MAXWAN ✮ Nobody Said It Was Easy

Après plusieurs minutes de marche, j’atteins un petit chalet. Sourire aux lèvres, je devine que le lieu de rendez-vous se trouve devant mes yeux. Enfin j’y suis. Avec quelques amis, nous nous sommes mis d’accord pour passer du temps ensemble aux alentours de ce chalet. Seulement, le temps n’est pas en notre saveur vu qu’il tombe des milliers de petits flocons de neige à la seconde. Sans rire, je sens qu’on va assister à une belle tempête de neige. Rapidement, j’enchaine les derniers pas pour atteindre la porte et entrer. Il fait super froid dehors malgré mes innombrables couches de vêtement. Que voulez vous ? Nous sommes en hiver au Canada. Une fois le seuil du chalet traversé, je referme la porte puis déglutis en voyant l'intérieur. J'ai dû me planter, ils ont pas pu me donner rendez vous dans ce lieu si.. pourri. Urgh. « Y a quelqu’un ? » Forcément il y a quelqu’un. Je ne vois pas comment j’aurais pu entrer sinon. Je soupire, scrutant la grande pièce, en attendant une quelconque réponse. Après tout, j'dois pas être le premier arrivé.

C'est moche. Il fait froid et y a personne. Maxym n'est pas superficielle, j'vous jure, c'est même pas une Eliot pour ça, mais l'intérieur est vraiment rustre. Un chalet, sans confort, juste pour se mettre à l'abri et s’asseoir quelques minutes entre les différentes descentes. Elle avait été invité à passer un moment sur les pistes par quelques Eliots, et n'avait pas cherché plus loin. Ils ne lui avaient pas précisé les noms, après tout on est des bleus, on s'aime tous n'est-ce pas ? Puis, Antwan et Maxym ils s'adorent, c'est bien connu. Ils sont amis depuis des années. Y a aucune raison pour que le fait que la voix du garçon raisonne dans le gite fasse sursauter la belle. « Y a quelqu’un ? » Non, y a personne, et surtout pas moi. Sauf que... oui, elle aurait l'air bien stupide à rester dans son recoin comme si elle se cachait. T'aurais quelque-chose à dissimuler McAllister ? Sortant de son coin d'ombre en se pincant les lèvres, de ces airs de petite fille qui lui ressemblent pas. « Y a que moi. » Fait quelques pas vers lui. « T'es tout seul ? » Pitié, dites-moi qu'il est accompagné.

« Y a que moi. » Je tourne vivement ma tête vers cette voix. Maxym. J’ignorais qu’elle serait là. A vrai dire, je ne savais pas le prénom des eliots participant. « Hey » Je suis content de la voir ici même si l’ambiance n’est pas à son apogée. Il suffit de voir ses lèvres pincées. Elle semble gênée. « T'es tout seul ? » J’acquiesce doucement. « Ouais. J’ai vu personne, j’pensais qu’ils étaient déjà là » Je m’approche de la vitre sans apercevoir le ciel. Tout est blanc. De la neige par masse. A mon avis, ça ne va pas être aisé de rentrer à l’hôtel. D'ici une heure, et si il neige comme ça, la porte de la structure risque d'être bloqués. Super. Voilà qui m'enchante. « Avec ce temps, ça m’étonnerai que quelqu’un débarque » Ils doivent être bloqués à l’hôtel, tandis que nous sommes bloqués dans ce chalet merdique. « T’es là depuis combien de temps ? »

« Hey. Ouais. J’ai vu personne, j’pensais qu’ils étaient déjà là » Normalement, ça sonne comme le plan parfait. Normalement, Maxym préfère avoir Antwan pour elle plutôt que le partager avec des connaissances. Là, elle le solderait à qui veut. Pas qu'il ai moins de valeur, au contraire. Mais l'expérience précédente d'un tête à tête dans sa chambre n'avait pas été des plus concluantes. « Oh.. » C'est tout. Elle prend conscience qu'ils ne sont que tous les deux, et ne parvient à simuler aucune émotion. La demoiselle le voit s'approcher de la fenêtre, alors elle fait de même. Oui, voyons nos chances de nous en sortir. Le temps était clément quand elle est rentrée, mais désormais on ne voyait pas à deux mètres. « Avec ce temps, ça m’étonnerai que quelqu’un débarque. T’es là depuis combien de temps ? » Cauchemar. « Hum.. depuis une demie-heure quasiment, mais c'était pas du tout comme ça quand je suis arrivée. » Maxym tourne brièvement son regard vers lui. « T'as raison, ils arriveront jamais à venir, j'suis sûre qu'on voit pas le gite avec cette neige. » Et clairement, hors de question qu'ils se retrouvent bloqués ensemble ici. « Faut qu'on se barre genre.. maintenant. Avant que ça soit plus possible. » C'était déjà impossible, mais la brune n'en prenait pas conscience, accrochée misérablement à son espoir. Vite, elle attrape ses bâtons.

