Cette nuit où tout bascula - Romavina

Qu'il face allusion au père de Davina là tout d'suite, c'était franchement pas une bonne idée. Il avait quoi ce soir au juste? Je savais qu'il était de ces gens taquins, vanneurs, chiants (un peu comme moi au fond) au quotidien, mais ce soir c'était vraiment pas le moment. Puis j'sais pas, quelque chose n'allait pas, il était tendu je le voyais, j'le sentais et ça couvait quelque chose. D'ailleurs, dés qu'il me sortait le soit disant "deal" des mexicains avec leur exigences de merde, là je savais qu'il y avait un truc. Mais je tâchais de lui faire confiance jusqu'au bout. Après tout, c'était un ami, un allier qui ne m'avait jamais trahi jusqu'à présent. Il avait travaillé pour moi, m'avait appuyé, avait même risqué sa vie pour moi! Alors je ne m'attendais à rien de dangereux venant de lui et pourtant... Ce soir, tout avait changé. Davina avait emmené Caleb au lit et c'était pas plus mal. Moi je regardais Erwan plus en détail, le côté mentalist en moi qui se décidait enfin à se mettre en route et il y avait bel et bien quelque chose. Davina silencieuse, ne disait pas un mot, elle était revenue, regardant la scène. Ses yeux dansaient entre lui et moi, anxieuse de la situation. Erwan était en sueur, il tremblait, sa main s'accrochait un peu trop à son jean à mon gout et là mon instinct commençait à me dire attention. Me fermant doucement mais surement, ne laissant rien paraitre, juste au cas où. "Où est-ce que j'ai entendu ça tu dis?" il osait pas enchainer, ça puait. Me léchant la lèvre "Oui, je veux savoir qui te l'a dit mais avant...", j'hochais calmement de la tête avant de demander à Davina l'air de rien "Dav'... Tu peux apporter son doudou à Caleb s'il te plais?" la regardant en jetant un regard vers le dit doudou encore sur le canapé. "Il ne s'endormira pas sans tu le sais." mais je ne l'envoyais pas faire ça pour rien. Je voulais l'éloigner, juste au cas où, la mettre au plus près de l'arme cachée dans le tiroir de ma table de nuit. Ne me dite pas qu'Erwan serait capable de ça, s'il vous plait... Il regardait Davina s'exécuter, puis moi, puis le couloir où elle était partie et avant même qu'il ne me réponde, j'avalais mon verre d'une traite, reprenant "Avant que tu ne face quoi que ce soit. Sache que tu signe ton arrêt de mort ce soir en me trahissant." et là, les yeux ronds, surpris, il se leva d'un coup en sortant une arme qu'il pointa sur moi "DEBOUT MORGAN!", le fixant mauvais, je m'exécutais, me levant doucement "Comment t'as deviné au juste putain?!", j'inspirais "Tout chez toi pu la trahison à plein nez... Et je t'avoue que ça m'dégoute, j'aurais préféré me tromper. J'aimerais juste savoir comment et pourquoi." j'étais prêt à lui sauter à la gueule. Il repris alors en souriant limite sadique "Parce qu'ils payent mieux tout simplement. Ils m'ont promis une fortune si je leur ramenais ton cadavre et ça j'suis désolé mon vieux mais c'est moi. Tu sais comment j'suis, comment j'marche." serrant les dents, je ne le lâchais pas des yeux "Oui je le sais mais tu peux encore éviter le pire." il secouait la tête "Non, je sais que non. Si j'te laisse vivre ce soir, je sais très bien que tu vas me butter alors.. Pardonne moi mon vieux pote mais... Dis toi que c'est juste... le Buisness?" et là j'allais lui faire lâcher son flingue mais trop tard. PAN! Un coup de feu retenti... Et je me sentais stopper net avant d'avoir mal. Mon t-shirt s'imbibait soudainement de sang et je baissais les yeux. Il l'avait fait... J'me sentais trembler avant que je ne face un pas, puis deux en arrière avant de tomber contre le mur et de glisser au sol. Mon souffle accélérait, je posais ma main sur mon ventre qui me tuait. Là je ne pensais plus qu'à Dav', à Caleb. "J'vais te tuer Erwan... J'te jure que..." mais il me coupa la parole en s'approchant de moi, pointant son arme sur mon front "Tu n'auras le temps de rien mon ami. T'en fais pas, c'est déjà fini..."

© dark dreams.

Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine et j’espérais tellement que j’avais tort. J’espérais que son pote allait nous donner des noms, nous dire qu’il connaissait quelqu’un qui en voulait à la vie de Romane, mais pas lui. Pitié faite que ce ne soit pas lui. Faite que sa peur ne soit due qu’à un stress face à Romane et non pas parce qu’il allait porter la main à sa ceinture pour en prendre une arme. Mon regard croisa celui de Romane et je sentis qu’il se fermait. Il avait vu et compris la même chose que moi et, bien que j’en sois légèrement rassuré, ça n’arrangeait en rien les choses. Ça ne voulait dire qu’une chose : j’avais raison. "Où est-ce que j'ai entendu ça tu dis?" "Oui, je veux savoir qui te l'a dit mais avant..." Il hocha la tête, se tourna vers moi et je retins mon souffle. "Dav'... Tu peux apporter son doudou à Caleb s'il te plais?" J’ouvris de grands yeux, l’air de lui dire que je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas quitter la pièce et le laisser seul avec ce connard de traitre. Mais s’il me le demandait, je ne pouvais pas le lui refuser. "Il ne s'endormira pas sans tu le sais."  Oui, je le savais. Même si ça n’avait rien à voir avec un réel désir de rendre son doudou à son fils. Et puis, je savais très bien qu’il cachait une arme dans sa chambre. Je pris donc sur moi, marchant l’air de rien vers le salon où je pris le doudou de Caleb et disparu dans le couloir. J’allai la lui porter, l’embrassant sur le front en tremblant comme une feuille, n’entendant plus la conversation qui se déroulait dans l’autre pièce. "DEBOUT MORGAN!" Je tressaillis en entendant sa voix, ça n’augurait rien de bon. Toujours tremblante, je regardai Caleb avec le regard qui s’emplissait de larme. Allez Davina, garde ton sang-froid. Muette et immobile, j’attendis. Ne trouvant ni le courage de sortir de la chambre pour aller chercher l’arme, ni la force de laisser Caleb tout seul. Mais l’attente se fit bientôt trop difficile à supporter et j’embrassai le petit une dernière fois avant de sortir, me glissant silencieusement dans la chambre à coucher principale, trouvant rapidement l’arme de poing de Romane dans la table de chevet. Je pris le flingue en tremblant toujours, prenant de grandes inspirations alors que je récapitulais mentalement les cours de mon chéri à ce sujet. Le cran de sureté, le viseur, la détente… BIM. Un coup de feu et mon cœur se serra si fort dans ma poitrine qu’il me fit mal. Je couru pratiquement dans le couloir, m’arrêtant au tournant pour voir la scène sans être vu. Romane était contre le mur, assit au sol, son t-shirt plein de sang. Je posai la main sur ma bouche pour ne pas crier. Les larmes me roulaient sur les joues sans que je ne puisse les arrêter. Il n’était pas mort, il parlait encore. "J'vais te tuer Erwan... J'te jure que..." ce dernier s’approcha de Romane, apparemment, il n’était pas satisfait de son coup. Il pointa l’arme sur le front de son vieux pote, enchainant : "Tu n'auras le temps de rien mon ami. T'en fais pas, c'est déjà fini..." C’est là que mon corps décida enfin de réagir. Je levai l’arme, le tenant fermement à deux mains et le pointai vers Erwan. « LÂCHE TON ARME! » Je m’approchai de lui lentement, mais sûrement, tentant tant bien que mal de l’éloigner de Romane qui me regardait depuis le sol, le regard déjà vitreux à cause de la grande perde de sang qu’il subissait.

