Is it a date ? | PRIAPE

Après avoir osculté Charlie et en avoir déduit qu'elle allait très bien et qu'elle était en pleine santé, Priape m'avait donné une ordonnance qui contenait uniquement les vitamines données à tout bébé pour être plus fort et j'étais repartie. Enfin je n'étais pas repartie qu'avec cela puisqu'il m'avait aussi proposé d'aller boire un café en ville quelques jours plus tard. Je n'avais pas refusé, aucune raison de le faire et il m'avait dit me tenir au courant de la date et du lieu. Finalement, nous nous étions donné rendez vous dans un petit café, très mignon, assez fréquenté mais pas autant qu'un Starbucks par exemple, pour avoir un peu de paix et ne pas se sentir épier. J'avais quelques minutes de retard au rendez vous. En effet mon prof de médecine avait eu la langue un peu trop pendue et personne n'avait osé lui dire qu'il avait fait un quart d'heure de rab. C'était donc autant de temps que je n'avais plus pour rejoindre le centre ville et Priape. Je lui avais envoyé un message quelques rues avant d'arriver pour qu'il ne prenne pas peur et ne pense pas que je venais de lui poser un lapin et j'arrivai enfin devant le café. J'entrai sans tarder me dirigeant directement vers le jeune homme légèrement essoufflée par la marche au pas de course que je venais de faire." Hey ! Desolée pour le retard, j'aurais voulu le faire exprès que je n'y serais pas arrivée ! Enfin tu sais, les médecins quand ils sont lancés dans leur truc... " Impossible d'arrêter un médecin lancé dans ses explications il le savait surement mieux que moi. En tout cas j'étais là maintenant et parler beaucoup était peut être un moyen de cacher la petite boule qui s'était formée dans mon estomac, le stress, la peur peut être.

Ceux qui pensent que l’hôpital est un lieu de drague ont vraiment trop regardé Grey’s anatomy… Oui, car dans la vraie vie, les étudiants en médecine n’ont pas vraiment le temps de fricoter dans l’ascenseur et encore moins dans les chambres de garde dont ils ne voient pratiquement pas la couleur… Non, lors de nos gardes, il y avait pratiquement toujours un patient à perfuser, des plaies à suturer, ou au pire du vomi à aller essuyer et puis c’était bien connu, l’externe étant le dernier maillon de la chaine c’était toujours lui qui héritait des tâches ingrates. Mais finalement, mon statut de désormais sixième année m’avait permis d’acquérir plus de responsabilités, notamment dans le service de pédiatrie. Et c’est d’ailleurs lors d’une consultation que mon chef m’avait laissé effectuer seul que j’avais recroisé Talya, cette charmante blonde que j’avais précédemment rencontrée en soirée… Bizarrement, malgré le contexte très professionnel de cette seconde rencontre, je m’étais risqué à l’inviter. Je sentais que le feeling passait plutôt bien entre nous, et j’avoue qu’elle ne me laissait pas indifférent. Ok, flirter avec la mère d’une de mes patientes n’était certainement pas très professionnel, voilà peut être pourquoi je ressentais une légère gêne en l’attendant dans ce petit café où nous avions convenu de nous retrouver. Mais lorsqu’elle arriva, je m’armais d’un grand sourire et choisis de mettre de côté mon malaise : on allait boire un coup tous les deux, nous ne faisions rien de mal après tout… « Salut toi ! T’en fais pas je suis passé par là moi aussi, je sais ce que c’est. » Les cours interminables et les monologues parfois soporifiques de nos chers enseignants… « T’avais cours de quoi d’ailleurs? Histoire que je sache si je te commande plutôt un café, une tisane, ou carrément un shoot de vodka. » ajoutai-je en plaisantant.

