Speak with me ↕ Grace.

J'avais clairement fait le mort pendant plus de deux mois. Mais je n'avais pas réellement eu le choix. J'avais besoin d'argent et je m'étais endetté bêtement à cause de cette vieille voiture, la mienne, en changeant le moteur. Et vu le prix, j'avais bien eu besoin de deux mois à plein temps pour tout payer et rembourser. Heureusement que j'avais la chance d'avoir des potes prêt à me dépanner au niveau des cours. J'avais donc progressivement rattrapé mon retard, et dans un même temps accumulé la fatigue. J'avais complètement oublié ou du moins zappé la partie sociale de ma vie, en l’occurrence ma famille, mes amis et bien évidemment cette jolie cabot qui m'intéressais tant. Et bien que je sentais que j'avais loupé beaucoup, voir énormément de chose, je préférais passer par la case famille avant tout. Si c'était pour voir que Elio était marié à une grognasse, Avery avec Holly ou bien encore Brynn avec ce connard d'Alejandro, je préférais oui, voir ma soeur enceinte. C'était une bonne nouvelle ça au moins. Mon neveu. Mon sang. Ou presque. J'allais l'élever comme mon fils. C'était clair et net. J'avais un grand coeur en ce qui concernait ma famille. Après ma dernière journée de boulot à plein temps dans le garage où je travaillais, je m'étais donc douché avant de prendre la route pour me retrouver à la Mather House. Une fois devant la porte, je regardais rapidement mon téléphone portable en remarquant le message de Wade. Tiens, un voyage ? Un sourire apparut alors sur mon visage alors que mes yeux se plissaient de malice. Gosh. Que c'était bon, enfin de retrouver une vie sociale ! Je rentrais alors dans la large maison en croisant quelques têtes connues. Je me sentais tout à coup de nouveau à ma place et surtout, j'appréciais de faire autre chose que de bosser à longueur de temps. Devant la porte de la chambre de ma soeur, je frappais furtivement quelques coups en attendant qu'elle se pointe enfin.

Tu étais sorti de l’hôpital depuis quelques jours et même si tu avais encore légèrement mal, tu étais surtout très fatiguée mais s’en était trop. Tu avais décidée de quitter la mather house pour aller t’installer dans un appartement dans Central Square avec ton amie Timoteï. Tu t’étais donc levée tôt pour préparer tes affaires tranquillement. Tu espérais quitter ta chambre de la mather house en début d’après-midi afin de tout déménager et de tout emménager dans ton nouvel appartement. Alors que tu bouclais un de tes cartons, quelqu’un frappais à la porte de ta chambre. Tu soupirais un instant avant d’aller l’ouvrir pour voir ton frère qui attendait derrière. Tu souriais en le voyant pour te jeter dans ses bras. « Charlie ! Je suis tellement heureuse de te voir, j’avais tellement besoin de ça en ce moment. » Tu embrassais sa joue en le faisant rentrer. Tu refermais la porte derrière lui. « Tu étais passé où ? » Tu apportais de quoi boire un verre avant de t’asseyais sur ton futur ex-lit.

La porte s'ouvrit alors rapidement dévoilant une tête bien connu, celle de ma soeur le ventre toujours aussi plat. Oui, j'avais cette habitude complètement conne de regarder à présent chaque fois son ventre pour voir si mon neveu s'en sortait dans cette espace étroit. En seulement deux temps, trois mouvements, je me retrouvais les pieds dans sa chambre sans avoir pu dire le moindre mot. « Besoin de ça en ce moment ? Putain, qu'est-ce que j'ai loupé ? » Dis-je en grimaçant légèrement, perplexe face aux mots de sa demi-soeur. « Je travaillais, pas le choix. Cette putain de voiture m'apporte que des emmerdes. » Répliquais-je en suivant sa démarche, m'installant alors sur son lit à mon tour. Mais rapidement, une masse de carton attira ma curiosité. Qu'est-ce qui se passait au juste ? Nouvelle colocataire ? « T'as une petite nouvelle avec toi ? Si elle est canon, t'as intérêt à me l'a présenter. » Pourquoi pas profiter ? On n'avait qu'une vie après tout.