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Était-ce la fin..? J'veux dire, j'allais finir comme ça? Abattu dans ma propre maison par mon ami? Où est-ce que j'avais merdé dans l'histoire..? Est-ce que j'me serais perdu en route, quelque part. J'ai peut-être oublié qui j'étais, d'où je venais, ce que mon père m'avait appris durant toute mon enfance. En cet instant, tout ça me passait par la tête alors que j'y voyais de plus en plus trouble. Je n'avais même plus mal, j'me sentais juste.. Aller? J'avais froid. Mon coeur battait vite, signe qu'il était encore là, pour l'instant. Caleb... Je voulais me relever pour lui, pour le protéger car je sentais qu'il allait être le prochain mais, je n'y arrivais tout simplement pas. Davina par pitié... Sauve le. Emmène le loin d'ici et vite. Je voyais ce flingue braqué sur mon visage et pourtant je le fixais sans peur d'aucune sorte, je ne pensais qu'à ma famille. Je respirais fort, mal, je peinais à faire le moindre effort. Peut-être que c'était enfin mon heure? J'avais mal joué... Et ça c'était ma punition, je l'acceptais peut-être au fond. Je ne fermais donc pas les yeux, j'étais prêt. Mais soudain, alors qu'il allait appuyer sur la détente, j'entendis crier « LÂCHE TON ARME! » et je trouvais la force de tourner la tête vers "Davina..?" mais qu'est ce qu'elle faisait? Elle braquait mon arme sur Erwan qui la fixait sans avoir bougé "Non Dav'... Ne fais pas ça.", tremblant car inquiet, une femme est imprévisible dans ce genre de moment, il lui dit "Écoute ton amoureux ma belle et baisse ton arme. T'en as pas b'soin et tu risque de te faire mal.", il fit un pas vers elle "Erwan laisse là partir!" trouvais-je la force de crier à mon tour, il me regardait, puis elle et doucement son arme allait se pointer sur elle "Non Erwan, c'est moi que tu veux." j'en pouvais plus, j'me sentais faiblir, je perdais trop de sang. Mais là.. Il se mit à sourire "Oui... C'est toi que j'veux mais je ne prendrais pas de risque. Et par ailleurs..." là il me regardait du coin de l'oeil "Ton fils aussi est sur la liste." avant de re regarder Davina la pointant plus fermement "Et elle me barre le chemin..." et là il allait appuyer sur la détente "Ne fais pas ça! NON!" *PAN*.....

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Était-ce bien moi? Tenant une arme pointé sur un homme que je connaissais à peine? Un homme qui venait de tirer sur mon petit ami et qui n’allait sûrement pas tarder à me tirer moi aussi? J’en ai bien peur. Et j’aurais pu cligner des yeux autant que je le voulais, ces imagines n’allaient plus jamais quitter mon esprit. Je venais de lui crier de lâcher son arme quand j’entendis vaguement la voix de Romane, il semblait faire un effort surhumain pour même prononcer mon nom. "Davina..?" J’aurais voulu lui dire de ne pas parler, de ne pas faire d’effort quelconque, de seulement rester en vie. Si je devais le perdre aujourd’hui, je crois que je ne m’en remettrais jamais. "Non Dav'... Ne fais pas ça." Je secouai négativement la tête, ne quittant pas Erwan du regard, trop anxieuse de ce qu’il pourrait décider de faire. Nous lui avions déjà laissé bien trop de latitude, voyez où ça nous avait mené. "Écoute ton amoureux ma belle et baisse ton arme. T'en as pas b'soin et tu risques de te faire mal." « LA FERME! » criai-je en agitant le flingue toujours pointé sur lui, je l’avais clairement dans le viseur, direct au cœur. Il fit un pas vers moi et je tressaillis, ne bougeant pourtant pas, ni pour avancer, ni pour reculer. "Erwan laisse là partir!" Je serai la mâchoire, Romane ferait tout pour nous protéger Caleb et moi, je le savais bien. Mais je ne pouvais pas partir. Pas maintenant. L’arme qui pointait d’abord Romane glissa lentement vers moi et je sentis que mon cœur s’arrêtait de battre. Il allait me buter. Moi et puis Romane. Nous étions morts tous les deux et je n’arrivais même pas à voir ma vie défiler devant mes yeux. Qu’était-ce que ces conneries qu’ils racontaient tous dans les films, hein!? "Non Erwan, c'est moi que tu veux." Certes, mais je préférais encore qu’il me vise, moi, si ça laissait une chance à Romane de s’enfuir. Un sourire mesquin étira ses lèvres, j’aurais voulu lui arracher la langue juste pour ne pas entendre les conneries qu’il avait à dire. "Oui... C'est toi que j'veux mais je ne prendrais pas de risque. Et par ailleurs...Ton fils aussi est sur la liste." J’hoquetai. Non! Pas Caleb! Qu’avait-il fait pour mériter ça? Il n’était qu’un enfant bon sang! Erwan se repositionna bien en face de moi et j’inspirai un grand coup, gardant toute l’air dans mes poumons. "Et elle me barre le chemin..." Voilà, s’en était terminé. "Ne fais pas ça! NON!" PAN. Je sentis une douleur fulgurante me déchirer l’épaule alors même que le corps d’Erwan tombait au sol. D’abord à genoux, il me dévisagea, surpris. Ses yeux glissèrent ensuite sur sa poitrine où une énorme tache de sang s’épanouissait. J’avais tiré. En plein cœur, je l’avais tiré et… tué. Il tomba face première sur le parquet souillé de la cuisine et je fondis en larme, laissant tomber lourdement l’arme sur la table avant de me précipiter vers Romane. « Romane! ROMANE! Est-ce que ça va? Répond moi! ROMANE! » Il perdait encore énormément de sang et j’avais du mal à garder mon sang froid. L’adrénaline était à son comble et, bien que nous soyons débarrassé de la menace, je ne trouvais pas moyen de redescendre sur terre. D’ailleurs, c’était probablement mieux ainsi, comme ça, je ne réalisais pas encore ce que j’avais fait. Je me relevai tant bien que mal et allai prendre un linge à vaisselle que je pressai sur sa blessure. « Reste avec moi mon amour…. » je pris mon téléphone d’une main tremblante et ensanglanté et composai le 911.

