never say never | NINA

Jambes tremblantes je n'avais envie que d'une chose : rentrer chez moi. Quelle connerie je venais de faire. J'étais rentrée dans un mec par inadvertance au détour d'un couloir de l'université en sortant de la soirée Halloween, et paf, le courant était passé, l'alcool nous avait vite rapproché et j'avais couché avec lui. Je me sentais sale, conne, insultante, bref tout ce que j'avais réussi à ne pas être jusque là. C'était donc cela que j'allais ressentir à chaque fois qu'un autre homme après mon mari me toucherait ? Je n'espérais pas, j'espérais me sentir ainsi juste parce que j'avais fait une bêtise de coucher avec une inconnue. Les yeux dans le vide, je ne vis pas arriver Nina tout près de moi. Elle rentrait elle aussi en direction de la confrérie : parce que oui j'étais incapable de rentrer chez moi dans l'état que j'étais, ma mère était au courant, j'irais donc m'affaler sur le canapé de la confrérie ou me blottir à côté de ma meilleure amie dans son lit. " Nina... Si tu savais comme je suis contente de te voir... "

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Installée dans l'un des parcs d'Harvard, je sirotais un bon smoothie pêche, cours sous les yeux, écouteurs dans les oreilles. L'année venait à peine de commencer mais j'avais déjà beaucoup de travail, il fallait s'y attendre. Une amie m'avait rejoint pour travailler, mais évidemment, comme à chaque fois, on s'était mises à parler de tout et de rien, et les cours passèrent second plan. De vraies filles, de vraies pipelettes.. De plus, ce soir c'était la soirée Halloween et on décida à la dernière minute d'y aller, déguisées. Celle-ci se passa très bien, beaucoup de personnes étaient présentes, à la limite de pouvoir respirer. Riant aux éclats, c'était l'une de ces soirées que l'on oublie pas grâce aux frasques de ses amis. Le petit matin s'annonçait et je décida de rentrer. Faire la fête c'était bien, mais dormir était aussi pas mal vu la journée qui m'attendait le lendemain. Arrivant à la Dunster d'un pas nonchalant, je vis une silhouette familière au loin. Talya, avec une démarche différente et plus en avançant j'apercevais son visage, plus l'expression sur celui-ci en disait long. « Talya, qu'est-ce qui ne va pas ? » Je la pris dans mes bras, essayant de la rassurer comme je pouvais. « Qu'est -ce qui t'es arrivée ? »

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Qu’est ce qu’il m’avait pris de me mettre dans cet état ? Mais qu’est ce qu’il m’avait encore plus pris de me laisser avoir par ce séduisant inconnu ? Un regard, quelques mots et voilà que nous nous étions laissés emportés par un attirance physique, une pulsion. Je ne remerciai pas l’alcool pour ça. Certaines filles avaient besoin de cela pour se lâcher, se trouver mais ce n’était pas mon cas, à vingt quatre ans après avoir vécu plusieurs années mariée et avoir eu un enfant, je n’avais pas besoin de me trouver. J’avais peut être besoin de me retrouver mais je doutais que ce soit en couchant avec inconnu que je parvienne à le faire. Ce qui était fait, était fait et j’allais avoir du mal à l’assumer surtout que j’allais surement le recroiser. En attendant, c’était Nina que je croisais là, comme j’étais heureuse que ce soit elle. Bien vite, elle comprit que quelque chose n’allait pas et me prit dans ses bras. Cela me fit un bien fou. Aucunes larmes ne monta, je n’étais pas déboussolée à ce point par ce que je venais de faire même si je me dégouttais légèrement tout de même. « J’ai… J’ai fait une connerie Nina, je me sens dégueulasse, sale…Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. » Elle avait beau être ma meilleure amie, l’un de mes piliers ici, ce n’était pas facile de lui dire qu’à peine six mois après le décès de mon mari je venais de coucher avec le premier venu.