Etait-ce très déontologique d'aller boire un verre avec le médecin de sa fille ? Surement pas ! Il valait donc mieux considérer Priape comme un collègue de l'hôpital, un étudiante en médecine comme moi plutôt que comme l'homme qui m'avait annoncé que Charlie était en pleine forme il y a quelques jours. Malgré tout, cette question de déontologie me trainait dans la tête comme elle devait le faire dans la sienne. Au diable les limites, lorsqu'il m'avait invité à prendre un café ou boire un verre, je n'y avais pas pensé et j'avais de suite accepté après tout il n'y avait rien de mal, nous n'avions pas pris rendez vous pour coucher ensemble non plus. En entrant là où nous avions rendez vous, toute ma journée de cours super longue s'évapora, il était temps d'en profiter, au moins un petit peu. " Cours sur la gestion de l'urgence, par où commencer, et tout le tralala, c'est intéréssant, j'adore ça mais là c'était trop long alors peut être que la vodka est de rigueur ! " Je rigolai bien sûr, je n'allais pas boire à cette heure et surtout j'avais envie qu'il me voit sobre en dehors de l'hôpital avant qu'il ne croit qu'il pouvait m'avoir près de lui dans un état postable que sur notre lieu de travail, d'études. " Non un café ira très bien, je sais être sobre tu sais ! " Je lui adressai un petit sourire avant de reprendre : " Ta journée s'est bien passée ? Ton chef ne t'a pas abandonné à nouveau ? " Je ne savais pas s'il préférait être seul ou non mais en tout cas grâce à l'abandon de son chef la dernière fois nous avions pu parler et que nous étions là tous les deux l'un en face de l'autre à discuter du boulot certes, mais plus personnellement surement que lors d'une consultation.

La réponse de Talya qui conclut finalement que la vodka était peut être la boisson de rigueur m’arracha un petit rire. « Cours de gestion de l’urgence ? Peut être que c’est carrément une bouteille qu’il faut que je te commande. » Je me rappelais bien que certains cours et certains professeurs pouvaient être particulièrement rébarbatifs et assommants. Et l’urgence pour moi, ça ne s’apprenait pas les fesses installées confortablement sur le siège d’un grand amphi, c’était un savoir faire qu’on assimilait véritablement sur le terrain, lors des stages et grâce aux cas auxquels on était confrontés durant nos études… Talya reprit plus sérieusement la parole, penchant plus raisonnablement pour un café, ajoutant qu’elle savait aussi faire preuve de sobriété, petite allusion à notre première rencontre et à l’état d’ébriété dans lequel nous nous trouvions alors ce qui m’arracha un nouveau sourire. Je répondis ensuite à sa question : « Figure toi que ça s’est tellement bien passé la dernière fois qu’il a décidé de me confier chaque semaine une matinée de consultations en solo. Tu vois, pour la prochaine visite de Charlie t’auras peut être encore à faire à moi qui sait… » l’informai-je. Bien sûr, consulter seul c’était plus de responsabilités, mais c’était aussi très formateur pour moi et cela était très encourageant : j’avais gagné la confiance et la reconnaissance du chef de service et c’était un très bon point. Le serveur arriva près de notre table et je passais commande : « On va prendre deux cafés s’il vous plait. » fis-je et une fois qu’il se fut éloigné pour aller préparer nos boissons, j’ajoutai : « On va garder la vodka pour plus tard c’est plus raisonnable. » Je lui lançai un petit regard amusé avant de reprendre le fil de notre discussion. «Au fait, je t’ai pas demandé tu sais déjà ce que tu veux faire comme spécialité plus tard ? »

