You'll be fine -KOMAYLOWINN-

Finn me rattrape, je peine à y croire. Je m'aide de son bras pour me remettre sur pieds, mais je sens que mes jambes restent fébriles, qu'une vieille douleur me rattrape. C'est pourtant pas le moment de taper une crise.

Et puis May revient à la charge, achève de me planter un couteau dans le coeur.
Le père est Finn, elle m'accuse de vouloir le défendre, le monde s'écroule pour la seconde fois en moins de cinq minutes. Je sens les larmes perler sur mes joues, la blessure à mon dos se réveiller en de violentes vagues de douleurs qui m'irradient jusqu'au bout des orteils. Mon corps se raidit par à-coups, il faut que je sorte, j'arriverai jamais à encaisser quelque chose de pareil en restant ici au milieu de tout ça.

"Et si tu n'avais pas été aussi égocentrique, rien de tout cela ne se serait passé !" Je lui hurle dessus, tant pis. Elle aussi a besoin d'entendre ses quatre vérités, mais les deux autres types semblent l'avoir trop idéalisée pour les lui dire. "Tu aurais pu me repousser plutôt que me rendre mes baisers, tu aurais pu m'épargner l'espoir de voir mes sentiments pour toi être réciproques ! Tu joues avec tout le monde, tu as même joué avec Koray, tu te fous de ce que les gens ressentent, tant qu'ils sont là pour toi ! Tu aurais aimé avoir tout le monde à tes pieds, et bien regarde ce qu'il t'en reste ! C'est beau n'est-ce pas ?! "

J'ai envie de lui en retourner une, mais je m'abstiens. Je lance un regard à Koray, bienvenue au club des rejetés de Madame. Et puis à Finn, putain, comme si tout cela n'avait pas été assez à encaisser pour lui. Enfin au moins, May veut de lui. C'est qu'il en a, de la chance.

"Tu me ferais presque de la peine." dis-je à mon "amie", dans un dernier regard glacé, avant de quitter la pièce, les jambes encore tremblantes.

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Les coups plurent, les uns après les autres. D'abord, cet homme inconnu qui accusa Finn de ne pouvoir assumer ; le fait étant qu'il y avait une part de vérité. S'il avait quitté Lydia sept mois plus tôt, c'était parce qu'elle lui avait demandé avant de fonder une famille, qu'elle avait eu la décence de lui demander son avis et qu'il avait refusé poliment Ils s'étaient quittés en bons termes : en adultes. Là, Finn avait simplement l'impression de se retrouver dans une cour de récréation avec trois enfants qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient.
Les quatre vérités de May lui retournèrent le cœur. Elle se fatiguait pour rien, vraiment. Elle aurait pu simplement demander à tout le monde de partir pour réfléchir à la situation de préférence avec le père de l'enfant, mais non, elle éprouvait le besoin de se donner en spectacle.

Lorsque May envoya ses piques dans le visage de Willow, Finn sentit une bouffée de chaleur monter en lui. C'était la faute de tout le monde : tout le monde était responsable dans l'histoire, mais bien sûr, il fallait un coupable. Finn sentit ses entrailles se serrer et son diaphragme se contracter à tel point qu'il éprouva l'irrésistible envie de vomir. Ses yeux se voilèrent. Lorsqu'il repris ses esprits, Willow avait disparu de la pièce.

« Et tu veux que je réagisse comment ? » répondit-il à May d'une voix blanche.

Il la regarda chuter à terre à s'approcha d'elle, maintenant que l'autre homme lui laissait ne serait-ce que poser un regard sur elle.

« Tu ne peux pas me balancer cette vérité ainsi, devant tout le monde. C'est humiliant à un point que tu n'imagines même pas. Le fait que tu sois enceinte n'exclue pas ta responsabilité ; il faut arrêter de croire que les hommes sont toujours responsables quand les femmes se retrouvent enceintes. Tu m'as accueilli avec plaisir quand nous avons couché ensemble et tu as pertinemment su que je ne m'étais pas protégé. Si tu ne voulais pas de cet éventuel enfant, tu avais qu'à prendre la pilule ; tu as évité de le faire en connaissance de cause. »

La saisissant par les épaules, il l'aida à se relever pour qu'elle se rassoie sur son lit.

