(Flashforward & futur alternatif) J'pensais sortir de ta vie tu sais ? (Finn)

Depuis cette fameuse altercation, j'avais décidé de tout plaquer, de me barrer, de faire un break, d'oublier Finn... d'oublier Willow, d'oublier tout. Du coup quand Willow quittait à son tour mon appartement, je décidais de sécher mes larmes, de me lever, d'essayer de tenir sur mes jambes surtout... Après avoir fait quelques pas et tourné en rond dans mon appartement je prenais mon portable et envoyait un dernier sms à Finn.
"Désolée...pour tout, pour le mal que j'ai pu te faire. C'était pas censé déraper avec Willow. Je pars. Pour je ne sais combien de temps, mais je pars, je rentre chez moi à Séoul. Adieu."

Ma main tremblait quand j'envoyais ce dernier sms, et après avoir appuyé sur la touche "envoi" je retournais dans ma chambre, et faisais mon sac de voyage, papiers, clés de l'appartement à Séoul et je quittais cet appartement où trop de mauvaises choses étaient arrivées.

Harvard me manquait, j'étais à mon quatrième mois de grossesse et je pouvais encore prendre l'avion, du coup... je décidais de rentrer, de terminer de faire mes cartons pour m'installer définitivement à Séoul, parce que la vie là bas me manquait aussi. Je ne savais plus ce que je voulais réellement, mais j'avais mis à vendre mon appartement à Cambridge, au moins, ça, ça ne me retiendrais pas. J'arrivais à Cambridge, payais le taxi et marchais jusqu'à mon appartement, sans penser à rien, à personne.

Finn rentra dans son appartement, le paquet de clopes vides, le cœur serré. Les images de Willow et May flottaient encore dans sa tête, très nettement, tournant en boucle et occupant toutes ses pensées. Il délaissa sa besace sur le sol, sa veste sur le dossier du canapé en un équilibre si précaire qu'elle glissa sans que le professeur n'en ai cure. Il se laissa tomber sur le canapé qui lui répondit par le souffle lourd de ses ressorts et logea sa tête dans le creux de ses mains. Qu'est-ce qu'il avait pu faire ? Qu'est-ce qu'il aurait du faire ?!

Son portable vibra dans sa poche. Il plongea aussitôt sa main dedans pour le récupérer et en soulever le clapet. Lorsqu'il vit que le message provenait de May, il hésita à le lire. Mais il prit le risque. Et ce qu'il lut lui fendit le cœur. Il serra les dents, refermant le portable qui vola à travers la pièce pour s'écraser en mille morceaux.

« J'aurais peut-être du te laisser là où je t'ai trouvée. » murmura-t-il.

La fin de sa phrase s'étouffa dans sa gorge et il sentit les sanglots affluer. Il ferma les yeux et fondit en larmes.

- - -

« May ? »

Elle était devant lui, sur la route, les yeux dans le vague. Ce n'était pas possible, ce ne pouvai être elle. Elle était partie, pour toujours. Que diable faisait-elle là ?

J'avais des trucs à régler avec l'Eliot House, leur expliquer pourquoi j'étais partie, mais je savais que mon vice président avait su s'occuper parfaitement de la confrérie... J'étais surtout revenue ici pour lui dire que je lui laissais ma place, que je comptais sur lui, donc il fallait que je passe par chez moi pour lui donner tout un tas de documents. J'étais à deux pas de chez moi, et une voix... me fit sursauter, j'étais capable de la reconnaître parmi tant d'autres... C'était celle de Finn, je pensais qu'après mon départ, il serait rentré chez lui, qu'il serait parti, qu'il aurait quitté Harvard. Mais apparemment non, peut-être que finalement il était passé à autre chose avec ma meilleure amie, que tous les deux avaient finalement choisi de se mettre ensemble... En pensant à ça, mon coeur se serra, j'étais incapable de lever mes yeux vers lui... Incapable de l'affronter là maintenant alors que je n'étais plus seule à présent... puisque j'étais enceinte de lui.

Je l'avais découvert en arrivant à Séoul, m'étant sentie nauséeuse pendant tout le vol, pour finalement faire un test de grossesse... Je relevais mes yeux vers Finn, je piquais un fard, incapable de dire quoi que ce soit... J'aurais voulu changer de trottoir, de l'éviter, mais la circulation était bien trop présente pour que je puisse le fuir. Je marchais vers lui, gênée.

"Je...je ne fais que passer, j'ai un avion demain, je crois que les choses sont claires, je ne veux plus te faire de mal. Demain je ne serais plus là. Donc ne t'en fais pas."

