Maxwan ▲ Leave Out All The Rest

Tout me semble si étrange avec Maxym depuis le Housing Day. Nous nous sommes certes embrassés bourrés, mais je lui ai également révélé les sentiments que j'ai ressenti pour elle. Ce malaise n'est donc pas une impression, mais une triste réalité. J'ai toujours redouté cette situation, mais il a fallu que je lui déballe absolument tout ce soir là. Et évidemment, aucun des deux n'est venu crever l’abcès depuis. Fierté ? Peut-être bien. Mais surtout la peur d'être confronté au malaise de l'autre. C'est ce qui peux briser une amitié. Je ne veux pas la perdre, ni elle, ni nous à cause de sentiments que j'ai pu éprouver à son égard. Je prends donc mon courage entre mes mains, puis suis mes devoirs d'ami en venant toquer à sa chambre. Mon cœur bat à cent à l'heure. Je suis effrayé à l'idée de la voir, de croiser son regard perdue.

Il n'y a pas que son regard qui est perdu. Maxym ne veut pas voir Antwan, et c'est bien la première fois que ça lui arrive. D'habitude, il lui manque, et ses billes le cherchent par réflexe dans la confrérie. Là, elles ne le guettent que pour dévier ses pas. Le croiser pour se rendre compte qu'ils n'arrivent pas à faire semblant ? Elle n'est pas encore prête à renoncer à leur amitié. Alors, elle fait l'autruche et n'aurait sûrement pas ouvert la porte de sa chambre si elle avait su qui se trouvait derrière. Ca lui apprendra à garder une chambre à la EH malgré son emménagement avec Leyna et Torrey. Le regard féminin ne reste qu'une demie-seconde sur les traits de son ami. Vite, il cherche un autre point d'accroche. « Tu viens .. chercher ta chemise ? » Moyen de fuite. Lâchant la porte, vla qu'elle se détourne pour reprendre ses esprits en s'énervant sur une pile de linge gisant sur le dossier de sa chaise. « Elle est quelque-part.. » S'agite un peu, balance deux-trois débardeurs sur son lit. « Je l'ai vu hier, merde. » Parle toute seule, s'agace. Tout ça pour une petite révélation, voyons Maxym.

Un simple regard et voilà que Maxym devient fébrile, et totalement déconcertée. « Tu viens .. chercher ta chemise ? » Je n’ose rien dire, suivant chacun de ses mouvements en silence. Ma bouche s’entrouvre essayant de lui annoncer que j’en ai rien à faire de cette chemise. Quelle la garde, j’en serais pas plus triste. « Elle est quelque-part.. Je l'ai vu hier, merde. » Mes yeux, luisants, s’autorisent à contempler l’énervement de la jeune brune. « Laisse tomber.. » Je me risque à pénétrer dans sa chambre, quitte à me faire rejeter pour une excuse bidon et construite de toutes pièces par la précipitation de Maxym. Un pas après l'autre, je finis par déposer ma main sur l’épaule de mon amie pour l’arrêter. « J’en ai rien à faire de cette chemise Max. S’il te plait arrête » Je ne voulais pas qu'on en arrive à ce stade où chaque petite chose devient à prétexte pour ne plus lire dans les yeux de l'autre.

Elle sursaute, presque, et tourne son regard avec une certaine brutalité. Il n'y avait pas cet accord tacite où il la laisse s'énerver dans son coin, lui accordant un moment d’errement ? Obnubilée par son idée stupide, Maxym ne s'attend pas au contact, et le fuit d'un écart. « J’en ai rien à faire de cette chemise Max. S’il te plait arrête » Arrête, de quoi ? D'y penser ? Oh, elle a bien essayé tu t'en doutes. Mais c'est un échec sur toute la ligne. Un peu comme tout ce qui concerne son petit cœur de pierre. « Je peux pas arrêter.. de.. » Elle soupire, s'affligeant de la situation. Fait quelques pas dans sa chambre, les bras croisés contre son ventre. Lion coincé dans sa cage. Ses billes défiantes se relèvent sur celles masculines. « T'aurais dû me le dire. Pourquoi tu me l'as jamais dis ? » Il y a trop de questions derrière ses lèvres qui n'attendant qu'à les traverser.

