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No ordinary love
w/ Romane & Davina
w/ Romane & Davina
La mort d’un homme est une chose dont personne ne devrait être témoin dans sa vie. Mort non naturelle, il va s’en dire. Alors que faire lorsque cette mort, c’est nous qui l’avons causé? Que faire lorsqu’on a dû prendre un flingue, viser et peser sur la détente? Comment vivre avec un tel acte? C’était une frontière que je ne croyais jamais franchir dans ma vie et pourtant, je l’avais franchise plus tôt que je ne l’aurais cru. C’était une question de vie ou de mort. Il avait tiré sur Romane, menaçait de tuer Caleb et visait son propre fusil sur moi. Mais qu’avais-je fait? Je ne pouvais répondre à ces questions, je n’avais même pas osé me les poser. Je vivais simplement avec ce fait et ce bandage sur mon bras qui me rappelait physiquement tous les jours cette soirée atroce où j’avais pratiquement vu mon petit ami mourir sous mes yeux sans parler de ce que j’avais fait. Pourtant, tous les jours je venais voir Romane, chaque jour sombrant un peu plus dans mes pensées alors qu’il agissait de plus en plus froidement avec moi. Je ne comprenais pas, ne voulait pas non plus poser de question. Pourtant j’avais mal. J’aurais voulu qu’il me réconforte, qu’il me prenne dans ses bras. Qu’il me dise que tout irait bien. Mais il n’en faisait rien. Il restait simplement alité, m’expliquait ce que je devais faire, quel message transmettre à qui, ce genre de chose. Il s’était assuré que personne ne saurait ce que j’avais fait et j’avais moi aussi gardé le silence à ce propos. Personne ne savait. Personne sauf Romane et ses gars. Assise dans la chaise près du lit de Romane –grâce à sa fortune et ses contacts il avait droit à une chambre privée haute classe- je le regardais en silence, cette boule pesant sur mon estomac comme à tous les jours. J’avais un café qui refroidissait dans mes mains, je n’arrivais pas à en avaler une seule gorgée, et je brûlais d’envie de lui poser des questions. « Qu’est-ce qu’il y a Romane? » demandai-je finalement d’une petite voix, les larmes me piquant les yeux alors même qu’aucun mot n’avait encore été échangé.
(Invité)