weird friendship (charline)

Ces derniers temps on ne pouvait pas dire que j'étais sortie des masses, disons plutôt que j'avais la fâcheuse habitude de glander dans l'appartement d'Ezra, attendant que le temps passe. On aurait presque dit que j'étais entrain de me laisser mourir, ce qui bien évidemment n'était pas le cas, puisque j'avais la fâcheuse tendance à manger comme une grosse. Et ça pour être grosse je l'étais, étant donné le bide que j'avais à cause du gremlins qui grandissait dans mon ventre. Bref quoi qu'il en soit, j'avais décidé de faire un tour au journal étudiant. Pourquoi ? Aucune idée, aujourd'hui j'avais envie de nouveau, d'action et de péripéties en tout genre. Il fallait que je me fasse un délire à l'Arche Perdue, que je combatte des dragons et... Enfin non juste que je bouge mon gros cul de mon fauteuil. Marchant alors d'une démarche nonchalante, me demandant ce que je pouvais bien faire ici, je m'adossais contre un mur. Oï les gars, y'a pas de machine à café ici ? Je soupirais, voyant que personnes n'étaient décidés à me répondre.

►Lysoline (ou lïsopaine) + weird friendship.

Qu'on soit clair, je faisais pas partie du journal étudiant ou autre connerie de la sorte. J'en avais même carrément rien à foutre en fait de tout ce truc et j'avais aucune envie d'intégrer le moindre club totalement has been qui avait vu jour à Harvard. MAIS.. Parce que oui, y avait bien un mais pour expliquer le pourquoi du comment de ma présence, j'devais avouer que je venais ici genre, une fois par semaine. Tout simplement parce que j'aimais les potins et que si on savait se lier avec les bonnes personnes on avait les avant premières sur les infos. Pourquoi m'en priver ? Alors comme d'habitude, j'étais venu traîner ici, me servant un café au passage avant de jeter un oeil à tout ce qui traînais pour peur que ça soit intéressant. Oï les gars, y'a pas de machine à café ici ? « Oh, la baleine est de sortie ? » La baleine c'était elle. Lyson. Mon amie. Du moins, la plupart du temps. Et fallait pas se tromper mais baleine c'était hyper amical comme surnom. Ou pas. Mais elle était vachement grosse pour le coup. Tellement que parfois, je me demandais comment elle faisait pour passer les portes mais au pire, c'était son problème. « Si t'as 50 cents pour ton café, j'suis sûre que tu peux le prendre là. Tu sais, la "machine". Celle que ton énorme ventre t'empêche de voir. »

Le journal étudiant, terre inconnue, personnes inconnues, et présence inconnue. Je ne savais pas du tout ce que je pouvais bien foutre ici, mais j'y étais. J'avais la fâcheuse tendance à faire tout un tas de choses qui n'ont jamais aucuns sens les unes avec les autres et qui en soit, ne m'apportait vraiment rien en particulier. Aussi lorsque je demandais, avec une gentillesse qu'il m'était bien évidemment connu, ou pouvait bien se trouver la machine à café, j'entendis une voix qui résonnait comme un écho. Tournant alors mes prunelles émeraude dans la direction de la source, je tombais nez à nez avec Charline. Mon amie. Du moins occasionnellement. Notre relation amicale était assez hors du commun et parfois je me demandais comment on faisait pour ne pas se taper plus que ça dessus. Même si ça arrivait assez fréquemment, j'étais surprise de voir que ce n'était pas plus d'actualités. Tiens tiens tiens, Donald est aussi ici. Qu'elle surprise. Un sourire qui s'étirait lentement et grandement sur mes lèvres, et un regard posé sur la machine à café qui était en réalité juste à côté de moi, je levais les yeux aux ciels. Heureusement que t'a eu le flair avec ton nez proéminent. J'aurais pas été capable de trouver la machine à café avec mon gros bide. Comme quoi, ça sert toujours des narines comme les tiennes. Souriant grandement, j'attrapais alors une tasse à café et j'entrepris de la remplir avec un peu de ce liquide sombre quelque peu amère.

►Lysoline (ou lïsopaine) + weird friendship.

La gentillesse à l'état pur, comme d'habitude. En même temps, je ne serais pas Charlie si je n'envoyer pas mes piques qui étaient ma signature la plus célébre. Ouais, j'étais une garce, tout le monde le savait et quand je pouvais enfoncer quelqu'un je le faisais. Mettait ça sur le compte d'une enfance beaucoup trop triste et d'une soudaine envie de ne plus être la victime mais le tortionnaire. Voilà. Alors quand on voyait les vacheries que je pouvais envoyer à Lyson qui était le genre de personne que je pouvais qualifier d'amie -seulement quelques minutes par jour- je vous laisse donc imaginer ce que ça pouvait être pour les gens que je ne portais absolument pas dans mon coeur. Mais fallait dire qu'elle me le rendait bien en m'appellant Donald en guise de petit surnom. Mh, sceptique je l'étais. Parce que comme à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, l'envie de lui coller ma main dans le visage était vraiment pressante mais pour l'instant, je tentais de contenir les sentiments qu'elle pouvait m'inssufler. Question d'image, j'étais pas une hystérique non plus.  « J'ai tellement de chance que ça ne soit que mon nez. Mais ne critiquons pas le physique, tu sais très bien qu'il y a tellement de chose à dire sur la façon ingrate dont tu as été formée. » Avec le sourire le plus hypocrite possible, je laissais Mobydick se servir son café si toutefois, son ventre ne l'empêchait pas de tendre les bras pour appuyer sur les boutons.

