Quand la haine revient au galop, on a besoin d'espoir - Romaddison

Visiblement ma confrérie l'interpelait puisque dans la foulée elle me demandait « Qu'est-ce qui te plaît dans cette confrérie ? », levant brièvement les yeux d'une moue, je répondais "J'en sais trop rien, j'dirais juste qu'elle me correspond, je pense. On va dire que j'y suis avant tout pour faire honneur à mon père et ma famille, tu sais tradition de faire comme les prédécesseurs et voilà. J'étais président de la Winthrop avant." est-ce qu'elle en avait après les bleus? À voir, ça se trouve c'était une mather qui le cachait bien mais à mon sens se serait un putain de gâchis. Rougissant suite à ma petite taquinerie, elle haussait les épaules en répliquant « Oh mais y'a pas de jeux de mots. » ce qui me fit sourire. Elle était visiblement un peu joueuse, j'aimais ça. Avant même que je ne lui pose mes questions, elle me demandait la première « T'es dans quel domaine ? », un petit regard et je pinaillais dans mes frites en répondant "En psychologie très chère et théâtre en mineur même si à me regarder on croirait pas." riant légèrement sur la fin car c'est vrai, ça semblait surprendre beaucoup de monde quand je disais ça. Elle répondait ensuite à mes questions « Je suis chez les Quincy, et tu as même la présidente en personne devant toi. », d'une moue admirative, je hochais légèrement de la tête avant de sourire "Oh carrément, congrat! Tu es donc la fameuse élue de cette année. Désolé de pas avoir percuté plus tôt d'ailleurs, j'ai pas des masses suivit les présidentielles cette année. J'ai.. Disons beaucoup de choses en tête." ouais et c'était rien de le dire. Avant qu'elle ajoute « Je suis en médecine vétérinaire. Et attends ça veut dire quoi ça ? Tu juges par rapport aux études ? Pas bien ça. », je riais un peu répondant en levant les mains pour jouer le pseudo innocent "Hey j'suis un Eliot hein, on est des salops c'est bien connu." secouant la tête avant d'ajouter "Non si tu aurais été Mather à la rigueur j'dis pas mais là, y'a vraiment pas de risque." mangeant encore un peu avant de la regarder un instant et dire "J'peux te poser une question...? Qu'est ce que tu fais toute seule dehors comme ça?" ouais surtout qu'en ce moment ça craignait pas mal avec ces histoires de viols.

Il est vrai que la Eliot House est assez réputée par toutes ces histoires de famille et d'héritage. La plupart des étudiants qui la peuplent sont de célèbres héritiers issus de très riches et puissantes familles. La preuve, Candice est la fille de la célèbre famille Swarovski, ce n'est pas rien. Je secoue positivement la tête en l'écoutant, pour lui montrer que je comprend ses choix. S'il avait voulu défier les désirs de son père, ça n'aurait pas été simple quand on y pense. « Oh ça fait longtemps que t'as quitté les rouges ? Je devais pas être arrivée quand t'étais président en tout cas. » répondis-je en haussant les épaules, essayant de me remémorer le président Winthrop de l'année dernière. Effectivement, ce n'était pas Romane. Quand ce dernier m'avoue étudier la psychologie, j'ai presque envie de lui demander une séance gratuite, on dirait que le rencontrer n'était pas un hasard haha. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il soit en théâtre également. Même si c'est assez surprenant à première vue, pourquoi pas finalement. Il est très beau et élégant, je suis sûre que sur une scène, il rayonne. « Moi ça me choque pas plus que ça en fait. » dis-je en souriant, alors qu'il me félicitait pour mon poste de présidente. Il est totalement légitime qu'il n'est pas réellement suivi les élections cette année, surtout s'il a d'autres choses à penser. « Merci c'est gentil. Oh et t'inquiète je t'en veux pas, t'as juste l'honneur d'être devant moi maintenant ça rattrape. » dis-je d'un ton amusé, jouant avec les mots. Je ne sais pas pourquoi je suis taquine comme ça, peut-être parce que ça me permet de cacher mon mal-être des derniers jours ? Au moins, j'ai le sourire, chose rare depuis que je ne parle plus avec Valentin et Rhys. Romane mime l'innocence en levant les mains en l'air et je ne peux m'empêcher de rigoler. Ses yeux bleus océan lui donnent un air si doux que j'ai du mal à croire que ce soit un connard - quoi que je peux me tromper après tout. « Les Quincy sont les meilleurs c'est bien connu. » rétorquais-je, un petit clin d'oeil en prime, tandis que je buvais une nouvelle gorgée de mon frappée. J'ai limite froid maintenant c'est malin. « Euh.. J.. Je travaillais à la bibliothèque. » Je suis assez prise de court par sa question en fait, et je me vois mal lui répondre que j'essaie de vider ma tête de tous les souvenirs douloureux que j'ai vécu récemment.