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Je fatiguais, j'en pouvais plus... Tout partait en couille, tellement vite. Je venais de me faire tirer dessus par un ami, un putain de traite que j'avais moi même invité chez moi. J'avais mis en danger ma petite amie et mon fils... Et j'étais entrain de mourir... Tout ça pour lui avoir trop fait confiance. Quel con je suis. Maintenant je m'écroulais au sol, Davina était revenue armée de mon flingue qu'elle pointait sur Erwan. J'essayais d'arrêter tout ça, de les stopper tout les deux mais, rien n'y faisait. Erwan tâchait aussi de l'amadouer mais elle le coupait net en criant « LA FERME! », agitée, apeurée, en larme. Une femme comme ça était pire que dangereuse et je ne voulais pas ça, surtout pour elle. Et là, Erwan tourna son arme sur elle, menaçant de la tuer à son tour jusqu'à ce qu'il révèle qu'il en voulait aussi à mon fils... Tout sauf ça, pitié non. Tout accélérait de nouveau jusqu'à ce qu'il appuie sur la détente ce qui me fit hurler quand un nouveau coup de feu retenti. Les yeux fermés un instant car je ne voulais pas voir ça, je les rouvrais, remarquant Erwan lâcher son arme pour tomber à genoux et... S'écrouler par terre. C'est Davina qui avait tiré et j'avais du mal à y croire. Elle venait de tuer un homme, tout ça à cause de moi. Erwan étalé sur le sol, je relâchais la pression à mon tour, me laissant tomber au sol de plus en plus faible et en sang. Davina elle fondit en larme, lâchant l'arme sur la table alors qu'elle se précipitait sur moi « Romane! ROMANE! Est-ce que ça va? Répond moi! ROMANE! », les yeux qui peinaient à rester ouverts, j'essayais de la regarder "Ça va... Ça va aller..." ou pas. Je luttais plus que jamais, j'avais du mal à respirer, j'avais froid, je sentais mon cœur s'emballer pour tenir. Se relevant, elle courait attraper un torchon pour le presser sur ma blessure « Reste avec moi mon amour…. » avant d'attraper son portable. Là, j'attrapais ses mains de la mienne en sang "Non... Pas l’hôpital..." non j'étais pas fou, je voulais éviter le pire surtout et j'étais encore assez lucide pour ajouter "Appel les gars... D'abord. Il faut... Il faut qu'ils viennent nettoyer ce merdier... Je... La police ne doit pas savoir... Tu comprends...?" oui, mes gars savaient quoi faire, ils devaient venir s'occuper de tout avant que je parte, de quelque manière que se soit. Mort ou sur un brancard "L’hôpital, après..." si je tenais jusque là ou si on m'y emmenait au plus vite.

