today i don't feel like doing anything • CHARLINE&SIAM

Aujourd'hui j'avais envie de ne rien faire. Juste passer un peu de temps à la Mather House, parce que je devais récupérer quelques trucs que j'avais laissé la dernière fois. D'ailleurs jamais je n'aurais pensé mettre les pieds ici, avant j'étais le total contraire de la Mather. Mais les gens changent et depuis que je suis revenue je sens que je suis bien cher les Mather, je me sens à ma place en plus j'ai pu faire de nouvelles rencontres. Franchement je ne regrettais pas d'avoir intégré cette confrérie qui était à mon sens meilleure que l'ancienne dans laquelle j'étais. C'est à dire la Cabot House, même si j'avais passé d'agréables moments là-bas ici je me sentais tout simplement bien et à ma place en plus. Peut-être qu'en vérité j'ai toujours été une fêtarde ? Parce que je suis obligé de sortir trois fois par semaine, avant c'était pour boire encore et encore. Maintenant on va dire que je bois moins, mais que je profite plus de la fête. Je parcourais les couloirs de MH quand je vis Charline. Cette fille je l'avais rencontré à mon arrivée à la MH il y a environ un mois et demi. Je l'adore, pour moi elle fait partie d'une de mes plus belles rencontres ici. J'arrivais vers elle parce que j'avais envie de lui parler, ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu. « Charline ça faisait un petit moment. Ça va ? » demandais-je en affichant un léger sourire sur le visage. Depuis quelques temps je tentais de me montrer plus souriante, je savais qu'il fallait que je me reprenne et je commençais doucement à remonter la pente.

Siam & Charlie
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   Est ce que j'avais le droit de dire que j'avais incroyablement merdé ? Ouais sûrement. De toute manière, c'était le cas. J'avais vraiment fait de la merde et maintenant, je savais pas comment m'en sortir. Comment est ce que j'avais pu prendre si peu de précaution ? Hein ? Parce que là, c'était l'apocalypse. En tout cas, il était clair que je n'allais certainement pas en parler à Nate. D'une parce que j'en avais pas envie et de deux parce que je devais régler ça toute seule. En même temps, même si j'avais eu rien que l'infime envie de lui en parler, j'aurais eu aucune idée de comment faire, de comment m'y prendre. Je me voyais vraiment mal me pointer devant lui genre : "hé, j'suis enceinte, de toi. Yolo". Mh, c'était définitivement pas une bonne idée. Et de toute façon, je comptais avorter. Au moins, ça réglait le problème. Puis, qu'est ce que je pouvais faire avec un gamin sur les bras ? D'autant plus quand le père faisait partit de la catégorie de ceux que tu ne pouvais supporter qu'à petite dose. Ouais. Autant le garder pour toi. « Charline ça faisait un petit moment. Ça va ? » Je sursautais avant d'identifer que ce n'était que Siam qui venait de m'adresser la parole. Elle était sympa cette fille, je l'aimais bien. Ouais, elle faisait partie des rares personnes que je pouvais supporter ces derniers temps. « Ça va et toi ? Tu traînes dans la maison ? »

Bizarrement Charline me semblait différente. Elle était perdue dans ses pensées et elle n'était pas comme d'habitude. Même si elle me disait qu'elle allait bien je voyais très bien qu'en vérité cela n'allait pas si bien que ça. Ayant moi même été mal je connaissais très bien ce genre de ça va qui voulait dire qu'en vérité ça n'allait pas. « Oui j'avais des trucs à récupérer, enfin rien de bien important. » dis-je en continuant à la regarder. Je me demandais s'il fallait que j'insiste ou si je devais passer mon chemin. Non si j'étais une véritable amie je me devais d'être là pour elle. « Tu es vraiment sur que ça va ? J'ai l'impression qu'en vérité ça ne va pas du tout. Après tu sais si tu as envie d'en parler je suis là, mais si tu n'en as pas envie je respecterais ton chemin. » dis-je en lui adressant un sourire sincère. J'affichais un léger sourire qui se voulait rassurant et sympathique. Je voulais toujours aider les autres, depuis quelques temps c'était l'inverse et là j'avais envie de reprendre mon rôle de conseillère et d'aide. Parce que je savais que je faisais bien ça, mais en même temps je ne voulais pas me montrer intrusive et chiante. Je n'étais pas comme ça, j'étais une fille discrète qui voulait apporter son aide à ceux qui en avaient besoin et surtout à ceux qui le voulaient.

