VANILLE ✗ I just want to know why

« Je prend pas les choses à la légère mais maintenant que c'est fait, c'est fait. J'peux rien y changer. » Comme si elle y aurait changé quelque chose, de toute manière. « Si c'était ce que tu voulais, et bien très bien. Mais comptes pas sur moi pour te plaindre si ça tournait mal, même si j'espère simplement que tu sois heureuse. » Tout le bonheur du monde juste pour toi, c'est tout ce que je pouvais souhaiter à celle qui est ma meilleure amie. J'avais vraiment l'impression de passer pour la méchante et je détestais ça. Je détestais la moindre tension qu'il pouvait y avoir entre nous. « J'voulais pas te le dire par sms et internet s'en est occupée avant que je puisse faire quoi que ce soit. J'suis désolée ok ? J'ai pas réfléchie, c'est arrivé d'un coup et j'suis désolée. » Repassant une main sous la table, je laissais mes doigts tapoter le cuir du siège. « Vanille.. ça s'est passé y'a deux semaines, me dis pas que t'avais pas le temps.. » Ou peut-être ne voulait-elle simplement pas m'en parler? Au quel cas il y avait soudainement une autre tournure à cette discussion, mais j'espérais que ce ne fût pas le cas. Elle aurait pu m'appeler, passer chez moi, je sais pas. J'aurais voulu être tenue au courant de tout, car elle sait qu'elle peut tout me dire, après tout. Peut-être aurais-je eu une autre attitude si elle me l'avait dit d'elle même? Je ne sais pas. Et je ne risque pas de le savoir.

Est ce que t'étais en train de te montrer plus froide ? Peut être. Tu t'sentais attaquée et t'aimais pas du tout cette sensation. Tu regrettais pas cette nuit là, tu regrettais absolument pas ce qui c'était passé et tu ne comprenais pas pourquoi Arté semblait t'en tenir autant rigueur. En fait, t'aurais carrément préférée qu'elle te soutiennes la dedans mais elle avait plus ou moins la réaction de Trung. A croire que personne n'étais de ton côté dans cette histoire et pour le coup, tu te sentais vraiment seule contre le monde. « Si c'était ce que tu voulais, et bien très bien. Mais comptes pas sur moi pour te plaindre si ça tournait mal, même si j'espère simplement que tu sois heureuse. » Outch, ça aussi ça faisait mal. Si mal que des larmes montèrent jusqu'à tes yeux les faisant briller immédiatement. T'allais fondre en larme, ce n'était plus qu'une question de seconde. « Ah ouais ? Parce qu'on dirait pas là. C'est pas ça le rôle d'une meilleure amie ? Accepter les erreurs et être là si ça tourne mal ? » Elle te blessais vraiment pour le coup. Enormément même. « Vanille.. ça s'est passé y'a deux semaines, me dis pas que t'avais pas le temps.. » Une larme roulait sur ta joue alors que tu tentais tant bien que mal de garder la face. Ce qui était beaucoup plus facile à dire qu'à faire du coup. « Bien sûr que j'avais le temps mais j'avais besoin d'y réfléchir. Pourquoi tu fais ça ? J'ai dis que j'étais désolée. Je suis vraiment désolée. »

Pourquoi est-ce que je m'acharnais, en réalité? Je ne sais pas. Au final, à force d'argumentation, je commençais à dériver sur d'autres sujets tout en les liant au principal, et c'était peut-être ça le pire dans l'histoire. « Ah ouais ? Parce qu'on dirait pas là. C'est pas ça le rôle d'une meilleure amie ? Accepter les erreurs et être là si ça tourne mal ? » Je savais qu'elle allait craquer, cela se voyait, et pourtant, il ne m'avait fallu que ça pour finir par hausser la voix. « J't'ai toujours soutenue et je te soutiendrais toujours, mais