Misha ► You should let me kill you

Pleurer pour un mec qui a volontairement tenter de mettre fin à ses jours. Oubliant tout le reste autour. Même moi. Surtout moi ! S'il avait un peu d'estime pour les gens qui tenaient à lui, il ne serait certainement pas dans cette chambre d'hôpital. Mais le fait est qu'il s'y trouvait bel et bien. J'avais envie de le gifler, de le frapper, d'appuyer sur ses blessures et de me jeter sur lui pour l'étouffer sous mes baisers. C'était tellement contradictoire et pourtant, c'était exactement ce que j'avais envie de faire. J'essayais donc de pas pleurer, de contrôler mes émotions parce que bordel, depuis que j'avais mis les pieds dans cette chambre d'hôpital, je ne cessais de pleurer comme une pauvre idiote. Je le suivais sur son lit, écoutant ce qu'il me disait, posant ma tête sur son bras, une main sur son torse. Il n'y avait plus rien autour de moi, mise à part lui. J'étais vraiment attachée au plus gros con sur terre. Il venait de me faire pleurer et c'était limite s'il l'avait pas fait exprès et je lui pardonnais son geste. Il savait très bien que s'il se ratait, je serai là pour lui péter la gueule, énervée, triste et effrayée par son état de santé. Puis, il savait aussi parfaitement que s'il avait réussit son coup, on se serait tous retrouvé au cimetière, à descendre son cercueil sous terre, à pleurer sa perte. Alors putain ouais, je devais lui en vouloir, plus que tout et pendant un long moment, mais j'y arrivais pas, parce qu'il était sain et sauf et que je me trouvais actuellement dans ses bras. Je voulais plus en sortir, je voulais plus le quitter. J'avais tellement besoin de cet abruti de russe ! « Arrête de promettre et montre le moi Misha ! ». J'essayais tant bien que mal de me relever sans lui faire de mal. Je me hissais ensuite jusqu'à sa tête, déposant un baiser rapide, bref, sur ses lèvres, « Si tu pars, dis moi qui viendra se glisser sournoisement la nuit, dans mon lit, à qui je volerai des baisers, juste pour le plaisir de sentir le contact de ses lèvres contre les miennes, de qui Jacey sera jaloux ? ». Jacey a toujours été jaloux du lien que j'avais avec Misha. Il avait sans doute peur qu'il ne prenne une trop grande place dans ma vie et qu'il finisse par prendre sa place. Seulement, Misha était là bien avant lui et pourtant, c'était avec lui que je sortais. Je ne comptais pas rayer l'Eliot de ma vie pour faire plaisir à un mec, qui, selon ma meilleure amie, se tapait des filles dans mon dos. Puis, c'était ma vie, à moi de la gérer comme je l'entendais !

• J’me suis toujours demandé ce qu’il y avait après la mort. L’être humain a toujours eu envie de savoir ce qui pouvait s’y trouver, si c’est comme on le raconte, un endroit où nous revivrons sans cesse nos plus beaux souvenirs, un endroit merveilleux, sculpté à notre image, un endroit paradisiaque, en espérant que le Paradis veuillent bien de nous, et ça, c’est une toute autre histoire, j’vous l’assure… On est toujours intéressé par ce qui nous dépasse, en constante recherche de l’inconnu, on est bien con. A quoi ça sert de vouloir savoir ce qui s’y passe ? De se préparer à l’après ? Pourquoi ne pas tout simplement profiter de l’instant présent, de la chance que l’on ait d’être en vie ? On n’est pas branché à des putains de machines bordel, on n’est pas sans arrêt dérangé par une infirmière qui va venir changer nos perfusions, nous faire notre toilette. On n’est pas bloqué dans un putain de lit, à recevoir toute la journée la visite de notre famille, de nos amis, de nos proches. On n’est pas sans arrêt en train de se demander quand est-ce que tout ça va se terminer. On n’est pas là à cacher et à refuser l’inévitable, la mort. On n’est pas chaque jour en train de s’affaiblir, laissant les traitements et tous les médicaments qu’on nous fait ingurgiter prendre une totale possession de notre corps. On n’est pas des loques, on n’est pas là pour abandonner. On nait tous fort, d’autre moins, mais on est là pour se battre et pour s’affirmer, alors, expliquez-moi pourquoi vous voulez savoir ce qu’il y a après ? Bande de con va. Vous êtes tous une belle bande d'abruti, et... J'en fais parti, j'suis aucun con que vous, si c'est pas plus même. j'ai merdé, complètement, j'en suis conscient, et, j'allais tout faire pour montrer aux gens qui m'entourent que je voulais vivre, que désormais, j'avais compris que j'avais une place sur cette terre. Du coup, j'hoche la tête quand elle me demande de lui montrer. "J'te le prouverais alors, fait moi confiance juste pour cette fois, et tu ne seras plus jamais déçu par moi..." Allongé sur se lit, elle se redresse doucement pour éviter de me faire trop de mal, et, sa phrase me fit rire. Elle n'avait pas tort, qui allait être là pour faire rager son gars, et surtout, qui allait être son meilleur ami ? "J'sais pas... P'tête que t'as envie de changer de meilleur ami, de trouver un gars plus cool et moins con..." Avais-je lâché, quitte à me prendre une claque. Au final, je rigolais, j'm'étais rendu compte que je tenais à cette vie, et, j'avais mis plusieurs années à m'en rendre compte... Vaux mieux tard que jamais non ? •