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   J'savais même pas pourquoi j'étais ici en fait. J'avais rien à faire à la Mather House en vrai. Absolument rien. J'y vivais plus, j'avais pas des tonnes d'amis alors c'était stupide d'être là. Peut être qu'en fait, j'avais juste espérer tomber sur Alexander. Peut être que ouais, j'avais besoin de lui là. Mais, j'étais trop fière pour le dire ou bien même lui envoyer un message. Alors je préférais errer en attendant que le temps passe. Comme si d'un coup, par magie, la solution miracle allait atterir devant mes yeux pour me dire exactement ce que je devais faire. C'était stupide hein ? Mais en même, j'aurais du me douter que ça m'arriverait. Du moins, que ça arriverait encore une fois. Deux fois enceinte, deuxième fois que j'allais avorter. Des accidents à chaque fois et j'étais toujours autant incapable d'assumer mes erreurs. Je choisissais la facilité sans demander l'avis de personne. Ce qui faisait certainement de moi la personne la plus pathétique au monde. « C'est rien d'important. Ce sera reglée d'ici quelque jours. » Et est ce que ça faisait de moi un monstre de parler de ça comme si ça n'avait aucune importance ? Peut être bien. Je me mordais la lèvre inférieure réfléchissant quelques secondes. J'voulais pas y aller toute seule, j'avais besoin que quelqu'un me soutiennes. Peut être que Siam pourrait être cette personne ? « Ça te dérangerais de m'accompagner à l'hôpital dans la semaine ? »

Je voyais bien que c'était assez grave, car si elle refusait de m'en parler c'est que ça devait être grave. Mais je n'osais pas poser de questions, je restais silencieuse en la regardant. Me demandant ce que je devais faire, continuer à la questionner ou partir et la laisser dans ses pensées. Mais je n'eus même pas le temps de réfléchir qu'elle me demanda de l'accompagner à l'hôpital. Qu'est-ce qu'elle avait ? Est-ce que c'était grave ? J'étais perplexe, car j'avais peur qu'elle se braque si je commençais à lui poser trop de questions. « Bien sûr, ne t'inquiète pas je serais là pour toi. Mais si ça te dérange pas de me le dire, j'aimerais savoir pourquoi. Tu as un cancer ? Tu es malade ? Tu dois te faire opérer ? » demandais-je en me demandant ce qu'elle pouvait avoir. Je me retournais la tête, pour savoir ce qu'elle pouvait avoir. Je réfléchissais encore et encore, puis je me demandais si elle n'était pas enceinte. Oui peut-être qu'elle était enceinte et qu'elle voulait se débarrasser de l'enfant ? Je n'en savais rien, pour le moment je ne pouvais qu'emettre des suppositions. Mais en même temps je n'allais pas la forcer à m'avouer ce qu'elle avait. Je n'étais pas intrusive à ce point, même si le fait de l'accompagner à l'hôpital dans les prochaines jours et ne pas savoir pourquoi me rendait vraiment perplexe. J'étais inquiète pour elle, parce que j'étais toujours inquiète pour les personnes que j'aimais. Charline était une personne sympathique, je ne la connaissais pas tant que ça, mais pour moi c'était une amie. Et si je pouvais compter sur elle, elle pourra compter sur moi pour aller à l'hôpital.

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   Oui, la question était vraiment très bizarre. Et puisque je lui demandais ce genre de service, j'étais aussi bien obligée de lui expliquer le pourquoi du comment. D'une parce que je pouvais pas la laisser s'imaginer des tonnes de choses et de deux parce que de toute manière, le jour J, elle saurait forcément de quoi il s'agissait. D'ailleurs, j'avais raison sur le premier point puisque l'une de ses premières questions était de savoir si j'avais un cancer. Là, elle dramatisait un poil. J'avais rien de très grave au final, du moins, comparé à un cancereux. Après, être enceinte et devoir encore une fois avorter était pour moi un drame. Parce que mine de rien, même si je jouais la fille forte par excellence qui se fichait de tout, c'était quand même atroce de recourir à ce genre de moyen et fallait bien avouer que, j'allais sûrement m'en rendre malade comme la première fois. Ce qui n'était pas vraiment la meilleure des choses si on prenait en compte mon passé d'anorexique. Bref, il fallait que je lui explique. « Je.. Je suis enceinte. » Bon voilà. Au moins, c'était sortit et elle n'avait plus de souci à se faire quant à une potentielle maladie que j'aurais pu avoir. « Et je compte pas le garder donc, j'ai besoin d'un peu de soutien pour faire ça. » La première fois, j'y étais allée seule et autant dire que c'était l'un des épisodes le plus douloureux de toute ma vie.

Voilà j'avais vu juste. Elle était enceinte, sauf qu'elle ne voulait pas garder l'enfant ce qui était son choix. Je n'étais personne pour juger cela et je devais juste l'aider pour ne pas qu'elle soit seule dans cette épreuve qui était vraiment difficile. « Je serais là, je ne vais pas te laisser seule traverser cette épreuve. Ne t'inquiète pas Charline tout va bien se passer. » dis-je d'une voix compatissante. Je me rapprochais d'elle pour la serrer dans mes bras, en quelque sorte je voulais la réconforter et comme je ne savais pas quoi faire pour l'exprimer, je décidais de lui montrais avec des gestes. Défaisant mon emprise, je me remis devant elle toujours avec ce sourire compatissant et mon regard bienveillant. Si je pouvais l'aider en quoi que ce soit je le ferais, car je ne voulais pas qu'elle soit seule après l'avortement. Parce que le plus difficile n'était pas d'avorter, mais l'après-avortement. C'est là que je devrais l'aider, c'est là que je devrais trouver les mots pour la réconforter et pour ne pas qu'elle se retrouve seule et désemparée. « Dit moi, tu me dis si tu n'as pas envie de répondre à ma question, mais est-ce que tu sais qui est le père et si oui tu l'as mis au courant ? » demandais-je d'une voix douce. Je n'avais pas envie qu'elle se braque donc je préférais y aller doucement. Après c'était des questions qu'une amie se posait, c'était même obligatoire.

