Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead - Emma

Et voilà. Un Noël en solo. C'est tout ce que j'aurais gagné. Même rentrer le passer auprès de celui qui me sert de père aurait été moins désagréable. Heureusement que mes amis étaient là pour sauver le réveillon. Mais le clou de la soirée aura quand même été de rentrer dans ma chambre et de découvrir qu'Aby était partie. Inutile de préciser que ce n'est pas vraiment le cadeau que j'espérais. Aujourd'hui, j'ai décidé de sauter le déjeuner et sa traditionnelle dinde de Noël pour boire un verre et partir faire un tour au grand air. Un peu de solitude, de temps pour réfléchir, c'était exactement ce qu'il me fallait. Ou du moins c'est que je croyais. Ca a plutôt eu l'effet inverse, en revenant au château, je n'ai pas les idées plus claires, c'est limite pire. J'ai beau m'inquiéter pour l'avenir de ma relation avec Aby, je m'inquiète aussi pour Emma. Depuis l'autre jour, je ne l'ai pas revue et je sais pas, la connaissant, j'ai peur qu'elle fasse n'importe quoi et que ça finisse mal. Je m'en voudrais s'il lui arrivait quoi que ce soit, puisque ce serait ma faute -indirectement. Et j'ai beau lui en vouloir, je n'aime pas l'idée de l'avoir blessée. Même si si ça se trouve, je me fais des films et elle s'en est déjà remise. Ca ne m'étonnerait qu'à moitié, même si j'en doute après ce qu'elle m'a dit l'autre jour. Voilà, c'est exactement pour ça qu'il faut que j'agisse, que j'arrête de tourner en rond! Parce que là, si je continue comme ça, je vais finir par me rendre fou. Après un petit détour par l'accueil pour obtenir son numéro de chambre, je monte et sonne chez Emma. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais lui dire, mais j'ai au moins besoin de voir qu'elle est toujours là, qu'elle n'est pas repartie à cause de moi, ou pire. Même si c'est surement me donner beaucoup trop d'importance que de penser ça. J'attends patiemment derrière la porte, il est tard mais pas trop, je ne pense pas la réveiller. L'espace d'un instant, j'ai peur de la trouver avec un autre, je me demande comment je réagirais, ce que ça me ferait. Non vraiment, j'espère que ce n'est pas le cas, même si c'est égoïste de ma part.

J'avais tellement de problèmes que j'avais oublié qu'on était le jour de Noël. J'ai jamais aimé cette fête de toute façon. J'étais orpheline et mon tuteur était trop mal en point pour qu'il puisse se rappeler que j'étais sa nièce. Du coup, je ne fêtais jamais Noël, quoi que, j'aimais bien me mettre une grosse cuite le 25 au soir, comme j'avais prévu ce soir. J'avais passé le début de soirée avec Macsen pour me changer un peu les idées. On avait bu, beaucoup fumé et ça s'était terminé en une partie de jambes en l'air. Encore une fois. J'avais beau faire que de la merde depuis mon retour, ça ne consolait pas ma tristesse. J'en voulais encore plus. J'avais envie de dépasser mes limites jusqu'à en crever même. Je me laissais tomber dans mon lit comme une merde en tirant une latte sur mon joint. Ma chambre d'hôtel ne ressemblait plus à rien, ça puait la weed, le renfermé et l'alcool. Je portais que mes sous-vêtements, inutile de me rhabiller puisque j'allais m'endormir d'ici peu. Quelqu'un frappa à la porte. Je baissais la musique de mon téléphone et j'enfilais le t-shirt de Macsen pour couvrir une partie de mon corps. Je pensais que c'était lui, qu'on allait remettre ça. Je fis un drôle de bruit en faisant quelques pas car j'étais assez à l'ouest. Je n'étais pas dans mon état normal. Je devais puer l'alcool à en vomir. J'ouvris la porte et je plissais les yeux, éblouie par la lumière du couloir puisqu'il faisait assez sombre dans ma chambre. Lorsque je retrouvais ma vue, je reconnaissais Jamie. Je fis une grimace étonnée. Pleins de questions se bousculaient dans ma tête mais c'était dure d'en placer une quand je voyais pas clair. Je serrais ma main sur la poignée et je levais les yeux au ciel. Quoi? Qu'est-ce que tu veux? lançai-je agacée. Je me tenais contre la porte pour trouver l'équilibre. Pas besoin de ta pitié Jamie, allez hop hop, fou le camp merci. je reculais et je fermais la porte mais au lieu de la faire claquer, elle resta contre. Moi je retournais dans mon petit monde en reprenant mon joint. Cela me faisait ni chaud ni froid de le repousser puis qu'avec les effets de la drogue, je ne ressentais rien. C'était pas le moment pour venir me voir. Puis de toute façon, ce n'était pas la première fois qu'il me retrouvait dans cet état. Je frottais doucement ma main contre mon ventre. J'avais presque envie de vomir.