« J'accepte tes excuses. Je ne t'en ai jamais voulu. Parce que je t'aime. Je t'aime depuis huit ans. Pour ce qui est de l'enfant, j'aimerais que nous en parlions posément, tous les deux, seul à seul, quand tout le monde sera parti. Tu m'appelles, tu as mon numéro. Je passerai.»

La lâchant, il se dirigea vers la porte avant de se tourner vers Koray, le visage dévasté par toutes les paroles qu'il avait entendues.

« Je te conseille d'entendre toutes les versions de l'histoire avant de me juger. Tant qu'on ne connaît rien, le mieux reste encore de fermer sa gueule. »

Il disparut dans le chambranle de la porte sans un regard en arrière.

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You'll be fine

Je ne sais plus quoi penser, je commence à avoir une migraine, je suis en train de bouillir de colère. Quand j’ai compris que je tombais amoureux de May j’ai eu envie de me battre our elle, et je l’aurai sûrement fait, quitte à ce que ce soit contre Professeur Connard. Et May se lève et débakke tout ce qu’elle a sur le cœur, contre Willow, contre Finn. Et ça me brise le cœur de la voir craquer de cette façon. Elle culpabilise tellement que d’un coup j’ai peur de la voir faire quelque chose de stupide. Ca me tue de la voir aussi desespérée, au point de s’excuser auprès de Finn, de l’entendre d’me dire ce qu’elle ressent. De toute évidence elle a choisi. Je n’ai même pas le courage de demander à Willow de se calmer quand je suis moi-même au bord de l’explosion. Mon regard est fixé sur May. Je ‘laime trop pour la laisser partir mais j’y pense une seconde. Et la seconde d’après, elle tombe. Je me précipite et la prends dans mes bras. Willow part après s’être vidée, et je ne peux pas le lui reprocher, on est tous sur les nerfs. Je la soulève et la repose doucement sur le lit avant de m’éloigner et de faire face à la fenêtre. Je respire a grand coups et ferme les yeux histoire de me calmer. J’entends tout ce que Finn lui dit et sourit ironiquement. J’aurais tellement voulu me tromper sur lui, pour le bien de May. Mais non. Je les regarde quelques secondes, puis il se barre. Je le trouve pathétique. Un espèce de pauvre mec qui se croit supérieur aux autres, en essayant de se faire passer pour un adulte. Un adulte, un vrai ça assume et ça ne se cache.
Il me faut une clope et un whisky. J’sors mon paquet de ma poche et m’en cale une entre les lèvres. Je me retrouve seul avec May, mais pour la première fois je n’arrive pas à la regarder dans les yeux.
« Il faut que… Je dois partir. Appelle-moi quand tu sors. »
Je prends ma cigarette du bout des doigts et court lui déposer un baiser sur le front avant de quitter la chambre.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

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Willow m'en veut... Finn m'en veut, Koray aussi, ça se voit dans son regard. Moi je m'en veux, je m'en veux tellement que je n'ai qu'une envie là tout de suite c'est de disparaître. Willow part, j'suis incapable de la retenir, j'ai l'impression que j'l'ai perdue pour toujours. J'peux même pas imaginer de perdre ma meilleure amie, pas à cause d'une histoire de garçon, de coucherie, de baisers échangés. J'aurais voulu l'empêcher de partir. Mais c'est trop tard. Je retiens un cri, parce que j'ai une folle envie de hurler depuis tout à l'heure. Puis c'est au tour de Finn, il quitte la chambre, quelque chose se brise en moi. Je n'arrive pas à croire que tout ce soit vraiment passé, je passe instinctivement une main sur mon ventre, m'imaginant déjà ce petit être à l'intérieur.

Puis Koray est incapable de rester, il m'embrasse sur le front et quitte la chambre, un truc se brise encore, deuxième pincement au coeur. Tout mon monde s'écroule, je viens de perdre mes deux meilleurs amis en quelques minutes à peine. Je me sens... impuissante, nulle, conne, j'en peux plus de tout ça, j'suis pas à ma place, j'ai pas envie de rester enfermée dans cette chambre, j'ai besoin d'air, mais les fenêtres ne s'ouvrent pas ici. J'aurais voulu pouvoir en retenir au moins un, mais là à cette heure-ci, la personne la plus détestée c'est moi, et je me déteste aussi. Je suis toute seule dans cette chambre, j'ai envie de vomir, de laisser partir toute cette colère, de tout oublier, de ne plus souffrir ne serait-ce que pendant quelques secondes. Je sors de mon lit, j'enfile mes chaussures et je sors de cette putain de chambre.