Elle s’écarte, me fuit, et ne me regarde même plus. J’ai l’impression d’avoir tuer quelqu’un.. et pourtant j’ai simplement été honnête avec elle. « Je peux pas arrêter.. de.. » L’émotion la coupe dans ses dires ce qui me frustre d’avantage. Je la regarde faire plusieurs pas dans la pièce attendant la fin de sa réponse. Ses mouvements me stressent, me donnent l’impression de ne pas être à ma place. Je hais cette situation, mais Maxym ne fait rien pour l’arranger. Finalement elle s’inscrit devant moi, ses prunelles finissent même par croiser les miennes. « T'aurais dû me le dire. Pourquoi tu me l'as jamais dis ? » Je grimace tellement la réponse me parait évidente. « Pour ça » Je la désigne par un furtif geste de main. « Ta réaction m’a effrayé pendant des années. J’voulais pas te perdre pour des sentiments qui ne sont même pas réciproques » Elle n’a pas développé cette affection particulière que je lui dédiais, j’en suis convaincu. Non, elle, elle allait plutôt vers d’autres mecs, aussi mauvais que la peste.

« Pour ça » Pour elle, ses gestes frénétiques et cette espèce de peur qui enserre son ventre et ne l'entraine que sur des chemins accidentés. « Ta réaction m’a effrayé pendant des années. J’voulais pas te perdre pour des sentiments qui ne sont même pas réciproques » Maxym prend rapidement sa respiration. « T'en sais rien. » Fait un pas vers lui. « Peut-être que.. je sais pas.  T'aurais dû me le dire. » Qu'elle répète, entêtée. Sûrement avait-il raison, peut-être l'aurait-elle repoussée, ou peut-être que leur futur aurait été complètement différent. C'est trop tard maintenant, pour les regrets. Elle a toujours essayé de tenir ses amis les plus proches de tout ce qui est sentiments. Marshall, Ioann, Antwan. Ses trois piliers masculins. Elle y pense, maintenant. Et vous savez quoi ? Elle avait raison. Après avoir dérapé avec son meilleur ami, elle pensait l'avoir perdu. Et après avoir repoussé Ioann, ils s'étaient éloignés. Voilà ce que ça fait de tout mélanger. Maxym s'assoit sur son lit, et laisse un fin sourire amer pointer sur ses lèvres. « Oublie, t'as bien fait. Je suis nulle quand on dépasse l'amitié, j'aurais tout fait foirer. » Et c'était son argument principal pour empêcher son cœur de s'emballer. C'est beaucoup moins grave quand on foire avec des gens qu'on aime pas.

« T'en sais rien. » Mon regard se braque sur elle. Je m’attendais à aucune réponse.. j’voulais pas de réponse. Elle me déstabilise plus qu’autre chose. « Peut-être que.. je sais pas.  T'aurais dû me le dire. » Je fronce doucement les sourcils, ne comprenant pas le fil de sa pensée. Elle ne peut pas finir sur une note aussi.. maigre ? J’attends des explications maintenant. « Et  t’aurais fait quoi ? » Je ne savais pas comment elle allait prendre la nouvelle, mais j’pensais pas qu’elle en serait si déstabilisée. Je me sens mal de la voir ainsi, j’ai ce sentiment d’avoir commis une erreur qui la blesse plus qu’autre chose. Je suis tiraillé entre cette envie de la prendre dans mes bras et de lui dire d’oublier, et d’un autre côté j’ai envie de faire du forcing pour avoir toutes les réponses. « Oublie, t'as bien fait. Je suis nulle quand on dépasse l'amitié, j'aurais tout fait foirer. » Maxym, assise sur son lit, me semble toute fébrile. Je soupire doucement, mais lui souris en coin, tout en me risquant d’approcher d’elle. Je me place à ses côtés, brisant la distance qu’elle nous a imposé. « Tu sais quoi ? Tu vas arreter de penser, et plutôt me dire où est ma chemise » Je laisse un petit rire sortir de ma gorge afin de detendre l’athmosphère.

