When the dark side come

Et voilà, c'est tout moi ça, à force de me prendre la tête avec tout c'qui s'était passé dernièrement dans ma vie, j'en avais oublié un document super important à utiliser pour un cours prochain... Une chance que je n'habitais pas loin de l'université, du coup, j'n'avais pas besoin de prendre ma voiture pour y retourner. Il était tard, et à cette heure-ci il n'y avait plus personne ou presque à la fac, un peu craignos je l'avoue, mais dans le pire des cas je demanderais un ami de venir me récupérer une fois mon document dans mon sac. L'université la nuit...c'était bien trop calme pour s'y sentir vraiment à l'aise, ne voir plus aucun étudiant y traîner à cette heure-ci ça faisait vraiment froid dans le dos.
Mais bon, je ne pouvais pas attendre le lendemain pour récupérer mes affaires, c'était vraiment urgent et j'avais pour habitude de ne jamais remettre à plus tard ce genre de choses. Pour mes histoires personnelles c'était autre chose, mais je n'allais pas m'attarder là dessus.

Histoire d'éclairer un peu le grand hall, je sortais mon portable et activait la lumière qu'il y avait dessus, enfin une application que j'avais installée il y a un moment de ça. La salle où j'avais oublié mes affaires n'était normalement plus très loin...

Un sourire mesquin sur les lèvres, le jeune homme se tapissait dans l'ombre. Il fallait augmenter la cadence, trouver une autre cible, mettre moins d'espace entre chaque agressions. Les gens n'avaient pas assez peur et pour tout mettre sans dessus dessous, il fallait absolument leur donner des raisons de paniquer. C'est bien pour cette raison qu'il était là à attendre. Pour mettre le plan à exécution. Tout marchait comme sur des roulettes, personne ne le soupçonnait et en bref, c'était parfait. Remontant sa capuche sur sa tête, il attendait patiemment que le spectacle puisse commencer. Totalement vêtu de noir, personne ne pourrait le reconnaître. Aucune partie de sa peau n'était à découvert et avec son arme blanche dans la poche, il était clair qu'on ne ferait pas le malin avec lui. C'est là qu'il la voyait passer devant lui. Elle, elle ne l'avait pas vu. C'était très peu malin de venir traîner ici alors que la nuit était tombé. Un nouveau sourire venait étirer ses lèvres alors qu'il la suivait à l'intérieur du bâtiment. Presque vide, voir même totalement, c'était parfait. Et elle rentrait dans une salle, salle ou il la rejoignait bien vite claquant la porte derrière lui. Salut ma belle.

J'avais une mauvaise impression, j'n'aurais peut-être pas dû venir ici ce soir, mais je ne m'attendais pas au pire, j'étais peut-être trop insouciante de venir me pointer ici tard dans la nuit. J'avais trouvé la salle où j'avais oublié mes affaires et me dirigeais vers l'endroit où je m'étais assise pour écouter le cours. Ah, voilà mes affaires, j'étais rassurée...et lorsque la porte claqua derrière moi je sursautais, me retournant rapidement pour voir qui était là. Une voix dans l'ombre de la pièce me glaça le sang, littéralement. Du calme May, surement une mauvaise farce... ou alors ce fameux agresseur dont tout le monde parlait. Je palissais à vue d’œil, je n'avais rien sur moi pour me défendre, alors peut-être qu'avec l'intimidation ça fonctionnerait.

"Je ne suis pas ta belle..." articulais-je le plus calmement possible, alors que j'essayais de trouver un moyen de fuir cette personne, qui qu'elle soit... mais à force de vouloir faire la maligne, je savais que j'allais en prendre pour mon grade. Putain, je flippais.

