billander ✗ say something i'm (not) giving up on you

& the oscar goes to
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Mise en page par dark dreams. pour ILH

Ça faisait déjà une semaine. Une putain de semaine qu'on avait signé ces papiers de merde qui officialisaient qu'on était divorcés. C'était dur, c'était comme un coup de poignard dans le ventre et on était de retour à la case départ. Tous les deux revenus à la Mather House, on avait rendu les clés de notre appartement mercredi, me faisant chialer non-stop tout au long de la nuit qui avait suivi. J'étais celle qui avait poussé les papiers du divorce entre ses mains, et si on avait eu un autre choix je ne l'aurais jamais fait, mais la vie nous avait carrément forcé la main. J'étais en train de pousser un carton contre le mur, hors de question de les défaire. Simon vint se frotter contre ma jambe, couinant un peu. « T'en fais pas, mon gros. Ça va aller .. » Je lui fis des caresses entre les oreilles et allai enfiler un gilet quand mon ventre gronda. Alright, then. Je sortis de ma chambre, claquant la porte derrière moi et descendis dans les parties communes, à la recherche de bouffe qui pourrait traîner. Je trouvai un paquet de chips pas entamé sur une table, donc je le pris et allai m'enfoncer dans le canapé. Un mec était devant un match de baseball alors je fis le zombie et fis mine de m'y intéresser un tant soit peu.

cuz we're both pretending
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Ca faisait maintenant quelques jours que Billie et moi n'étions plus un couple aux yeux de tout Harvard et de tout Cambridge. C'était quelque chose qui me pesait énormément parce qu'il fallait prétendre de ne plus l'aimer. Prétendre qu'elle n'était à présent qu'une femme ordinaire parmi tant d'autre. Mais non, pour moi, elle restait ma femme, ma petite amie, celle que j'aime et que je veux retrouver dans mon lit tous les soirs. Mais une chose bonne est ressortie de tout ça : j'avais de nouveau la garde de Robyn. Enfin, le juge avait pu me l'accorder une fois que le divorce était prononcé et j'avais encore besoin de prévenir Milena de cette histoire. Au moins, on allait pouvoir retrouver notre rythme d'une semaine / une semaine. Ca allait l'alléger, ne serait-ce que pour les dépenses - bien que j'avais pris soin de lui donner une pension temporaire durant cette affaire - et pour son temps libre. Puis là, la petite était à la garderie pour quelques heures encore et j'avais un projet sur lequel travailler. J'avais chopé pour ordinateur portable et je m'étais mis en tête de bosser dans la pièce commune de la Mather House. J'étais passé par la cuisine pour choper une RedBull et puis je m'étais installé sur le fauteuil, foutant mes pieds sur la table, ouvrant le clapet de l'ordinateur se trouvant sur mes genoux, prêt à bosser.

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Certes, on faisait semblant. Mais ça me faisait presque l'impression d'une vraie rupture. Après tout, on venait de divorcer. Alors même si je savais pertinemment qu'il m'aimait toujours et que je l'aimais toujours, c'était quand même un putain de divorce. Et rendre notre appartement avait été le coup de grâce. J'aimais la Mather mais je ne pouvais pas dire que ça me faisait du bien d'être de retour. En plus de tout ça, il y avait les autres qui s'ajoutaient. Les rumeurs, ce qu'on voulait faire croire et la drague qui revenait en force. C'était déjà assez critique quand on était en couple mais alors maintenant qu'on était prétendus divorcés, ça empirait. Et alors depuis que l'annonce de mon passé était paru dans la presse, j'avais à faire à de sacrés pervers. Mais ça n'était pas le plus difficile, le plus dur était de devoir faire semblant de le haïr. Et quand il débarqua dans la pièce, s'installant quasiment à côté de moi sans me voir, j'eus une boule au ventre parce que .. la mascarade recommençait. Le type à côté de moi me racontait je ne sais quoi et je croquai une chips, acquiesçant sans même savoir de quoi il me parlait. Il m'observait avec une curiosité perverse et je savais qu'il attendait de voir comment j'allais réagir à la venue d'Alex. Notre "engueulade" de début de semaine avait fait du bruit et il s'attendait sûrement à voir un remake. Je repliai simplement mon paquet de chips, le balançai sur la table basse et me levai pour m'éclipser de la pièce, devant pour ça passer au-dessus des jambes étendues d'Alex.