J'attends patiemment quelques secondes devant la porte en hésitant : rester, repartir, glisser un mot sous la porte. Et puis j'entends quelques bruits venant de l'intérieur de la chambre. Soufflant un bon coup, je me recule légèrement, ne sachant pas trop à quoi ou même à qui m'attendre. C'est finalement sur Emma, ou plutôt ce qu'il reste d'elle, que la porte s'ouvre. Je sens direct l'odeur du joint et de l'alcool et je prends sur moi comme jamais pour ne pas réagir, restant incroyablement impassible face à la mather. Visiblement, cette dernière n'est pas ravie de me voir. Mais bon, vu comment s'est terminée notre dernière discussion ou plutôt dispute, c'était prévisible et je ne me vexe pas pour ça. " Quoi? Qu'est-ce que tu veux? Pas besoin de ta pitié Jamie, allez hop hop, fou le camp merci. " C'est à mon tour de lever les yeux au ciel. Ce n'est pas comme ça qu'elle va se débarrasser de moi, elle devrait le savoir. Elle ferme la porte mais pas complètement. Je ne me démonte pas et la suis à l'intérieur. J'ai l'impression de faire un retour en arrière, comme si rien n'avait changé depuis l'année dernière, depuis la nuit où on s'est rencontré. Pourtant, tout a changé. Je soupire et prends le joint des mains d'Emma avant de m'installer sur son lit et de tirer dessus moi aussi. Après tout, après ces derniers jours, moi aussi j'ai besoin de me détendre un peu. Ce n'est que maintenant que je remarque qu'elle ne porte qu'un simple t-shirt masculin. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour me faire des tas de films mais j'essaie d'en faire abstraction. Je reste silencieux puisque de toute façon, elle n'a pas l'air de vouloir m'entendre parler. Ni de me voir pour ce que ça vaut, mais ça je ne lui laisse pas le choix.

D'accord, Jamie était là. Juste, pourquoi? Ma soirée en mode solo était tellement mieux. Je tirais la gueule, et d'un côté je m'en foutais car je réalisais pas trop. Je portais le joint à mes lèvres mais le jeune homme me le retira avant que je puisse prendre une bouffée. Sers-toi, c'est Noël! Je le regardais à peine, toujours en train de râler. Pourquoi est-ce qu'il se foutait sur mon lit? J'avais pas envie d'avoir son odeur corporelle ou ne fusse que ses empreintes, je pouvais en faire des cauchemars. Je dormais mal, je rêvais de lui en me réveillant les larmes aux yeux et en sueur. Fais chier. je fermais la porte puis je m'installais aussi sur mon lit, avec quand même de la distance entre Jamie et moi. Je prenais la bouteille de tequila qui était cachée sous mon oreiller et j'en bus une gorgée. Pwah, ça passait pas, j'avais mal au ventre. Mais faut dire que j'étais nerveuse. Mon ex était quand même là, l'homme que j'aimais toujours, oui, mon coeur s'amusait à tambouriner vite dans ma poitrine et ça me faisait affreusement mal. Je portais mon regard sur lui, il n'avait encore rien dit. Tu m'aides pas là, si c'est pour venir squatter ma chambre, va en squatter une autre merde. je le poussais doucement avec ma jambe pour essayer de le foutre hors du lit mais ça ne fonctionnait pas. Tant pis, j'étais pas dans l'état de réfléchir de toute façon. Rien que de le voir me donnait l'alcool triste. Il était pas avec sa meuf? Non, il trouvait plus intéressant de venir me faire chier apparemment. Je laissais tomber ma tête contre le mur et je fermais un instant les yeux, ça tournait beaucoup trop.