Toujours curieuse, elle en cherchait plus en demandant « Oh ça fait longtemps que t'as quitté les rouges ? Je devais pas être arrivée quand t'étais président en tout cas. » j'aimais ça, ce trait de caractère et le fait qu'elle soit tout sourire voir timide là comme ça. Ça lui donnait ce côté mignon, ça retapait ma soirée. Je répondais alors sans problème à ses questions "Je les ai quitté il y a deux ans, donc oui tu n'étais pas encore là, tu as raté la meilleure année des rouges." lui offrant un petit jeu de sourcils accompagné d'un sourire. Oui je me la pétais gentiment mais fallait dire que la Winthrop avait la classe avec moi à leur tête. Concernant mes études, elle le prenait plutôt bien « Moi ça me choque pas plus que ça en fait. » elle me souriait même d'avantage et je dois avouer qu'il était charmant ce sourire, il me plaisait "À la bonheur!", puis on parlait de sa présidence, je la félicitais tout naturellement et elle en répondait amusée « Merci c'est gentil. Oh et t'inquiète je t'en veux pas, t'as juste l'honneur d'être devant moi maintenant ça rattrape. », je riais en voyant qu'elle aussi s'amusait à se la jouer un peu et je ne pouvais qu'apprécier "Je vais en profiter alors. Un rendez vous improvisé avec la reine des Quincy, ça sonne très VIP comme moment." allez, un petit compliment de plus ça allait tuer personne. Ma sale humeur laissait d'ailleurs progressivement place à une meilleure mine, voir l'envie de rire et de jouer. Merci à cette belle demoiselle! « Les Quincy sont les meilleurs c'est bien connu. », d'une moue j'hochais la tête répliquant "Mais oui bien entendu." ou pas! Ils avaient de belles valeurs mais fallait pas pousser non plus hein. Puis vint la question du, que fais-tu seule? Du coup elle semblait un peu vouloir esquiver en répondant hésitante « Euh.. J.. Je travaillais à la bibliothèque. », là mon sourire s'effaçait un peu, mon regard se plongeant dans le sien un instant, juste le temps de chercher le malaise pour répondre calme "À cette heure ci...? C'est pas plutôt quelque chose qui ne va pas?" serait-elle en mode évacuation de full émotions comme moi? Ou carrément autre chose hein, un rencard qui a foiré, une mauvaise nouvelle ou whatever...

Il a l'air sûr de soi, et j'aime ça chez les hommes, je trouve que c'est une très bonne qualité. Je m'amuse donc un peu de la situation en le taquinant. Il est réceptif à cela alors autant en profiter. « Ça va les chevilles ? » demandais-je en référence à ses précédentes paroles concernant sa présidence à la Winthrop. Je ne le connais pas assez pour le savoir mais j'imagine qu'il a dû être un excellent président. Quand on est motivé, ça va tout seul non ? J'en profite moi aussi pour me lancer des fleurs, chose que je ne fais jamais en temps normal. M'enfin. Ça ne va pas me tuer de m'amuser un peu de toute façon. Son compliment me fait très plaisir d'ailleurs, et j'arbore un grand sourire pour le remercier. « Ça c'est clair. » rajoutais-je en lui faisant un clin d'oeil, bien trop joueuse peut-être. Je vante ensuite les mérites de ma maison, car oui, à mes yeux, la Quincy House est géniale. En même temps, je ne la préside pas pour rien me diriez-vous. Je sens un petit ton cynique dans sa voix mais ça m'amuse plus qu'autre chose, c'est un Eliot après tout.. Il n'est pas obligé d'apprécier cette maison, tant qu'il aime la sienne, c'est l'essentiel. Je grimace un peu quand il me demande ce que je faisais là à une telle heure. Je n'ai pas réellement envie d'en parler en réalité, mais je trouve ça adorable qu'il se préoccupe de ce que je ressens actuellement alors que nous nous connaissons à peine. Romane étudie la psychologie, ça ne m'étonne pas du tout car il a le don de devenir ce qui ne va pas apparemment. Je lâche un petit rire nerveux en triturant mes doigts. « Entre autre oui.. Mais c'est pas très important t'inquiète pas. » Effectivement, je ne me sens pas de lui raconter mes problèmes de coeur. Il faut vraiment que je commence à penser à autre chose et que j'arrête de me faire mal de la sorte. Je relève tout de même mon regard vers lui en esquissant un petit sourire timide. « Et toi ? Une petite faim tardive ? » C'est plus de vingt-trois heures quand même.