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Je m'étais installé sur le fauteuil, foutant mes pieds sur la table basse pour ensuite venir poser l'ordinateur sur mes genoux. C'était comme ça que j'aimais travailler : à l'aise, rien d'autre ne comptant que mon ordinateur et ma RedBull. Ouais, j'étais un fervent partisan des boissons énergétiques, même si ce n'était pas forcément bon pour la santé. Ce n'est qu'après que je me suis rendu compte d'un truc. Billie était juste là, sur le canapé. Oh putain, calme toi coeur qui bat ! Calme toi, n'en fait pas tout un plat. Après tout, on était supposé être séparé à présent. Il ne fallait plus lui donner de l'importance, j'étais "célibataire". Ouais mais non, c'est elle qui comptait plus que tout pour moi et c'était dur de faire semblant alors que je l'aimais comme un fou, toujours plus tous les jours. Je tentais de faire comme si de rien était, tapotant tranquillement sur mon clavier pour écrire les bouts de code que je devais faire et finalement, je l'avais vue passer par dessus mes jambes, pour s'éclipser ? Oh putain non, s'il te plait mon coeur reste.. C'était ce que je voulais dire là, mais je n'en avais aucune possibilité. Alors tout ce qui sortait de ma bouche c'était « T'es pas obligé de fuir parce que je suis là, on peut bien cohabiter dans la même pièce » disais-je avant de finalement lever le regard sur elle, celle que je voulais prendre dans mes bras et embrasser devant tout le monde en leur disant qu'on ne faisait que jouer la comédie. Seulement, rien de tout ça n'était possible et ça me déchirait le coeur.

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Ma jambe gigotait nerveusement de bas en haut tandis que je sentais sa présence à côté de moi sans rien pouvoir faire. J'avais envie de me blottir dans ses bras, contre son torse et de me laisser aller au sommeil qui me manquait depuis que tout ça avait commencé. Sa peau n'était qu'à quelques centimètres de la mienne et c'était comme si un courant passait entre nous deux pour bien me faire sentir qu'il était à portée de main, mais que je n'avais d'autre choix que de rester de mon côté. Alors je me barrais. Pour deux raisons. L'une, être à côté d'Alex sans pouvoir agir comme le couple que nous étions réellement était trop difficile. L'autre, j'en avais un peu ras-le-cul des regards que le bizut Mather d'à côté nous lançait, à l'affût du moindre gossip. Je passai sans rien dire par-dessus les jambes d'Alex, mais sa voix m'interrompit à quelques mètres de lui. « T'es pas obligé de fuir parce que je suis là, on peut bien cohabiter dans la même pièce. » Je m'arrêtai, sentant toute une vague de frissons soulever mon épiderme. Putain, pourquoi il m'avait pas simplement laissée partir sans intervenir ? Doucement, je me tournai pour lui faire face, crispant mes poings pour faire semblant d'être énervée. « Arrête de te prendre pour le nombril du monde, j'ai du boulot à faire et mon ordi est là-haut. » Liar, liar, pants on fire. Ça m'faisait pas du bien de lui parler de cette façon, mais vu la scène qu'on leur avait feinté l'autre jour, ça aurait été bizarre qu'on soit calmes et civils l'un envers l'autre aussi peu de temps après.

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Toutes les parcelles de mon corps voulaient se retrouver contre celles de Billie, c'était quand même hallucinant à quel point son contact me manquait. Quand nous n'arrivions pas à avoir l'opportunité de dormir ensemble, je me sentais sacrément seul dans mon lit et j'avais du mal à le vivre, vraiment. J'veux dire, nous étions un couple marié, nous avions réussi à avoir le logement, le bonheur... Mais il nous manquait ma fille et il fallait qu'on joue cette putain de comédie pour pouvoir la récupérer. Alors ouais, c'était le cas mais ma femme me manquait. Bien que nous étions tous les deux divorcés, je ne pouvais pas m'empêcher de l'appeler encore ma femme. C'était d'ailleurs une des raisons qui font que je comptais la demander en mariage une fois toute cette histoire tassée. « Arrête de te prendre pour le nombril du monde, j'ai du boulot à faire et mon ordi est là-haut. » J'arrêtais de tapoter mon clavier en levant mon regard sur elle. Je tentais celui où j'étais plus énervé qu'en train de la dévorer du regard, ne serait-ce que pour la crédibilité de la dispute, et puis je lui lançais. « Évidemment, c'est facile de se lancer dans des excuses comme ça. T'en as d'autres peut-être ? Genre, j'sais pas, laisse moi réfléchir.. » Je fis mine de réfléchir en posant un doigt sur mon menton avant d'ajouter « Simon a besoin de sortir le pauvre, il se sent bien trop à l'étroit dans la chambre là-haut. Non ? Un autre exemple ? » Oh putain, ça me déchirait le coeur de dire ça, d'autant plus que Simon était mon bébé à moi aussi et qu'il me manquait comme pas possible. « Oh, je sais. T'as tellement de prétendants qu'il faut que tu respectes l'emploi du temps que tu t'es fixé. » Oh. Dear. God. Je me suis auto-flagellé et je me sentais mal.. vraiment mal.

