Do you wanna build a snowman ? ❄ CHRISSY

Les vacances, jour deux. C'était triste de compter, parce que ça t'donnait l'impression que ça passait plus vite. Trop vite. Déjà le jour deux, plus que.. non, j'ai la flemme de compter alors j'le dirais pas. Cette après-midi il faisait froid. Trop froid. Trop trop froid. T'avais même pas envie de mettre le nez dehors parce que tu savais que tu allais attraper un rhume et si y'a bien un truc que tu ne voulais pas, c'était passer les fêtes de fin d'année le nez aussi rouge que celui de Rudolph avec comme super compagnie un paquet de mouchoir XXL. Glamour. Alors, tu t'étais calée dans ton lit, bien au chaud, une tasse de jus d'orange chaud à tes côtés, plongée dans un roman passionnant. La véritable histoire de Père-Noël. Période de Noël, lecture de Noël. Obligé, n'est-ce pas ?

Y avait deux jours. Déjà deux jours que j'étais revenue et que j'étais plongée dans l'optique : "arranger les choses avec tout le monde". Pour le moment, je restais sceptique. Je savais jamais par où commencer, comment faire et je pouvais pas dire que c'était une totale réussite. En même temps, je le savais. On m'avait mis en garde et tout le monde m'avait prévenue que revenir à Harvard ne serait pas vraiment facile. Je le savais et pourtant, j'avais tout de même voulu essayer. J'avais des choses à me faire pardonner et quelque part, je savais que sans cette rédemption, je resterais bloquée. Puis je voulais reprendre mes études aussi alors forcément, je ne pouvais que retourner ici. La classe de neige était un plus pour tenter de renouer les liens perdues. Voilà tout. J'essayais vraiment d'y aller doucement mais au final, y avait tout un lot de personne importante. Comme Trixie par exemple. Et fallait vraiment que je lui parles. Alors après quelques renseignement, on finissait par m'indiquer sa chambre et je tapais timidement contre celle ci espérant que pour une fois, je n'aurais pas à faire face à quelque de fâché.

Bon, j'voulais parler un peu du bouquin qu'la Trixie était entrain de lire, mais je ne l'ai pas encore lu alors.. on va passer ça sous silence. Et une phrase inutile, une. Alors que tu dévorais chaque ligne de l'histoire de ce petit Nicolas - c'est le seul truc que je sais, et même que ça se passe en Louisiane, okay ? - on frappa à la porte. Qui ça pouvait être ? Chase, Joan, Léandre ? Tu poses ton bouquin sur tes genoux, la flemme monumentale de te lever, et cri. OUI ? ENTREZ ! La porte d'une chambre d'hôtel, c'est pas fermé à clé hein ? Bordel, évidemment que oui. Tu soupires et sors de sous ta couette pour aller ouvrir la porte de la chambre. Surpriiiiiise.

Non mais parce que j'étais pas sûre de supporter encore un : "mais qu'est ce que tu fais là ?. Je m'attendais pas à des preuves d'amour ni à ce qu'on jette des fleurs sur mon passage mais je voulais quand même un minimum. Genre un sourire. Un sourire c'était pas trop demander non ? Alors oui, j'étais totalement en stress là. En stress. Et si pour le moment, je contrôlais plutôt bien mes émotions, finirait par arriver le moment où je fondrais en larme suite à tout ces rejets. Parce que fallait pas oublier que j'étais Chrissy quoi. Le genre de fille hypersensible. Le genre de fille qui pleurait pour un oui ou pour un non. Et c'était pas parce que j'allais mieux que ce trait de caractère s'était effacé. Bref. Je croisais les doigts. J'entendais la voix de Trixie résonner derrière la porte mais, je pouvais pas ouvrir la porte alors.. Je n'avais pas d'autre choix que d'attendre. Et la porte s'ouvrait finalement laissant apparaître l'une de mes meilleures amies. Et cette fois, au lieu de faire une stupide formule de politesse dans le genre : coucou, bonjour, salut, hey, j'arborais des yeux de chien battus avant de prendre la parole. « Je voudrais un bonhomme de neeeige. Oh viens jouer avec moi. »

Je voudrais un bonhomme de neeeige. Oh viens jouer avec moi. Tu te caches, on ne se voit plus. Dis, que fais-tu ? Chantonnes-tu naturellement, continuant la chanson. Et là, tu bugs. Tu bugs parce que cette voix, cette bouille, cette nana, tu la connaissais par coeur. Tu n'en crois pas tes yeux. Elle est là, làààà, juste devant toi. Elle était partie, comme ça, y'a quelques mois sans donner aucune nouvelle à personne. Et là.. elle était là. Chrissy ? Tu sais pas pourquoi tu demandes ça, parce que tu sais que c'est pas une hallucination, tu sais que c'est bien elle, et qu'elle est là. Ton visage surpris se transforme petit à petit en un visage heureux - avec le sourire, les yeux qui pétillent, tout ça quoi. CHRISSY ! AAAAAAAH ! Et tu l'attrapes par les épaules pour la plaquer contre toi et la câliner comme tu ne l'avais pas fait depuis longtemps, le tout en sautillant de joie. Le bonhomme de neige, on verra ça plus tard. T'en faisait trop là, non ? Elle allait t'prendre pour une tarrée en manque de ta meilleure amie. Mais après-tout, c'est ce que tu étais.