La porte est toujours ouverte, je ressens une présence, mais je n'ose même pas imaginer qui a bien pu encore rester ici après tout c'qui a été dit. Je fuis cette chambre ou sinon je vais exploser, je connais l'hôpital par coeur, je connais chaque couloir, chaque escalier, et du coup j'me met à courir, faiblement, mais je cours, du moment que je m'éloigne de cette chambre.

Mes pas me guident jusqu'à cet escalier que je connais encore par coeur, il donne accès au toit, je pousse la porte, elle est ouverte et je monte les marches en courant, mon coeur va exploser, j'arrive en haut des marches, épuisée, fatiguée, blessée... Et une fois dehors, je sens l'air frais sur mon visage, putain ça caille, mais qu'est ce que ça fait du bien. Et là, je hurle, parce que j'en avais besoin.

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« Bon sang, May ? Est-ce que cinq minutes dans ta vie tu peux arrêter de gueuler ?! »

Finn avait suivi la jeune femme jusqu'au toit du bâtiment d'assez près pour l'entendre crier. Il en avait marre des cris. Marre des conflits. Marre de prises de tête. Marre qu'on le juge. Mais maintenant que ses potentiels concurrents avaient été évincés de la triste réalité du gosse qui se pointe en mode ninja, Finn avait besoin de mettre les choses au clair avec la jeune femme. Il espérait qu'elle arrête de se prendre pour le centre du monde et qu'elle se remette enfin en question. Il fallait être dépourvu de cerveau pour ne pas comprendre que ses soudaines vérités avaient faire fuir tout le monde.

Le professeur s'avança jusqu'à la jeune femme. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il flanqua ses mains dans ses poches et regarda autour de lui. Les bâtiments, les nuages, les voitures, et au dessus d'eux, cette immensité de ciel bleu qui doit bien se foutre de leur gueule.

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J'avais besoin de gueuler, de me remettre en question et quand Finn m'engueula presque, je sursautais, ne m'attendant pas à ce qu'il soit resté et je sentais le feu me monter aux joues... Pourquoi ? Pourquoi il était resté après tout ce qu'il venait de se passer ? Il m'avait dit quelques minutes plus tôt qu'il m'aimait et c'était resté dans ma tête, je crois même que j'étais complètement en mode bug depuis ses paroles... Je me retournais vers le brun aux yeux bleus, cherchant à comprendre pourquoi il était resté...

"Désolée... fallait que ça sorte, et j'voulais pas réveiller les ptits vieux en bas..." Je le fixais, mes yeux encore rouges après avoir pleuré pendant les dernières minutes qui venaient de passer, je savais que lui et moi on avait encore plein de choses à se dire...

"Ecoute... je m'en veux... pour tout ce que j'ai pu dire, pour tout le mal... pour tout vraiment... Je me rends compte qu'au final dans cette histoire c'est moi la conne qui a joué avec vos sentiments...alors si jamais tu veux que je disparaisse à jamais de ta vie, je le ferais, je ne viendrais plus te créer des problèmes. Et pour ce qui est du bébé, je peux très bien avorter..."

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« Tu voulais pas réveiller les petits vieux mais là je crois que tu as alerté toute la ville. » protesta Finn en secouant la tête. « Tu es vraiment narcissique, hein. »

La moindre des choses que cette situation désastreuse leur avait appris, c'était qu'il fallait être sincère et que la sincérité ne plaisait généralement pas à tout le monde. Ceux qui n'assumaient pas partaient. Parfois revenaient, ou finalement disparaissaient définitivement dans la nature. Finn ne pouvait pas partir comme cela, pas après huit ans d'attente et six mois de recherches acharnées. Il voulait au moins mettre les choses au point, s'il venait à disparaître de la vie de la jeune femme.

« Au moins tu finis par en prendre conscience. » répondit-il quand elle affirma regretter. « Tu as fait beaucoup de mal aujourd'hui, et Willow et Koray vont prendre du temps pour revenir vers toi. Si j'ai bien compris tu leur as fait comprendre que tu éprouvais quelque chose pour eux… »

Il secoua la tête et tendit le bras. L'instant d'après, une claque ferme et sèche venait frapper la joue de la demoiselle, la faisant vaciller sous le choc.