Fait chier. Ouais, fait chier. Pour une fois, on est d'accord. Ma présence la dérange, tant mieux, parce que c'est bien à cause d'elle que je suis là. Mais elle ne proteste pas d'avantage et ferme la porte avant de venir sur le lit elle aussi, mais à bonne distance. Tu m'aides pas là, si c'est pour venir squatter ma chambre, va en squatter une autre merde. Je la toise, même si avec la faible lumière et son état, elle ne doit pas s'en rendre compte. Si mon but c'était de squatter juste pour squatter, ce n'est pas dans sa chambre que je serais allé, qu'elle n'ait pas d'inquiétudes là dessus. " Toi t'es loin de m'avoir aidé en revenant mettre le bordel dans ma vie mais c'est fait, alors fais toi une raison, tu vas devoir me supporter ce soir. " Il n'y a pas une once d'animosité dans ma voix, je suis au contraire très calme, même si blasé serait peut être plus exact. Je crois que si je suis venu, au fond, c'est pour voir où en sont les choses entre elle et moi -en espérant qu'on arrive à parler normalement cinq minutes, sans s'agresser et sans être complètement défoncé, mais c'est mal parti. Je ne sais plus trop où j'en suis. Aby est partie, Emma est revenue, je me suis disputé avec les deux, les deux m'en veulent, j'en veux aux deux. Autant dire que je ne suis pas très avancé avec ça. Emma me sort de mes pensées lorsqu'elle me pousse avec sa jambe, mais elle y met tellement de force qu'elle ne ferait pas tomber une peluche. Quelques mois plus tôt, j'aurais tenté de lui remonter le moral, de la sortir de cet état semi-comateux. Mais ce soir, je me sens trop responsable et surtout, je suis bien mal placé pour lui sortir des trucs tels que "il n'en veut pas la peine" ou "tu vaux mieux que ça". Même si c'est sûrement vrai.

J'ai mis le bordel dans sa vie? Sérieusement? Ah, on dirait pas. Il s'en foutait que je puisse toujours l'aimer, tout ce qu'il voulait selon moi c'est se donner bonne conscience à venir voir comment j'allais. Mais j'avais pas besoin de lui, c'était trop dure de l'oublier mais je sais qu'avec du temps, beaucoup de temps, j'y arriverais. Mais pas complètement. Jamie aura toujours cette petite place dans mon coeur et ceci, pour toujours. J'avais tout foiré avec qu'il n'avait rien fait de mal. Je pouvais rien lui reprocher. S'il était de nouveau en couple, c'était de ma faute. Je méritais donc de souffrir, mais je préférais souffrir seule dans mon coin, pas quand mon ex décide de venir à l'improviste pour me plomber encore plus le moral. Je lâchais un soupire d'agacement. Encore des reproches. Je bus encore une gorgée de ma bouteille et je sentais l'émotion me gagner. Non, pas pleurer, pas devant lui. Mais j'étais saoule, défoncée et horriblement mal. Arrête Jamie, ta vie va très bien. T'as peut être été triste pendant mon absence, mais tu t'es trouvé une meuf et je suis sure que t'es heureux avec. je regardais la bouteille et je remarquais que je l'avais vidée. Saloperie. Je la laissais tomber à terre et elle roula quelques centimètres plus loin. La flemme de jeter tout ça. Je passais une main sur mes yeux fatigués puis je repris. Moi j'suis revenue et j'ai perdu toutes mes forces. pour ne pas dire clairement que je l'avais perdu lui; ma source d'énergie et de joie de vivre. Je tirais sur ma couverture pour cacher mes jambes et ma culotte et je me couchais sur mon oreiller, trop faible pour rester assise et je me mettais en position foetale. Je regardais Jamie. Une question me brûlait les lèvres et sa réponse m'intéressait. Est-ce que tu m'aimes encore? ma gorge se serra et je sentis une larme humidifier mon oreiller.

