Leynamille ┼ « Quand t'es pas là j'fais n'importe quoi. »

Pas le temps de rentrer à Cambridge suite à la classe de neige, nous étions repartis entre jaunes à Paris pour notre event de l'année. Cette destination me plaisait, je connaissais beaucoup cette ville pour y avoir passer plusieurs années. Et puis nous n'avons jamais assez de vacances dans la vie, aussi bien en profiter pendant que nous en avons l'occasion. Après avoir poser mes nombreuses valises dans la chambre, je décidai d'aller à l'extérieur pour profiter un peu de la vue et du temps qui ne se voulait pas trop froid aujourd'hui. Je marchais tout bonnement dans un petit parc pas très achalandé, tout ce dont j'avais besoin pour me remettre les idées bien en place. C'est alors qu'une silhouette me fis stopper net. Je reconnaîtrais cette tête entre milles.... Mais c'était impossible... Il était disparu non ? Pourquoi serait-il de retour et surtout pourquoi maintenant ? Alors que je m'approchais, j'avais de plus en plus la conviction qu'il s'agissait bien de la personne que je croyais que c'était mais je ne voulais pas le croire.« Camille... » Dis-je dans un souffle presque plus pour moi-même que pour lui.

Cette destination ne lui était pas totalement inconnue puisqu’il s’était arrêté à Paris lors de son voyage en Europe. Ce coin, il le connaissait et ce parc ne faisait pas partie des plus beaux mais au moins, il n’était pas bien fréquenté surtout à la tombée de la nuit. Marchant tranquillement, il entendit une voix, lointaine, basse. Comme un murmure. N’étant pas très loin d’elle, il se retourna et posa ses yeux dans ceux de son amie. Il ne pu s’empêcher de sourire en la regardant. Elle ne changeait pas et son visage exprimait bien plus que de la tristesse. Il y avait aussi de la colère ce qui voulait dire que ça allait chauffer pour lui. Par prudence, il recula d’un pas et posa les paumes de ses mains devant soit, genre attends un petit peu avant de m’enfoncer ton pieu dans mon cœur. Je t’offre une minute pour te décharger sur moi... Il abaissa ses mains, ferma les yeux et accepta sa sentence.

C'était impossible pour moi. Ça ne pouvait pas être Camille là. Pas après tout ces mois, il ne pouvait pas revenir dans ma vie comme si de rien était. J'avais cru qu'il était mon ami, je m'étais attaché à lui, peut-être même plus que je n'aurais dû. Et pouf plus de Camille le lendemain. Alors oui cette minute j'allais bien l'utiliser, aussitôt que je retrouverais les moyens que j'avais perdu à l'instant où il c'était retourné. Il n'avait pas changé pour deux sous, ce corps, ce regard perçant.... RAAAAAH il m'énerve. C'est plus fort que moi, la gifle parti de ma main vers son visage. « T'es qu'un connard. Je croyais que tu étais différent, que tu tenais à moi, tu t'es bien foutu de moi Caldwell ! » Je lâchai un grand soupire en me reculant, posant mon visage dans mes mains. C'était sans doute que dans ma tête qu'il se passait des choses mais j'avais toujours imaginer une certaine chimie entre Camille et moi, je croyais qu'il c'était attaché comme je m'étais attaché. Il me faisait un de ces effets... Puis là il osait me faire face après m'avoir abandonner dans un moment où j'en avais eu besoin, pour qui se prenait-il ?

En fait, elle paniquait. Comme si elle venait de voir le fantôme d’une personne disparue. Il se rendit compte que son absence avait eu un impact sur elle, un impact qu’il n’avait pas mesuré. Heureusement, il la connaissait bien et savait comment la calmer. Seulement, il n’eut pas le temps d’agir puisqu’il se ramassa une gifle force 20, spontanée et remplie de rancœur. Bref, ça fait mal. Bon, c’était le temps de réagir. Il prit une première fois la parole, gardant bien une distance de sécurité entre eux.  Je suis un connard Leyna, tu as raison. J’’ai pété un câble et je me suis cassé, je suis impardonnable. Niveau 2 : s’approcher tout doucement. C’est ce qu’il fit pour s’arrête à une cinquantaine de centimètres. Il glissa sa main sur la joue de son ami et prit son regard envoutant qu’il maitrisait si bien.  Je suis désolé Leyna. Tu penses pouvoir me pardonner ?