Charlie était venu te voir et cela te faisait vraiment plaisir. Cela faisait un petit moment maintenant que tu ne l’avais pas vu et quoi que tu puisses en dire, tu avais vraiment besoin de ton frère. Malgré tout ce que vous aviez vécu tous les deux, tu avais besoin de lui et en ce moment plus que de n’importe qui. Alors, qu’il te demandait ce qu’il avait loupé, tu n’y répondais pas préférant aller chercher de quoi boire un coup histoire de se poser et de d’abord se raconter les choses futiles. Mais Charlie n’était pas con et il sentait bien que quelque chose se tramait. Il venait de remarquer tes cartons et il te posait une question plutôt rigolote. En effet, il pensait que tu aurais une nouvelle colocataire mais il était complètement à côté de la plaque. « Non Charlie, c’est moi qui quitte la mather house. Je ne quitte pas ma confrérie mais je m’en vais vivre ailleurs. » Tu laissais couler quelques larmes avant de les essuyer pour poursuivre. « Et pour ce que tu as loupé, c’est tout simple. Gabe s’est enfui, je me suis droguée pour oublier, j’ai pris ma voiture eut un accident et j’ai perdu le bébé. » Tu prenais ton visage entre tes mains afin de pleurer un bon coup sans que Charlie ne te voit.

On peut dire que j'avais le chic pour disparaître, et ré-apparaître malgré moi mais cette fois-ci je sentais que j'avais loupé des événements, et pas anodin. Les cartons, le ventre de Grace plat alors qu'il devrait être rond, autant de petites bizarreries qui m’amenais à me poser pas mal de question. « Non Charlie, c’est moi qui quitte la mather house. Je ne quitte pas ma confrérie mais je m’en vais vivre ailleurs. » Ma bouche s'était ouverte par la surprise. Si je m'y attendais. Grace quittant la chère maison des Mather ? Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de situation, et même si cela revenait qu'à quitter son lit, je trouvais ça suspect. Les Mather ça avaient toujours été hyper important pour elle, alors quitter leur squat, ce devait être un déchirement, non ? Je voulais tellement parfois déchiffré le cerveau de ma soeur pour mieux comprendre. Réfléchissant à tout ça, j'avais toujours la bouche grande ouverte, du moins jusqu'à ce que je réponde enfin. Mais.. comme ça ? Je comprend pas.. Une incompréhension qui ne resta pourtant pas sans réponse puisqu'elle m'avouait alors la raison de tout. « Et pour ce que tu as loupé, c’est tout simple. Gabe s’est enfui, je me suis droguée pour oublier, j’ai pris ma voiture eut un accident et j’ai perdu le bébé. » Grace finit par verser plusieurs larmes tout en réfugiant sa tête entre ses mains. Paniqué et sonné par de telles révélations, je grimaçais avant de me rapprocher de ma soeur en lui tapant doucement l'épaule. J'ai pas l'habitude de réconforter les gens, c'est débile mais je devais moi aussi faire face au fait que je ne serais jamais tonton. Putain fait chier ! Quel connard.. Si je le croise.. TU T'ES QUOI ? DROGUEE ? Oh non Grace.. Murmurais-je avant de la prendre finalement dans mes bras. Je suis désolée.. Je suis là. On va s'en tirer. Ne t'en fait pas.