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À peine avait-il réussi à me dire que ça irait que j’avais mon téléphone dans une main et un torchon dans l’autre, bien appuyé sur sa blessure. Les yeux rivés sur lui, je n’arrivais même pas à repenser à ce qui venait de se passer, c’était comme si tout ça était lointain, voir même comme si ce n’était jamais arrivé. Romane perdait du sang, voilà tout ce qui important. Mais avant que la ligne de soit décrochée au centre d’urgence, il m’arrêta. "Non... Pas l’hôpital..." J’ouvris les yeux ronds, le dévisageant. Comment ça pas l’hôpital? Il voulait mourir ou quoi? "Appel les gars... D'abord. Il faut... Il faut qu'ils viennent nettoyer ce merdier... Je... La police ne doit pas savoir... Tu comprends...?" Eh merde! Je comprenais très bien, mais nous n’avions pas de temps à perdre. "L’hôpital, après..." J’hochai la tête en pleurant de plus belle, tentant de rester calme, mais c’était impossible. « Tu.. le numéro… où il est? » Je cherchai à tâtons son téléphone dans sa poche et l’attrapai, cherchant dans le répertoire sans savoir exactement où regarder, quel nom trouver. Je me tournai un peu pour lui montrer l’écran. « C’est lequel Romane? Lequel dois-je appeler? » Il fallait faire vite et j’étais énervé, j’avais tellement peur de le perdre, une boule énorme résidait au fond de ma gorge et je n’avais même pas conscience de la blessure qui s’épanouissait sur mon épaule là où la dernière balle d’Erwan m’avait touché. Heureusement, son tir avait été dévié par le miens sinon c’est au cœur qu’il m’aurait touché. Là, je n’avais qu’un trou dans le bras gauche. Romane me pointa finalement le bon numéro que je composai sans attendre. Une grosse voix me répondit au bout du fil et je tentai d’être cohérente. « C’est Davina, Romane s’est fait tirer dessus. Ramenez-vous et vite! » Je n’attendis pas de savoir ce qu’il avait à dire, de toute manière, j’avais l’impression d’avoir de la ouate dans les oreilles, j’entendais très mal, comme si le coup de feu m’avait rendu sourde. Je raccrochai, posai le téléphone au sol et me glissai derrière Romane, posant sa tête contre moi pour lui caresser le visage d’une main et faire pression sur sa blessure de l’autre. J’étais en biochimie, pas en médecine. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire et j’étais tétanisé. « Je t’aime Romane, reste avec moi…. »

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J'me sentais mal j'avoue, je pouvais plus faire le fier là et faire semblant de tenir debout. J'étais effondré sur le sol et j'avais de plus en plus froid. Je respirais mal, je sentais mon coeur s'emballer comme un dingue pour tenter de pomper un max de sang mais il peinait, de plus en plus... J'avais la tête qui tournait de plus en plus et l'envie de dormir me prenait et ça c'était très mauvais signe. Pourtant, je tâchais de faire de mon mieux pour rester lucide, du moins encore un peu, assez longtemps pour guider Davina, juste encore un peu. Elle me soutenais, yeux baignés de larmes rivés sur moi. Un torchon sur ma plaie et son portable dans la main. Elle composait les urgences et je percutais qu'il ne le fallait surtout pas si on ne voulait pas que tout s'écroule. Par là, j'entendais mon travail, nos vies, sa liberté car elle avait tué un homme putain! Et ça s'était la prison assurée et non... Je ne voulais pas ça pour elle. Quand bien même s'était de la légitime défense, ça allait mal finir et je n'avais pas envie de ça pour elle, pour nous, pour Caleb. Ouvrant grand les yeux quand je l'arrêtais, elle ne semblait pas me comprendre pourtant il le fallait et je tâchais de lui expliquer. Hochant la tête toujours en pleure et paniquée, elle me demandait alors « Tu.. le numéro… où il est? » alors que moi... Je commençais à sombrer dans les vapes. Fermant les yeux, ma tête tombait sur le côté doucement alors qu'elle cherchait mon téléphone dans ma poche. Me montrant l'écran elle ajoutait « C’est lequel Romane? Lequel dois-je appeler? », rouvrant les yeux comme réveillé en sursaut, j'essayais d'y voir clair et c'était dure, je voyais flou... Levant tant bien que mal le bras je posais mon doigt plein de sang sur l'écran "Celui là..." et là mon regard se posa sur Davina, son épaule... Elle était en sang? What?! Fronçant les yeux, j'essayais de dire "Dav'... Tu... Tu saigne..?" oh non, elle était blessé et moi j'étais même pas foutu de m'occuper d'elle. "Il t'as touché...?" j'essayais de me redresser un peu "Tu dois te soigner..." mais sans succès. Je m'effondrais de nouveau comme une masse. Davina composa le numéro, réussissant à avoir mon chef d'équipe au bout du fil « C’est Davina, Romane s’est fait tirer dessus. Ramenez-vous et vite! » mais moi plus ça allait et plus... Je ne comprenais plus rien à ce qu'elle me disait. Tout devenait flou, même sa voix... Je me sentais partir pour de bon sans pouvoir lutter cette fois ci. Je ne sentais même pas Davina se glisser derrière moi pour me dire « Je t’aime Romane, reste avec moi…. » , car cette fois, je perdais vraiment connaissance...

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