il est hors de question que je te soutienne à devenir comme moi, j'veux que tu sois heureuse, que tu te mettes en couple avec lui si tu l'aimes, mais pas entendre que tu couches juste par appréciation, parce que c'est exactement le genre d'erreur que je fais et j'pourrais pas te soutenir si ça tournait mal avec lui tout simplement parce que j'en aurais pas plus la force que toi! » Parce que oui, des déceptions du genre, j'en avais connues, et pas qu'une, alors je préférais la mettre en garde même si ça venait à lui révéler ce qu'elle ne connaissait pas encore de moi plutôt que de me dire que si elle venait à ne plus être avec Max un jour, elle prendrait le même - mauvais - chemin que j'ai pris. « Bien sûr que j'avais le temps mais j'avais besoin d'y réfléchir. Pourquoi tu fais ça ? J'ai dis que j'étais désolée. Je suis vraiment désolée. » Je soupirais, regardant ailleurs. Je ne voulais pas la voir pleurer, parce que sinon, je n'arriverais pas à rester calme non plus. « Parce que plus tu mets de temps à me parler des choses, plus j'ai l'impression que t'as pas envie que je le sache. »

T'avais besoin de faire quoi de plus ? C'était pas comme si tu pouvais changer quelque chose. C'était pas comme si tu pouvais remonter deux semaines en arrière pour tout effacer et ne jamais laisser cet instant ce produire. C'était fait et au final, à part t'excuser des millions de fois de ne pas lui en avoir parlée avant, t'avais pas grand chose à dire. Alors là, t'avais vraiment l'impression que cette conversation allait finir par vraiment mal tourner. Surtout que quand elle reprenait la parole, c'était pour hausser la voix. Chose qui te laissais totalement perplexe puisque c'était bien la première fois qu'Artémis te parlais sur ce ton. « Mais pourquoi, POURQUOI, est ce que tout le monde cherche à me surprotéger comme ça ? Je ne suis pas un bébé. J'ai le droit de faire mes propres expérience et me planter lamentablement s'il le faut. Si ça tourne mal, t'auras le droit de me sermonner, de me sortir les "j'te l'avais bien dit" mais, j'ai pas besoin d'avoir des reproches maintenant. » Surtout pas maintenant. Tu savais pas quoi penser de Max. T'avais aucune idée de comment agir suite à la révélation des sentiments de Trung alors c'était vraiment pas le moment pour que même ta meilleure amie se mette contre toi. « Parce que plus tu mets de temps à me parler des choses, plus j'ai l'impression que t'as pas envie que je le sache. » Un soupir sortait de ta bouche alors que tu tentais tant bien que mal de ravaler les larmes qui menaçait d'envahir ton visage. « Je t'ai toujours tout dit et c'est pas différent aujourd'hui. Toi aussi tu m'caches des choses Arté. Tes photos par exemple. Et est ce que j'ai pris le droit de m'emporter comme ça contre toi ? J'voulais juste que tu me soutiennes. J'voulais juste ça. »

« Mais pourquoi, POURQUOI, est ce que tout le monde cherche à me surprotéger comme ça ? Je ne suis pas un bébé. J'ai le droit de faire mes propres expérience et me planter lamentablement s'il le faut. Si ça tourne mal, t'auras le droit de me sermonner, de me sortir les "j'te l'avais bien dit" mais, j'ai pas besoin d'avoir des reproches maintenant. » Elle ne comprenait pas totalement où je voulais en venir bien qu'elle comprenne l'essentiel. Reposant mes mains sur le bord de la table, je posais à nouveau mes yeux sur elle. « Mais j'pourrais pas te sermonner, j'pourrais pas non plus te consoler, j'pourrais pas te