" Une bouteille et c'est moi qui vais finir aux urgences ! Je ne tiens tellement pas l'alcool ! " Je rigolai doucement, l'autodérision, j'en avais, mais au final je ne me moquais même pas de moi, je ne faisais que dire la vérité, je n'étais pas quelqu'un qui tient l'alcool et je n'en avais pas honte. " Non mais c'était pas si terrible que ça mais je pense ce cours ne sert à rien, on apprend sur le terrain... " Je n'étais pas bête et avec mon père déjà dans le milieu j'étais surement l'un des mieux placées de ma promotion pour savoir que le terrain était le meilleur lieu pour les cours, la pratique, il n'y avait que cela de vrai. La preuve en était, Priape qui avait dû assurer les rendez vous de son chef tout seul se retrouvait chargé de le faire une fois par semaine maintenant. C'était une belle évolution, un premier pas vers les responsabilités. " C'est génial ça dis moi ! Charlie n'aura pas peut être à faire à toi, c'est sûr même... Tu me diras quel jour tu travailles quand je devrais prendre la prochaine visite de contrôle et je prendrais le rendez vous à ce moment! " Ma fille n'avait rien dit lors du rendez vous précédent avec lui et il avait été très compétent puisqu'elle dormait mieux la nuit me permettant de me reposer, alors je ne voyais pas pourquoi je ne lui ferais pas confiance à nouveau. " La spécialité... Je crois que j'irais en obstétrique... Même si la chirurgie, surtout cardiaque m'attire aussi... Depuis que j'ai ma fille l'obstétrique m'attire plus, mais je crois que ne pas réussir à sauver un bébé m'anéantirait alors il faut que je pèse le pour et le contre de tout ce que j'aime dans mon métier pour faire le bon choix ! Et toi qu'est ce qui t'a conduit en pédiatrie? "

« C’est bizarre parce que la première fois que je t’ai vue, l’alcool avait l’air de te faire un bon effet… » la taquinai-je en souvenir de notre première rencontre. « Mais on va s’en tenir au café alors ! » fis-je en riant. Talya me raconta alors quel était le cours qui l’avait mise en retard avant d’ajouter que ce dernier ne servait strictement à rien, l’apprentissage de la médecine se faisant sur le terrain. « Je suis complètement d’accord… » approuvai-je avant de lui confier que j’avais désormais une journée par semaine de consult en solo, ce qui sembla intéresser la jeune femme qui me demanda alors de quel jour il s’agissait pour m’amener sa fille. « Ma première patiente officielle, je suis flatté. » fis-je avec un grand sourire. « Et j’aurais le droit à un café avec sa maman après chaque consultation ? » On avait la médecine en commun donc naturellement, on continua sur ce sujet. J’avais interrogé la jeune femme sur son choix de spécialité : obstétrique ou chir cardiaque, elle hésitait. « Tu as encore le temps d’y réfléchir… » Pour ma part, c’était pédiatrie et c’était mon objectif depuis l’adolescence, depuis le décès de ma petite sœur en fait… « Perdre un enfant c’est une épreuve terrible pour une famille… » J’en savais quelque chose. Ce décès avait complètement chamboulé chaque membre du clan Zacharias et rien n’avait plus été pareil pour nous après le départ de notre cadette. « Je crois que si je peux empêcher cela, sauver ne serait-ce qu'un seul gosse, ça sera la plus belle des récompenses après toutes ces années d’étude. » expliquai-je.  

" J'avais bu juste assez pour être bien, un peu fofolle et je m'étais arrêtée avant d'être malade et.... je ne te fais pas un dessin pas vrai ? " Je souris légèrement, non je n'étais pas le genre de fille qui se vante d'avoir pris la cuite de sa vie et d'avoir vomis partout le week end dernier, cela ne me ressemblait pas tout simplement, même si je profitais de la vie. " Voilà du coup il faudra lui faire une carte de fidélité ! Et la maman peut s'arranger pour te faire une carte de fidélité pour les cafés après les consultations je pense... " Alors que je le regardais dans les yeux au début de ma phrase j'avais fini par baisser le regard. Un petit jeu de séduction s'installait entre nous et depuis Alexander, je n'avais pas du tout l'habitude. J'avais toujours, en plus, une petite culpabilité au fond de moi. D'ailleurs le lien venait de se faire naturellement et sans qu'il ne le sache avec le sujet suivant la perte d'un enfant... " Je sais ce que c'est... Enfin je n'ai pas perdu d'enfant, mais j'ai perdu mon frère... en même temps que le papa de Charlie... Et je crois que je peux comprendre ce que ma mère a ressenti à ce moment là même si c'était un adulte... Puis moi je ne me serais jamais relevée si j'avais perdu Charlie." Parler de cela me donna des frissons que je ne pus contrôler. Ils me parcoururent le corps et j'eus un petit soubresaut. Si je n'étais pas sûre de pouvoir avoir les épaules assez solides pour assumer les pertes Priape lui voyait le côté positif, c'était ce qu'il fallait faire :oui il perdrait peut être des vies mais le plus important était qu'il en sauverait beaucoup. " C'est beau ce que tu dis ! On voit que tu n'es pas le mec qui fait cela pour avoir un gros salaire à la fin du mois mais vraiment parce que tu aimes ça ! Je suis d'autant plus rassurée de t'emmener ma fille ! "

