Our own Thanksgiving - Feat Jeno

Thanksgiving, soirée de fête et de joie par excellence, que j'avais passé chaque année avec mes amies roses depuis mon arrivée à Harvard, par manque de temps pour retourner voir mes grands-parents en Australie, et comme je ne parlais plus à mes parents, je n'avais aucun engagement. J'aurais aimé parler avec César ce soir, mais maintenant qu'il était Papa, il avait des obligations et était parti étudier en Australie, près de sa faille. Du coup j'étais seule, et j'avais envoyé un sms à Jeno pour qu'il vienne me rejoindre : je comptais rester à l'intérieur, mais l'ambiance avait vite sombré dans des conversations auxquelles je ne prenais pas part, et comme je n'avais pas aidé au repas.. et bien j'étais sortie dehors, un gros gilet autour de moi pour ne pas avoir froid, histoire de l'attendre, pour lui proposer de monter à l'étage, dans le salon télé de la Cabot House. J'avais sorti de la cuisine à manger, histoire qu'on ne meure pas de faim, ainsi qu'une bouteille d'eau, et des chocolats. Maintenant il ne restait plus qu'à lui expliquer que je préférais qu'on soit qu'à deux, et pas avec d'autres personnes, qu'il connait sûrement en plus, vu qu'il y a des anciens mathers...

Je me caillais, vraiment. Mais pourtant je n'avais aucune envie de rentrer dans la Cabot House, le froid me remettant les idées au clair, et puis je pouvais profiter de la nuit, de la fraicheur. J'avais enfilé un énorme gilet en maille, par dessus ma robe noire et mes collants de la même couleur, en attendant Jeno avec un petit sourire. J'avais pris aussi une écharpe, et j'avais posé le petit sac avec la nourriture pour deux dans le hall, en espérant qu'il soit d'accord pour monter. Je vis plus tard, une silhouette arriver, assez rapidement, et je le reconnu rapidement en l'apercevant. Alors que j'allais lui dire bonjour dehors, il attrapa mon bras, me tirant rapidement à l'intérieur de la maison, fermant la porte derrière nous, se plaignant du froid en souriant. Je souris à mon tour, lui faisant la bise, profitant du contact de sa joue froide avant de lui répondre, me reculant un peu pour enlever mon énorme gilet : Eh bien, ça va. Et toi? Tu n'es pas trop mort de froid pour venir jusqu'ici? Je levais une main pour poser le dos de celle-ci sur sa joue : T'es tout froid.. Ou alors mes mains glissées dans mon pull étaient toutes chaudes aussi, c'est possible. Baissant les yeux vers la bouteille, touchée, je réalisais que j'allais devoir lui proposer de monter, au lieu d'aller dans la salle où l'on entendait des voix. C'est adorable, merci. Mais euh.. J'ai été dire bonsoir à côté, sauf que y'a plein de monde que je ne connais pas, et je me suis dis.. Levant les yeux vers l'étage, je me désignais ensuite du doigt le sac au sol, en le regardant : Bah.. on pourrait monter, se faire un Thanksgiving à deux. Dans un salon télé, pas dans ma chambre hein ! Sauf si tu veux voir du monde, aucun problème hein ! Il y a des gens que tu dois connaitre en plus, je veux pas te forcer..

L'attention de la bouteille me touchait particulièrement, parce que je connaissais et je savais que j'aimais. Peut-être était-ce un coup de chance pour lui, ou alors il savait que les vins blancs de ce type me rendait complètement folle, et que je préférais largement ça à une bière par exemple.  Il me semblait lui avoir déjà dit, mais il n'était pas obligé de le retenir, et encore moins d'apporter quelque chose. C'est ça qui me fait plaisir, lorsque je le retrouve : à chaque fois, il arrive à me surprendre, et il m'apparait de plus en plus.. humain. Du coup je me dis que je suis capable de lui dire qu'en fait, à la place de rester en bas, avec tout le monde, je préférerais monter à l'étage. J'ai un peu l'impression de faire un truc interdit en lui proposant ça, comme si je me mentais, et comme si je mentais aux filles de ma confrérie : je ne passe cette fête avec elle, par pur choix. Et ça pourrait presque me faire culpabiliser. Presque seulement. Soulagée, j'attrapais en plus de la bouteille le sac de nourriture, lui avouant d'une voix soulagée : Je suis ravie que ça t'aille. Puis ça ne peut que faire du bien, se reposer un peu, se poser tranquillement.. même si ça doit te changer de tes habitudes. Je me tournais vers lui en riant, sachant pertinemment que monsieur Jeno Carpenter n'est pas du genre à se faire une soirée pyjama/pizza/glace/Dirty Dancing, et pourtant ce soir il accepte de passer du temps avec moi. Bon, loin de moi l'idée de lui imposer un film du genre Dirty Dancing, je tiens quand même à ce qu'il ne parte pas au bout de trois minutes. Passant devant lui dans l'escalier, je pris une voix de commentatrice télé, le genre de voix totalement impersonnelle, pour lui dire, en désignant du menton le couloir à droite une fois les marches gravies : Sur votre droite, les chambres des filles les plus belles, les plus intelligentes et les plus gentilles d'Harvard.