On commençait à jouer, à se taquiner et perso' j'adore ce jeu là « Ça va les chevilles ? », riant légèrement je répondais en les regardant "Hmmm oui parfaitement bien visiblement.", lui faisant un petit clin d’œil en re captant son regard. Elle aussi en profitait pour se venter un petit coup en passant alors autant continuer sur notre lancée! C'est que ça l'amusait autant que moi « Ça c'est clair. ». Elle aussi m'offrait un joli clin d’œil et j'en affichais un nouveau sourire en coin à la regarder attentif à chacune de ses expressions. Et ça partait sur le sujet maison alors forcément je la taquinais une nouvelle fois. Je n'avais rien contre les oranges, au contraire, j'admirais leur cause, leur dévouement mais voilà, c'était juste, pas fait pour moi quoi, hormis le côté sauvons les bêtes, c'était mon seul morceau d'âme qu'on pouvait qualifier d'un peu quincy. Puis vint la curiosité du "qu'est-ce qu'on fait ici", qui ne manqua pas de la faire grimacer un peu. Elle ne semble pas sortie d'études et sa gêne le confirme alors forcément je pousse un peu plus loin car je veux savoir ce que ça couve. Un petit rire nerveux et elle répondait en jouant avec ses doigts « Entre autre oui.. Mais c'est pas très important t'inquiète pas. », la fixant en détail, je reprenais un ton sérieux pour répondre après un instant de silence "Même si c'est sans importance... Tu peux en parler tu sais. À moins que t'en es pas du tout envie et là j'insisterais pas." ouais j'aimais pas qu'on me force à l'ouvrir alors je ne le faisais pas avec les autres. Relevant son regard, elle reprit d'un sourire timide, elle aussi curieuse « Et toi ? Une petite faim tardive ? », un sourire en coin et je baissais le regard avant de répondre "Oui et non. On va dire que c'est pas vraiment ma soirée et que du coup j'étais pas d'humeur à rester chez moi." ouais carrément pas même, à la base j'avais la rage et des envies de meurtre!

Si ses chevilles vont bien, c'est l'essentiel finalement. Je ne sais pas s'il est vraiment sérieux ou s'il plaisante à moitié, mais quoi qu'il en soit, ça me fait rire. Ça reste un Eliot, et les bleus sont bien réputés pour être imbus de leurs personnes. Ça ne me gêne pas en réalité, car même si Romane se la pète un peu, je le trouve très gentil. Il a l'air d'être aussi curieux que moi d'ailleurs, car il me demande ce qui ne va pas, comme si ma tristesse était dessinée sur mon visage. Il faudrait vraiment que je pense à sourire plus souvent et que je cache mes déceptions amoureuses mieux que ça. « C'est pas que j'ai pas envie d'en parler, c'est juste.. une histoire de mecs. Et maintenant il faut que j'arrête d'y penser. » Sinon je vais me morfondre dans mon chagrin et ça ne sert à rien. Dans quelques semaines, je suis presque certaine de voir que Valentin est en couple alors bon.. Je suis la seule à blâmer pour ça. Romane me confie ensuite que ce n'est pas trop la joie non plus, j'ai l'impression que nous étions fait pour nous rencontrer ce soir. Je plonge un regard compatissant dans le sien, bras croisés, avant de lui retourner sa propre question. « Tu veux en parler ? » Après tout, il ne me connait pas, et s'il veut vider son sac ce n'est vraiment pas un souci. Moi aussi j'aurais pu faire des études de psycho en fait.

Je la faisais sourire voir rire mais il était clair que de base, c'était pas son humeur actuelle, du coup bah ouais, je la jouais curieux à ce sujet savoir si le fait qu'elle réponde à côté cachait un réel problème ou pas. Elle me répondait alors « C'est pas que j'ai pas envie d'en parler, c'est juste.. une histoire de mecs. Et maintenant il faut que j'arrête d'y penser. », la fixant un instant, je répondais doucement "Les mecs sont des salauds c'est bien connu. Et toi t'as l'air gentille... Un peu trop peut-être." j'essayais de lui glisser par là que c'était une nana bien et que du coup l'un de nous en avait un peu trop profité, comme souvent. plongeant son regard dans le miens, elle croisait les bras pour ajouter après son retour de question « Tu veux en parler ? », un sourire en coin et je baissais la tête vers mon plateau, jouant avec mes frites car je n'en voulais déjà plus trop. Je fini par répondre "Bien disons que c'est blessant autant que rageant d'apprendre à quel point certaines personnes peuvent vite retourner leur veste. Même si c'est pas entièrement, il y a des choses qui ne se font pas. À croire que la loyauté et le sens de l'honneur ça n'existe plus." relevant les yeux sur elle pour finir "Ou alors c'est moi qui me montre un peu trop confiant en certains." ouais surement un peu des deux en fait.