Je devais bien avouer que la relation que j'avais avec Charline était bien particulière. A croire que nous aimions nous envoyer des piques à longueur de temps. Il fallait dire aussi que ce genre de relation était plutôt amusante et au moins on se s'ennuyait jamais et dans un sens, c'était le principal. Et puis il fallait avouer que Charline m'avait bien été utile pour m'indiquer l'emplacement de la machine à café, ben oui avec mon gros bide j'avais pas pu la voir, ce qui dans un sens relevait un peu du ridicule et du comique. C'est vrai qu'on peut tous dire que t'es un exemple de beauté, dommage que ça ne marche que quand tu es dans le noir. Je souriais alors grandement, dévoilant ma parfaite dentition au passage. Oui je devais probablement l'éblouir avec mon sourire colgate, la pauvre, on pouvait vraiment dire que je la maltraitais. Mais qu'importe puisque elle s'en donnait à coeur joie elle aussi de son côté. En temps normal je n'étais pas du genre à critiquer les gens, j'étais plus le genre de fille angélique qui aime dire la vérité même si ça blesse. Parce que au fond je n'avais pas ce besoin de supériorité et je ne l'avais jamais eu, ce qui -il fallait l'avouer- n'était pas une mauvaise chose. J'attrapais alors un gobelet pour y verser mon café puis je pris l'initiative de le remplir de ce liquide amer que je savais que je n'aimais pas, mais que j'avais tout de même envie de boire aujourd'hui. Oui des fois il m'arrivait d'avoir des envies passagères de la sorte, ce n'était pas ma faute, je crois que ça ne tourne juste pas rond du tout dans ma tête. Bon alors Daffy Duck bien ou bien ? Je souriais grandement et portait mon gobelet jusqu'à mes lèvres, y buvant une gorgée qui m'arracha une grimace de dégoût.

►Lysoline (ou lïsopaine) + weird friendship.

Fallait pas prendre ça pour de la méchanceté. Ça n'en étais pas vraiment au final. Du moins, c'était seulement des petites piques destinées à l'emmerder quelques peu mais.. Elle ne pouvait pas mal le prendre puisque son statut de baleine ne lui était attribuée qu'à cause de la chose grandissant en elle. Ce n'était pas définitif et j'étais prête à parier qu'après l'accouchement, elle retrouverait sa taille idéale. Alors non, ce n'était pas méchant. Mais, j'étais pas douée dans les relations avec les autres, encore moins avec Lyson et si au final, je l'aimais bien, je devais avouer que la plupart du temps, elle me tapait plus sur le système qu'autre chose. En somme, j'avais la plupart du temps envie de lui taper la tête contre les murs. Comme maintenant en fait. Parce que si je ne m'attaquais qu'à un détail qui était facilement réversible puisqu'il n'était du qu'à sa grossesse, elle, elle osait carrément s'en prendre à mon nez. Et dieu seul savait à quel point je complexais sur celui ci. Soyons honnête quelques secondes il était.. Enorme ? Moche ? Disproportionné ? Au final, y avait sûrement des tonnes d'adjectifs pour le qualifier et je supportais vraiment pas qu'on s'en prenne à ce détail. Pour la peine, elle était sérieusement en train de m'énerver. « Une fois de plus, je mettrais ça sur le compte de ta jalousie extrême. Mais je te comprends, quand on ressemble à une Lyson, on est obligée de jalouser le reste du monde. » Au final, j'avais même pas envie de me battre avec elle aujourd'hui. Et si elle voulait partir dans ce vice là, elle risquait d'être surprise. Si j'étais déjà de base facilement énervable, c'était des millions de fois pire ces derniers temps et elle allait être tout sauf bien reçu. « Irritable. Et toi Mobydick ? »

La relation que j'avais avec Charline sortait de l'ordinaire et des fois je me demandais si les piques qu'on se lançait était belle et bien cruelle, ou si elle était seulement le fruit d'un amusement que nous avions toutes les deux. Arquant alors un sourcils perplexe, je l'observais, j'avais peut-être été dure avec son nez, après tout ce n'était pas sa faute s'il était comme-ça, et je savais qu'elle était assez complexé sur ce détail. Je mordis alors l'intérieur de ma joue quand je voyais qu'elle commençait à s'énerver sur ce sujet. J'ai bien des défauts mais sache que la jalousie n'en fait pas partie. Je souriais alors légèrement en l'observant, puis j'hochais la tête. Tu sais que j'plaisante quand même ? J'avais besoin de lui signaler ce point, parce que je savais qu'au fond je l'aimais bien comme amie et que c'était réciproque. On ne se faisaient pas tous les jours de la semaine, la guerre, à force ça pouvait devenir perturbant et surtout fatiguant. Elle m'avoua donc qu'elle était irritable, ce que je pouvais comprendre, j'inspirais alors profondément et esquissait malgré moi un sourire. Tu veux un café ? Je n'avais pas envie de répondre à sa question. J'allais bien oui, du moins c'est ce que je pensais.