« Hum.. depuis une demie-heure quasiment, mais c'était pas du tout comme ça quand je suis arrivée. » Je n’ai pas vérifié la météo ce matin, mais des chutes de neiges étaient prévisibles. J’espère seulement qu’il y a de quoi se réchauffer dans ce chalet. Ces murs ne sont pas très isolants et j’ai peur qu’on ait rien pour se couvrir. « T'as raison, ils arriveront jamais à venir, j'suis sûre qu'on voit pas le gite avec cette neige. » Je jete un dernier coup d’œil à l’extérieur avant de m’adosser au mur. « C’était à peine visible » J’ai eu de la chance de l’apercevoir. Chance qu’ils n‘auront pas. « Faut qu'on se barre genre.. maintenant. Avant que ça soit plus possible. » Aussi rapide de la lumière, Maxym récupère ses bâtons, prête à sortir. Soit elle est complètement folle, soit cette chute de neige est un prétexte pour s’enfuir. Je pose ma main sur son bras pour la couper dans son élan avant de dire calmement, « C’est bon, d’ici une heure on pourra partir. Tu vas quand même pas sortir avec ce temps » J’insiste en la fixant. J’ai pas envie qu’on se perde dans le désert blanc canadien. « Dans une heure okay » Rassurant, c’est ce que je veux être. On ne va pas mourir en restant ici, au contraire, on sera en sécurité.

« C’était à peine visible » Et comme c'est des Eliots, autant dire tout de suite qu'ils ne prendront aucun risque, quitte à abandonner homme et femme à leur triste sort. Cette annonce n'empêche pas Maxym de s'élancer pour attraper ses bâtons. C'est stupide, mais la tempête dehors lui fait moins peur que de rester à l'intérieur. Antwan l'arrête, ses doigts sur son bras. «C’est bon, d’ici une heure on pourra partir. Tu vas quand même pas sortir avec ce temps. Dans une heure okay. » Remontant son regard vers celui masculin, elle le défie légèrement, sans vraiment le vouloir, puis se débarrasse de son emprise. « Il est hors de question que je reste ici.. » Elle ne veut pas dire « avec toi », ses lèvres se ferment à temps. Elle se détesterait de lui dire ça. Le pense, fortement, mais tient un peu trop à lui pour lui imposer ses mots glacants. « C'est qu'une petite intempérie de rien du tout, trois flocons. Fait ce que tu veux, mais moi j'y vais ! » Et pour lui prouver, Max ouvre la porte en grand. Ses yeux se ferment immédiatement, une grosse bourrasque neigeuse s’engouffrant dans l'encadrement de la porte, avec comme bande son un espèce de couinement de l'ingénue. Ok, elle est pleine de neige. Glacée. Et comme une idiote, continue de tenir la porte, mode paralysée.

Maxym se débarrasse de ma main bien décidé à s’en aller. Rester coincé dans un chalet encerclé par la neige n’est pas pour m’enchanter. Loin de là même. Mais je sais reconnaitre une cause perdue, pas elle. « Il est hors de question que je reste ici.. » Bordel, qu’est-ce qu’elle peut être têtue. Elle m’agace vraiment quand elle se comporte ainsi. « C'est qu'une petite intempérie de rien du tout, trois flocons. Fait ce que tu veux, mais moi j'y vais ! » Je bouge ma tête horizontalement dans une dernière tentative de dissuasion, mais l’eliot n’en fait qu’à sa tête. Pour me prouver sa détermination, elle saisit la poignée de la porte et l’ouvre en grand. Le vent, ainsi qu’une masse de neige entrent dans le petit chalet. Accoudé sur le mur, les bras croisés sur mon torse, je regarde les conséquences. Elle est paralysée par le froid qui s’est, par ailleurs, gentiment immiscé dans la maisonnette. « C’est bon t’as fini ? » Parce qu’elle serait capable de traversé cette montagne de neige dans l’unique but de fuir cet endroit. Tête de mule. Je décide de réagir, histoire de ne pas mourir de froid, en approchant de la porte. Après quelques coups de chaussure pour faire déguerpir la neige et avec de la force, j’arrive à refermer le chalet. En attendant, la température a baissé d’au moins 5 degrés. « On est coincé  ici quoi que tu fasses alors évites d’ouvrir cette porte maintenant » Je soupire, exaspéré par la brune. Je passe une main sur mon visage puis tourne sur moi à la recherche de couverture ou d’une chose pouvant nous tenir chaud. « Y a pas des couvertures ? » Elle était là avant moi, elle a peut-être vu quelque chose.