Parfois, y a pas de bonne réponse. Juste une foule de possibilités inexploitées. Et la révélation arrive juste à ce moment où Maxym voit le monde avancer sans elle, et commence à éprouver des regrets sur les occasions manquées. Antwan en était-elle une ? Peut-être. C'est ce qui s'appelle payer ses mauvais choix. Pas sûr qu'elle retienne la leçon. « Et  t’aurais fait quoi ? » Elle se serait barrée, lui aurait conseillé la super meuf là, qui se tape pas les clients de ses parents pour leur faire plaisir. Ou se serait jetée dans ses bras, au choix. « Qui sait. » Un fin sourire énigmatique la prend. « Mais je veux plus que tu me caches des trucs comme ça. » Elle ose un regard vers lui, puis fixe ses pieds. Pauvre gamine. Il fallait qu'il ai un peu plus foi en elle, et elle, de son côté, essayerait de ne pas le décevoir. « Tu sais quoi ? Tu vas arrêter de penser, et plutôt me dire où est ma chemise » Ouais, c'est peut-être ça la solution. Arrêter de penser. Ca lui réussit très bien d'habitude. Ses billes foncées dévient sur lui, qui est désormais à côté d'elle. Ne pas devenir des inconnus coincés à cause de cette sombre histoire de sentiments idiots. « En fait, j'me demande si je l'ai pas brûlé finalement. C'était un crime contre la mode ce truc, tu devrais me remercier. » Sa voix est encore un peu trop douce, mais sa gorge cède un rire, et son épaule confronte celle masculine pour le bousculer.

 « Qui sait. Mais je veux plus que tu me caches des trucs comme ça. » Je me promets de ne plus rien lui cacher quitte à la mettre mal à l’aise. Après tout c’est son souhait, à moi d’être le génie qui l’exauce. « Okay » Je lui propose d’arrêter de penser, mais plutot de me rendre ma chemise. Arrêter de penser est bien trop compliqué pour ma part. Je suis passé par plusieurs sentiments depuis le Housing Day, et tout cela se concentre dans ma tête. Forcement je pense au baiser du HD. Ca signifiait tout, mais ce n’était rien.  « En fait, j'me demande si je l'ai pas brûlé finalement. C'était un crime contre la mode ce truc, tu devrais me remercier. »  Je sens son épaule se coller à la mienne ce qui me tire un sourire ravi. « J’veux que tu m’en achètes une autre pour noël. C’est pas négociable. » Je laisse un rire rauque s’échapper de mon gosier. « D’ailleurs, tu veux quoi pour Noel ? » Je m’y prends toujours à l’avance, c’est comme ça.  

Ils ont qu'à faire comme si c'était rien, comme s'ils n'y pensaient plus. Maxym est douée pour ça. Ignorer le problème jusqu'à ce qu'il vienne vous réveiller la nuit. Peut-être qu'à force de se dire que ça ne lui avait rien fait, elle allait finir par vraiment le penser. Et tourner une page qui n'aurait pas dû être abordée. Regardez-la comme elle se débrouille bien, retrouvant un sourire qui lui va mieux et se mettant à taquiner Antwan. Qui n'en loupe pas une pour réclamer une nouvelle chemise. «J’veux que tu m’en achètes une autre pour noël. C’est pas négociable.» Son rire la fait rire à son tour. Joyeux domino. « Monsieur exige, monsieur est devenu un homme ! » Ses lèvres tracent un sourire espiègle. Mais y avait un fond de vérité. J'crois juste qu'elle avait mit du temps à se rendre compte que l'adolescent avait grandit. « D’ailleurs, tu veux quoi pour Noel ? » Demoiselle se laisse tomber en arrière sur son lit, réfléchissant en fixant le plafond. « Je t'achète une chemise et... tu m'achètes une paire de chaussures, j'en ai perdu une quand je suis revenue à la confrérie. » Elle pouffe un peu à cette idée, ça lui apprendra à se déshabiller en pleine rue en étant ivre. « Tient d'ailleurs, montre-moi quelle taille tu fais ! » Et vla que son index se glisse dans son col, et le tire en arrière vers elle.