Ce qui était amusant dans cette situation, c'était de sentir sa peur. Parce que oui, elle avait peur. Le jeune homme pouvait le sentir et ça, malgré sa remarque. Ah bon, es tu es quoi alors ? Il était admirable de la voir faire preuve de courage alors qu'elle était en bien mauvaise posture. Vraiment admirable. Mais d'un autre côté, c'était tout aussi stupide. Les agressions avait fait le tour d'Harvard et si elle était un brin intelligente, elle saurait qu'il n'était pas là simplement pour lui faire la conversation. May Chan lee. Je crois que j'ai tiré le gros lot. Un nouveau sourire venait étirer ses lèvres alors qu'il sortait le couteau de sa poche. L'objet luisait dans le noir si bien qu'il devait forcément dissuader la jeune asiatique de faire quoi que ce soit. Un pas, deux pas, trois pas. Il s'avançait vers elle l'air menaçant, jubilant de la voir si impuissante face à tout ça. Elle ne pouvait absolument rien faire, elle ne pouvait pas fuir. Non, elle était juste bloquée avec lui dans l'obligation de subir ce qu'il lui réservait.

"Pour toi je ne suis rien, laisse moi tranquille ou..." je déglutis lorsque je voyais son arme blanche dans sa main, okay, c'était bien l'agresseur auquel je pensais, j'étais vraiment...foutue, et je tremblais déjà. May...souviens toi de tes attaques en taekwondo, fais quelque chose, bouge tes fesses et réagis ma vieille. Puis il se décidait à s'avancer vers moi, je ne pouvais que reculer jusqu'à me retrouver coincée contre la fenêtre de la salle de cours. J'étais bloquée, hurler ne servirait à rien puisqu'il n'y avait plus personne à cette heure-ci... Comment il me connaissait, pourquoi moi ? Qu'est ce que j'avais bien pu faire pour me faire agresser par un fou furieux ? Je cherchais un truc à lui balancer, n'importe quoi, mais ça n'était pas avec le peu de force que j'avais que j'pouvais me débarrasser de lui. J'attrapais un bouquin qui traînait dans mon sac et le lui lançait à la tronche.
Stupide comme geste, surtout face à une personne armée...

"Pour toi je ne suis rien, laisse moi tranquille ou..." Ou quoi ? Il souriat un peu plus se délectant visiblement de la situation. Elle était plutôt amusante comme fille à faire la forte comme ça. Mais enfin, elle remarquait le couteau qu'il tenait en main et pour la peine, elle arrêtait de parler. C'bien, elle comprenait qu'elle était dans un sacré pétrin et qu'elle ne pouvait pas faire grand chose pour se sortir de là. Et elle se prenait au piège toute seule puisqu'elle reculait au fur et à mesure qu'il avançait jusqu'à ce retrouver coincée contre la fenêtre. Too bad. Secouant la tête, il s'apprêtait à reprendre la parole mais avant qu'un mot ne puisse s'échapper de sa bouche, elle lui lançait un livre au visage. Ah ouais ? Un rictus mauvais venait déformer sa tête alors qu'il l'empoignait par le coup. Tu viens de faire quoi ? Il la décollait légèrement de l'endroit où elle était avant de la pousser lui faisant taper la tête contre la fameuse fenêtre. J'vais te passer l'envie de recommencer.

J'aurais mieux fait d'essayer de m'enfuir, ou alors de lui asséner un coup direct dans l'entre-jambe, peut-être que là ç'aurait été plus simple... Je poussais un cri de panique lorsqu'il m'agrippa par le cou, désorientée lorsqu'il me cognait contre la fenêtre de la pièce, complètement sonnée, je sentais des larmes de panique me monter aux yeux. Mais j'avais pris des coups plus durs que ça, du coup j'avais une envie de rire en même temps. Pas possible je devenais folle.
"Ah ouais ? Et comment ? En me cognant encore la tête contre la fenêtre ? " J'utilisais mes deux bras pour m'éloigner de la fenêtre, tremblante encore, mais je n'allais pas le laisser faire, j'm'en moquais s'il était armé, l'adrénaline de la panique venait d'monter en moi.
"Lâche moi espèce de malade !" Je positionnais mes deux mains sur son avant bras pour qu'il lâche son étreinte au niveau de mon cou, mais je savais que ça allait surement encore plus l'énerver et qu'il allait passer aux choses sérieuses. J'agissais plus par peur que par envie d'me sortir de ce mauvais pas.

