weird friendship (charline)

Avec Charline, je devais avouer que je ne me souvenais plus vraiment comment on avait fini par devenir assez proches. Peut-être parce qu'on avait décidé de se partager un donut à un moment donné ? Ou peut-être qu'on avait juste des caractères qui ont fait que ça a accroché rapidement ? En réalité, là maintenant tout de suite, je pourrais vous le dire. Mais qu'importe. Ouais bon ok, j'assume. Contente ? J'inspirais alors profondément, je détestais montrer mes défauts aux gens, pour moi ça ressemblait à des faiblesses et c'était des choses qui méritaient pas d'être montré. Charline m'avait demandé si j'allais bien, et en réalité, je le savais pas moi même. Est-ce que j'allais bien ? Est-ce que je me sentais bien dans ma peau ? Est-ce que j'arrivais à aller aux toilettes sans avoir peur de mon ombre ? Est-ce que je ne culpabilisais pas quand je mangeais comme une grosse à McDonald ? Peut-être que oui, peut-être que non. C'était tout autant des questions existentielles, mais au fond n'étaient-elles pas plus importantes que le " Comment tu vas ? ". J'inspirais alors de nouveau une fois, quand elle me cria à l'oreille une nouvelle fois sa question. OUAIS CA VA. Je l'observais un instant de mes yeux émeraudes et arquait un sourcils perplexe, ben ouais j'allais pas lui dire " Non j'vais pas bien, j'ai envie de me suicider ou un truc dans le genre ? ".

Est ce que je venais de hurler comme une folle enragée ? Ouais ouais. Totalement, et j'assumais complètement même. D'toute manière, j'étais pas saine d'esprit. J'avais jamais dis que je l'étais et je ne l'étais définitivement pas. C'était même plus à prouver. J'avais des gros problèmes dans ma tête mais c'était certainement à cause des gens qui parlaient à l'intérieur. -joke-. « Carrément ouais. » J'affichais un sourire victorieux sur mon visage. Non mais j'aimais bien que les gens me donne raison et d'toute manière, personne ne pouvait dire qu'il n'avait jamais menti. C'était totalement impossible de se retrouver dans ce cas de figure là. Tout le monde mentait un jour ou l'autre et ça, même si c'était que pour une petite broutille de rien du tout. « TRES BIEN. » Oui, y avait aucune utilité à ce que j'hurle une nouvelle fois mais je l'avais fais. Pour la simple et bonne raison que j'aimais bien. J'portais finalement le liquide brûlant à mes lèvres prenant une gorgée de la boisson amer. C'était comme revivre que boire du café. Une sorte de drogue un peu moins nocive que celle que j'avais l'habitude de prendre. « T'es sûre hein ? T'es pas en train de me mentir ? »

Parler avec Charline, charrier Charline, crier sur Charline, c'était devenu amusant et j'aimais ça. Je lui avais donné raison et je savais que ça lui ferait plaisir, elle était comme-ça après tout. Elle aimait avoir raison et même si c'était pour avoir raison sur de la merde. Tant mieux. Je levais alors les yeux aux ciels mais souriait néanmoins amusée de la situation. Nous étions de véritable enfants et dans le fond c'était amusant, même si la plupart du temps où on pouvait s'envoyer des trucs moins sympa en pleine figure. Et là bim elle me crie de nouveau dessus, m'enfin ce n'est pas de sa faute après tout elle faisait toujours dans l'extravagant. Elle bu une gorgée de son café et j'en fis de même. Je ne pouvais pas dire que pour c'était une drogue, parce que ce serait aisément un mensonge. Le café et moi c'est pas une grande histoire d'amour, disons que ça m'aide juste à rester debout et c'est tout ce que je demandais. Oui je vais bien. T'a vu ma tête ou quoi ? J'pète le feu moi. Je souriais amusée en posant mon regard sur elle, je ne voulais pas qu'elle pense que j'allais mal, ce qui dans le fond n'était pas vrai.