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   Ouais, j'voulais vraiment pas réitérer l'expérience. Enfin, j'avais pas vraiment le choix mais si je pouvais éviter de me retrouver seule cette fois, ça m'irait. Et je comptais certainement pas demander au père de faire quoi que ce soit. A vrai dire, j'voulais même pas qu'il soit au courant, comme ça au moins, c'était clair. J'voulais juste pas. Et c'était clair que le garder sous silence m'épargnerait bien des soucis. J'avais absolument pas envie de me prendre la tête vis à vis de ça alors.. « Merci Siam. » Je ne la connaissais pas depuis très longtemps mais il était fou de voir comme je pouvais compter sur elle. Vraiment. J'avais pas énormément d'amis de part mon caractère assez spécial mais elle, elle était différente. J'étais pas la personne la plus expressive au niveau des sentiments mais, fallait vraiment qu'elle sache que j'appréciais ce qu'elle pouvait faire pour moi. C'était certainement la raison pour laquelle je répondais à son étreinte. Etreinte qui sois dit en passant me faisait vraiment du bien. J'avais enfin l'impression d'avoir des gens de mon côté. « Oui, je sais qui est le père mais.. J'veux pas lui en parler. C'était une erreur et ça servirait à rien. Il a pas besoin de savoir. » Non, Nate devait vraiment être mis à l'écart de tout ça. « Tu comprends, hein ? »

Charline savait qui était le père, mais elle ne voulait pas lui dire, je comprenais aussi. Même si bon je ne sais pas si moi j'aurais la force d'avorter, je suis une femme comme elle, mais je sais que je suis trop faible pour encaisser un avortement. Mais lorsqu'elle me demanda si je la comprenais, je ne me voyais pas lui dire non, mais en même temps je ne pouvais pas lui dire oui, car ça serait aussi mentir. Il fallait que je trouve les mots pour lui faire comprendre et en même temps la réconforter. « Je ne sais pas si je te comprends. Je n'ai jamais été enceinte et je n'ai jamais avorté. Après il faut que tu sois sur de toi et que tu ne regrettes pas ton choix. Il faut vraiment que tu y réfléchisses et après pour le père je pense que tu devrais quand même lui dire. Enfin c'est mon avis, après c'est à toi de voir d'accord. Je ne te jugerais pas et qu'importe ton choix je serais là pour t'aider. » dis-je droit dans les yeux à Charline. Parce que je voulais qu'elle sache que je m'en fichais du choix qu'elle prendrait, que je le respecterais parce que j'étais son amie et que mon devoir était de l'aider et surtout ne pas la juger. Je tentais de bien jouer mon rôle, de ne pas la décevoir et de la redresser. Que je lui donne du courage et en même temps que je tente de la conseiller au maximum, même si c'était compliqué, n'ayant jamais été enceinte je ne savais pas ce que cela faisait de porter un enfant dans son ventre. Pour le moment je n'en éprouvais pas le besoin, mais en même temps est-ce que je réussirais à avorter ? Je n'en savais rien et j'espérais ne jamais avoir à faire ce choix qui était pour moi véritablement terribler. Donner le droit de vie ou de mort à un futur être vivant.

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   J'savais même pas pourquoi j'posais cette question. Au final, j'avais même pas envie d'entendre la réponse. J'avais tellement pas besoin qu'on me dise que c'était du n'importe quoi et que je pouvais pas faire ça. Ouais, j'aurais pas du lui demander. Mais qui aurait pu croire que j'allais tomber sur Siam aujourd'hui et tout lui raconter ? Probablement personne. J'étais le genre de personne plutôt discrète quant à sa vie personnelle la plupart du temps. Je préférais garder les choses pour moi et tout régler de par moi même. C'était l'une des raisons qui me valait des rapports aussi compliqués avec les membres de ma famille. C'était pour ça que je n'arrivais plus à communiquer avec Kenny. La même raison qui faisait que j'étais tant éloignée de ma jumelle. J'savais que tout ça c'était à cause de moi et de ma façon de réagir mais.. J'pouvais pas changer. J'avais essayée et ça n'avait pas marchée et j'avais pas envie de retenter encore une fois le coup. De toute manière, y avait trop de chose chez moi qui n'allait pas pour tenter de faire quoi que ce soit. « J'ai pas envie de me battre avec lui Siam. J'ai pas envie de me prendre la tête avec lui et de toute manière, l'issue sera la même, je ne le garderais pas. Il a pas besoin de savoir et il s'en fiche probablement. C'était un coup d'un soir, pas mon p'tit copain. » Alors non, j'irais pas lui parler et je ne changerais pas d'avis non plus. J'pouvais pas assumer un gosse, un point c'est tout. « J'te revaudrais ça, vraiment. »