Frozen ❄ MAXIME

Les vacances allaient enfin commencer. D'un côté, ce n'est pas comme si t'étais fatiguée par les cours, pour le peu que tu y allais.. Mais tu avais comme ce besoin de changer d'air, malgré ton voyage en Thaïlande qui n'avait pas été de tout repos, finalement. Tu allais passer les fêtes de fin d'année pour la première fois loin de tout : loin de tes amis, de ta famille, de ton frère, Troy. Tout ce beau monde que tu avais laissé derrière toi, en Ohio, pour venir à Cambridge. Tu avais quand même pris la peine de faire envoyer un paquet à Troy, qu'elle ne serait pas sa déception de voir que tu n'avais pas pensé à lui. La ville dans laquelle vous vous trouviez était recouverte d'un magnifique manteau blanc, et tout était gelé. Ca brillait, c'était beau. Tu avais proposé à Maxime de vous voir, histoire de passer un moment tous les deux. Ca faisait un sacré moment que ça n'était pas arrivé et mine de rien, il te manquait. Vous vous étiez donné rendez-vous au lac qui avait recouvert sa plus belle couche de glace pour l'occasion. Attrapant la paire de patin que tu avais acheté pour le voyage, tu t'rendis au lieu de rendez-vous, n'écoutant que le bruit du vent et tes pas qui faisaient crisper la neige. Ca faisait du bien de s'oublier, parfois.

Tu n'avais pas revu Maxime depuis la soirée d'anniversaire de Maëlys, après le voyage en Thaïlande. Et encore, tu n'avais pas vraiment pu papoter avec lui ce soir là, bien trop jalouse de la proximité de Skyler et Warren qui avait, au passage, lâché comme ça que vous étiez en couple. Du coup, Maxime méritait quelques explications. En fait non, il méritait rien du tout puisque vous n'étiez pas en couple quoi avec Maxime. Vous aviez seulement une relation basée sur le sexe et qu'il fallait arrêter. Et voilà le plus bel homme du monde est là. Tu vas bien ? Tu tournes la tête et souris face à ce Maxime un peu trop vaniteux à ton goût. Tes chevilles Maxime, pitié ! Ca va, à part qu'ça caille ici putain ! T'allais bientôt grelotter ! Ton délire à toi, c'était pas les doudounes et les bonnets, non toi tu étais plus maillot de bain, c'était bien connu. Tu vas bien, toi ? lui demandes-tu à ton tour en fourrant tes mains dans tes poches.

Mes chevilles vont très bien... Je te signale qu'on est au Canada, c'est normal. Normal ou pas normal, t'avais froid et tu détestais avoir l'impression d'être un glaçon dans un congélateur. T'étais habituée à avoir froid, quand tu allais nager dans des eaux fraîches.. mais pas autant ! Comme si j'étais pas au courant. J'm'attendais pas à c'qu'il fasse aussi froid, c'est tout. dis-tu en haussant les sourcils et les épaules face à son air moqueur. Et lui dans tout ça ? Moi oui ça va plus ou moins. C'était plutôt vaste comme réponse, ça. Plus ou moins ? demandes-tu en penchant légèrement la tête sur le côté, les sourcils froncés d'interrogation. Mais comme s'il n'avait pas envie de parler de lui, il t'posa the question. Bon et mademoiselle Shark en couple ? Son sourire amusé en disait long, et t'aimais pas ça. Tu souris comme si tu v'nais de sortir une plaisanterie, un truc drôle où j'en sais rien. C'est si choquant qu'ça que j'puisse avoir un.. être en.. enfin tu sais ? T'avais encore pas mal de mal à le dire sans grimacer, ou sans trouver ça trop bizarre. Tu fermes les yeux, serres les dents puis soupire finalement. Ouais, Shark est en couple. annonces-tu finalement, un sourire dessiné sur le coin des lèvres.

Aaah Olive des fois faut que tu réfléchisses un peu plus. T'aurais aimé lui foutre ta réflexion dans la gueule mais tu réfléchissais justement, et t'avais pas envie d'être méchante. Tu te contentas de le fusiller du regard, avant que le sujet ne dévie sur ton couple. Le couple Olirren semblait intéresser pas mal de monde, allez savoir pourquoi. Je suis content pour toi Olive, mais tu sais faut pas en parler comme si c'était une honte ou je ne sais quoi. Justement tu devrais être contente et tu le mérites parce que t'es quelqu'un de bien. Sauf que t'arrivais pas à en parler librement, à t'dire que c'était un truc génial.. Oui ça l'était, oui tu le réalisais enfin que Warren avait et allait changer ta vie. T'étais folle de lui et tu ne romprais ça pour rien au monde. Mais t'avais du mal à vous voir ensemble avec tout ce monde autour. En parler avec les autres, t'étais pas forcément prête pour ça, t'avais tellement peur que ça t'rende faible, toi qui te montrait si forte depuis toutes ses années. J'suis dingue de lui, Maxime, tu sais. Il a changé ma vie, la façon dont j'voyais l'amour, entre autre. Et putain, il est génial ! J'ai pas honte, au contraire. Mais j'm'assume pas en tant que petite amie.. Rien que d'le dire était encore tout bizarre dans ta bouche. Mais ça faisait même pas trois semaines, il t'fallait plus de temps. Tu te blottis contre Maxime qui avait passé son bras autour de tes épaules. Ca te protégeais un peu du froid comme ça, juste un peu. Et toi alors ? T'es toujours dans ta phase je profite de la vie ? dis-tu en mimant des guillemets à tes dernières paroles.

Tu devrais assumer, surtout après ce que tu viens me dire. Si tu l'aime, juste assume et tu t'en fous des autres autour de toi. Ouais, c'est ce que tu allais devoir intégrer au fil des jours, des semaines et des mois à venir. Mais t'avais toujours cette peur à la con du regard des autres. T'avais peur de devenir une cible pour les gens, quelqu'un de faible alors que t'avais toujours fait en sorte d'être forte, d'être la fille à suivre, d'être quelqu'un de qui on se méfie.. J'assume à moitié, on va dire. Regarde, j't'en parle. J'aurais tué Warren de l'avoir dit comme ça l'autre jour, mais ça va, c'est cool. dis-tu en te frottant les mains, froides malgré les épais gants qui les recouvraient. Plus vraiment... Enfin je suis pas encore en couple, peut être prochainement. Oh, Jackson allait avoir une petite amie ? Tu n'étais pas surprise, ou peut-être juste un peu. En tout cas, tu mourais d'envie d'en savoir plus. On dirait qu'on saute dans l'même bateau tous les deux. Raconte ! dis-tu alors que tu quittais ses bras pour commencer à enfiler tes patins, gardant ton équilibre en te tenant à son épaule.