Elle repartait, elle ne serait bientôt plus là. Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que cela soit si brutal ? Pourquoi être partie lâchement comme ça sans lui dire adieu  en face?
La réponse était claire et évidente : parce qu'il l'aurait empêchée de partir, parce qu'il se serait foutu à ses pieds comme un déchet pour lui supplier de rester, et qu'elle ne voulait pas vivre ça. Sans doute s'était-elle sentie étouffée par le fait qu'il la courtise, la cherche, la harcèle, même. Et pourtant ils avaient semblé passer un si bon moment.

Elle marcha vers lui, mais Finn sut que dès qu'elle allait arriver à sa hauteur, elle allait continuer son chemin sans rien dire. Parce que pour elle tout était terminé, et le fait qu'elle veuille retourner à ses origines ne signifiait qu'une seule chose : recommencer à zéro avec une nouvelle vie. Une vie qui se ferait sans lui.

Finn s'approcha d'elle à son tour, et lorsqu'il l'atteignit, la prit dans ses bras avant de la serrer contre lui. Il appliqua son torse contre le sien, semblant vouloir se fondre en elle et enfoui son visage dans les longs cheveux parfumés de la jeune femme. Cette odeur traversant ses narines retourna son cerveau et fit bondir son cœur dans sa poitrine. Il se sentit retomber de nouveau amoureux, comme huit ans auparavant, lorsqu'il ne pouvait ôter son visage de sa conscience.

« Tu me manques. »

Je n'avais pas envie de le revoir, je n'avais pas envie qu'il me voit ici, pas devant chez moi, pas enceinte... parce que c'était un accident et que j'avais été incapable d'avorter, parce que ce petit être qui grandissait allait peut-être changer ma vie... J'avançais, avec toujours cette envie de l'esquiver, de le rayer de ma vie, de l'oublier... Mais... lorsqu'il me serra dans ses bras, son torse contre le mien je sentais que j'allais craquer, que... que peut-être lui et moi on avait le droit à une deuxième chance. Dans mon ventre, le petit être mettait un coup, comme pour dire qu'il se retrouvait trop étouffé, c'était la première fois que je le sentais bouger, ça c'était une drôle de sensation, jusqu'ici il n'avait jamais rien fait...

Je repoussais doucement Finn, tristement, des larmes sur mes joues y perlaient déjà, les hormones tout ça tout ça quoi, puis aussi ces retrouvailles pas prévues.

"Je...je ne peux pas, je suis désolée, je ne peux pas tout simplement te laisser entrer de nouveau de ma vie... j'ai... j'ai essayé de t'oublier mais c'était impossible. Et puis...je suis enceinte." Je lâchais la bombe, mais bon, il avait dû voir que j'avais changé au niveau du ventre surtout.

Elle le repousserait, bien évidemment, alors Finn profita de chaque seconde qu'elle lui laissa passer contre elle. Parce qu'effectivement, cela se compta en secondes. Quelque chose bougea entre eux, mais il ne sut dire quoi. Peut-être était-ce simplement son coeur qui battait un peu trop fort. La jeune femme le repoussa doucement et Finn put contempler les sillons des larmes acides qui roulaient déjà sur ses joues.

« Non ne pleure pas…. »

Il tendait déjà la main pour essuyer les larmes qui coulaient sur ce beau visage, sentant ses entrailles se serrer. La dernière chose qu'il voulait était qu'elle pleure pour lui. Il ne voulait pas la rendre triste, il voulait la rendre heureuse...Il avait réussi, une fois, mais visiblement, il ne pouvait pas le faire éternellement, puisqu'elle avait choisi de partir.
Elle avait essayé de l'oublier. Lui aussi, pendant huit ans, sans succès. Puis pendant quatre mois, après son départ, toujours en vain. Elle était gravée dans sa tête pour toujours.

Quand tout à coup, elle lâcha une bombe. Finn se raidit, stoppé dans son geste. Il laissa lentement sa main retomber le long de son corps tandis qu'il digérait la nouvelle. May avait refait sa vie, avec quelqu'un d'autre. Elle construisait une famille, avec quelqu'un d'autre, et ce n'était pas lui. Ca n'avait pas été lui pour Lydia, ça ne serait pas lui pour May.

« Pardon...Je...je ne pensais pas que tu aurais refait ta vie si vite avec quelqu'un. »

Je me figeais, je n'aurais pas dû lui annoncer ça comme ça, j'aurais dû commencer par... tu m'as manqué aussi idiot... Mais non, je lui avais annoncé ça de but en blanc, comme si de rien n'était, comme si je lui laissais croire que j'avais refait ma vie avec un autre homme... Je le regardais et... décidais d'être honnête avec lui.

