La musique adoucie les meurs ft. Elysia .

Je me sentais mal… Pourquoi ? La question ne se posait même pas. Pourtant, d’habitude, je faisais comme si de rien n’était, je continuais à sourire, à être joyeuse, répandant ma bonne humeur autour de moi. Mais aujourd’hui, je n’y arrivais tout simplement pas. Je ne faisais pas la tête, en réalité, je restais impassible et justement, c’est ce qui me faisait le plus peur. C’est dans ces moments-là où je me dis que je n’aurais jamais dû sortir de l’hôpital, que j’aurais dû y rester jusqu’à la fin… Mais voilà maintenant 4 mois que j’ai quitté NY pour Harvard, dans le Massachusetts. Un soupire à en fendre l’âme attira l’attention de mes camarades. Beaucoup me regardaient avec une lueur d’interrogation tandis que j’avais la tête coincée entre mes mains. Il fallait vraiment que je me ressaisisse et je connaissais parfaitement la solution pour. Je sortis alors mon Iphone et me mit à taper un message. Un message ne tarda pas à me répondre et rapidement, un sourire vint s’afficher sur mes lèvres, sans doute la première de la journée. Je me dépêchais donc de prendre mes affaires, quelques peu impatiente de la retrouver, et embarqua dans ma voiture.

Je roulais à vive allure, ne faisant même pas attention aux autres véhicules, ce qui était assez dangereux, mais voilà, c’était moi quand je me sentais mal, ne pensant même pas aux conséquences de mes actes. Rapidement, je me garais dans une rue à côté du par cet c’est limite si je ne courrais pas pour aller la retrouver. Finalement, je la vis de loin et je pressais encore plus mon pas. Elle venait à peine de gratter quelques notes que je me retrouvais déjà à ses côtés. « Eh ma belle, viens-là je vais te faire oublier tes soucis » Je me posais alors à côté d’elle, en silence, comme d’habitude et elle reprit. Quand j’entendis les premières notes, tout de suite, mon cœur se réchauffa, un léger sourire s’affichant sur mes lèvres. Elle était en train de jouer une de mes compositions. Je fermais alors les yeux, me laissant bercer par la musique, restant toujours silencieuse. Je n’aimais pas parler dans ces moments-là et Marloes le savait. Je lui en étais reconnaissante de laisser le silence prendre place. Parfois, je me demandais ce que je ferais sans elle et sa guitare…

Je ne pouvais dire qu’un mot : magnifique. Certes, quelques erreurs pouvaient s’entendre ici et là, mais je n’en avais que faire. En l’espace de trois minutes, Marloes avait réussi à me faire sourire. Elle était vraiment la seule, si on ne comptait pas Ullys, bien entendu. L’entendre jouer mes compositions me réchauffaient toujours le cœur. La musique, cette passion que j’essayais à tout prix d’enfouir à l’intérieur de moi-même, refaisait surface dès que je pensais à elle. Et il m’arrivait encore de chanter par moment, même si j’avais affirmé le contraire à Jared. La musique était l’un des seuls moyens pour moi d’extérioriser ce que je contenais, toute cette peine qui rongeait mon cœur. Et quand j’entendais Marloes jouer à la guitare, je ne pouvais m’empêcher de me retrouver comme apaisée. Je n’avais besoin de rien d’autre, juste de sa musique.

Doucement, j’ouvrais les yeux tandis qu’elle jouait les dernières notes. Un silence régna pendant quelques minutes avant que je n’ouvre la bouche. « C’était vraiment beau… Merci Marlo… » Je la pris alors dans mes bras, enfouissant mon visage dans son cou. Et voilà que je sentais des larmes me monter aux yeux. Vraiment, j’étais trop émotive, un rien pouvait me faire pleurer, que ce soit de tristesse ou de joie. Je finis alors par ma détacher et lui sourire doucement.