Et puis même si elle était en train de me mentir qu'est ce que ça pouvais bien changer ? Pas grand chose sûrement. On était pas au point de se faire des confidence, de se raconter ce qui allait ou non. C'était.. Etrange. En fait, parfois, à part Carrie et Emma, j'avais la très nette impression de n'être réellement proche de personne et fallait avouer que c'était plutôt dérangeant au final. Je savais que c'était de ma faute et que mon putain de caractère n'aidait pas du tout dans mes relations mais.. J'arrivais pas à changer. Comme si j'étais incapable de faire des efforts et tout ça et j'sais pas.. J'étais pas aussi proche de Lyson que ce que j'aimais penser. Et même si j'adorais lui en mettre plein la tronche par moment, j'aurais aussi aimée être le genre de fille à qui elle serait venu se confier en toute tranquillité. « Ouais, si tu le dis je te crois. » J'portais une nouvelle fois le café à mes lèvres terminant donc celui-ci avant de la regarder à nouveau. En réalité, j'avais aucune idée de comment faire avec les rapports humains. C'était ça la complication. « T'sais, je t'aime bien en vrai. »

Relation bizarre avec une fille bizarre, j'pense que ça faisait la pair, vous trouvez pas ? Quoi qu'il en soit, oui Charline était bizarre et je l'étais aussi, c'est ça qu'était bien. C'est comme-ci on était des parts de pizza qui s'échangeaient du fromage ou des patates. Bon alors si tu me crois tout va bien. Je souriais alors grandement en posant mon regard sur elle. Je bu une nouvelle gorgée de mon café, puis inspira profondément. Et là je toussais, ben ouais j'ai failli m'étouffer avec ma boisson, c'est triste. Vous imaginez mourir à cause du café ? C'est la pire mort que vous pouvez avoir, dans la vie. Enfin bref, voilà voilà voilà. Moooh, tu fais dans le romantisme ? Je posais mes yeux sur elle et je souriais légèrement tout de même. Mais moi aussi, je t'apprécie.

J'étais limite choquée de ce que je venais de dire. Non mais clairement, j'étais pas le genre de fille à faire des déclarations. En fait, j'en faisais jamais même. Du coup, Lyson pouvait carrément se sentir privilégiée pour le coup parce que putain, elle avait tellement de chance d'entendre ce genre de mot sortir de ma bouche. Bref bref, j'venais d'dire un truc guimauve. Et putain, rien que ça ça me donnait envie de me vomir dans la bouche quoi. J'poussais un soupir abbatue par moi même alors que Mobydick s'étouffait avec son café. « Oh, oh, crève pas. » Non mais ça serait con et puis il était carrément hors de question que je lui fasse du bouche à bouche ou une connerie dans le genre. Je refusais totalement. « Non, non, non. Fais comme si tu n'avais rien entendu. » Ouais voilà, j'avais rien dis. Fallait faire comme si. Mais l'fait qu'elle me retourne ma phrase, j'devais avouer que ça m'faisais sourire. Du moins un peu.

Charline elle était totalement barrée dans sa tête. J'crois que ses neurones tournaient pas rond, mais dans un sens j'étais fascinée par la prestance qu'elle pouvait avoir quand il s'agissait de se défendre. Je ne la connaissais pas plus que ça, en réalité, nous n'avions jamais parlé sérieusement toutes les deux, seulement à travers les lignes. Et je me demandais qui pouvait bien se cacher sous ce caractère fort qu'elle s'autorisait à montrer aux gens. Et là, comme une grosse truie, je m'étouffais avec mon café, ok c'était fort charmant, je m'en faisais moi-même pitié. Non non je meurs pas, je sais que je te manquerais trop si je faisais ça. Je souriais alors grandement amusée, en tournant mon regard émeraude dans sa direction. Je la taquinais, mais j'espérais au moins que s'il m'arrivait quelque chose, elle se sentirait un tout petit peu concernée. Quoi ? De quoi tu parles ? Oui je faisais comme-ci elle n'avait rien dire. Je savais que ça avait du lui écorcher les lèvres de me sortir des mots comme-ça, mais ça voulait dire, qu'au fond, elle m'appréciait, et j'en étais ravie, puisque c'était réciproque. J'ai envie de faire quelque chose de totalement barré ! Et d'interdit. T'a pas une idée ? Je souriais alors amusée en posant une fois de plus mes yeux sur elle.

