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Vous aviez commencé votre vie d'adulte d'une façon bien différente, tous les deux. Lui, en taule, accusé à tord pour quelque chose qu'il n'avait fait que pour protéger sa vie. Tu avais écouté les témoignages, à la cour, tu avais tout écouté, bien attentivement. Ça te semble cruel comment pour certains, l'être humain n'est considéré que comme un vulgaire morceau de viande à ne pas considérer. Un morceau de viande pas assez fourni, qui ne satisfera pas les clients, et qui est bon à jeter aux poubelles. Mais en Graham, ce n'est pas ce que tu voyais. Tu voyais plutôt un homme certes beau, mais aussi fort, courageux, persévérant, et regardez? Il avait survécu, bien qu'il devait en garder des marques, des séquelles quelconques. La psychologie, ce n'est pas ton truc. Tu ne saurais pas t'y prendre, pour aider les gens. Tu les enfonçais souvent, sans même le vouloir. Bref, toi comment t'étais entrée dans le vrai monde des adultes? En agissant en rebelle, puis en devenant stripteaseuse dans un bar de danseuses "réputées" du coin, le Nirvana. Quelle réputation, en effet. On ne venait que pour fantasmer sur tes formes généreuses, ton corps de déesse, ton manque d'expression qui convainquait les plus pervers des clients de vouloir faire de toi leur coup d'un soir, bien qu'ils y parvenaient très rarement. T'étais payée pour que des hommes en manque de sexe puisse se satisfaire. C'était pire qu'une revue pornographique, quoi. Les moins pires, c'était les étudiants qui s'regroupaient rien que pour mater un peu, et qui vous balançaient des insultes ici et là rien que pour se la jouer "cool" et pour se faire remarquer. Le seul côté positif dans tout ça? Tu savais rendre de ces danses sensuelles un de tes atouts lorsque venait le temps de conclure, avec un mec. « Les gens comme toi sont rares, beaucoup trop rares ! Ma propre mère refuse de m’adresser la parole ! » Tu souris, bien qu'il ne puisse te voir, pour le moment. Tu avais un peu honte de t'avouer que, pendant bien des années, jusqu'à tout récemment, c'est toi qui refusait d'adresser la parole à tes parents. Plus par orgueil que par colère. Je serai toujours là, c'est une promesse. Et puis? Vous ne vous êtes jamais rencontré avant son incarcération. Ni même vraiment après. Tu l'avais juste aperçu ici et là, échangé quelques mots lors de tes stages, et puis... Il n'est pas dangereux! Pourquoi avoir peur de lui? Comment, surtout? Tu t'es approchée d'un pas de félin vers la douche, qui te réchauffe de nouveau instantanément. Ton corps nu se trouvait à température ambiante, et maintenant, il fait si chaud que toutes les vitres sont buées, dans le vestiaire. Mais tu te sens tout de même agréablement bien sous cette douche, en présence du jeune homme. Tu crois entendre un espèce de soupir, mais tu mets cela sur le compte de la douche qui fait peut-être défaut? Tu t'appliques, tes doigts sont habiles, ils caressent, chatouillent, se glissent, moussent, frottent. Puis, d'un coup, tu pousses un cri. Oh, la douche est devenue glaciale. Tu t'éloignes d'un pas un instant, mais tu reviens bien vite, surtout lorsqu'il te balance ce truc qui fait l'effet d'une bombe, d'une invitation à ne pas rater. « Bonne idée oui, mais tu pourrais t’occuper de me savonner ici également ? » Tu te mords la lèvre inférieure, fixant une nouvelle fois les jolies fesses de cet homme, qui ne demande que ça, d'être chouchouté de la sorte. Et ça te plaît. Alors une pierre deux coups, comme on dit. Il s'est retourné, et tu viens glisser ton regard dans le sien, sans le lâcher des yeux. Son sourire t'en dit long, et tu lui réponds de la même façon : d'un sourire plein d'arrières-pensées, un regard coquin. Pourquoi se gêner? Pourquoi se priver? Tu suis ses mains du regard. Oh, vraiment? Jusque là? Tu ne te le feras pas demander deux fois. Tu viens te coller contre lui, sans aucune gêne, sans le moindre recul. Tu sens son corps contre le tien, complètement nu et chaud sous cette douche encore froide. Tu sais pertinemment qu'il s'est déjà lavé, à cet endroit, mais tes mains se glissent sur son torse parfaitement musclé. Tu avais raison pour la V-line. Tu te mordilles la lèvre, concentrée à la tâche. Tu dessines, à l'aide de deux doigts, ses abdominaux. Puis, tu descends plus bas, au nombril. Et puis plus bas encore, t'attardant sur chaque parcelle de peau, à chaque recoin, tu veux qu'il se sente bien. Ça doit faire trois ans qu'il n'a pas été touché de la sorte, ce n'est pas difficile à comprendre, en fait. Tu lui fais de l'effet, et tu le sais très bien. Ça non plus, pas besoin d'un dessin pour que tu le comprennes. Tu descends toujours plus bas, jusqu'à atteindre la limite, où il y a la naissance de quelques poils. Tu souris, posant tes yeux là un instant, te délectant de ce que tu vois, puis tu cherches de nouveau son regard. "Tu aimes mes caresses?" Car oui, ce sont des caresses. Sensuelles, douces, agréables. Tu te demandes juste s'il apprécie comme il se doit, et si tu dois, si tu peux continuer. Tu en meurs d'envie.
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