Ouais. Il était hors de question qu'elle continue à tenter de se défendre comme ça. Et il allait lui montrer ce que c'était que de lui tenir tête. Non mais elle avait pas froid aux yeux la petite. Au final, elle agissait sûrement par stupidité. Parce que bordel, c'était complètement con de tenter de l'attaquer avec un bouquin alors que lui tenait un couteau dans sa main. J'pourrais histoire de te la faire fermer. Mais j'pourrais aussi m'amuser à te scarifier histoire que tu te souviennes de moi. Ouais, c'était une bonne idée ça. Une très bonne idée même. Si elle osait encore une fois faire la maline, elle allait comprendre sa douleur. Mais puisqu'elle manquait de jugeote, bien évidement qu'elle répliquait encore une fois tentant de se défaire de son emprise. Malade ? Moi ? Serais-tu en train de m'insulter ? Il refermait un peu plus sa prise sur la jeune femme, serrant tellement mort que l'air allait venir à lui manquer. Et puis paf, il la lâchait. Le but n'était pas de la tuer non plus. Une nouvelle fois, il la bloquait contre le mur se collant tout contre elle le couteau toujours à la main. Par ou je commence ? Allez, dis moi qu'elle est ton endroit préféré. Un rire sortait de sa bouche alors qu'à l'aide de son canif, il le passait sur le bras de la présidente Eliot l'entaillant légèrement.

J'aurais pas dû chercher à me défendre, j'aurais juste dû subir sans rien dire... mais j'en avais marre d'me laisser marcher sur les pieds, alors ouais j'avais du répondant et ouais j'osais l'envoyer chier. Lorsqu'il serra son emprise sur mon cou, je sentais que j'allais perdre connaissance, je manquais d'air et je voyais flou à cause des larmes qui coulaient sur mes joues. Puis ma respiration semblait vouloir revenir, je plaçais mes mains sur mon cou qui devait probablement être rouge à cette heure-ci. De nouveau bloquée entre la fenêtre et mon agresseur je ne pouvais plus me débattre, je hurlais de douleur lorsqu'il fit une entaille dans mon bras, ça piquait et je sentais un liquide chaud et ferreux couler le long de mon bras.

"A...à l'aide..." murmurais-je, je savais que ça ne servirait à rien, que personne ne m'entendrais, mais je me sentais faiblir alors qu'il me torturait le bras avec son arme blanche... Il fallait que je me reprenne, et quand bien même mon bras me faisait mal, je retrouvais un semblant de force pour lui asséner un coup de genou dans son entrejambe. Au moins pour l'écarter de moi.

C'était une blessure superficielle, rien de bien méchant au final. Mais elle hurlait quand même. Bordel ce que les femmes pouvaient être des chochottes. Il poussait un soupir la trouvant soudainement bien misérable. Elle qui avait jouée à la forte jusqu'à maintenant pleurait pour un peu de sang sur son bras. Pathétique. Bref, c'était le moment ou jamais. Maintenant qu'elle était plus ou moins affaiblit, il pouvait faire ce pour quoi il était venu. Mais c'était sans compter sur le méga coup qu'elle lui mettait entre les jambes le faisant plier quelques instants. Une grimace de douleur déforma à nouveau son visage alors que furieux, il se jetait sur la jeune femme la faisant tomber au sol. J'croyais pourtant t'avoir prévenu. Installé sur elle, elle n'avait plus vraiment le loisir de bouger et le jeune homme lui tenait les bras pour éviter un nouveau coup de sa part. Oh non, il ne se ferait pas avoir. C'est l'heure de jouer. Il riait une nouvelle fois posant ses lèvres dans son cou remontant peu à peu jusqu'au lèvre de l'asiatique. Que la fête commence.