J’avais l’impression de sermonner un petit enfant qui avait volé une sucette à la boulangerie. Oui, comme dans les dessins animés débiles. Mais non, Misha était un adulte, responsable normalement. Sauf que là, il s’était comporté de façon irresponsable, égoïste et j’avais du mal à lui accorder de nouveau ma confiance. Dans le sens où je ne savais pas si je pouvais le laisser seul à présent. J’avais peur de recevoir un nouvel appel de je ne sais qui, me disant de venir de nouveau le voir, qu’il était dans un profond coma. Je n’ai parfois pas l’impression qu’il sait à quel point je l’aime, ce qu’il représente pour moi. J’ai même parfois l’impression d’être transparente. Pas qu’avec lui, avec tellement de monde. Je ne sais pas si c’est moi qui leur en demande trop ou alors eux qui m’oublient complètement avant de prendre leur décision. Mes parents, Misha, Jacey, Alicia. Je sais que pour certains, ils n’ont pas le choix, mais pour les autres ? Je ne savais plus quoi faire. Je l’entendais bien me dire qu’il comptait me prouver que je pouvais lui faire entièrement confiance, mais je n’arrivais pas à y croire. Surtout quand je repense au fait qu’il vient de tenter de mettre fin à ses jours. Ce n’est pas rien, vraiment pas. Je hochais donc la tête en guise de réponse. Comme si j’avais compris, comme si je lui disais oui, je te fais d’ores-et-déjà confiance alors ! Mais je savais que je pouvais pas dire ça. Ce serait hypocrite de ma part. Je ne lui faisais plus du tout confiance. Et puis, en l’entendant me dire que je voudrais peut-être changer de meilleur ami, avoir quelqu’un de totalement différent de mon Misha, je riais. C’était con de sa part de dire ça alors je frappais sur sa jambe. Je frappais le premier endroit qui me tombait sous la main. Et allongée près de lui, sur son lit d’hôpital, c’était le premier endroit que j’avais trouvé. « Je t’échangerai pour rien au monde abruti ! ». C’était dit avec tellement d’amour. Mais c’était pourtant vrai. J’étais bien. Rien qu’à cet instant. Je pourrai rester là des heures, m’endormir dans ses bras et me réveiller seulement quand une infirmière viendrait me hurler dessus pour me faire descendre du lit. Je savais d’ailleurs ce moment finirait par arriver, je le voyais gros comme une maison. « J’espère que tu sortiras vite d’ici, car j’ai horreur de ces endroits et je ne pourrai donc pas venir te voir très souvent. D’ailleurs si tu sors, je pourrai plus facilement passer te voir en tant qu’infirmière particulière ! ». Me revoilà partie dans un délire intime, que je n’avais qu’avec Misha. Niveau amitié, je ne pourrai parler comme ça avec les autres hommes.

• J'avais voulu mettre fin à mes jours, j'étais un abruti, j'en étais conscient. Niveau débilité, j'avais atteint des sommets, je m'étais retrouvé à vouloir en finir avec ma vie, un truc avait pété, et, je n'avais pas pu faire marche arrière. Vous savez, ce genre de moment où vous êtes perdu, complètement perdu, mal, avec pour seul issue d'en finir avec votre vie ? Vous savez, le genre de moment où vous ne vous voyez plus avancer, qu'à part chutter, vous faites rien de plus ? Ce genre de moment où tout ce que tu fais est inutile à tes yeux, que tu ne te vois plus pouvoir rester ici encore longtemps. Alors, le seul moyen que tu as, le seul putain de moyen, la seule réponse que tu trouves pour arranger tout ça, c'est d'en finir. C'est ce que j'avais fait, j'avais prit ma putain de voiture et j'avais été direction un mur à toute vitesse. Mais quel abruti, j'vous jure. J'ai réalisé une fois la connerie faire en fait, j'ai réalisé que j'avais merdé, que pour une fois dans ma vie, j'avais encore plus merdé que d'habitude, et, que cette fois ci, j'aurais pu y rester. Cette fois ci, la mort aurait pu m'emporter, mais, à en voir où je suis, une fois de plus, elle n'avait pas voulu de moi, une fois de plus, elle m'avait envoyé me faire foutre. J'vais finir par croire que j'ai un rôle important à jouer sur cette planète bordel. A chaque fois je frôle la mort, mais j'en sors vivant, et avec presque rien. J'savais bien que si Jade venait me voir, elle allait vouloir me faire la peau, m'étrangler et me montrer qu'elle peu donner fin à mes jours si elle le désire. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle avait mis du temps à venir je pense, pour éviter de me rentrer le pied à perf au fond de la gorge et de me tuer avec. « Je t’échangerai pour rien au monde abruti ! » Avait-elle lâché, me foutant un coup de pied par la même occasion. Un sourire bête se dessina sur mes lèvres quand je l'entendis prononcer ces quelques mots, et, je me mis à caresser doucement sa joue, avant de déposer un doux baisé contre ces lèvres, pour la remercier d'être là. Elle me demanda ensuite combien de temps j'allais rester ici, car ce n'était pas trop le genre d'endroit qu'elle aimait, et, qu'elle allait pouvoir jouer les infirmières à domicile une fois que j'serais sorti. Un large sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je laisse ma main caresser doucement sa joue. "Il me reste un ou deux jours, plus grand chose... Mais, j'ai hâte de te voir en infirmière, j'risque d'avoir mal un peu partout pour le coup..." Bah ouais, attendez, c'est pas tous les jours que Jade se propose pour faire l'infirmière à domicile... J'me demande bien ce que je ferais sans elle, honnêtement. •