dire que je t'avais prévenu, je pourrais que tu mentir et faire semblant de comprendre tout simplement parce que ce genre de problèmes, je les aies connus mais j'ai jamais réussi à les résoudre! » Faisant une petite pause, remarquant que le bruit autour de nous était légèrement descendu - pitié ne me dites pas qu'on nous écoute ou je vais vraiment culpabiliser -, je repris. « T'as le droit de vivre ta vie, faire des erreurs, c'est humain et ça arrive à tout le monde, mais me reproche pas de te protéger, même un peu trop, parce qu'on a le même âge mais je m'en suis pris pas mal dans la gueule quand il s'agit de mecs et j'ai pas envie de tu connaisses ça aussi. Et j'ai pas envie que tu connaisses ça d'abord parce que je sais que je pourrais rien faire pour toi.» S'il te plait Vanille, comprends moi, comprends ça, ne me laisse pas être plus dure encore avec toi, je vais vraiment m'en vouloir après. « Je t'ai toujours tout dit et c'est pas différent aujourd'hui. Toi aussi tu m'caches des choses Arté. Tes photos par exemple. Et est ce que j'ai pris le droit de m'emporter comme ça contre toi ? J'voulais juste que tu me soutiennes. J'voulais juste ça. » Je n'attendis même pas qu'une seconde se soit écoulé après sa prise de parole pour répondre. « Attends parce que tu voudrais me reprocher un truc dont moi-même j'étais pas au courant? » Je ne comprenais plus rien. « Forcément qu'on se cache des choses on peut pas être franches sur toute la ligne mais.. c'est pas non plus quelque chose de si secret que ça.. J'te soutiendrais dans ta relation avec lui, ça, y'a aucun problème. J'espère pour toi et pour lui que c'est une bonne personne, mais j'te le repète. Dans le cas contraire, je pourrais vraiment rien de plus pour toi. » J'avais l'impression de l'abandonner et c'était vraiment horrible car ça ne me traverserait jamais l'esprit, mais bordel qu'est ce que ça me faisait mal à moi aussi de dire et d'entendre ça.

« Mais j'pourrais pas te sermonner, j'pourrais pas non plus te consoler, j'pourrais pas te dire que je t'avais prévenu, je pourrais que tu mentir et faire semblant de comprendre tout simplement parce que ce genre de problèmes, je les aies connus mais j'ai jamais réussi à les résoudre! » C'était quoi ? Une prise de tête avec ta meilleure amie ? Parce que ça y ressemblait fortement. Et même si tu voulais pas que ça se termine mal, même si tu voulais pas quitter l'endroit en claquant la porte, tu savais que t'étais à deux doigt de le faire parce que t'avais pas le courage de l'affronter. T'aimais tellement pas cette situation et t'avais vraiment l'impression que tout dans ta vie était en train de partir en vrille.  « Mais je te demande pas de mentir ou une autre connerie dans ce genre. Je te demande pas de résoudre mes problèmes s'il devait y en avoir, j'te demande juste d'être là. C'est quoi la complication dans ça ? » Parce que y en avait clairement pas. Y avait rien de dur à ce que tu demandais et t'arrivais vraiment pas à cerner pourquoi est ce qu'elle faisait toute une histoire pour ce qui c'était passé avec Max. « T'as le droit de vivre ta vie, faire des erreurs, c'est humain et ça arrive à tout le monde, mais me reproche pas de te protéger, même un peu trop, parce qu'on a le même âge mais je m'en suis pris pas mal dans la gueule quand il s'agit de mecs et j'ai pas envie de tu connaisses ça aussi. Et j'ai pas envie que tu connaisses ça d'abord parce que je sais que je pourrais rien faire pour