Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead - Emma

Un long silence fait suite à ma question. Il ne dure que quelques minutes mais il me semble qu'il se passe des heures. J'essaie de préparer des réponses dans ma tête, mais c'est peine perdue, puisque je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle va me demander, si elle me pose effectivement des questions. A vrai dire, je m'attends à tout et à rien, mais surtout au pire. Et enfin, elle me donne une réponse. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle sait poser les questions qui dérangent, qui font mal. Savoir si je vais rester avec Aby ou donner une autre chance à Emma. Ca, c'est LA question qui tue, celle à un million, dont je n'ai malheureusement pas la réponse. Même si, si elle n'avait aucune chance, je ne serais probablement pas ici. Mais je n'oublie pas le fait que ce serait une troisième chance. Elle m'a trompé une fois, puis est partie en me laissant complètement derrière. Peut être qu'au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence. Je ne sais pas.. Est-ce que je suis sorti avec Aby pour l'oublier ? Non. Pour le coup, la réponse me parait évidente. Je me suis mis avec Aby parce qu'à ce moment là, ça me semblait être la chose à faire, ça paraissait naturel, évident. Et il y avait bien des jours où il m'arrivait de ne pas penser à elle, seulement depuis quelques petites semaines, et encore, ils étaient rares. Je ne pourrais compter les fois où je me suis demandé ce qu'elle faisait à tel ou tel moment, où elle se trouvait, si elle aussi pensait à moi. Et puis je me chassais l'idée de la tête, en me disant que si c'était le cas, j'aurais des nouvelles. Voilà, on en revient au même point. Elle pose ses doigts sur mon menton et je la regarde avec appréhension, en me demandant ce qui va suivre. J'veux aussi savoir si tu as envie de m'embrasser. Je serre les dents et inspire profondément alors qu'elle continue son petit jeu sans que je vienne l'interrompre. J'veux savoir si j'te fais toujours de l'effet, si tu me désires toujours. Je n'ai pas de mal à deviner où elle veut en venir avec tout ça. Et ça ne me plait pas, pas du tout. Prouve-moi que tu m'aimes toujours, Jamie. Je n'ai aucun contrôle sur ce qu'elle fait ensuite, alors qu'elle retire son t-shirt et vient sur mes genoux. Elle est défoncée, et en colère, et pas dans son état normal. Elle croit vraiment que je suis le genre de personne à profiter d'elle alors qu'elle est dans cet état ? C'est tout le contraire, je le lui ai bien montré, dès le début, dès le soir de notre rencontre. J'ai trop de respect pour elle, trop de respect en général. Je secoue la tête, sachant très bien qu'elle va encore mal interpréter mon refus. Avant que tout soit gaché une nouvelle fois, je lui caresse la cuisse d'une main alors que je viens poser l'autre sur sa joue. Pourquoi elle s'inflige tout ça ? Ca me dépasse. Tout doucement, lui laissant le temps de comprendre ce que je m'apprête à faire, je viens déposer mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser assez passionnément. Je n'ai encore répondu à aucune de ses questions, j'en suis conscient. Mais un geste vaut mille mots parait-il.

J'étais pas prête, j'étais pas prête à vivre ça. Je pouvais pas savoir, sans doute le deviner. Quand j'fais une connerie, je sais me préparer à ce que je vais subir, je peux me préparer à souffrir et à partir de là, la souffrance me parait moins douloureuse. Mais cette fois-ci, j'étais pas préparée à ce que Jamie dise qu'il m'aime alors qu'il était avec cette Kovalevski. J'étais prise au dépourvu. Alors voilà, on s'aime tous les deux mh... Et puis? C'est tout? Non, je pouvais pas accepter le fait qu'il me dise ça pour après repartir comme si de rien n'était. Je me sentais tellement conne, j'étais honteuse, un vieux déchet et j'essayais de trouver du réconfort chez Jamie. Car il a été mon baume au coeur pendant des mois. J'étais déjà tombée amoureuse avant lui, avec Wade, mais ce n'était pas comparable. Personne ne pouvait arriver à la cheville de mon Jamie. Enfin, de Jamie tout court, puisqu'il n'était plus mien. Je ne sais pas ce qui était le plus douloureux, le fait de vivre sans lui ou le fait de le regarder être heureux avec une autre. J'ouvrais rarement mon coeur, j'étais une meuf réservée et je voyais les prochaines années comme étant une vieille dépravée célibataire qui couche avec n'importe quoi. C'était ce que j'allais devenir. On ne croise pas des Jamie tous les jours pour nous aider à remonter la pente. Non, là je glissais bien, je tombais, je touchais le fond et je creusais toujours. Je n'étais pas moi-même, j'étais juste une ex qui voulait récupérer l'homme qu'elle aimait en le charmant. Mais que voulez-vous trouver de charmant dans ce vieux tas que j'étais? Rien. J'étais plus intéressante et merde j'arrêtais pas de me dévaloriser ça me pesait sur le moral. Je sentis un frisson me parcourir le corps lorsque Jamie toucha ma peau. Il se rapprocha ensuite lentement... pour m'embrasser. J'étais juste incapable de le repousser, c'était comme si on donnait de l'alcool à un alcoolique en sevrage. Je ne me contrôlais plus, j'avais juste envie que ce moment soit le plus réel possible. Je prolongeais le baiser tout en me collant un peu plus contre lui. Ne me laisse pas, ne me laisse pas, ne me laisse pas, c'était les mots cachés derrière mes lèvres. Je rompus le baiser le temps de lui retirer son haut assez sauvagement. Je n'ai jamais été d'une grande délicatesse de toute façon. Je plaquais mes mains sur son torse et je pouvais sentir les battements de son coeur. Mais d'où venaient-ils? Était-ce de l'amour ou de simples pulsions? Je capturais de nouveau ses lèvres en l'attirant sur moi, maintenant étendue sur le lit. Je sais pas ce que je fais, de la merde sans doute pour pas changer. Tout mon corps le désirait autant que mon coeur. C'était juste naturel, j'étais pas sevrée c'est tout. Puis il m'a rendu son baiser passionné, ça a été le mouvement déclencheur. Oh oui il m'en fallait peut pour sauter sur quelqu'un! Jamie n'avait pas répondu à mes questions, tant pis, restons silencieux, les gestes ça comptait plus. Mes mains baladeuses descendaient pour lui retirer sa ceinture.