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Comment faire semblant de haïr la personne que vous aimiez le plus ? Même en sachant pertinemment que tout était faux, qu'on était prêts à se bouffer le nez uniquement pour soigner les apparences, c'était douloureux. En face de moi, j'avais mon mari, enfin .. Mon ex mari, qui me regardait avec cette expression, probablement la même que moi. 'Je t'aime, mais on est obligés de faire ça'. Pour Robyn. Et ça passait dans notre regard. Pour Robyn. On faisait tout ça pour elle, pour qu'elle puisse avoir son père dans sa vie malgré le fait que sa belle-mère ait un passé de merde. On s'affrontait actuellement comme si on était près à se sauter à la gorge et mes yeux le suppliaient de ne pas taper trop fort. Parce que même si c'était feint, ça faisait mal. « Évidemment, c'est facile de se lancer dans des excuses comme ça. T'en as d'autres peut-être ? Genre, j'sais pas, laisse moi réfléchir.. » Je posai mon poing sur ma hanche, faisant mine d'attendre qu'il ait fini son drama. « Simon a besoin de sortir le pauvre, il se sent bien trop à l'étroit dans la chambre là-haut. Non ? Un autre exemple ? » Je déglutis en fronçant les sourcils. Sérieusement ? « Oh, je sais. T'as tellement de prétendants qu'il faut que tu respectes l'emploi du temps que tu t'es fixé. J'émis un petit rire hautain, montrant toute mon incrédulité. Show time. « Si c'est le cas, crois-moi que tu seras le dernier au courant. » Il savait très bien que c'était le cas en plus, et de mon côté je savais parfaitement que c'était pareil pour lui. « Et toi, t'as pas un bébé dont tu dois t'occuper au lieu de glander sur ton ordi comme un abruti ? »

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J'avais du mal à prétendre tout ça, genre énormément. Elle avait toujours été la plus forte de nous deux et fallait que je le sois aussi pour le coup. Nous savions aussi bien l'un et l'autre que tout ce qui sortait de nos bouches était faux mais l'entendre dire pouvait faire mal, très mal. Tout ce dont je rêvais là, c'était poser l'ordinateur sur la table basse, me redresser et la rejoindre pour l'embrasser, ne faisant pas attention au reste du monde. Sauf que rien ne se faisait. J'étais là et je gardais mon ordinateur sur les genoux, la fixant malgré tout. C'était dur de se dire je t'aime malgré ces mots durs et elle le saurait cependant bien assez tôt, quand on se retrouvera ensemble dans une chambre, la sienne ou la mienne. « Si c'est le cas, crois-moi que tu seras le dernier au courant. » Je me calais contre le dossier du fauteuil, m'accoudant sur les deux supports de part et d'autre de mon corps. « Oh mais si, fais-moi en part ! J'ai hâte de savoir quels sont les mecs qui veulent mes restes. » Après tout, j'avais hâte de voir ceux qui seraient du genre à être mes potes pour rester à l'écart de mon ex-femme et ceux qui n'ont aucun scrupule. « Et toi, t'as pas un bébé dont tu dois t'occuper au lieu de glander sur ton ordi comme un abruti ? » J'inspirais et j'expirais, rien de tout ça ne devait m'atteindre. C'était que du fake après tout, rien de tout ça n'était vrai. « Les garderies, la meilleure invention. Ca change une vie, surtout quand on est occupé comme moi, à vraiment travailler. Ce qui ne semble pas être ton cas, vu comment tu aimes trainer ici avec un paquet de chips. »