Elle s'entête, ne dévoilant pas la meilleure partie de son caractère. La pire, peut-être. Celle qui coûte préjudice aux autres juste pour son caprice. D'habitude, il lui pardonne. D'habitude aussi, ce n'est pas lui la cible de ses égarements. « C’est bon t’as fini ? » Comme une gamine qu'on engueule. Ridicule, glacée, et l'ego qui s'écaille. Max serre les dents et contracte ses muscles pour lutter contre l'humidité qui gagne son être.  « On est coincé  ici quoi que tu fasses alors évites d’ouvrir cette porte maintenant » Il a fermé la porte après avoir ressortit la neige, et elle se contente de croiser les bras contre son ventre, se reculant de quelques pas tout en se débarrassant de la neige qui engourdissaient ses traits. La fière se trouve un peu honteuse, et entend bien dans la voix masculine l'agacement. Elle se déteste aussi, si ça peut te rassurer. « A tes ordres. » Glisse-t-elle entre ses dents, dans un relent d'insolence. « Y a pas des couvertures ? » Il a toujours été le plus raisonné des deux. Celui qui réfléchit avant d'agir, qui répare ses erreurs. Et elle, celle qui faute, qui s'enflamme pour n'importe quoi, et n'importe qui. « J'en sais rien... je crois.. doit y en avoir une en haut de l'étagère derrière. » C'est ce qui lui semblait, quand elle découvrait l'endroit pour tromper l'ennui. Allant à la fenêtre en frissonnant, elle perd ses billes dans le paysage blanc. « Antwan.. désolée. » C'est murmuré, même pas sur qu'il l'ai entendu. Elle se sent juste comme un immense désastre. Et elle n'avait fait qu'empirer la situation.

« A tes ordres. » Je lui lance un bref regard énervé avant de chercher des couvertures. A cause de sa crise de gamine, il fait froid et je ne veux pas me transformer en bonhomme de neige. « J'en sais rien... je crois.. doit y en avoir une en haut de l'étagère derrière. » Je lui fais confiance en allant vers cette étagère. En effet il y en une tout en haut. Elle ne me parait pas épaisse, mais nous avons que ça à notre disposition. Heureusement qu'on est que deux. « Antwan.. désolée. » Au lieu de répondre, je capture la fameuse couverture. Elle sait très bien que je ne lui en veux pas pour si peu. Je suis juste exaspéré pendant quelques minutes, ensuite tout ira mieux. Je m'approche de la brune, dont le regard est perdu sur l'immense tapis blanc, pour déposer sur ses épaules l'unique couverture. Elle est glacée. Il suffit de voir son corps frissonner. « Reste pas près de la fenêtre Max..» Décidément, McAllister ne veut pas se protéger du froid. Elle va être malade, tant pis pour elle, j'aurai tout fait pour qu'elle ne le soit pas. Je m'avance dans le chalet, découvrant l'ensemble de ce dernier remplie de meuble datant du siècle dernier. Même pas de télé. Je n'ose même pas voir s'il y a du réseau. Je m'installe sur un lit, grelottant de mon côté, et espérant secrètement que Maxym vienne me tenir compagnie.

A force, il finira par se lasser. Pourtant, jusqu'à il y a peu c'était un ciel sans nuage au dessus de leur duo. N'eut fallu que quelques mots pour désarçonner la solide Maxym. La voilà à réagir comme une enfant capricieuse, faisant subir des degrés en moins à l'abri déjà précaire. Elle s'excuse, encaisse son silence avec pudeur, les yeux perdus sur le blanc. Il n'y a que le contact de la couverture sur ses épaules et la présence d'Antwan dans son dos qui la rappelle à la réalité. « Reste pas près de la fenêtre Max..» Elle regarde le reflet du garçon sur la vitre, ses lèvres traçant un fin sourire en signe de remerciement, en signe aussi qu'elle prenait cela comme un certain pardon. T'as de la chance McAllister, tu sais ça ? Qu'on prenne soin de toi même quand tu le mérites pas. Lorsqu'il tourne les talons, elle ressert la couverture autour d'elle, calmant les frissons qui secouaient son corps. Max l'entend marcher dans le chalet, puis les pas s'arrêter. Après quelques minutes, elle part à sa recherche. Ce n'est pas bien grand, elle tombe vite sur la silhouette refroidie d'Antwan, couché sur un lit sans le moindre moyen de se réchauffer. Forcément, le seul moyen repose sur ses propres épaules. Malgré tout ce qui la secoue, elle ne peut juste pas le laisser ainsi. S'asseyant sur le bord du lit, ses doigts se posent sur le dos masculin pour signaler sa présence en douceur. « Hé.. Tu me laisses une place ? » Partager son lit, oui, super idée. « En échange on partage la couverture. » Se sent-elle obligée de rajouter avec une légère moue, comme pour légitimer sa demande. S'il refuse, il récupérera le précieux tissu, après tout c'était de sa faute s'il faisait si froid.