Je suis tellement en colère là, je bouille de l'intérieur. Je n'aurais jamais cru retomber sur lui un jour, j'avais pourtant préparé une liste de chose que je voulais lui dire si c'était le cas. Comme qu'il était qu'un sale connard, qu'il avait joué avec moi comme tous les autres mecs. J'avais même pas eu le temps de lui donner mon cul quoi ! Un sourire se dessina sur mon visage quand il approuva mes dire, j'avais au moins gagné ce point. Puis le reste s'envola quand il avoua être désolé. Putain Camille... « Je...» m'apprêtais à le rembarrer vite fait bien fait, le laissant sécher ici tout seul comme un pauvre homme de la même manière qu'il avait fait avec moi en partant je ne sais où. Seulement je n'avais pas eu le temps que mon regard avait déjà croisé le sien. C'était fini, ma colère c'était aussitôt dissipé, au fond rien n'avait changé. Il avait toujours cette espèce d'emprise sur moi que je ne saurais réellement expliqué. Je l'ai dit qu'il faisait chier. Je laissai le poids de mon visage tomber contre sa main en signe de résignation. « Ouais je te pardonne. » Est-ce que ça veut dire qu'on redeviens de bons vieux amis comme avant ? J'en sais rien, mais j'en ai bien envie, il m'a tellement manqué...

L’impact d’une personne sur une autre personne. On ne s’en rend pas assez compte et nos gestes ne vont souvent pas dans ce sens et pourtant, il comprenait de plus en plus « le comportement humain » et tentait – souvent vainement – de prendre compte de ce facteur. Ou pas. Leyna pour lui était une jeune demoiselle qu’il connaissait maintenant depuis longtemps. Il avait toujours senti ce besoin de prendre soin d’elle, de l’entourer de ses bras même si au fond de lui, il se sentait attiré par cette brunette au sourire parfait. Lorsqu’elle posa sa tête entre ses mains, il pu enfin respirer. Elle n’avait pas tellement changé, les mêmes gestes lui faisaient du bien. Il glissa sa main derrière ses cheveux pour l’attirer vers lui, la posant cette fois-ci sur son torse. Il enroula ses bras autour d’elle, leurs corps ne formèrent plus qu’un. Ses lèvres s’approchèrent de son oreille.  Je ne mérite pas ta confiance, je sais… Merci de me pardonner. Il y avait un piège, c’était sûr. Trop facile, trop rapide, elle allait se venger à un moment ou un autre. Après quelques secondes, il recula pour la regarder en souriant, prenant sa main pour l’emmener sur un banc publique.  Raconte moi ta vie. Ouais, n’empêche qu’il se montrait vachement sympa le Camille. Il sortir de sa poche un paquet de tabac et de grandes feuilles ainsi qu’un petit paquet au contenu vert et au plastique transparent, s’attendant déjà à se le voir confisquer au bout de 5 secondes. Genre Leyna en mode tarée d’ange gardien.

J'étais tellement... faible. Je n'avais pas la force de me battre, pas avec Camille. Au fond si je lui en voulais autant de m'avoir lâchement abandonner, c'est parce que j'avais besoin de lui dans ma vie. Sinon il y avait un manque terrible que je n'arriverais jamais à combler. Je détestais m'attacher autant à une personne parce que ça nous rend faible justement, mais j'avais raté mon coup avec lui, il s'était immiscé dans ma vie sans pouvoir en repartir. Maintenant qu'il me serrait dans ces bras tout allait mieux, la terre ne tournait plus, j'étais simplement bien. En guise de réponse je ne fis que resserrer mon étreinte autour de lui, il n'y avait aucun mot qui avait la même valeur. Puis je finis par me reculer un peu pour retrouver une conversation un peu plus "normal" alors qu'il me demandait de lui raconter ce qui se passait dans ma vie. Mais j'accrochai plutôt sur un autre détail soit ce qui se trouvait dans sa main. Adieu les retrouvailles tout mignonnes. « Tu es sérieux là ? Tu vas vraiment fumer ça devant moi pendant que je vais me confier à toi ? » J'arquai un sourcil en ne pouvant détacher ce regard de ce fameux petit sachet que j'avais vu beaucoup trop souvent. Et pourtant je n'avais jamais ressenti le besoin d'y toucher... Jusqu'à aujourd'hui. Besoin était quand même un grand mot, mais j'étais curieuse de savoir ce que ça pouvait faire. Camille avait ce genre d'influence indescriptible sur moi, j'ignorais si c'était positif ou non, mais incontrôlable ça c'est certain.