"Non... je n'ai pas refais ma vie, j'ai essayé, mais c'était impossible... tu te souviens là fois où on a couché ensemble ? Sans protection, rien ? Eh bien... c'est pour cette raison que je suis enceinte...c'est toi le père. J'aurais dû te le dire avant, mais je l'ai découvert lorsque j'étais à Séoul... et mon monde s'est écroulé. J'ai voulu avorter, mais je n'y suis pas arrivée... parce que je me suis dit que ce petit être me sauverait, changerait ma vie..."

La bombe s'écrasa en plein cœur de Finn lorsque May lui avoua toute la vérité. Le rythme de son cœur augmenta et il crut qu'il allait défaillir. Ce soir, dans le feu de l'action, ils ne s'étaient pas protégés, trop heureux de pouvoir s'unir. Ils n'y avaient pas pensé, parce que qui comptait ce n'était pas de faire l'amour, c'était de se réunir, enfin. Finn déglutit avec difficulté.

« Tu le sais depuis quatre mois et tu ne me l'as jamais dit ? Pourquoi ? »

Ses yeux se baissèrent sur le ventre de la jeune femme et il remarqua en effet que sous le pull large se cachait un renflement inhabituel. May entretenait toujours sa ligne et ne pouvait pas avoir pris autant de relief en conservant un visage si fin et des jambes si fuselées. Dans son ventre, leur enfant grandissait.

« Je suis...Je suis tellement désolé May...Je ne voulais pas te faire ça... »

Il avait été d'une irresponsabilité démentielle sur ce coup là. May aurait pu lui en vouloir, elle aurait pu porter plainte pour viol ou pour relation non consentantes entre un professeur et un élève. Elle aurait pu le faire virer de son travail, faire éclater l'affaire jusqu'au tribunal pour que les médias se déchaînent sur cet homme au manque de discernement incroyable. Cependant, elle n'avait rien fait de tout cela. Finn saisit la main de la jeune femme pour attirer son attention.

« Tu ne vas quand même pas dire que tu t'en sors toute seule ? S'il est de nous deux, pourquoi je ne pourrais pas rentrer de nouveau dans ta vie ? Pourquoi ne pas nous donner une seconde chance ? »

"Pourquoi ? Vraiment ? Parce que je voulais t'oublier, parce que je ne voulais plus penser à toi, parce que j'ai cru que tu me détesterais après ce qu'il s'est passé il y a quatre mois..."

Je gardais mon calme, mes larmes ne coulaient plus, parce que de toute façon j'avais écoulé mon stock de larmes en quatre mois... à cause de tout ce qu'il s'était passé, à cause de mes hormones...et aussi parce que Finn m'avait manqué. Et sa question... me brisait le coeur, c'est vrai que j'étais incapable de gérer ça toute seule, ça avait été si soudain, si bizarre à la fois de me sentir autant liée à Finn ces quatre derniers mois...

"Je... j'en sais rien, je ne sais même pas si je suis capable de me pardonner à moi-même de ce que j'ai pu te faire endurer comme douleurs... je regrette tellement, je me sens tellement stupide... Plusieurs fois j'ai essayé de te contacter, mais à chaque fois que je prenais mon portable pour te joindre, c'était impossible... Mais... tu m'as tellement manqué."

Finalement je venais me jeter dans ses bras, doucement, parce que j'avais besoin de ça, j'avais besoin de me dire que tout ça c'était réel...

« Mais je t'ai détestée ! Comment voulais-tu que je réagisse ? Je t'avais cherché pendant tant de temps, je t'avais enfin trouvée, j'avais passé un merveilleux moment avec toi, tu m'invites et...et je me fais jeter de chez toi parce que je suis venu, comment j'aurais pu réagir autrement ? »

Il avait tout plaqué, par dégoût, dépit, déception. Il n'avait pu s'empêcher de penser à elle, ses entrailles serrées et son cœur au bord des lèvres. Il s'était senti trahi, jeté comme on jette un jouet à la poubelle quand on ne veut plus s'en servir. Par désespoir, il s'était même jeté dans les bras de Willow, dans l'ascenseur, quelques étages en dessous de la chambre d'hôpital de May, parce qu'il se sentait coupable de l'avoir tringlée comme une prostituée pour ne pas voir le visage de celle qui le hantait, alors qu'il aurait pu simplement lui faire l'amour

Finalement, les yeux gonflés, elle regagna ses bras en s'excusa, et Finn l'accueillit contre la chaleur de son torse, ses larmes roulant sur ses joues. Il retint un sanglot, où se seraient mélangé la joie, la tristesse et le soulagement de la revoir. De constater qu'elle ne le détestait pas, qu'elle n'avait juste pas eu la force de le revoir.

« Reste avec moi, je t'en prie. Ne me laisse plus. Je t'aime May. Je n'ai toujours aimé que toi. Je t'aime tellement, je t'en supplie, ne repars pas. »