toi.» Tu prenais pas l'excuse. Vraiment pas. T'avais juste l'impression d'être considérée comme un bébé qu'on essayait de protéger de tout alors que putain, c'était impossible. On pouvait pas t'enfermer et t'empêcher de faire tes propres expériences. Bien sûr que t'allais souffrir. Et si c'était pas à cause de Max, ce serait à cause de quelqu'un d'autre. C'était la vie, personne ne pouvait empêcher ça. Et elle reprenait une nouvelle fois te laissant totalement désemparée. « T'es bien en train de me reprocher un truc que j'ai pas préméditée. » T'employais un ton accusateur et lourd. Plein de reproches. Tu t'sentais blessée et incomprise et dans ces moments là, la discussion n'était plus bonne à avoir. « Tu m'laisses tomber. T'es en train de me dire que si ça tourne mal, tu seras pas là. C'est pas ça l'amitié, c'est pas être là que quand tout vas bien. C'est accepter aussi que parfois, il faut relever l'autre. Comment peux tu prétendre être mon amie si t'es prête à me laisser toute seule quand t'as peur d'pas pouvoir faire grand chose ? » Tu te levais subitement n'ayant absolument pas l'envie de rester ici quelques minutes en plus. « Moi je t'aurais pas laissée tomber. »

Pourquoi est-ce que ça me surprendrait? Je l'avais bien cherché, après tout, n'est-ce-pas? C'était entièrement ma faute si ça avait prit une telle tournure, pourtant je commençais à sérieusement prendre le revers de manière violente. Et j'avais mal de ce que l'on se disait, parce que ça ne nous ressemblais pas de nous déchirer de cette manière. « Mais je te demande pas de mentir ou une autre connerie dans ce genre. Je te demande pas de résoudre mes problèmes s'il devait y en avoir, j'te demande juste d'être là. C'est quoi la complication dans ça ? » S'il y a bien une chose que je me reprochais très souvent, c'était bien d'être là sans être là. Je ne vois pas quel intérêt il y a à dire "je suis là" si au final, on ne fait rien. Agir, c'est tout ce que je voulais faire, alors la complication était que j'pourrais pas être là pour elle si je me disais que je pourrais pas l'aider. Mais ça me tuerait qu'une autre prenne ma place à ses côtés, ça me tuerait qu'elle me dise que quelqu'un d'autre l'a aidée et qu'au final, je ne finisse par ne plus rien être pour elle. « T'es bien en train de me reprocher un truc que j'ai pas préméditée. » Etant restée silencieuse jusque là, je repris la parole. « Tu l'as pas prémédité, mais t'en avais quand même conscience, ça s'est pas fait dans ton dos. » Et pourquoi me sentais-je obligée de répondre de manière aussi froide? Je sentais presque ma main trembler tant j'étais à la fois fois anxieuse, énervée et à la fois terriblement détruite. Oui, ça me détruit de me dire que j'hausse le ton avec elle, de me dire que dans nos paroles il n'y en a aucune qui soit douce, rien qui ne présage quelque chose de bon. Ca fait mal. Très mal. « Tu m'laisses tomber. T'es en train de me dire que si ça tourne mal, tu seras pas là. C'est pas ça l'amitié, c'est pas être là que quand tout vas bien. C'est accepter aussi que parfois, il faut relever l'autre. Comment peux tu prétendre être mon amie si t'es prête à me laisser toute seule quand t'as peur d'pas pouvoir faire grand chose ? » Je me mordis violemment la lèvre, comme pour m'empêcher de faire quoi que ce soit, si bien que le goût du sang envahit rapidement ma bouche. Néanmoins, dans la demi-seconde qui suivit, je m'étais levée, les mains plaquées contre la table, et