Je ne suis pas venu pour lui faire des reproches. Je n'ai pas envie d'une nouvelle dispute. Et elle n'a pas besoin de me le dire, je sais que je ne l'aide pas en étant là. Mais ce soir je suis égoïste. Moi, ça m'aide. Ou c'est censé m'aider. Je suis désolé de rendre les choses plus dures qu'elles ne le sont déjà pour elle, mais j'ai besoin de savoir ce que je veux, si je l'aime toujours ou pas. Parce que ce n'est pas juste pour Aby si je reste avec elle alors que je pense toujours à Emma, comme ce n'est pas juste si je donne de faux espoirs à Emma si je ne l'aime plus. Je ne me posais même pas la question jusqu'à avant-hier alors c'est un peu flou. Ma vie "va très bien" d'après elle. Qu'est ce qu'elle en sait, elle n'en a pas fait partie ces quatre derniers mois. Mais plus de reproches, donc je m'abstiens bien de lui répondre ça. Oui, je suis heureux avec, je l'étais du moins, mais est-ce que je ne l'étais pas plus avec Emma ? Je secoue la tête pour moi même, ne parvenant à aucune conclusion, tout comme ces dernières quarante-huit heures. Quand elle me dit qu'elle a perdu toutes ses forces, je tourne doucement la tête vers elle et l'observe avec un peu plus d'attention alors qu'elle s'allonge. Je ne la regardais pas forcément avant parce que ça me fait mal de la voir comme ça. C'est vraiment tout ce que je ne voulais pas pour elle, et ça arrive en grande partie par ma faute. J'ai envie de m'allonger derrière elle et de la serrer fort dans mes bras. C'est ce que j'aurais fait si on était toujours ensemble. Mais ce n'est pas le cas, alors je n'ose pas. Je ne parviens pas non plus à répondre, la gorge trop nouée pour parler. A la place, je termine son joint en silence. Jusqu'à ce qu'elle me pose la question à un million. " Je ne sais pas. " Ou alors je ne veux pas me l'avouer, parce que ça compliquerait tout. Je ne serais pas ici si ce n'était pas le cas. Ce ne m'attristerait pas autant de la voir comme ça. Je n'aurais pas autant tenu tête à Aby. Je ne serais pas aussi perdu. " Oui. " Je lui dois bien la vérité. Même si je ne suis pas convaincu que ça l'aide. Mais je ne veux pas qu'elle croit que nos sept mois n'ont pas compté, qu'ils sont déjà oubliés. Pour autant, je ne veux pas que ça sonne comme la promesse de quelque chose. L'amour ne suffit pas toujours.

Je voulais être sobre et normale face à Jamie. Il m'avait déjà vu une première fois comme ça, c'était déjà assez honteux pour moi. Et malgré que j'étais en dépression, il m'avait aimé. Je ne faisais que penser à la nuit de notre première rencontre car j'avais l'impression de revivre quelque chose de similaire. Comme si j'étais retournée dans mes vieux démons. J'étais pitoyable. J'allais me réveiller demain avec une gueule de bois, j'allais rester dans ma chambre toute la journée à me bousiller le cerveau pour oublier que j'existais. En boule dans mon lit, j'avais osé lui demander s'il m'aimait toujours. C'était déjà une première chose, ça nous aiderait, du moins je l'espérais. S'il me répond par la négation, je devrais prendre toutes mes forces pour le flanquer dehors. S'il dit qu'il ne sait pas, je râlerais encore plus car c'était ce genre de réponse qui ne servait à rien. Jamie tourna la tête vers moi et me donna la réponse que je ne voulais pas entendre. Je déviais mon regard au plafond pendant un long moment de silence. Puis le jeune homme rectifia sa réponse. Je fronçais les sourcils. Un tout petit sourire se dessina sur mon visage, c'était à peine si on pouvait le voir, c'était le premier sourire de la journée. Jamie m'aimait encore. Je sentis une vague de chaleur envahir mon coeur. Je me relevais doucement sur mes mains pour me servir comme appui. J'avais besoin de le sentir près de moi, mais je craignais de l'embrasser ou de l'enlacer. Mon dernier bisou avait été tellement froid et à sens unique. Du coup, je venais m'installer en pivotant vers l'autre côté et je posai ma tête sur ses genoux. Je fixais le mur en face de moi. En manque d'affection depuis quatre mois, ce simple contact me suffisait pour recevoir un peu de tendresse. Même quand nous étions ensemble, je venais souvent me reposer sur ses jambes lorsqu'on regardait un match de football par exemple. A croire que je ne perdais pas mes habitudes. Et Abygaëlle? autant percer l’abcès tout de suite. Que tout soit clair, puis qu'on réfléchisse ensemble.