Il y avait avec Talya une étrange alchimie, un feeling que j’avais déjà ressenti lors de notre première rencontre et qui ne faisait que s’accentuer à chaque fois que l’on se croisait. La perspective d’autres cafés en la compagnie de la jolie maman fit apparaître un large sourire sur mon visage, sourire qui s’effaça néanmoins rapidement, lorsque la jeune femme reprit la parole. Elle me confia alors qu’elle avait également du supporter la perte d’êtres chers : elle avait perdu son frère et dans un même temps le père de sa fille. J’avais beau m’être occupé de sa petite, je m’en étais tenu aux questions strictement médicales, évitant d’aborder le sujet du père de l’enfant, préférant que la jeune femme me raconte d’elle même ce qu’il s’était passé plutôt que de l’apprendre en parcourant le dossier de Charlie. Je découvris donc que Talya avait donc eu son lot d’épreuves, mon élan de sympathie à son égard ne fit que croitre. La jeune femme et moi n’avions pas que la médecine en commun, malheureusement le deuil faisait partie de nos deux vies. La blondinette semblait particulièrement troublée par ce sujet. En la voyant frissonner, je posai instinctivement ma main sur la sienne avec douceur, dans un geste de réconfort. « Je suis désolé... » fis-je avec sincérité. « Si t’as pas envie d’en parler, je comprendrais… Je sais ce que c’est de perdre des gens à qui l’on tient… » J’avais perdu ma sœur et plus récemment l’un de mes frères, le genre de choses qui vous marquent à vie et qui vous changent à jamais. Pourtant, malgré cela, je m’accrochais à mon objectif, et c’est ce point de vue, cette volonté de sauver des vies, que j’expliquais à Talya après qu’elle m’ait demandé ce qui m’avait conduit à choisir ma voie. Ma réponse et le fait que je ne fasse pas médecine pour l’argent, la rassura. « Bah tu sais, si je voulais vraiment devenir riche j’aurais choisi la chirurgie esthétique.. » fis-je sur un ton plus léger en retrouvant un petit sourire. Le serveur déposa alors nos tasses sur la table et je réglais le tout. « Enfin mon compte bancaire d’apprenti pédiatre me permet encore de payer un café à une jolie fille donc ça va… » Je venais d’un milieu modeste, je n’avais jamais vécu dans le luxe et la démesure. Je ne me serais jamais vu regonfler les seins de petites snob faussement complexées ou encore tirer la peau des mamies friquées de la haute. J’étais néanmoins conscient que certaines chirurgies esthétiques pouvaient être très utiles et salvatrices, comme les opérations réparatrices après de graves accidents par exemple…

