciemment, il aimait protéger. Sa dernière phrase le fit sortir de sa rêverie, ouais Leyna c’est ça, encore meilleure que Superwomen ! N’empêche que ça le fit rire. Rire qu’il stoppa très vite en sentant ses doigts sur sa joue. Elle essaya de tirer à nouveau en suivant chaque consigne donnée par le jeune homme. Cela se voyait que les premières secondes ne furent pas agréable mais tout d’un coup, elle se « libéra », ressentant l’effet de la drogue dans chaque parcelle de son corps ce qui fit sourire Camille. Mon dieu, que tout ça était loin, il avait commencé tellement tôt. Bravo monsieur le médecin. Ils étaient arrivés ici en fin d’après-midi et la nuit commençait à tomber. Il prit la main de la jeune femme et l’incita à se rapprocher de lui. Quoi il faisait froid non ? D’ailleurs, il en profita pour reprendre le tube qu’il lui redonna ensuite. T’es une guerrière maintenant. J’te laisserai peut-être un jour rentrer dans le club secret de Camille. Ses doigts caressèrent la main de la jeune femme.

Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais vraiment eu d'occasion de me rebeller réellement. Il fallait que je montre l'exemple de la fille parfaite de bonne famille, qui sait se tenir dans la haute société. Mais désormais tout cela est mort et enterré et j'avais envie de vivre quelque chose de nouveau. De vivre, je crois que ces deux seuls mots en disent long. « C'est ce que je pensais. » À dire vrai je ne le croyais pas réellement, sans doute parce que je le connaissais tout aussi bien que lui me connaissait. C'est pas d'aujourd'hui qu'on c'était rencontré, du coup nous avions quelques années à notre actif où nous avions grandi cote à cote. Il aimait donner une impression de grand dur, du mec qui est un peu au dessus de tout et de tout le monde, mais en réalité il avait beaucoup plus de coeur qu'il ne voulait bien le montrer. La preuve il me faisait part de ses meilleurs trucs pour bien profiter de ce petit rouleau si innocent qu'il tenait entre ses mains. Enfin pas si innocent que ça. Autour de nous tout commençait à s'assombrir, nous laissant tous les deux seuls dans un petit monde que l'on s'était nous-même créer. Dans le froid aussi. Le départ du soleil entraîne une certaine fraîcheur que je n'avais pas prévu et du coup je commençais légèrement à frissonner. Mais je vous l'ai dit, Camille a un grand coeur derrière ses airs de grand dur, alors il m'attire un peu plus contre lui et mes frissons se dissipent aussitôt. Je tire une nouvelle fois sur ce petit rouleau qui me procure le bien être dont je manquais. Enfin je ne saurais dire si c'est réellement ça, ou le retour de Camille, mon pilier. Sans doute un peu des deux soit. Inclinant légèrement la tête vers la droite pour souffler, j'approchai ensuite mes lèvres de son oreille en lui chuchotant : « Et il se passe quoi, dans ce club secret ? »