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Les examens commencent la semaine prochaine, juste avant le départ au ski, et je suis dans une merde noire... D'habitude, je ne me fais pas trop de soucis. Je sais qu'en me donnant à fond comme à chaque fois, à bûcher à en rendre ma soeur malade, j'aurai les résultats que j'attends. Mais ce semestre-ci, et tout spécialement pour le cours de Finn, je sens que les choses ne se passeront pas comme prévues.
Cela fait deux semaines que je ne suis plus venue en cours.
Après notre dernière rencontre à l'hôpital, j'étais restée assidue, discrète, faisant tout pour ne jamais me retrouver seule avec lui. Ca aurait été si gênant. Mais après mon accident, j'étais restée coincée à l'hôpital, bien incapable de m'en échapper. La sensibilité commençait juste à me revenir dans le haut du corps, je ne pouvais pas encore me servir correctement de mes dix doigts, mais j'avais tout fait pour avoir une chaise roulante et retourner à la fac, pour ne pas me planter à mes examens et passer les rattrapages plutôt que partir au Canada comme tout le monde. Je serais bien incapable de skier, mais j'avais eu si peu d'occasions de voyager que je ne voulais pas laisser filer celle-ci.
La fin du cours arrive, je me sens perdue, larguée dans un tableau bien trop rempli, j'ai pris trop de retard et j'ai horreur de cette sensation. Je ne peux même pas prendre de notes, il faut que je retienne tout, mais ma tête me semble déjà bien trop pleine. Les autres étudiants rangent leurs affaires, et je décide de suivre le mouvement, dépitée. Je suis tout en haut de l'amphi, donc Finn n'a pas dû voir mon fauteuil, et c'est sans doute mieux ainsi. Je n'ai pas envie de lui infliger un soucis supplémentaire, je sais bien que Les Malheurs de May doivent largement occuper son esprit.
Faut que je sorte rapidement. Mon sac sur les genoux, j'essaie de reculer, mais mes roues semblent se bloquer. Je tourne la tête, le frein est enclenché à l'arrière, et mon bras est bien trop court pour l'atteindre. Je sais pertinemment que je suis loin d'être populaire dans cette classe, que ce soit en temps que boursière ou que bisexuelle / lesbienne selon les rumeurs. Ces petits cons de bourges d'Harvard ne m'aiment pas, et mon état actuel ne fait qu'empirer les choses, puisque pour une fois, ces messieurs savent que je ne pourrai pas les castrer d'un coup de genou bien placé. Ils en profitent pour me faire ce genre de blagues, qui pour le coup... Me laisse bien conne.
Finn monte bientôt les marches, et je n'ai plus tellement le choix que de lui adresser la parole pour espérer qu'il me vienne en aide. "Fi... Monsieur."
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