Non mais je pouvais pas non plus me permettre de faire un grand sourire éclatant et tout ça quoi. Parce que c'était totalement pas moi si je réagissais comme ça alors non, j'faisais juste un semi-sourire et hop, voilà. Fallait pas s'attendre à plus sinon j'allais péter mon image de fille-blasée-de-la-vie pas assez aimable pour avoir des potes. Et c'était la lose. Mine de rien, j'avais mis du temps à construire tout ça, j'allais pas tout péter pour sourire à Lyson t'sais. « Tu me manquerais tellement que je pleurerais au moins cinq minutes. » Ahaha, je me butais toute seule en fait. Ma sympathie légendaire était de retour. Dites bonjour à Charlie la terreur, bwahahah. « Je sais pas, on parlais de quelque chose ? » L'innocence à l'était pur. C'était comme si la jolie petite confession n'avait jamais existée même si je ne doutais pas qu'elle nous resterait en tête. Y avait trop peu de moment comme ça entre nous pour qu'on puisse l'oublier. « C'pas interdit pour toi ? Enfin j'veux dire que puisque t'es prête à éclater c'est peut être pas prudent d'faire la dingue tu vois.. » Oh guy's, j'faisais attention à son E.T quoi.

Charline et sa classe légendaire. Ou Charline et ses répliques cinglantes. Je les prenais pas mal, puisque je la savais comme-ça, je savais qu'elle avait ce caractère à vous envoyez balader un dromadaire. Cinq minutes c'est tout ? Bon c'est déjà ça. Je souriais amusée, décidément elle était pas rattrapable, mais bon c'était pas sa faute. Je portais une nouvelle fois ma tasse avec mon café jusqu'à mes lèvres et bu plusieurs gorgées du liquide amer qui avait finalement refroidie. On parlait de rien de bien intéressant je crois. Probablement une broutille. Je souriais de nouveau et bu d'une traite le liquide qui me restait. Ben ouais, j'allais pas tourner en rond, ou passer par quatre chemins pour boire mon café, si ? C'est vrai t'a raison. J'oublie trop souvent que j'ai une brioche au four... J'inspirais alors profondément et posa mon regard émeraude sur mon ventre arrondie. Tomber enceinte, avait été une erreur, mais je ne regrettais pas d'avoir gardé mon bébé, j'étais contre l'avortement. Mon téléphone sonna alors, interloquée, je regardais le nom de la personne à l'autre bout du fil, puis inspirais profondément. Excuse moi, deux secondes... Je décrochais alors et portais le téléphone jusqu'à mon oreille. Ponctuant à chaque fois avec du Hum hum.. Ouais... Ok... Avant de lâcher un soupir d'exaspération. Je raccrochais puis tournais mon regard vers Charline. C'était mon père, il m'invite à un cocktail ce soir. Enfin " il m'invite " c'est un grand mot. Il m'oblige plutôt à y aller, ça me blase. J'haussais les épaules, je détestais ce genre de réception. Je vais devoir te laisser du coup, on se revoit bientôt ? Je souriais légèrement, je savais pas non plus si elle avait envie de me revoir, vu comme elle était à double tranchant.

Non mais c'était remarquable sachant que par habitude, je ne faisais attention à personne à part moi. Parce que ouais, j'aimais bien me préoccuper seulement de ma petite personne et puisque personne ne le faisait à ma place et bien voilà, je le faisais moi même. Et autant dire que ça me prenais beaucoup trop de temps pour que je m'intéresse à la vie misérable des autres. Mais là, on parlais d'E.T. La meuf elle portait E.T dans son bide. J'pouvais pas faire comme si c'était pas important et donc ouais, j'étais en train -en quelque sorte- de la protéger. C'était beau non ? Bref bref. Je réfléchissais à ce qu'on pouvait bien faire alors qu'elle s'excusait partant au téléphone. Et son absence m'aidais pas à trouver des idées en fait. Sauf que quand elle revenait, c'était pour me dire qu'elle s'en allait. Hasta la vista baby. Non mais j'allais pas pleurer hein ? « Courage, dans les cocktails, y a toujours des tonnes de morues. » Et j'savais de quoi je parlais. « Ouais, on s'appelle. »