J'avais une voix de précieuse, hautaine et fière pour lui montrer le couloir des chambres de mes consoeurs et moi-même, la mienne n'étant d'ailleurs pas bien loin. J'adorais vivre ici en colocation avec Maxine, on s'amusait vraiment, et une bonne ambiance régnait. Alors même si je forçais mes mots, et mon attitude, j'en était réellement fière, je n'avais pas été VP pour rien, le rose était presque une partie de mon coeur, je voyais tout en rose, pas besoin de lunettes aux verres colorés. Je levais mon pied vers lui en riant, pour lui montrer mes chevilles, moqueuse : Elles vont très bien, l'explosion n'est pas pour maintenant ! Je ne restais pas bien longtemps dans cette position, parce que à cloche pied avec des choses dans les mains, proche d'un escalier, c'est le genre de cocktail qui peut m'envoyer dans un lit d'hôpital pour quelques semaines. Sauf que visiblement Jeno n'avait pas fini, et me lancer une pique à propos de mes chevilles n'était pas assez, toute façon ça m'aurait surprise qu'il s'arrête maintenant. Je levais le poing en faisant une tête menaçante lorsqu'il insinua que nous n'étions pas vraiment les plus gentille d'Harvard, avec l'intention de lui donner un coup sur le torse, mais son compliment me fit rester immobile, avant de lever les yeux au ciel, reposant mon poing le long de mon corps : Tu t'en sors bien, Jeno, merci du compliment haha ! Comment faire plier une femme après l'avoir critiquée, lui faire un compliment, c'est le genre de chose qui marche tout le temps, sur toute la gente féminine je pense. Au moins il m'avait tiré un petit sourire en coin, et je l'écoutais me demander ce que j'avais prévu en souriant, passant ma langue sur mes lèvres, tenant ma vengeance. Je tournais la tête, comme pour chercher quelque chose, d'un air paniqué : Le meilleur Mather? Où ça? Je lui tirais rapidement la langue, riant, fière de ma réplique, avant d'avancer vers la gauche, poussant la porte du salon télévision : Allume la lumière s'il-te-plait, l'interrupteur est sur ta droite. Je m'avançais pour poser le sac et la bouteille, désignant la salle avec un un sourire un peu forcé, espérant qu'il ne fasse pas trop le compliqué : Tadaaaam..?! Wii, télévision, canapé, cheminée, et nourriture, c'est assez relaxant comme endroit..?

Pf, j'avais même pas besoin de cours de blagues d'abord, moi je trouvais ça drôle. J'étais même toute fière et carrément partante pour faire des blagues pourries toute la soirée, tant qu'il ne m'arrêterait pas.. Finalement, après lui avoir lancé un regard assasin, je l'avais fait entrer à ma suite dans l'un des salons de notre maison, dont l'énorme avantage était d'être carrément parfait pour des soirées entre filles. Et donc si on n'avait pas de tonneau de bière on avait des canapés, une table, une wii, et une immense télévision par exemple. Assez fière de lui montrer ça, je posais la bouteille sur la table, à côté du sac de nourriture, posant mon gilet sur l'une des chaises, comme le chauffage marchait bien je pouvais rester sans problème en manches courtes à l'intérieur. Me mordillant la lèvre, je le regardais observer autour de lui, un peu.. non pas inquiète, mais impatiente d'avoir ses impressions. Parce que même si je savais que ça me suffisait à passer une bonne soirée, j'étais inquiète pour ce qu'il en était de son côté, en fait. Finalement, il vint vers moi en souriant, pinçant mes joues entre ses mains avant de me faire un clin d'oeil que j'étais une bonne organisatrice de soirée, avant d'annoncer qu'il allait gagner à la wii. J'haussais les sourcils en faisant une moue pas très convaincue : Crois moi je ne serais pas déçue, c'est toi qui va être dégouté que je t'ai battu.. Je ris légèrement, m'échappant de ses mains avant d'aller allumer la wii en question, assise sur l'accoudoir d'un des canapés : Comme tu as choisi la wii, je choisis le jeu, histoire d'égalité, puis bon toute façon peut importe le jeu je vais gagner. Me penchant je mis le CD du jeu dans la wii, avant de me relever, l'allumant, pour laisser voir la page d'accueil de Just Dance : Un peu d'action pour se mettre en appétit, ça vous va monsieur Carpenter?

Aucun soucis, prends tout ton temps