Charlie venait d’arriver et même si cela te faisait plaisir de le voir, il n’arrivait vraiment pas au bon moment et tu aurais préféré ne pas le voir du tout en ce moment histoire de le préserver de toute cette merde qui t’entourais. Tu le prenais quand même dans tes bras pour lui dire bonjour mais tu retournais bien vite à tes préoccupations qui était de boucler le plus vite possible tes affaires pour dégager de cet endroit au plus vite. Charlie restait debout et ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. Tu lui expliquais alors que tu voulais partir d’ici mais que tu ne quittais pas la confrérie pour autant. Il ne comprenait toujours pas et te demandait alors pourquoi. Tu te retournais vers lui pour le regarder dans les yeux. « Je vais finir par crever si je restes ici. J’ai besoin de respirer, de connaître autre chose. Je vais donc faire une colocation avec Timoteï un nouveau arrivé chez les mathers avec qui je m’entends très bien. » Tu lui souriais faiblement avant de t’asseoir sur ton lit, car Charlie te demandait ce qu’il avait « loupé ». Tu lui expliquais tout ce qu’il s’était passé et ton frère semblait choqué de te voir dans un tel état après tout ça. Il te promettait de retrouver Emrys et de le buter. Tu relevais doucement ton regard vers lui. « Si je le retrouve c’est moi qui le tue. Je l’ai cru Charlie, j’ai cru qu’il pouvait me rendre encore heureuse et comme tous les autres il s’est joué de moi mais je suis trop conne Charlie vraiment trop conne. » Tu lâchais quelques larmes alors que ton frère te prenait dans ses bras. Tu glissais ton visage dans sa clavicule alors qu’il te disait qu’il serait là pour toi. Cela te faisait du bien d’entendre ça et au final tu savais que tu ne pouvais compter que sur la famille.

Je n'arrivais pas à croire tout ce que j'entendais en ce moment même. Son départ de chez les Mathers alors qu'elle les adorait. Son enfant, mon neveu. Son colocataire Timoteï. J'avais loupé plusieurs épisodes et je le regrettais aussitôt. L'a serrant un peu plus contre moi, je profitais de ce moment pour la câliner un peu. Je n'avais jamais fait ça avec Grace, après tout, je n'étais pas au courant de son existence il y a de cela encore plusieurs mois. « Timoteï ? C'est qui celui-là ? » Demandais-je en ne cachant pas ma curiosité, ni le grognement dans ma voix très peu rassuré que ce soit un homme. Si les hommes lui faisaient autant de mal, c'était pas malin de se mettre en colocation avec un énergumène de ce genre. « Tu n'es pas conne.. Si tu savais comment les mecs sont manipulateurs et sont d'une cruauté sans précédent.. » C'était l'hôpital qui se foutait de la charité pour le coup puisque moi-même, j'avais été de ce bord là pendant un long moment avant de tomber sur Dixie. Grossière erreur certes, mais une erreur qui m'avait fait grandement mûrir. Avoir une belle gueule et posséder un don pour faire croire à une femme n'importe quoi juste pour l'avoir dans ton lit, oui, c'est ce que j'avais fais. Pas fier. Passant ma main dans son dos, je le caressais doucement en asseyent d'essuyer ses larmes. « Tu fais bien de quitter cette confrérie de fou, je trouve ça plutôt intelligent même. Je pense que tu as besoin de calme. Tu veux que je t'aide à faire tes cartons ? » Demandais d'une voix douce et rassurante.

Charlie était arrivé et il n’était peut-être pas arrivé au bon moment. Tu étais en train d’emballer ton ancienne vie pour en démarrer une autre. Après tout ce que tu avais vécu ici, tu comptais quitter ta chambre pour ne retenir que les bons moments. Cela va te faire bizarre de ne plus voir les mathers aussi souvent que maintenant, de ne plus avoir ce rassemblement dans notre salon afin de rigoler, fumer un joint et boire de la téquila jusqu’à s’endormir sur le canapé. Mais c’était comme ça, toutes les bonnes choses ont une fin. De plus, tu t’étais promise de ne pas craquer mais c’était trop dur et en même temps Charlie n’était pas n’importe qui c’était ton frère et il comprendrait tout à fait que tu n’en puisses plus. Il te prenait alors dans ses bras pendant un instant sans un mot avant de te demander qui était ce fameux Timoteï. Tu eus un petit sourire avant de le regarder. « Un nouveau mather avec qui je m’entends bien, je pense qu’on va bien se marrer tous les deux. » Tu n’étais pas au bout de tes surprises et tu ne savais pas à ce moment même que tout n’allais pas être très drôle dans ta relation avec Timoteï. Tu serrais un peu plus ton frère avant de quitter ses bras alors qu’il dénigrer la gente masculine. « Je crois que ce qu’il me fait le plus mal c’est qu’à la base c’est moi la manipulatrice cruelle et là je me suis fait berner comme une adolescente. » Tu soupirais un instant, te redressant alors que ton frère venait de sécher tes larmes. Tu attrapais ton paquet de cigarette sur ta table de chevet et tu t’en griller une tout en prenant soin d’aller ouvrir la fenêtre. « Je ne veux pas t’embêter avec ça mais un peu d’huile de coude ne serait pas de refus, car je suis censé quitter la chambre d’ici deux heures et c’est encore un grand chantier ici. » Tu faisais une légère grimace avant de tirer sur ta cigarette pour en relâcher la fumée.