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Prendre Talya dans mes bras m'avait semblé le geste le plus simple et sincère pour la rassurer sur le coup et j'avais l'impression de ne pas m'être trompée. Je n'entendis pas Talya pleurait, ce qui était en soit un bon signe, quoique, les chaudes larmes pouvaient venir par la suite.. Je ne comprenais pas tout sur le coup, elle se sentait dégueulasse ou même sale et je ne voyais pas pourquoi. La regardant dans les yeux, le mot connerie m'alerta. Qu'avait pu-t-elle faire pour la mettre dans cet état ? Je ne préférai pas faire d’hypothèses saugrenue dès le départ et décida de la réconforter. « Ça va aller ma chérie. Prend d'abord une grande inspiration d'accord ? » C'était une technique qui marchait sur pas mal de personnes et qui était censé remettre les idées en place, ou du moins, un petit peu. « Mais non tu n'es pas sale, pas dégueulasse comme tu me le dis. Qu'est-ce qui s'est passé Talya ? Tu as l'air déboussolée au plus haut point. » Je lui adressa un sourire chaleureux avant de la prendre par la main direction ma chambre. « Viens. » dis-je d'une voix calme et posée toujours avec mon sourire qui se voulait rassurant. Arrivées dans la chambre, ma coloc n'était pas là, je fis asseoir Talya sur mon lit, prenant place à côté d'elle. Enveloppant ses mains dans la mienne je la regarda dans les yeux. « Qu'est-ce que c'est que cette connerie dont tu me parles ? Tu sais que tu peux tout me dire. » Elle savait que je serai toujours là pour elle et que je ne la jugerai jamais, mais sous l'état de choc si on pouvait dire cela comme ça, je ne savais pas si elle avait vraiment les idées claires, ce qui était normal. « Ne te force pas à en parler si tu n'en as pas envie, mais dit moi au moins qu'on ne t'as pas fait de mal ou quoique ce soit d'autre, sinon ça va chier ! » dis-je avec une pointe d'humour pour essayer d'avoir au moins une micro sourire de sa part. Je ne savais pas ce qui s'était passé, mais je savais bien une chose, c'est que je n'avais jamais vu ma meilleure amie dans cet état jusqu'à présent.

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Je suivis Nina complètement déboussolée jusqu'à sa chambre. Cette chambre c'était aussi un peu la mienne depuis que j'étais dans cette confrérie puisque je n'avais pas ma propre chambre ici, mais j'étais souvent chez Nina avec qui j'avais vraiment une belle relation depuis mon arrivée. Une fois installée dans la chambre alors que nous étions que toutes les deux, la demoiselle demanda à nouveau ce qu'il se passait. Elle tenta un peu d'humour et à ce moment là elle parvint à me décrocher un sourire. Je ne pouvais pas rester affoler de la sorte où Nina allait prendre réellement peur et croire que l'on m'avait fait quelque chose alors que je n'avais rien subi du tout, j'avais été très consentante. « Personne ne m'a rien fait Nina... J'ai fait une connerie moi...» Ces mots j'avais dû les répéter cinquante fois depuis que j'étais avec elle. Je m'installai sur le lit pour finalement lui dire. « Je viens de coucher avec un inconnu... Complet quoi... »

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Les premières paroles de Talya me rassurèrent. Personne ne lui avait fait quelque chose, ne l'avait touché. C'était déjà une bonne chose, mais l'air de Talya n'avait pas bougé, elle avait l'air toujours autant déboussolé, et je savais que pour elle, quelque chose de grave était arrivé. Et cela se confirma quand elle me répéta qu'elle avait fait une connerie. Attendant qu'elle en dise un peu plus, je resserra la pression de mes mains sur les siennes, toujours un sourire rassurant sur mon visage. Et là, elle m'avoua ce qu'elle venait de faire. A l'entendre, ce n'était pas un drame pour une autre personne, mais je savais que pour Talya, c’était bien autre chose. Elle avait perdu son mari récemment et l'idée de coucher avec un autre mec et en plus un inconnu, aussi tôt n'était sûrement pas dans ses projets. Je pris à nouveau Talya dans mes bras. Je comprenais mieux pourquoi elle disait que c'était une connerie et qu'elle était encore sous le choc de ce qu'elle avait fait. « Ma chérie... » dis-je en un souffle. « Je sais que pour toi c'est une connerie ce que tu viens de faire... mais ça va aller d’accord ? » C'était humain, mais je me voyais mal lui dire ça vu la situation et je savais pertinemment qu'elle resterait dans l'idée que c'était une connerie et qu'elle n'allait penser qu'à son mari. Et le fait que c'était un inconnu n'arrangerait pas les choses. Je me recula avant de regarder Talya dans les yeux. « Il ne t'a pas forcé au moins ?... » Je ne pensais pas que c'était le cas, mais je préférais en avoir la certitude.

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« Non il ne m'a pas forcé ne t'inquiètes pas j'étais pleinement consentente. » Sur ce point là je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais la seule fautive et je le reconnaissais. Je m'étais laissée faire, je l'avais voulu et c'était tout. C'était aussi pourquoi je m'en voulais autant, j'avais eu cette pulsion au fond de moi, je l'avais voulu dans un sens, c'était honteux. « Tu t'imagines ce que doit penser mon mari de là haut ? Comment il doit me juger ? Il est parti il y a à peine six mois et je couche déjà avec un autre homme...» J'étais complètement folle face à ce que je venais de faire et j'avais honte. Je ne pourrais surement pas me regarder dans un miroir pendant un petit moment, je me demandais aussi comment ma fille pourrait me regarder avec les mêmes yeux qu'avant, enfin elle n'était encore qu'un bébé alors ça allait mais si elle avait été en âge de faire des commentaires je ne doutais pas qu'elle m'aurait assassinée.