les larmes aux yeux. Parce qu'il n'y avait rien de pire que d'entendre les mots "prétendre être amie" dans la bouche de sa meilleure amie. « J'ai pas envie de te laisser tomber! J'ai pas envie mais j'ai pas non plus envie d'être présente si j'peux rien faire! C'est lâche, et alors? Ces derniers temps j'ai fais que ça fuir les problèmes, et je peux le faire encore. Je veux pas t'abandonner, je sais ce qu'est l'amitié, mais j'peux pas me dire que t'irais mal si j'suis même pas capable de faire quelque chose pour ça! Y'a quoi de pire que de se sentir inutile? J'suis pas aussi forte que c'que tu peux penser et j'ai mes faiblesses aussi. J'suis quelqu'un qui écoute, quelqu'un qui agit, mais j'peux pas faire office de pilier si j'suis pas capable d'aider. J'suis désolée. » Au final, c'était moi dont les larmes roulaient sur les joues alors que j'avais dis ne pas supporter qu'elle ne pleure. « Moi je t'aurais pas laissée tomber. » Je sentais mes mains se serrer contre le bord de la table. « Mais peut-être que toi t'aurais su quoi faire. Elle est là, la différence. »

C'était méchant, froid et accusateur. Parce que tu le savais. Tu savais que peut importait les raisons, tu ne l'aurais pas laissée. Que tu puisses l'aider ou non tu serais restée à ses côtés juste pour lui montrer qu'elle était ta meilleure amie et que rien que pour ça, tu n'avais pas le droit de fuir. T'aurais fais n'importe quoi pour elle, pour l'aider si elle s'était retrouvée dans une quelconque position la mettant au plus bas. T'aurais été là parce que c'est ce que tu faisais toujours. Etre là pour les autres quitte à les faire passer avant toi. Alors non, tu comprenais pas. T'avais pas envie de comprendre ses discours qui pour toi se rapprochait plus de l'incohérence qu'autre chose. T'avais pas envie de rester calme en la laissant te faire aussi mal avec ses mots. T'avais juste pas envie. Jamais encore la voix n'avait été haussée avec Arté. JAMAIS. Et pourtant, vos mots résonnaient dans la pièce étant de plus en plus cruel. Un silence de mort gisait autour de vous alors que les clients vous regardez vous déchirer comme si c'était le spectacle de l'année. « Tu l'as pas prémédité, mais t'en avais quand même conscience, ça s'est pas fait dans ton dos. » Tu serrais les poings enfonçant peut être un peu trop fort tes ongles dans ta peau. En colère et meurtri. Y avait pas pire comme sentiment. Et tu ne comprenais pas pourquoi vous étiez en train de vous déchirer de la sorte mais tu ne faisais pas machine arrière. Tu reculais vivement de la table serrant les dents pour ne pas envoyer de nouvelle parole assassine. « Bien sûr, tout est de ma faute. Des excuses ça suffit pas. T'es une si bonne amie que tu me tournes le dos parce qu'une erreur, une putain d'erreur te restes en travers. J'te félicite. » C'était trop. Tu pleurais comme une idiote et tu haïssais la voir pleurer à son tour alors qu'elle sortait des excuses que tu n'avais absolument pas envie d'entendre. « Parce que rester avec moi quand ça va pas te fais sentir inutile ? Tu sais quoi ? Très bien. Ne soit pas là. Laisse moi couler si ça tourne mal. Laisse moi t'as raison. Y a pas de différence, tu cherches des excuses idiotes c'est tout. T'aurais pu avoir tout les défauts du monde que j'aurais jamais cru que tu me laisserais tomber aussi lâchement. » Y avait plus de discussion à avoir. Tu tournais juste les talons cherchant à t'enfuir de cet endroit et surtout, SURTOUT, d'elle.

