today i don't feel like doing anything • CHARLINE&SIAM

Je commençais petit à petit à comprendre ce qui était arrivée à Charline. Un coup d'un soir, elle n'avait sans doute pas décidé de se protéger et résultat désormais elle se retrouve enceinte. Puis lorsqu'elle me dit qu'elle me revaudra ça je lui souris. « Je ne fais pas ça pour que tu me le rendes. Je le fais parce que je ne veux pas te laisser affronter toute seule cette épreuve. Je comprends tu ne veux pas l'affronter c'est ton choix, je le respecte. » dis-je d'une toujours voix douce et rassurante. Il fallait que je la détende, que je la mette à l'aise et que j'évite de la stresser. Parce que je voyais très bien qu'elle était mal et je ne voulais pas qu'elle soit mal, je voulais ou plutôt je préférais la voir souriante. A mon arrivée à la Mather House c'est elle qui m'a guidé et elle m'a beaucoup aidé. Désormais c'est à moi de lui rendre l'appareil et je le faisais avec envie, parce que j'avais réellement envie de lui faire plaisir. « Tu es enceinte de combien de temps ? Tu comptes y aller quand cette semaine. Je veux pouvoir être là pour toi, surtout après si tu as besoin de quelqu'un. Je pense que ça ne va pas âtre simple, mais je te promets que je ne te laisserais pas tomber et que je vais être là pour toi. » dis-je toujours sur le même ton. Je tentais d'être la plus calme, la plus gentille possible. Et dire qu'il y a quelques temps j'étais moi-même complètement perdue. M'occuper des autres c'est ce que je savais faire de mieux, au moins je ne pensais plus à mes problèmes, plus à Elio, Skyler enfin tout le monde. Et je préférais ça plutôt que de me morfondre chez moi.

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   Parce que ouais, c'était donnant donnant non ? Elle venait de faire quelque chose pour moi alors fallait bien que je fasses quelques chose pour elle en retour. Du moins, les choses avaient toujours fonctionnés comme ça. J'avais toujours rendu la pareille aux autres pour pas me sentir dépendante d'eux. Alors si on me venait en aide, si on me rendait un service, je me sentais obligée de faire pareil. Fallait pas chercher à comprendre, j'avais toujours eu une manière assez bizarre de fonctionner. J'souriais quand même quand elle disait ne rien vouloir en retour sans chercher à insister. De toute manière, j'arriverais à trouver le moyen de le lui rendre, c'était pas la peine de continuer sur ce sujet pendant des heures et des heures. « Il serait capable de tout faire pour que je le garde, c'est vraiment pas une bonne idée de lui dire quoi que ce soit. » En fait, Nate était du genre à toujours vouloir me contredire. Rien que pour m'emmerder, il pourrait carrément faire un scandale pour que je le garde alors qu'il savait très bien qu'il n'avait pas l'étoffe d'un père. Alors il ne saurait pas et ça règlerait bien des choses. « Un mois et demi à peu près. J'pensais y allait en fin de semaine, faut que j'arrête de traîner. » Ce serait de plus en plus dur si je continuais d'attendre et que ma grossesse avançait. J'devais arrêter le tout, rapidement. « J'ai déjà surmontée ça une fois, j'peux le refaire une deuxième. » La première fois remontait à plusieurs année. Cinq ans pour être précis. Mais même encore aujourd'hui, c'était douloureux.

Je comprenais pourquoi elle ne voulait pas le garder. Le père était apparemment un connard et une erreur cela pouvait arriver. C'était horrible de penser que ce qu'elle avait dans le ventre était une erreur, mais là maintenant c'était le cas. Elle ne le voulait pas et je ne pouvais pas lui dire que c'était mal ce qu'elle faisait, je n'en avais pas le droit. « D'accord, tu me préviendras, je ne veux surtout pas que tu décides d'y aller seule à la dernière minute. » dis-je calmement. Je pensais qu'elle m'avait tout dit, sauf qu'elle m'apprit qu'elle avait déjà été enceinte une première fois et qu'elle avait avorté. Ça devait être difficile pour elle, une fois c'était déjà difficile, mais deux. « Si pour toi c'est la meilleure décision et bien il ne faut pas que tu attendes. Parce que trois mois ça arrive plus vite qu'on ne le pense. » dis-je en la regardant droit dans les yeux. Un regard bienveillant, je tentais de la rassurer par tout les moyens même si c'était difficile. Je voyais bien que j'y arrivais un minimum, mais bon elle allait affronter une terrible épreuve et je devais tout faire pour que cela se passe le mieux possible. « Et personne d'autre n'est au courant ? Tes proches ? » demandais-je. Je savais garder un secret et si elle me le demandait de ne le dire à personne, je ne le dirais à personne. Je n'étais pas une fille qui aimait foutre la merde, j'étais même plutôt le contraire. Je savais qu'elle avait une famille nombreuse, Diam était d'ailleurs sa cousine. Mais bon il était rare que je parle de sa famille avec elle, on parlait plus souvent des mecs, des problèmes de filles. J'étais compatissante à sa situation, surtout si elle a déjà avorté une première fois, le faire une deuxième fois ça devait être encore pire. Mais je n'allais pas lui demander ça, il fallait que je la rassure et non que je la stresse, ça ne serait pas bon pour elle.