Je ne sais pas où je vais avec tout ça. J'ai peur de l'induire en erreur, de lui donner de faux espoirs si ça n'aboutit à rien. De lui faire encore plus de mal. Ce n'est pas mon but. Même si ça me semble assez hypocrite à force, de me répéter ça en boucle et de ne rien faire pour le prouver, bien au contraire. Je finis par reconnaitre que j'ai toujours des sentiments pour elle. Parce que si j'ai très bien réussi à les mettre sous silence ces derniers mois, me concentrant sur tout sauf ça, la réalité est bien différente. Emma aura toujours une place spéciale, et j'aurai toujours des regrets quand à notre histoire. Elle est la seule que j'ai aimée en huit ans, la seule en dehors d'Aby. Et ce n'est franchement pas rien. Mais maintenant que j'ai retrouvé Aby, je ne sais plus. Trop de sentiments partout, ça ne me ressemble pas. Elle vient reposer sa tête sur mes jambes et je lui caresse machinalement les cheveux, tout doucement, comme j'avais l'habitude de le faire. Je préfère me concentrer sur ça, ça m'évite de trop penser à tout le reste. Et Abygaëlle? Je soupire. Qu'est-ce qu'elle veut que je lui dise ? Honnêtement, elle peut me poser toutes les questions qu'elle veut, je lui répondrai en toute sincérité. Mais de moi même, je ne sais pas quelle info est bonne à lâcher et ce qu'il vaut mieux que je garde pour moi. Je fais tellement tout de travers, je n'ai pas franchement envie d'aggraver mon cas. " Qu'est-ce que tu veux savoir ? " Ce n'est quand même pas mon sujet de prédilection à aborder avec elle mais j'ai comme l'impression que je vais devoir en passer par là. Même si la situation est plus que tendue entre Aby et moi, et que certaines choses ont été dites à demi-mots, je crois qu'on est toujours ensemble pour l'instant. J'ai d'ailleurs un peu l'impression de la tromper en étant ici, de faire quelque chose de mal. Mais bon, il faut bien mettre les choses au point et c'est encore le meilleur moyen de le faire en venant directement ici.

Qu'est-ce que je veux savoir? J'eus un petit rictus. Je voulais savoir tout et rien. Il y avait des choses que je voulais entendre et d'autres que je n'avais pas envie d'écouter pour me faire souffrance. Je restais alors un moment silencieuse, je mordillais l'ongle de mon pouce en ne cessant de fixer le vide. J'avais l'opportunité de lui poser tout ce que je voulais comme question. Mon amour... j'ai tellement de choses à te dire, pensai-je en essayant de calmer les battements de mon coeur. La douceur de ses doigts dans mes cheveux me faisait frissonner. Le pire, c'est qu'il le savait. Je finis par me relever doucement pour le regarder. Je tenais mon visage, j'avais trop mal, ça tournait beaucoup trop, mais je finis par trouver mon équilibre et posant ma tête sur son épaule. Je me mordis la lèvre inférieure puis je me lançais. J'veux savoir si tu comptes rester avec ou si j'ai une chance de te récupérer. J'veux savoir si t'es sortis avec pour t'aider à m'oublier. J'veux savoir s'il y avait un jour où tu ne pensais pas à moi... Je le regardais et je posais mes doigts sur son menton. J'veux aussi savoir si tu as envie de m'embrasser. mon doigt jouait avec le bout de sa fine moustache, ce petit truc qui le rendait incroyablement sexy. J'veux savoir si j'te fais toujours de l'effet, si tu me désires toujours. ou s'il me considérait comme une vieille chaussette qui n'avait plus aucune valeur à ses yeux. C'était beau de dire qu'il m'aimait toujours, mais peut être qu'il mentait. Je reculais mon visage qui s'était rapidement rapproché du sien. Prouve-moi que tu m'aimes toujours, Jamie. je retirais le t-shirt qui couvrait mon corps pour être totalement en sous-vêtements devant mon ex. Je sais comment fonctionne le cerveau masculin, Jamie n'y échappait pas. Il était avec Abygaëlle et je lui faisais souffrance en me déshabillant devant lui. Mais au moins, cela me permettra de savoir si c'était elle ou moi. Puis bon, n'oublions pas que j'étais loin d'être sobre, l'alcool y était pour beaucoup. J'étais en manque d'affection, en manque de ses choses là et voir Jamie dans mon lit me faisait pondre quelques idées dans ma tête. Je venais m'asseoir sur ses cuisses, face à lui, mon regard plongé dans le sien, j'essayais de deviner sa réponse. Oh oui je n'étais pas très coincée, bien au contraire. Emma la provocatrice, c'était tout moi. Après tout, j'étais réputée pour être une grande séductrice.