Spoiler:

►Lysoline (ou lïsopaine) + weird friendship.

Parfois, on volait pas très haut. Elle comme moi. J'voulais dire par là qu'aujourd'hui, on avait décidée de s'en prendre chacune notre tour au physique de l'autre et c'était pas le truc le plus intelligent au monde. Puis comme de toute manière, j'étais d'une humeur plutôt exécrable, c'était jouer avec le feu que continuer dans ce sens. Sans déconner, j'pouvais exploser d'une minute à l'autre tel une bombe et tout le monde savait que dans ce genre de cas, je faisais souvent des ravages. Pourtant, j'essayais fortement de me contenir. La preuve étant que j'inspirais et expirais lentement comme pour tenter de garder mon self contrôle. J'détestais être si impulsive parfois. C'était agaçant autant pour les autres que pour moi et ça expliquait pourquoi est ce que j'étais si souvent dans des histoires. « AHAHAHA. Menteuse. » Voilà voilà. J'faisais craquer mes doigts comme si je me préparais à entrer dans un match de boxe et c'était stupide parce que j'avais tout sauf envie de continuer ce petit jeu. « Ouais, de la plaisanterie, rien de plus. » J'en avais tout de même doutée l'espace de quelques minutes. Mais l'fait qu'elle me signale faisait redescendre quelque peu la pression. Good point. « J'veux bien ouais. Mais t'as pas répondu à ma question Ly'. »

J'observais Charline, nous passions notre temps à nous charrier, à nous envoyer des piques et pourtant au fond je l'appréciais sincèrement, je ne pouvais pas dire le contraire. Je trouvais juste ça dommage qu'elle ne le sache pas réellement. Peut-être que je ne lui disais jamais assez qu'au fond, c'était une bonne amie ? Quoi qu'il en soit, elle m'avait charrier sur mon gros bide de meuf enceinte et moi sur son nez, même si dans le fond, ce n'était pas de sa faute si elle en avait un comme-ça. Non. Je mens jamais moi. Je souriais alors amusé, nous aurions pu continuer notre petit jeu toutes les deux mais je ne m'en sentais pas la force et je savais que je n'avais plus l'envie de rentrer dans ce cercle vicieux. Je ne répondais pas à précédente réplique, en réalité, je ne voyais pas trop ce que je pouvais lui dire et dans le fond c'était ma faute. J'avais peut-être été un peu crue dans mes paroles et je savais que Charline s'emportait au quart de tour et qu'elle menaçait à chaque secondes d’exploser à ma tête, ce qui -avons le- était la dernière chose dont j'avais envie. Hum.. Quelle question déjà ? J'arquais un sourcils perplexe, faisant comme-ci je n'avais compris là où elle voulait en venir. Je lui servais alors un café, vu qu'elle ne m'avait pas répondu et si elle n'en voulait pas et bien dans ce cas, tant pis. Je lui tendis ce dernier en esquissant un fin sourire, notre relation était définitivement pas nette.

Et même si la plupart du temps je ne me préoccupais que de ma petite personne puisque je partais du principe qu'on avait déjà assez de problème pour se soucier de ceux des autres maaaais.. C'était Lyson quoi. Et j'aimais pas qu'on esquive mes questions. D'ailleurs, si elle ne répondait pas directement que tout allait bien, c'était qu'effectivement, quelque chose n'allait pas. Mais bien entendu, elle ne me disait rien puisqu'il semblait que quelque chose s'était cassée entre elle et moi. Peut être que y avait trop de fierté en elle et que le fait de s'envoyer des piques incessantes depuis ce qui me semblait être une éternité nous avait fait perdre notre lien de base. La chose pour laquelle on s'était rapprochée en tout premier lieu. Ouais, au final je savais pas trop. « Assume. Moi j'men souvens et c'est pas la fin du monde. » Mais fallait dire qu'à ce jeu là, j'étais plutôt douée. Même carrément. C'était comme une manie chez moi même si au final, ça finissait toujours pas se retourner sur ma personne. Ce qui éait plutôt normal. « Tu veux vraiment que je repète ? » Donc, elle me prenait pour une conne. Bah j'allais répéter et pas qu'un peu. Elle pourrait pas faire genre d'ignorer par la suite quoi. « EST CE QUE TU VAS BIEN ? »