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Heureusement qu'on savait tous les deux que rien de ce qu'on racontait n'était vrai. Bien sûr que je savais qu'il ne glandait pas sur son ordi, mais plutôt qu'il bossait comme un acharné. C'était juste la cible la plus efficace ; agir comme deux idiots s'attaquant sur tout et n'importe quoi, ça devait bien représenter deux personnes ayant récemment rompu, non ? J'ai lu des livres exprès pour ça, alors hein. Ceci dit, j'espérais vraiment qu'il n'allait pas se servir de tout ce qui était sorti dans la presse, donc de tout ce que je lui avais confié dans l'intimité il y a quelques semaines. Ça, même en sachant que ce serait du fake, ça me ferait bien trop mal. Mais pour l'instant, on s'acharnait sur ce qu'il y avait de plus normal apparemment ; les conquêtes. « Oh mais si, fais-moi en part ! J'ai hâte de savoir quels sont les mecs qui veulent mes restes. » Ouch. Enfin, j'eus du mal à me retenir d'éclater de rire en entendant l'expression qu'il avait employée. "Ses restes". Ce serait totalement ça, si tout notre rupture avait été réelle. « J'ai rien à t'envier, en tout cas. J'ai vu les meufs qui veulent sauter sur les miens de restes et c'est pas franchement joli à voir. » There. Non mais dis donc, Strudy. Et vas-y que j'en remettais une couche à le traiter d'abruti avec son ordi et qu'il renchérissait. « Les garderies, la meilleure invention. Ca change une vie, surtout quand on est occupé comme moi, à vraiment travailler. Ce qui ne semble pas être ton cas, vu comment tu aimes traîner ici avec un paquet de chips. » Hey ! Non, mais c'est qu'il avait des crocs l'animal. « J'suis pas convaincue qu'on puisse appeler tes petits bidouillages sur ordi du "travail". Mais c'est mignon que tu le penses en tout cas. Sur ce, moi je vais travailler. Mais au moins tu vois, ta présence m'est quand même bénéfique quelque part, puisqu'elle m'pousse à abandonner mon paquet de chips pour me remettre au travail. J'devrais te remercier. »

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Parler des conquêtes, c'était la chose la plus facile à faire parce qu'on savait que ça ne nous atteignait pas, pas trop en tout cas. Pas plus que Simon ou Robyn tout du moins. C'était le choix de facilité dirons-nous. Alors j'y restais plus longtemps parce que j'avais pas envie de passer du temps sur d'autres sujets qui, bien qu'ils soient faux, pouvaient nous heurter d'une quelconque façon que ce soit. « J'ai rien à t'envier, en tout cas. J'ai vu les meufs qui veulent sauter sur les miens de restes et c'est pas franchement joli à voir. » Je me mis à rigoler avant d'applaudir calmement avec mes mains, ne cessant de la fixer. « Tu t'sens tellement mal de plus être avec moi que t'es obligée de critiquer ces filles sur le physique, c'est tellement bas Billie, vraiment très bas. » Quoiqu'il en soit, j'aimais la titiller sur le fait qu'elle ne bossait pas alors que c'était mon cas. « J'suis pas convaincue qu'on puisse appeler tes petits bidouillages sur ordi du "travail". Mais c'est mignon que tu le penses en tout cas. Sur ce, moi je vais travailler. Mais au moins tu vois, ta présence m'est quand même bénéfique quelque part, puisqu'elle m'pousse à abandonner mon paquet de chips pour me remettre au travail. J'devrais te remercier. » Ouh, tu m'vexes bébé, tu l'sais ça ? Des bidouillages sur l'ordi, elle aurait quand même pu l'appeler autrement quand même. Mh. « Oh, tes bidouillages aussi tu veux dire ? Un coup de crayon par ci, un coup de stylo par là, c'est pas du travail ça, c'est y aller à l'aveuglette. Mais si tu le prends comme ça, hein, va "travailler". » Je rabattais le clapet de mon ordi et je me redressais, prenant soin de choper ma canette de RedBull. « Tiens, j'pense que j'serai mieux dans ma chambre, y'a trop de mauvaises ondes par ici. » Je marchais alors vers les escaliers, lui lançant un dernier regard pour regagner ma chambre que je partageais avec Hendrix.