« Mais c'est avec plaisir ma belle. Quand je la maîtriserais comme il faut, je te la referais sans ces petites erreurs, je te le promets. » Elle y arriverait en un rien de temps, j’en étais sûre. Après tout, Marloes avait du talent, elle était une bonne guitariste, du moins, assez pour jouer mes compositions. Oh, je ne dis pas qu’elles sont difficiles hein, mais quand même, il arrive parfois que certaines soient plus complexes que d’autres, et c’était le cas pour celle-ci. Une amie, c’était vraiment ce don j’en avais besoin pour le moment. Bien sûr, j’avais Alma et Cora, mes deux inséparables, mais avec Marlo, c’était différent. La musique nous liait et cette relation avait été jusque là, inébranlable. J’espère que rien ne changera. De toute façon, je ne vois pas pourquoi ce serait le cas. Nous n’étions peut-être pas de même maison, de même classe sociale même, cela ne me dérangeait guère. Après tout, l’amitié ne se reposait pas sur le milieu dans lequel on vient, mais bien des affinités. Ainsi, j’étais vraiment contente d’avoir été voir Marlo ce jour-là.

Je ne savais pas vraiment quoi faire, maintenant que j’allais mieux. Bien sûr, on pouvait toujours rester ici, mais peut-être était-elle occupée ? Après tout, je lui avais quasi demandé de sortir sans prévenir. Tout à coup, la gêne me submergea. « Au fait, j’espère que je ne te dérangeais pas, en te demandant de passer un peu de temps avec moi… » J’aurais dû y penser plus tôt au lieu de faire l’égoïste, mais je dois avouer qu’à ce moment-là, je ne pensais à rien d’autre…

« Mais non tu ne me dérange absolument pas, c'est un réel plaisir de passer un peu de temps avec toi. » Sa réponse me rassura. Elle sortit alors une cigarette et se mit à fumer devant moi. J’avoue que je ne supportais pas trop cette odeur, mais ça ne me dérangeait pas. De toute façon, nous étions dans un lieu public, ce serait tellement mal venu pour moi de lui demander de l’éteindre. « Personnellement j'ai envie d'aller faire un tour, ça te branche ou tu veux qu'on reste là ? » Sans attendre, je me levais. Telle fut la réponse à sa question. Ça me ferait du bien de marcher un peu, admirer le paysage, au lieu de toujours rester assise sur ce banc. D’ailleurs, ce serait une première pour moi, d’aller me promener avec Marlo. D’habitude, nous restions sur ce banc, à l’écouter jouer, à parler de temps en temps. Un nouveau petit tournant dans cette amitié serait certainement un point positif. « Tu veux qu’on aille où ? » À vrai dire, je n’avais pas vraiment d’idée de par où devrait-on commencer notre promenade. Peut-être suivre le chemin, tout simplement. Ce serait un bon début, en effet…

Le parc se faisait de plus en plus rempli. Des enfants jouaient, emmitouflés dans leurs écharpes et gants. Moi-même, mon cou était abrité du vent, contrairement à mes mains. Mais un bonnet venait cacher mes oreilles. J’avais l’air d’une véritable gamine, accoutrée ainsi… Mais tellement mignonne…

« Euuh ... Je sais pas, on va faire un tour puis au pire après on peut aller boire un coup, enfin comme tu le sens . » Un petit tour me paraissait être une bonne idée, en effet. Et puis, par après, nous pourrions toujours nous prendre un petit chocolat chaud au Starbucks du coin ? Oh oui, ce plan me plaisait assez, surtout que moi et le froid, ça faisait vraiment 1000000. Tout le monde sait que le printemps, c’est ma saison, l’été aussi d’ailleurs. Je ne supportais ni le froid, ni la pluie… Mais qu’est-ce que je faisais ici alors ? La Californie ou la Floride auraient certainement été de meilleurs endroits pour y vivre…

« Dis-moi Marlo… Ça fait combien de temps que tu joues de la guitare ? » Je ne lui avais jamais posé cette question… En réalité, Je ne connais pas tellement Marloes, tout ce que nous faisions, quand nous nous voyons, c’est partager notre passion pour la musique. Elle joue et je l’écoute, rien de plus, rien de moins. Mais maintenant que j’ai l’occasion de la connaître un peu plus, autant en profiter !