A peine ai-je posé mes lèvres sur les siennes que je sais déjà que c'était une très très mauvaise idée. Ce n'est pas que je le regrette, mais c'est cruel. Cruel pour elle, pour moi, bon pour personne. Cruel parce qu'elle va se faire des idées, que je risque de lui faire encore plus de mal. Et que je me fais du mal à moi aussi, en me rappelant ce qu'il n'est plus. Il ne lui en faut d'ailleurs pas plus pour qu'elle me retire mon t-shirt et m'attire contre ou plutôt sur elle. Si j'ai espéré ce moment pendant de longues semaines, je ne suis plus sur que ce soit le cas aujourd'hui. Pas comme ça, pas quand elle est dans cet état, pas quand je suis censé être avec Aby, même si ce dernier point est assez flou depuis quelques jours. Mais il me faut quand même quelques secondes de plus pour réagir, pour mettre fin au baiser et me redresser. Je cherche mes mots et laisse un petit silence s'installer. J'essaie de trouver la meilleure façon de tourner ça, de lui faire comprendre que je ne la rejette pas parce que je ne la désire plus ou quoi que ce soit. C'est d'ailleurs bien ça le problème. " Ca n'arrivera pas Emma, je suis pas là pour ça et tu n'es pas franchement en état. " Encore une fois, elle sait que je n'aime pas la voir comme ça et elle devrait aussi savoir que je ne coucherai pas avec elle alors que je ne suis même pas sur qu'elle en a vraiment envie et que ce n'est pas la drogue et l'alcool qui la font agir comme ça. Ce petit côté protecteur présent dès le premier soir est bien difficile à effacer, que ça lui plaise ou non. De toute façon, j'ai besoin de réfléchir et ça ne m'aiderait en rien d'où la distance que je remets entre nous. Je ne sais pas à quelle réaction m'attendre de sa part du coup je la regarde avec un peu d'appréhension, me faisant la réflexion qu'ironiquement, je boirais bien un verre moi aussi là. Pendant quelques secondes, j'ai bien cru que je n'allais pas me redresser, que j'allais tromper Aby, et avec Emma. Et ce n'est pas moi ça. Il est vraiment temps que je me reprenne.

désolé du temps de réponse

C'était ce qui s'appelle faire de la merde. Alors dans des moments comme celui-là, on avait juste envie de s'enfoncer encore plus. Jamie m'avait embrassé, je l'avais embrassé, on venait de se dire qu'on s'aimait et tout ce qu'il trouvait à dire c'était ça? Je me reculais de lui, comme il venait de le faire avec moi. Je me sentais conne, tellement conne. Va te faire foutre. je le poussais pour qu'il s'éloigne encore plus de moi pour que l'idée de lui en coller une ou deux me sorte de l'esprit. Je me levais et j'enfilais un short ainsi qu'un t-shirt. Je ne voulais plus qu'il voit mon corps, puisque je semblais le dégoûter. Je reprenais le joint et j'en fumais quelques lattes. Qu'est-ce que tu fais encore planté là? Je t'ai dis d'aller te faire foutre. Casse-toi Jamie, je veux plus jamais voir ta tête. Mais j'te préviens, c'est pas la dernière fois que tu vas entendre parler de moi. Vis ta petite vie heureuse avec ta chienne, mais ce n'est que temporaire. Je peux vraiment faire ma salope quand je veux, et j'vais te faire regretter d'être venu ici, ce soir, pour me rejeter. je souriais et je pleurais, un drôle de contraste. Je rapprochais mon visage du sien pour qu'il me regarde bien dans les yeux. J'espère que je suis assez claire. je relâchai doucement la fumée en plein visage puis je me dirigeai vers la porte en l'ouvrant grand ouverte pour qu'il puisse partir. C'était mon mauvais côté qui sortait, ma cruauté, mes sentiments éteints faisaient place à un monstre. Je n'avais plus été comme ça depuis un an, depuis qu'on s'était mis ensemble. Mais maintenant, Jamie n'était qu'un étranger nocif pour moi, alors je devais m'en éloigner, mais surtout, le faire souffrir à ma façon.