Lorsque Priape vint déposer sa main sur la mienne, je n'eus bizarrement pas un mouvement de recul. Je m'étais attendue à en avoir un, pas à cause de lui mais bien à cause du fait que je puisse me sentir coupable d'être là alors qu'il y a quelques mois de cela j'étais encore mariée et que je ne me voyais pas finir ma vie avec quelqu'un d'autre que le père de ma fille. Ce sont des choses qui changent, vite parfois, même sans décès au milieu, surtout dans la société actuelle, mais je ne l'avais jamais envisagé, j'étais surement trop vieille France, et trop marquée par le départ de mon père qui nous avait mis dans la panade. " Ne t'inquiètes pas, en parler c'est aussi faire le deuil. Dans tous les cas ma vie continue et il faut que j'avance. " Après avoir appris que j'avais perdu le père de Charlie, il devait surement se dire soit que j'étais une femme irrespectueuse qui n'aimait pas son mari, ou une femme qui voulait trop vite tourner la page et qui n'était pourtant pas prête à le faire. Je n'étais pas dans sa tête alors impossible de savoir ce qu'il pensait réellement. " Même si ça reste tout de même assez frais... " Charlie n'était pas vieille et pourtant elle avait bien été conçue avec mon mari alors le calcul de l'ancienneté maximum du décès était vite fait mais son décès avait dû être marqué pour information dans le dossier de la petite, c'était bizarre qu'il ne l'ait pas vu. " Enfin tu as dû le voir dans le dossier de la petite. " Priape n'était pas le genre de mec intéressé alors en disant cette phrase et en l'écoutant sur la chirurgie esthétique, je m'imaginais de plus en plus le jeune homme ne pas avoir fouiné dans le dossier de ma fille pour en savoir plus sur moi, ce qui le faisait monter dans mon estime, encore plus haut alors qu'il l'était déjà, assez haut. " Un beau garçon intelligent et pas intéressé qui en plus me paye un café... Ca me plait plutôt aussi je dois dire surtout avec mon petit salaire de début d'étude, je bois du café que pour les jours de fête. " Je rigolais bien sur. Mais il fallait bien continuer de détendre l'atmosphère, parce que parler de morts n'était pas très joyeux pour ne pas dire pas du tout.

Le deuil c’était ça, continuer et avancer malgré la douleur, malgré le manque, malgré le chagrin… Facile à dire, bien plus difficile à faire. J’étais loin de la juger, en fait, j’étais plutôt en train d’admirer la force et le courage de Talya. « Je peux qu’imaginer ce par quoi tu as du passer, mais ça a du être horrible pour toi… » fis-je avec empathie. Ces épreuves, les étapes du deuil, moi aussi je les avais traversées, mais je ne pouvais pas imaginer ce que la jeune femme avait vécu elle, et même ce qu’elle vivait encore aujourd’hui. En plus de la perte de son frère et de son mari, elle avait son rôle de mère à assurer. D’ailleurs, elle évoqua sa fille et plus précisément son dossier. Bien sûr, je l’avais eu entre les mains lorsque j’avais du examiner la petite, mais je m’en étais tenu aux informations médicales, utiles à la consultation, évitant de parcourir les pages relatant les informations personnelles sur la situation de Talya. « A vrai dire, j’ai un peu évité certaines parties du dossier… » avouai-je. « Mais je te rassure, j’ai scrupuleusement lu tout ce qui était nécessaire pour le suivi de Charlie. » Je ne voulais pas passer pour un pédiatre négligent. « Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise en fait. » Et je préférais largement que l’étudiante me raconte elle même, si elle le souhaitait, cette partie de sa vie. L’arrivée de nos cafés me permit de changer de sujet, et de donner un ton plus léger et décontracté à notre discussion. Je saisis ma tasse pour souffler sur le liquide sombre avant d’en prendre une bonne gorgée. « J’ai connu ça aussi. Je faisais la plonge le soir dans un restau après les cours pour arrondir les fins de mois. » racontai-je en souriant et en me rappelant mes premières années d’étude. « La dure vie des étudiants en médecine… » Mes parents ne roulaient pas sur l’or et les bourses ne couvraient pas toutes mes dépenses alors il avait fallu trouver une solution. Aujourd’hui heureusement, les responsabilités à l’hôpital augmentaient et ma rémunération également. « Peut être qu’avec mon énorme salaire de vieil étudiant je pourrais t’emmener dîner une prochaine fois ? » proposai-je, en ironisant quand même sur le –énorme-. J’avais sincèrement envie d’un deuxième rendez-vous avec la jeune femme, mais je ne voulais rien brusquer, surtout depuis que j’en savais un peu plus sur son passé et ce qu’elle avait traversé. Et puis, fallait-il encore qu’on considére ce tête à tête devant un café comme un premier rendez-vous… C’était un peu étrange à vrai dire, je n’étais pas –sorti- avec quelqu’un depuis ma rupture avec Caly, en février dernier, alors je n’étais pas tout à fait sur de comment considérer ce moment avec Talya…