C'était stupide non ? Stupide de chanter une chanson de la reine des neiges alors que j'avais disparue de la circulation pendant quelques mois. Mais c'était le seul truc qui m'étais venue. Quelque part, j'avais légèrement compter dessus parce que Trixie tout comme moi était une fan inconditionnelle des Disneys. Et la reine des neiges était sans conteste ton préférée. Et aussi surprenant soit la mise en place de la discussion, elle se mettait à son tour continuant la chanson. J'savais pas trop si elle avait réalisée ou pas. J'savais pas du tout et j'avais aucune idée de ce que je pouvais faire la maintenant tout de suite. Je me contentais de la fixer alors que son visage empreintait différente émotions. « Trixie ? » Je prenais la même intonation qu'elle regardant son visage passer sous toutes formes d'émotion. Restait plus qu'à espérer qu'il s'arrête finalement sur une note joyeuse. Elle était en train de sourire non ? Bien sûr qu'elle souriait. Et sans même que j'ai le temps de calculer, j'atterissais dans ses bras soudainement. Sauf que puisqu'elle sautait en même temps, j'avais l'impression d'être secouée comme un cocktail dans son checker. Et puis pouf, je pleurais. Parce que c'était la première fois que j'avais l'impression depuis mon arrivée de faire réellement plaisir par ma présence. « Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. »

Trixie ? Oui. Oui, c'était toi. Et c'était bien elle. T'étais tellement contente de la revoir. Elle t'avais tellement manqué ces derniers mois, comment lui en vouloir d'être partie en voyant son p'tit minois sous tes yeux ? Tu ne lui en voulait même pas. A vrai dire, tu ne lui en avais jamais voulue d'être partie. Tant qu'elle était heureuse, c'est ce qui comptait. Toi aussi tu pouvais partir à n'importe quel moment, en fait. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Elle pleurait là ? Tu prends son visage entre tes mains et la regarde en souriant, toi aussi les larmes au bord des yeux du coup. Ah non, je vais pleurer aussi si tu pleures. Sèche ça, tout de suite. dis-tu dans un éclat de rire, glissant tes pouces sous ses yeux pour en essuyer les larmes qui s'en échappaient. Qu'est-ce que tu fais par ici ? Reste pas là, rentre ! dis-tu en la tirant par le bras pour la faire entrer dans ta belle chambre d'hôtel, refermant la porte derrière elle.

Ça, c'était de la déclaration. Je savais que j'étais vraiment nulle, que je pouvais même paraître empotée et que je n'avais aucune idée de quoi faire pour arranger réellement les choses mais, voir qu'elle était heureuse, ça suffisait à me faire craquer. Alors au final, c'était même pas étonnant que je me mettes à pleurer. Une réaction made in Chrissy quoi. Mais je pleurais de joie. Parce que ça faisait du bien de se sentir aimée. D'être avec elle. Je regrettais de ne pas lui avoir donnée de nouvelle. Je savais pourquoi j'avais agis comme ça, je savais que c'était le mieux pour moi mais ça ne changeait pas le fait que je regrettais. Elle m'avait manquée. Affreusement. Et rien que le fait de se trouver dans ses bras je trouvais ça légèrement surréaliste. « Je suis juste contente de te voir. » Elle essuyait doucement les larmes coulant sur mes joues avant de m'entraîner à l'intérieur de sa chambre et pour la première fois, je me sentais à ma place. Pour la première fois, j'avais la sensation que ce n'était pas une erreur d'être revenue. « Tu vas bien ? Je veux que tu me racontes absolument tout. De A à Z. Sans exception. »

Je suis juste contente de te voir. Et ça tombait bien, tu l'étais tout autant de la voir elle. Tu pensais presque que ça n'arriverait plus, qu'elle était partie pour de bon, qu'elle referait sa vie en Angleterre et que se serait un calvaire le jour où tu voudrais l'inviter à ton mariage, tout ça tout ça. Parce que oui, un jour t'auras un beau mariage, un grand. J'vois ça. pouffes-tu de rire en essuyant tes doigts mouillés sur ton jean avant de l'inviter à entrer dans ta chambre. Tu vas bien ? Je veux que tu me racontes absolument tout. De A à Z. Sans exception. Comme si c'était toi qui avait des choses à raconter. Tu t'installes sur le lit que tu retapes rapidement et l'invite à en faire de même. J'vais plutôt bien oui. La chaîne qui passe Les aventures de Lili a ressigné pour les deux prochaines années. Les exams sont passés et je stress pas mal. Et j'crois que j'en pince pour Chase. dis tu en plongeant ta tête dans un oreiller pour cacher tes joues rougissantes. Mais on s'en fiche de tout ça, c'est toi le plus important. Raconte moi tout !

Certes, ça n'expliquait pas le pourquoi du comment j'étais partie mais.. A vrai dire, je préférais ça. Je préférais la voir sourire, parler de chose normal et non pas me replonger dans l'enfer médicamenteux dans lequel j'avais été plongée pour tenter de soigner mes problèmes. C'était déprimant et l'essentiel de toute manière était que j'aille mieux maintenant. « Chase ? Il est comment ? » C'était ça de partir quelques temps. Je revenais et j'étais complètement perdue dans tout ce qui avait bien pu ce passer. En attendant, c'était du grand Trixie que me parler des aventures de Lili pour relater ses grandes aventures. Et c'était bien évidement comme ça que je l'aimais de toute façon. Secouant la tête, je la regardais se planquer comme si je n'avais pas pu voir qu'elle rougissait à vu d'oeil rien qu'en prononçant ce prénom. C'était mignon tiens. « Y a rien à dire. Je suis partie, je vais mieux, je suis revenue. » Mh, impossible qu'elle ne me pose pas de question. Après tout, Trixie n'aimait pas quand je restais vague. Encore moins après autant de silence. Mais j'savais pas quoi dire, je savais pas par où commencer et c'était pas le sujet le plus intéressant au monde de toute manière. « Mais je pense que la plupart des gens sont pas content de me revoir. Ou alors, ils sont juste encore incroyablement fâchés. »