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J'étais rassurée qu'il ne l'avait pas forcé. Mais j'étais persuadée et rien qu'à voir son visage c'était sûr, qu'elle s'en mordait déjà les doigts et qu'elle regrettait ce qu'elle venait de faire. « Bon c'est déjà ça... » Je le regardais et j'avais peur qu'elle se culpabilise, qu'elle n'arrive pas à passer au dessus de cet évènement vis-à-vis de son mari. Ses paroles me confirmèrent ce que je pensais. Aïe... Elle s’imaginait les pensées de son mari, le jugement qu'il pourrait avoir sur elle et c'était bien la dernière chose à faire. Le problème, c'est que, quoique je dise, je ne pensais pas pouvoir la raisonner, du moins pas totalement. Pour elle, six mois ce n'était rien, mais ce qui s'était passé était fait et elle ne pourrait pas le changer. Si elle l'avait fait, c'était certes sous une pulsion, mais l'envie avait été présente. Lui souriant, je caressa sa joue avec ma main pour la réconforter. « Ou bien il peut se dire que tu vis et que tu ne t’apitoies pas sur ton sort ou sur le sien et que tu repris goût à la vie. Je sais que c'est dur à entendre ce que je te dis et que tu penses totalement le contraire..» Je n'avais pas envie qu'elle se morfondre sur elle-même à cause d'une simple pulsion. Sa culpabilité prenait largement le dessus et j'allai tout faire pour changer la donne. « Ton mari n'aurait jamais pensé du mal de toi et tu le sais. »

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tomber sur nina juste après avoir fait cela était un bénédiction. Elle était la personne parfaite pour m'aider, me raisonner, me faire comprendre que ce que je venais de faire faisait partie intégrante de la vie qui reprend son cour, que c'était normal. Ma normalité avait surement changé au décès d'Alexander puisque je ne trouvais pas cela normal le moins du monde mais bon, c'était ainsi. Et au pire je l'avais fait, il fallait donc bien que je m'y fasse car m'en vouloir n'y changerait rien... Mais c'était tellement dur de se dire cela lorsqu'on a l'impression d'être la plus grande salope sans coeur de l'univers... « Je vis et tout oui... Mais il doit se dire que j'en avais rien à faire de lui, que je trichais pour passer au dessus de tout cela après à peine six moi qu'il ait parti... ?» Je voulais son avis, j'en avais besoin même si je n'étais pas sûre que cela change quelque chose en moi que cela m'aide à changer mon propre avis sur moi. « Après ce que je viens de faire il aurait surement je serais surement descendue dans son opinion, surtout que j'ai Charlie maintenant je ne devrais pas être irresponsable et faire ce genre de choses... »

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Je n'arriverai sûrement pas à convaincre Talya aujourd'hui, la faire changer d'avis à cent pour cent. Mais il n fallait pas qu'elle reste dans cet état à se morfondre sur elle-même et je savais que ce n'était pas gagné. « Mais non voyons tu l'aimais et lui aussi et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure? Te dis pas ça c'est faux et tu le sais. Elle commençait à partir dans des idées qui étaient fausses, elle n'était pas rationnel sur ça et je n'avais spas envie qu'elle continue comme ça. « Tu sais ce qu'il pensait alors ne commence pas à imaginer des choses. Son mari était mort il y a six mois maintenant et c'était beaucoup trop tôt pour elle de penser ou même de passer à autre chose. Elle avait fait quelque chose d'humain et cela recommencerait, mais elle ne pensait sûrement pas que ça arriverait aussi tôt. « Tu ne serais pas descendue dans son estime Talya, il t'aimait et c'est tout ce qui comptait pour lui, toi et votre enfant Charlie. Ne pense pas ça. Charlie était la personne la plus précieuse à ses yeux, mais elle ne devait pas mélange toutes les choses ensemble. Son enfant, c'est son avenir, quelqu'un qu'elle aime, tandis qu'un coup d'un soir était vraiment à l'opposé. Peut-être qu'un jour elle retrouverai quelqu'un, retrouverai l'amour, mais pour le moment il ne fallait pas qu'elle mélange Charlie avec sa vie de femme. « Oui tu as Charlie et je sais à quel point tu l'aimes, mais ce n'est pas pour autant que tu dois oublier ton côté femme et l’associer à lui. dis-je avec un sourire chaleureux. Je voulais qu'elle comprenne la différence.

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