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La Naomi qu’il avait l’habitude de côtoyer avait disparu. Il faisait face à la reine des glaces dont tout le monde lui avait tant parlé. Celle à qui il avait face le premier soir n’avait rien de cette femme-là. Elle apparaissait froide, hautaine, inaccessible, comme si aucune seconde de leur histoire ne s’était écoulée, et ça faisait froid dans le dos. Comment était-elle capable de renier tout ce qu’ils avaient vécu ? Ashton avait du mal à le comprendre, et il se sentait perdu, comme David affrontant Goliath et ne sachant quoi faire pour se tirer des ennuis. Mickaela n’était pas responsable. Elle n’aurait peut-être pas dû venir, mais elle avait cru bien faire. Pourquoi était-ce si difficile à comprendre ? Naomi ne lui faisait pas confiance, Naomi disait l’aimer, mais ça ne pouvait être vrai, ou alors elle s’était tissé une illusion plus vraie que nature, parce qu’on ne peut pas aimer sans faire confiance à la personne. Et si Ashton l’avait pressenti depuis le début que sa jalousie maladive poserait problème, il ne pensait pas que ça irait jusque-là. Elle ne voyait que l’adultère, la tromperie, alors que ça n’avait même pas effleuré ne serait-ce qu’une seule seconde l’esprit du Mather. Ashton s’énervait. Il n’était pas agacé par son comportement, il était éreinté de devoir se battre contre un mur qui n’écoutait même pas ce qu’il avait à dire. Il lui montra ses vêtements essayant quand même de la ramener à la raison. « Est-ce que j’ai l’air à poil là ?! C’est pas mon ex ! On a profité pendant le Summer Camp mais ça s’est arrêté là, pourquoi tu veux pas te le mettre dans le crâne ? » C’était peine perdue. Quand Naomi avait une idée en tête, il était bien difficile de la lui ôter de la tête. Ashton se passa une main sur le visage, complètement abattu par ce qui était en train de se passer. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire pour qu’elle daigne se calmer. Il leva les bras au ciel, tapant fortement sur ses hanches pour montrer son indignation. « J’en ai rien à faire de Mickaela, alors que toi tu attends que ça qu’Azazel te fasse du rentre-dedans. D’ailleurs je te signale que tu le remets toujours sur le tapis, c’est peut-être qu’il t’intéresse ! » Lâcha-t-il perfide. Elle utilisait toujours Azazel contre lui, qu’il avait fini par prendre en grippe alors qu’il l’appréciait véritablement ce gars, juste qu’il tournait un peu trop autour de sa copine. Elle disait qu’il lui faisait du mal, et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait jamais cessé de ne vouloir que le bien pour sa copine, et qu’il se défendait timidement juste pour ne pas la heurter. Mais la situation devenait trop insupportable pour le basketteur, qui perdit finalement trop vite pied. Naomi savait où appuyer, et elle envoyait des piques et des méchancetés comme une série de couteaux en argent qui se plantaient dans chaque partie de son âme, le faisant saigner encore et toujours. Ce fut la goutte de trop qui fit déborder le vase. Il se mit à crier, agressif au possible, s’éloignant d’elle parce qu’il ne savait pas ce dont il était capable. Elle lui avait fait de la peine, et si Ashton pouvait se contenir momentanément, il ferait en sorte que ça dure le plus longtemps possible pour l’épargner, mais il n’était pas loin de craquer. « Mais tu sais quoi, j’en ai marre. Parce que t’es putain de bornée, et que même quand je te dis la vérité tu m’accuses de mentir. Si tu penses que j’en vaux pas la peine, la porte t’est grande ouverte. J’en ai marre de devoir me justifier parce que les erreurs des autres tu les transposes sur moi. J’ai toujours été réglo avec toi. Toujours. Et là t’es en train de tout foutre en l’air parce que t’extrapoles, parce que tu crois toujours que je suis un démon, et j’en ai assez d’encaisser. » Il marqua une légère pause, et l’observant avec une expression de dégout sur le visage, il balança cash : « Va te faire voir. Tu peux dire ce que tu veux, je m’en branle. J’avais raison de penser qu’il n’y a que le basket dans ma vie. Le reste, c’était qu’une illusion. Casse-toi. Va te jeter dans les bras d’Azazel. » Il serrait ses poings, il regrettait déjà ce qu’il venait de dire, mais elle l’avait mis hors de lui. Comme si elle n’était pas là, il s’installa sur son lit, rallumant sa console, reprenant sa partie là où il l’avait laissée histoire de passer ses nerfs sur quelque chose, mais là tout de suite, il avait envie de pleurer comme un bébé. Croire en l’amour, c’est se rendre vulnérable, croire en l’amour, ça ne lui arrivera plus jamais.
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