Ses doigts habitués effectuèrent la tâche demandée : rouler ce putain de pétard. La méthodo était simple et répétée, il n’y pensait même plus. L’information était dans sa mémoire procédurale, c’était comme prendre une douche, rouler ou bien encore dormir.  Relaxe-toi Leyna. Pour te dire la vérité, je vais rouler ce joint, l’allumer et le fumer devant toi. Imagine que l’odeur vienne de plantes aromatiques. Basilique, sauge. Son amie pouvait se montrer parfois un peu prude – tu m’étonnes qu’elle soit la sœur de Jasper – mais c’était cette prudence et cette fragilité qu’il appréciait chez Leyna et qui l’empêchait parfois de faire des conneries. Mais pas maintenant, il avait trop de choses à gérer. Il termina par le rouler, tassant le bout et vint enfin le moment où il atterrit dans sa bouche. D’une grande inspiration, il alluma le joint, fermant quelques secondes les yeux. Son voyage ne l’avait pas vraiment fait stopper ces conneries. Le froid commençait à se faire ressentir, dans ce grand parc aux allures presque angoissantes.  Il va neiger. Tu savais que Dame Nature me parlait ? Il lui fallu de longues secondes pour répéter les mots dans sa tête. Dame Nature quoi ? Et il éclata de rire, tout simplement.

Il était irrécupérable. J'avais cru pendant une seconde qu'il avait réellement eu envie que je lui parle de ce qui c'était passé dans ma vie mais bien sur que non, c'était plus cool de faire ami-ami avec cette chose verte dégoûtante dans son petit sac en plastique. Je n'écoutai pas réellement ce qu'il disait, trop occupé à fixer ces faits et geste alors qu'il se roulait ça tout bonnement comme s'il avait fait ça toute sa vie. Franchement qu'est-ce que ce petit rouleau a d'excitant ? J'en avais encore jamais pris et pourtant je me portais à la perfection. « Donne moi ça. » De toue façon son cerveau est déjà un peu au ralenti, me laissant ainsi le temps d'attraper le joint en question entre mes mains. Et maintenant je faisais quoi avec ça ? Logiquement je devais le jeter au sol et l'écraser dans la neige jusqu’à ce qu'il soit en cendre. Ouais c'est ce que j'aurais fait en temps normal. Mais à la place j'approchai le rouleau de mes lèvres afin d'aspirer longuement la fumée qui s'en dégageait jusqu'à tousser à m'en époumoner. Peut-être que j'y étais aller un peu fort là... J'avais simplement envie de lui prouver que je n'étais pas simplement une petite fille fragile et mignonne qui crisait pour un rien. Moi aussi je pouvais être cool vous voyez. Ouais voilà je voulais l'impressionner un peu le Caldwell. « Comme ça Dame Nature te parle, hm ? » Je lui affichai un grand sourire en tendant de nouveau le joint vers lui, fière d'Avoir fait quelque chose qu'il ne m'aurait pas cru capable de faire. Moi aussi je peux jouer jeune homme.

La Dunster House était composée de plusieurs spécimens de l’espèce des bisounours. Ouais, à balancer des cœur en faisant un mouvement de bassin en avant. Tiens, quelle est le dessin qui pourrait représenter le pouvoir de Camille ? Un joint ? Camille le bisounours balanceurs de joints, cool. Bref, Leyna rentrait parfois dans cette catégorie. Bonne humeur, le sourire, les sauts sur place, sympathique avec tout le monde, sociable et… voleuse de joints. Il y a à peine quelques secondes, il tirait un coup pour l’allumer et là elle s’en empara pour tirer beaucoup trop longtemps dessus. Putain Leyna. La suite logique arriva, elle toussa, s’étouffant presque. Premier réflexe : récupérer le joint. Deuxième réflexe : éclater de rire. C’était tellement ahurissant de la voir dans cette situation. C’était Leyna quoi, pas sa pote de débauche ! Mon dieu, en fait, il était choqué. Et mort de rire. Il tira à son tour un coup dessus puis un autre. Bien sûr, ça n’avait pas encore d’effet sur lui. Avait-il oublié de lui préciser qu’il était super chargée… ? Le blond se calma, plantant son regard azure dans le sien. Sérieux Leyna ? Vachement spontanée du coup ! Tu… waouh putain. A nouveau, il rigola jusqu’aux éclats. A vrai dire, une lueur apparut dans ses yeux, une lueur de malice. Alors ? T’as tout recraché aussi ! Tu ressens quelque chose ?