Je suis naïve, ça oui, ce n'est pas une nouveauté. Mais alors quand il s'agit de mecs, c'est encore pire, et je me fais toujours avoir. Sans exception. Il ne me suffit pas de grand chose pour tomber dans le panneau, deux trois belles paroles et c'est dans la poche pour eux. En fait, je n'arrive pas à déceler le vrai du faux.. Je vis vraiment dans le monde des Bisounours parfois, et ça me joue de mauvais tours. Romane a vu juste en tout cas, et effectivement, je suis trop gentille. Je hausse les épaules, lèvres pincées, gênée par la situation. « Ça me perdra vraiment un jour. » Je laisse échapper un petit rire, dépitée de moi et de mon comportement. Si je souffre, c'est de ma faute, je n'ai qu'à rejeter tout le monde et ce sera bien plus simple. Je crois que je serais trop malheureuse si j'agissais ainsi, et puis j'en serais incapable à bien y réfléchir. Je me cale un peu mieux dans la sorte de canapé sur laquelle je suis assise et j'écoute le jeune homme se confier. « On donne notre confiance trop facilement à priori.. » dis-je alors, désolée de ce qui lui arrivait. C'est tellement dur de se faire trahir par les siens, surtout quand on a une confiance aveugle en eux. « Je suis désolée. » Oui, je l'étais vraiment, je trouve ça triste d'apprendre qu'un ami proche à Romane lui a fait du mal. Personne ne mérite cela.

D'un petit haussement d'épaules, elle se pinçait les lèvres un peu gênée « Ça me perdra vraiment un jour. » riant un coup, surement plus nerveusement qu'autre chose en fait. La regardant toujours mais l'air très sérieux, je commentais alors "Sauf si tu fais quelque chose pour arranger ça." finissant sur un petit sourire en coin. Ouais, on pouvait toujours changer. Moi le premier j'étais passé par de multiples changement car tout n'allait pas forcément dans le bon sens mais aujourd'hui, c'était peut-être pas spécialement ça encore... Moi même, il allait falloir que je change et pas forcément de la façon qui me plairait le plus. Se calant ensuite mieux, la belle présidente m'écoutait attentivement avant de me répondre compatissante « On donne notre confiance trop facilement à priori.. », un nouveau sourire en coin et je baissais les yeux vers mon plateau pour prendre mon orangina "C'est ça." avant qu'elle n'ajoute « Je suis désolée. » et c'était vraiment gravé son regard, qu'elle l'était... Comment on pouvait avoir de la peine pour une personne qu'on ne connaissait pas. C'était bien un sentiment qui m'était totalement étranger et pourtant, je trouvais ça beau. Cette lueur dans son regard. Notre monde manquait cruellement d'âme comme la sienne. Je répondais alors après avoir bu un peu "Tu n'as pas à l'être. Ça m'a fâché mais je survivrais. Je vais juste faire ce qu'il faut pour éviter que ça me porte préjudice maintenant, ça ne se reproduira plus. Et toi... Reste comme tu es. J'en croise trop peu, des gens comme toi." qui ont un cœur... De l'empathie. J'ajoutais seulement d'un bref sourire "Fais juste en sorte, qu'on en profite pas trop." pour faire référence à son mal être, de sorte à ce qu'elle l'arrange. La regardant un instant, je fini par m'essuyer la bouche pour ajouter "Tu veux que je te raccompagne?" ouais, j'en avais soudainement envie. J'me voyais pas la laisser rentrer seule chez elle.

Je fronce les sourcils suite à ses paroles, ne sachant pas trop ce qu'il veut dire par là. De toute manière, je ne saurai même pas quoi faire pour moins me faire avoir dans la vie, car même si j'essayais différentes techniques, je ne suis même pas certaine d'y arriver. Être gentille n'est pas une option pour moi. « Je t'écoute. » Bah ouais, peut-être que Romane peut me donner des conseils sait-on jamais. Après tout, je ne suis pas un cas perdu, si ? Trop de gentillesse en moi. Apparemment, Romane s'est fait avoir lui aussi, et j'espère que ce n'était pas trop grave. C'est difficile de perdre des gens qu'on aime ou des personnes que l'on croyait fidèles envers nous, je suis la première à en payer les frais. Il me rassure tout de même en me disant que ça va, alors je n'insiste pas davantage. C'est sa vie privée et je ne le connais pas assez pour jouer à la curieuse. J'esquisse un petit sourire timide suite à ses paroles, haussant les épaules. « Oui je vais essayer. Merci. » Merci pour quoi ? Je ne sais pas trop en fait. Pour avoir été là ce soir ? Pour m'avoir rassurer ? Un merci général je dirais. Je me lève du petit sofa où j'étais installée en regardant le jeune homme. « Je veux pas te déranger.. mais j'habite pas très loin de toute façon. » J'enfile mon manteau et attends Romane. Je trouve ça mignon qu'il me raccompagne, peu d'hommes le font de nos jours.