J'avais tant de haine envers moi-même, que j'avais craqué trop vite. Ces derniers temps, pour tout ce que je lui avais caché, je n'avais pas le droit de lui en vouloir pour si peu. En fait, ce n'était pas réellement elle à qui je m'en prenais, c'était à moi-même par son intermédiaire. Elle avait fait quelque chose que j'aurais été capable de faire et je me réprimandais pour ça. Sauf que j'avais fais tellement plus, tellement plus qui était incomparable à cette broutille. Et ça me déchirait le coeur que nous ne soyons si distante ce soir-là. J'aurais tant préféré la voir pour lui annoncer que j'avais tout rétabli dans ma vie, j'aurais tellement préféré lui dire que j'étais heureuse pour elle. Et au final, tout ce que j'avais accumulé en plusieurs semaines, c'était sur elle que je le rejetais. J'avais mal pour elle, autant que j'avais mal pour moi. « Bien sûr, tout est de ma faute. Des excuses ça suffit pas. T'es une si bonne amie que tu me tournes le dos parce qu'une erreur, une putain d'erreur te restes en travers. J'te félicite. » C'était horrible à quel point ça me faisait mal d'entendre ça, j'avais l'impression d'être lacérée à coup de couteaux en plein dans le coeur. Pourquoi est-ce qu'on en était arrivées tellement loin que désormais ce n'était plus le sujet principal mais toute la base de notre amitié qui était désormais en jeu? « Mais j'en ai plus rien à foutre de ta connerie, c'est pas ce qui m'importe le plus maintenant! » lançai-je sèchement. « Là c'est toute ma façon d'être que tu remets en cause, et je peux pas te donner plus que ce que je fais déjà. Tes erreurs je peux passer par dessus avec le temps de toute manière. » Je n'en avais plus rien à faire du regard des autres sur cette dispute. Je n'en pouvais plus moi-même. « Parce que rester avec moi quand ça va pas te fais sentir inutile ? Tu sais quoi ? Très bien. Ne soit pas là. Laisse moi couler si ça tourne mal. Laisse moi t'as raison. Y a pas de différence, tu cherches des excuses idiotes c'est tout. T'aurais pu avoir tout les défauts du monde que j'aurais jamais cru que tu me laisserais tomber aussi lâchement. » Je ne lui laissais qu'une demi-seconde de silence avant de répondre. « J'ai pas dis que je comptais t'abandonner pour tout! J'te parle juste de ça, de garçons & compagnie, s'il t'arrivait quoi que ce soit tu sais que tu pourrais compter sur moi et je te l'ai déjà prouvé! Mais tu m'idéalises, un peu, beaucoup même, et tu le sais, parce que tout les défauts du monde, je les aies, mais t'es pas capable de le voir parce qu'apparemment j'me montre pas de la même manière devant toi. J'suis pas quelqu'un d'honorable et encore moins un modèle à suivre, j'suis lâche et faible oui, et alors? C'est tout l'amour que j'te donne qui m'suffit à me dire que j'suis parfois peut-être mieux que ce que je pourrais penser, alors ne fais pas comme si je n'avais jamais été là pour toi, parce que ce serait pire que de me reprocher d'être une fausse amie. » Je sentais mon coeur battre à cent à l'heure. A tel point que j'avais l'impression qu'il allait finir par exploser.

C'était bien la première fois que tu cherchais à fuir ta propre meilleure amie mais là, tu ne pouvais juste plus supporter. Ni ses mots, ni son visage. Tu pouvais plus pleurer et te sentir blessée comme ça. T'avais juste besoin de t'enfuir de cet endroit et de prendre du temps pour toi et oublier cette malheureuse altercation. T'avais assez donnée pour le coup et t'avais pas le courage de l'affronter quelques secondes de plus. Mais t'avais à peine le temps de te tourner qu'elle reprenait une nouvelle fois la parole. T'inspirais profondément sans pour autant lui faire face avant de lui lancer une nouvelle phrase, la dernière avant que tu ne quittes l'endroit. « Je t'idéalises pas. Je pensais juste que t'étais la meilleure amie qu'on puisse avoir. J'me suis juste trompée mais faut croire que c'est un don de faire des erreurs chez moi. » C'était méchant et tu le regrettais à la minute même ou les mots avaient franchit tes lèvres. Mais y avait pas de retour en arrière possible, pas ce soir. T'avais pas le courage pour ça. A la place, tu quittais juste la pièce claquant la porte derrière toi et te fichant totalement des regards que les clients pouvaient vous jeter. Elle était allée trop loin pour toi et si t'étais la fille adorable par excellence, ce soir tu pouvais juste plus.