Me retrouver dans la chambre de Grace, les cartons plein la chambre, en pleure, c'était une vraie surprise. J'esseyais de l'a réconforter alors qu'elle me parlait et c'est à cet instant que je me remémorais notre première rencontre plutôt hasardeuse et mouvementé. On se retrouvait aujourd'hui soudé après plusieurs batailles, et j'en étais quelque peu ému. « Fait gaffe avec ce mec comme même, tu veux ? J'aime pas ça, enfin, quand tout va trop vite, tu vois ? » Dis-je en m'inquiétais pour elle. C'était mon rôle et puis, après Emrys, je n'avais pas envie que quelqu'un d'autre se ramène pour foutre le bordel dans sa tête. Déjà qu'à cet instant ça l'était beaucoup trop. « Le karma Grace, le karma. » Dis-je en hôchant la tête de haut en bas. J'étais presque dans le même cas de configuration alors je pouvais aisément comprendre son mal aise. Quand elle ouvrit alors un paquet de clope, mes sourcils s'haussèrent alors et je m'avançais vers elle. « Tu m'en passes une sil te plaît ? » Demandais-je en tendant ma main dans sa direction. Je fumais depuis peu, une mauvais habitude qui ne me quittait plus depuis que je travaillais comme un forcené auprès d'un garagiste. Je ne roulais pas sur l'or et parfois j'enviais Grace pour avoir une vie aussi facile, du moins en apparence. « Si je te le propose c'est que je le veux. Je te préviens juste que je touche pas à tes petites culottes, ça m'intéresse pas. » Je souriais mais mon ton et mon regard prouvaient que j'étais tout de même sérieux. Fallait pas déconner, pas à ma soeur.

Ton frère était venue te rendre visite et vue la phase que tu traversais, voir la famille était la meilleure chose pour toi. Même si vous n’aviez pas grandi ensemble et que vous ne vous connaissais que depuis peu, tu savais que le même sang que toi coulait dans ses veines et c’est ce qui te pousser à rester soudé avec lui et pourtant cela n’a pas toujours été facile entre vous. Mais aujourd’hui il était là et c’était le principal. Il savait très bien jouer son rôle de frère puisqu’il te disait de faire attention à Timoteï. Tu le regardais en souriant. « Tu me connais, je suis comme ça. Je fonce, ça va vite, je suis heureuse et après je me prends un mur. » Tu haussais les épaules, rangeant quelque chose dans une de tes deux valises avant de sortir une clope de ton paquet pour l’allumer. Charlie t’en demander une et tu fronçais les sourcils en lui donnant. « Tu fumes toi maintenant ? » Tu souriais quelque peu avant de te rendre à la fenêtre pour regarder par celle-ci. Charlie te proposais son aide et tu acceptais avec plaisir. Il souriait mais te prévenait qu’il ne toucherait pas à tes petites culottes. Tu riais quelques peu, t’étouffant avec ta fumée. « C’est surtout que tu risquerais de faire une crise cardiaque si tu voyais ce que je me mets, tu refuserais que je sorte de chez moi. » Tu lui faisais un clin d’œil, tirant une nouvelle fois sur ta cigarette. « Je suis contente que tu sois là, ça me fait vraiment du bien, ça faisait un moment que je n’avais pas souris et rigolé. Merci beaucoup. » Tu t’approchais de lui et déposais un baiser sur sa joue. C’était super étrange cette élan d’amour entre frère et sœur parce que jamais cela ne t’arrivait mais en même temps tu ne trouvais pas d’autre mots ou d’autre preuve d’amour à lui donner pour lui montrait que tu appréciais qu’il soit là près de toi.