« Pour l'amour du ciel, May. Ecoute toi. Respire et prends le temps de réfléchir avant de dire des conneries. Avorter est une chose horrible. Tu vas violemment extirper quelque chose que tu auras conçu et qui vit déjà, même s'il n'a pas encore de cœur. Tu ne peux pas parler d'avortement à la légère. Chaque femme a un suivi très lourd après ça car c'est une expérience traumatisante. Aucun médecin n'acceptera de t'avorter dans ton état mental actuel. Regarde-toi... »

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Je venais de sortir des conneries sur conneries, ne me rendant même pas compte que de ce que je sortais... Tout ce que je voulais c'était d'oublier tout ça, d'oublier que j'avais pu faire de la peine à mes deux meilleurs amis... Comment, comment j'avais pu les blesser de la sorte? Pourquoi je laissais une potentielle histoire avec Finn détruire mon amitié avec Willow ?

La main de Finn s'abattait sur ma joue, une claque qui me fit vaciller sous le choc, alors que mes larmes se pointaient encore, je ne m'attendais pas à ça, mais peut-être qu'au final je le méritais, je méritais de me prendre d'autres claques, par Willow, par Koray, mais surtout par Finn... Je posais ma main sur ma joue endolorie et baissais la tête, pleurant en silence, évitant de regarder l'homme qui venait de me mettre une claque... Mais au moins ça me réveillait...

"Finn...je...j'suis désolée... J'aimerais pouvoir recommencer à zéro avec toi, pouvoir oublier tout ce qui a pu se dire, tout ce qui a pu se passer...si j'avais su que tu m'aimais, jamais je ne me serais laissée embrasser par Willow... je regrette tellement, je regrette d'avoir fait du mal à Willow également... et à Koray, mais surtout à toi... Qu'est ce que je vais faire maintenant que je suis enceinte ? J'ai tellement peur... peur de ne pas y arriver toute seule..."

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« Ca, c'est à eux qu'il faut le dire. C'est à eux qu'il faut présenter tes excuses. En attendant auprès des deux je suis passé pour le dernier des bâtards, à foutre la merde dans ton amitié avec Willow et en jouant avec tes sentiments. J'ai eu un mal monstrueux à me rapprocher de ta meilleure amie pour avoir des nouvelles que tu ne daignais pas me donner, May. »

Il la prit par les épaules avec fermeté pour ne pas qu'elle ne défaille.

« Il faut que tu ailles te reposer, tranquillement, que tu te rétablisses. Nous nous sommes foutus dans la merde ensemble ; nous allons nous en sortir ensemble. Tu vas prendre le temps de te reposer et de guérir pour être rapidement sur pieds. Ensuite il faut que tu ailles voir Willow et Koray. Que tu leurs expliques pour nous, que tu leur dises tout, et surtout, que tu t'excuses. »

Il la fixa pour être sûr qu'elle comprenait ce qu'il était entrain de lui dire.

« Pour ton état...Tu as encore six semaines pour réfléchir. Tu ne peux pas prendre une décision maintenant alors que les traumatismes s'enchaînent. Il faut d'abord régler les problèmes du présent avant de s'occuper de ceux du futur. Assure-toi d'avoir réglé tes soucis avec des amis et réfléchis posément à la question. Si tu veux le garder, tu ne vas plus pouvoir suivre tes études ; il faut être réaliste. Si tu préfères le laisser...il faut que tu le fasses en ton âme et conscience. Dans les deux cas, je serai à tes côtés. »

(Invité)

Finn est peut-être trop sincère avec moi, mais au moins je commence à voir mieux les choses. J'avais besoin de ça, de me remettre en question... Je le regardais et il suffisait juste d'un regard pour lui faire comprendre que de toute façon je ne comptais pas laisser les choses telles qu'elles étaient. Je quittais le toit, laissant Finn derrière moi, bien que j'aurais voulu rester encore un peu avec lui. Mais les choses avaient été dites, le mal avait déjà été fait.

Je retournais dans ma chambre et une infirmière vint m'annoncer qu'il était que je me repose un peu, je ne bronchais pas, regagnais ce putain de lit d'hôpital et fini par m'endormir, le coeur brisé...

(Invité)

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