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   En même temps, il me semblait impossible de pouvoir oublier ce genre de chose. Ce n'était pas comme une déception amoureuse qui pouvait être soignée avec le temps. C'était plus comme.. Comme mon anorexie mentale. Ça restait dans ma tête, comme ancrée dans chacune de mes façons de faire et à chaque fois que je m'y attendais le moins, ça ressortais. J'pouvais pas aller en travers de ça, j'pouvais pas l'enterrer sous les décombres de ma vie ô combien misérable. Parce que j'y arrivais pas et que même si je le voulais, y aurait toujours quelque chose pour me le rappeler. C'était le plus affreux dans toute cette histoire. Se sentir prisonnier de ses actes et ne jamais pouvoir les effacer. Etre toujours obligée de vivre avec le constant poid de ses erreurs. « T'inquiète pas, je pourrais pas l'affronter seule cette fois. » Non, je pouvais pas. Ou alors je m'enfermerais une fois de plus dans une descente aux enfers que je ne pouvais pas contrôler. Je retomberais une fois de plus plus bas que terre et j'savais que dans ce cas là, y aurait personne pour m'aider à me relever. « On fait ça cette semaine, j'ai déjà assez attendu. » Et dieu seul savait à quel point je pouvais avoir hâte d'être libérée de ce poid. Du moins, physiquement parlant puisque mentalement, ça serait toujours là. Comme pour me rappeler le monstre que je pouvais être en agissant de la sorte et en décidant par moi même du droit de vie d'un futur enfant. « Non, et ils ne le sauront pas. Je me suis toujours débrouillée par moi même. » Apple serait certainement du genre à critiquer ouvertement puisqu'elle s'occupait seule de Coraleen sans aucun problème. Kenny, lui, parlerait souvent de mon manque de conduite et j'avais absolument pas envie de me battre une énième fois avec lui. Quant aux autres, à part Alexander, j'pouvais vraiment pas les qualifier comme des proches.

Je voyais bien que mentalement elle allait mal. Il y a pas si longtemps que ça j'étais pas bien moi non plus, mais j'arrivais à remonter la pente. Je savais que je le pouvais y arriver. En plus j'appris que j'étais la seule au courant, que ses proches ne le savaient pas et qu'ils ne devaient pas savoir. A ce que je voyais elle n'avait pas l'air très proche de sa famille. Mais ce n'est pas grave, moi je serais là pour elle, je n'avais plus non plus de famille alors comme ça j'étais un peu dans la même situation qu'elle. Sauf que moi je n'avais vraiment plus de famille, elle m'avait abandonné, elle m'avait rejeté. « D'accord pas de problème. Tu me contactes quand tu as pris la décision et si tu as besoin de m’appeler, de me parler n'hésite pas je suis là. » dis-je toujours de cette voix douce et rassurante. Il fallait qu'elle sache que j'étais là pour qu'elle et qu'elle pouvait m’appeler quand elle voulait je serais là, il ne fallait pas qu'elle reste seule si elle n'était pas bien. « Tu veux venir chez moi jusqu'à l'avortement ou tu préfères rester chez toi. » demandais-je. Parce que je ne voulais pas qu'elle reste seule, ça me faisait mal au coeur de la voir comme ça et j'avais vraiment envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter et pour la rassurer.

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   C'était bête non ? J'veux dire, avoir une si grande famille et pouvoir limite compter sur personne. Personnellement, je trouvais ça affreux mais.. J'avais été mis à l'écart si tôt qu'au final, j'avais fini par m'habituer. Et je voulais à tout prix leurs prouver que je n'avais absolument pas besoin d'eux pour continuer à avancer. Ouais. J'avais besoin d'aucun Kovalevski pour faire les choses et il était hors de question que je leur montre que j'avais des faiblesses. Ils en profiteraient bien trop. « Merci Siam.. » Et dire qu'à la base je voulais parler avec Alexander.. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses en fin de compte. Et j'allais vraiment pas m'en plaindre parce que même si on avait seulement discutées, mine de rien, elle m'avait pas mal apportée juste par sa présence et ses tentatives de réconfort. J'pouvais vraiment pas me plaindre d'avoir laissée une personne comme Siam entrer dans ma vie en fin de compte. « Non t'inquiète pas, j'vais rentrer chez moi. Je t'appelle. » Et puis j'avais Royce pour me tenir compagnie même s'il passait beaucoup plus de temps avec Leevy ces derniers temps. J'esquissais un nouveau sourire tournant les talons pour quitter la MH.