i think i am not alone in my stomach + Olympe

Olympe disait que j'avais la "fibre maternelle". Quand elle eut fini sa phrase, je me sentais soulagée. J'avais une totale confiance en elle et si elle disait que je m'en sortirait avec un enfant alors je m'en sortirai avec un enfant. Je vais te croire. Oui, j'avais vraiment envie et besoin de la croise. Ca faisait maintenant trois minutes. Il ne nous restait plus que deux minutes à attendre, et pendant ce temps, on discutait de ce que je pourrais faire en ce qui concernait mes études, car je voulais avoir au moins le premier grade de diplôme et je l'aurais en deux milles seize. La dernière phrase de ce qu'elle dit me marqua, et je pense qu'elle allait rester bien longtemps de ma tête : Puis y'as des parents qui y arrivent, y'a pas de raison que toi non ! Alors je souris et la serrais dans mes bras. Oui. Tu as sans doute raison, Olympe. Dernier soupire de nervosité et je fermais fort les yeux. Mon coeur battait comme un fou, et je savais que si il allait être négatif j'allais être déçue. Déçue car je commençais sincèrement à me faire à cette idée de devenir une maman. Plus qu'une minute à attendre. Merci en tout cas, tu es vraiment de bon conseil ma belle.. Je ne pouvais plus attendre. Ces cinq minutes devenaient interminables.

Heureusement que tu vas me croire, j'ai toujours raison Emma ! dis-je en plaisantant un peu, quand même stressée pour le résultat de ce test. Après tout, même si ce n'était absolument pas moi qui était peut-être enceinte, Emma était presque comme am soeur, alors je ressentais une légère excitation comme si.. bah comme si ça signifiait l'arrivée d'un bébé dans ma propre famille quoi. Il y a un ou deux an j'aurais pas été plus touchée que ça, mais depuis la naissance de ma nièce, j'étais fan de la bouille des petites filles. Je me levais finalement pour la serrer dans mes bras lorsqu'elle me dit qu'il ne restait qu'une minute : c'était un moment important pour elle et je voulais la soutenir sans l'étouffer, après tout c'était son moment à elle. Aller on va bientôt savoir, tu vas voir, on va pouvoir être fixées. Je te promets que ça va aller, peu importe le résultat. Je me reculais ensuite un petit peu, réprimant ma curiosité, m'asseyant de nouveau sur mon lit, mordillant ma lèvre, la lissant fixer le petit écran jusqu'à ce que l'on puisse être fixée. Vite, pitié, que le temps s'accélère, je voulais savoir si j'allais avoir une petite fille à gâter prochainement !

Une minute. En une minute, ma vie risquait d'être bouleversée. En une minute, je risquais de tout gagner, voire de tout perdre. En une minute, mon état pouvait changer. Si ce test s'avérait négatif, je me mettrai à pleurer. Si ce test s'avérait négatif, je ne sais pas si je le supporterais. Mais si ce test s'avérait positif, j'allais sauter de joie. Je m'étais faite maintenant à cette idée d'être maternelle, d'avoir un gros ventre, de sentir un jour des coups de pieds contre ma peau, de tenir un bébé portant les yeux de Dylan et mon nez dans les bras. Je m'étais faire à l'idée d'être maman. Aller on va bientôt savoir, tu vas voir, on va pouvoir être fixées. Je te promets que ça va aller, peu importe le résultat. Pensait elle vraiment ce qu'elle disait ? Se rendait t elle compte que si je voyais un "-" sur le test, je deviendrais pour les prochains jours une loque, une loque qui n'irait plus en cours et pleurerait dans son oreiller en pyjamas ? Je ne le savais pas, mais de toute façon, c'était le moment de regarder le résultat. C'était le moment de regarder si quelque chose se formait dans le fond de mon ventre. Je baissais les yeux vers le test, la main tremblante. Quelques larmes coulèrent le long de mes joues, j'étais bloquée, je n'avais pas de mots. Je jetais le test sur le lit d'Olympe, à côté d'elle et plaçais mes mains sur mon visage, me mettant à pleurer. Pleurer de joie. Positif. Je finis par écarter mes mains pour aller serrer mon amie, avec un sourire plus grand que jamais dessiné sur mes lèvres, illuminant mon visage. J'étais enceinte.

Je me doutais que dans sa tête, ça allait être terrible si au final, ce test était négatif. Parce que on avait beau dire, même si c'est pas prévu, l'idée d'avoir un bébé, on est malgré tout obligé de se projeter. Et même si il y a des soucis, on se projette dans le futur, et savoir qu'en fait, ce n'était qu'une fable, que c'est pas réel, ça doit faire un coup au moral. Je savais qu'Emma s'était déjà imaginé au fond ce que donnerais la vie enceinte, puis avec son bébé, fille ou garçon. Et je savais que voir un test négatif lui ferait du mal, parce que du coup elle s'était projetée comme ça.. Mordillant ma lèvre en la voyant observer le test, je respectais son intimité, me contentant d'être là, une présence rassurante et familière. Sauf qu'elle avait l'air de dérailler, complètement. Elle ne bougeait plus, bouchée bée devant son test, sans expression sur le visage. Chose carrément flippante d'ailleurs. Lorsqu'elle se mit à pleurer, je me levais pour la prendre dans mes bras, persuadée que finalement, il était négatif. Sauf que non, elle me dit qu'il était positif, et je la serrais contre moi en riant : Mais c'est trop bien Emma, tu vas être maman ! Je me reculais, posant mes mains sur son bidon, lui parlant, un grand sourire aux lèvres comme une gamine : Toi, petite chose, tu vas être trooooop gâté tu vas voir !

Voilà, c'était sûr : j'étais enceinte. Un petit monstre grandissait au creux de mon ventre, un petit garçon, une petite fille, peu importe. Dylan, le bébé et moi allions former une famille. Du moins... je l'esperais. Parce que si ça se trouve, il allait mal réagir, paniquer ou je ne sais quoi. Chose qui me faisait plutôt peur. Mais j'avais réussi à oublier ça quelques secondes et à, pour changer, me consacrer à moi. Me consacrer à mon bonheur, mon propre et unique bonheur. J'avais arrêté de penser aux autres, je m'étais effondrée, la pression redescendant lentement pour laisser place à la joie qu'était d'apprendre que j'allais être maman. Olympe s'était jetée sur moi pour me serrer et était visiblement presque autant folle de joie que moi à l'idée qu'un petit fœtus était dans mon utérus. Je lui souris encore, ne pouvant m'en empêcher de toute manière. Oui ! Mon Dieu Olympe tu vas être tata ! Tata ? Oui, tata. Tata parce qu'elle était comme une soeur pour moi. Comme ma soeur jumelle. Même si en fait, ma soeur jumelle existait et avait foutu le camps sans me prévenir, mais je n'avais pas envie de penser à ça. J'essayais de me concentrer pour la première fois de ma vie uniquement sur moi, sur mon bonheur. Elle posa ensuite sa main sur mon ventre et se mit à lui parler, comme si le bébé entendait. Je réussis à rire entre les larmes. Un long sourire sur les lèvres avec mes joues humides. Je ne suis pas sûre qu'il t'entende...! Je crois que je n'avais jamais été autant heureuse de ma vie.