I need you my superman version 2.0 ( Priape )

La Dunster House... ça faisait une éternité que je n'y avais pas mis les pieds...et cette fois-ci j'y venais pour retrouver mon super héros, parce que dernièrement le moral était au sous-sol niveau -5 au moins... La dernière fois que j'avais vu Priape, c'était pour lui annoncer que j'allais me marier, si mes souvenirs ne me jouaient pas des tours, ou alors c'était par sms... Je ne m'en souviens plus, mais là n'est pas le problème.

Mon coeur battait genre à toute allure depuis que j'étais sortie de chez moi, après avoir reçu un texto de mon ami, me proposant de venir le rejoindre à la Dunster House et que j'étais plus que la bienvenue. Je n'avais pas réfléchi longtemps avant d'accepter sa proposition et finalement j'étais là devant la porte de sa chambre, hésitant à frapper pour annoncer ma présence. Je ne voulais pas que Priape me voit dans cet état, je n'avais pas dormi depuis plusieurs jours, et le connaissant il me forcerait à dormir et même à me nourrir correctement. Je cognais à sa porte, doucement, trois coups timides.

May n’avait jamais été très chanceuse en amour, mais j’avais cru qu’avec Owen sa chance avait enfin tourné. Bon, je m’étais toujours un peu méfié de l’Eliot, surtout après le summer camp. Je l’avais vu draguer ouvertement d’autres nanas alors qu’il était censé être en couple avec mon amie. Mais la jeune femme m’avait assuré que c’était de l’histoire ancienne, que désormais il s’était calmé. Les tourtereaux s’étaient même fiancés à la fin de l’été ! Alors quand j’avais appris que ce type s’était barré, j’étais resté scotché et particulièrement inquiet pour ma petite protégée que j’avais aussitôt invitée à me rejoindre dans ma chambre. J’allais ouvrir après que de petits coups timides se soient fait entendre. Je découvris mon amie derrière la porte, la mine défaite, l’air exténué, le visage déformé par la tristesse. « Hey salut toi. » fis-je en la prenant aussitôt dans mes bras et en la serrant contre mon torse. D’habitude, c’était plutôt elle la reine des démonstrations d’affection mais là je sentais qu’elle avait besoin que je prenne les devants c’est pourquoi je l’enlaçai avec douceur et tendresse.

Je sentais que mes larmes n'allaient pas tarder à se pointer au rendez-vous, que j'allais craquer, et je n'avais pas envie que les autres étudiants de la Dunster me voient dans cet état. Donc quand Priape m'ouvrit la porte j'eus à peine le temps de dire ouf que je me retrouvais déjà dans ses bras, il savait que j'avais besoin de ça, que j'avais besoin de lui. Je faisais mon maximum pour ne pas pleurer, pour ne pas craquer devant lui non plus, parce que d'habitude il me voyait toujours souriante et câline avec lui, sauf que là, pour une fois, les rôles s'inversaient. Même si les conséquences n'étaient pas les meilleures du monde. Je restais dans ses bras, silencieuse, mes mains dans son dos, alors que je commençais à trembler, parce que finalement mes larmes étaient là.

"Priape..." que j'arrivais à faire en sanglotant, j'n'avais pas envie qu'il me lâche, pas lui, il était la seule personne que j'aimais vraiment qui était encore là pour moi.

"Promet moi de ne pas m'abandonner toi aussi, parce que je ne saurais pas ce que je deviendrais sans toi..."

Je serrais mon amie contre mon torse, sentant son petit corps tremblant secoué de sanglots. Elle murmura mon prénom et je resserrais un peu mes bras sur elle, doucement mais suffisamment pour qu’elle se sente parfaitement soutenue. « Je suis là May. » Elle prit ensuite la parole, exprimant sa peur que je m’en aille également. Merde, si je pouvais tenir ce petit con d’Owen là tout de suite maintenant, je lui ferais bien regretter sa fuite. Même si il avait surement ses raisons, comment pouvait-il abandonner une perle comme May ? Et c’était quoi cette mode de se tirer en ce moment ? Je comprenais encore mieux ce qu’endurait May étant donné que mon propre frère avait quitté précipitamment Harvard. « Je vais nul part May. Tu peux compter sur moi. » la rassurai-je en la tenant toujours contre moi.

J'avais besoin de ce genre d'étreinte, parce que de une ça venait de Priape, et de deux, là je me sentais rassurée et surtout aimée. Mais à sa façon, un amour amical mais plus que ça sans forcément être amoureux. Priape avait tout pour me rassurer, pour me faire sentir mieux et tout ce qui allait avec. On était encore sur le pas de la porte de sa chambre et je voulais que cette étreinte dure toute la nuit, parce que si jamais il me lâchait, j'aurais peur de le perdre lui aussi. J'avais peur, peur de me retrouver seule une fois de plus.
"Merci...merci de me supporter, de supporter tous mes chagrins d'amour. J'sais pas ce que je ferais sans toi. T'es un amour." Je gardais mon visage posé contre son torse pour finalement le relever et essayer de sécher les quelques larmes qui roulaient sur mes joues. Puis je m'éloignais un peu du jeune homme, même si j'étais mieux dans ses bras pour venir l'embrasser sur la joue comme j'avais si bien l'habitude de le faire.

"Heureusement que tu es là mon Priape." J'arrivais même à lui sortir un sourire, même si derrière ce sourire se cachait toute ma peine.

May toujours dans mes bras, la jeune femme me remercia. Elle releva un moment la tête vers moi, séchant ses larmes avant de venir m’embrasser tendrement la joue. Un petit sourire étira mes lèvres, touché par ce petit geste et par ses paroles. « Je sais pas non plus ce que je ferais sans toi ma petite May. » lui répondis-je avec franchise. J’avais besoin de stabilité dans ma vie, et ces derniers temps j’avais plutôt l’impression que tout partait en live. Tout le monde s'en allait, quittait Harvard, le sentiment d’abandon de mon amie était donc complètement partagé et même si on se retrouvait dans de bien tristes circonstances, j’étais content de la voir, de savoir qu’elle était toujours là, à mes côtés. Je refermai la porte de ma chambre avant de me retourner vers la jeune femme. « Alors aujourd’hui je suis tout à toi ma belle. Dis-moi ce qui te ferait plaisir et je ferais tout pour te satisfaire. » annonçai-je bien décidé à tenter de remonter le moral de ma chère protégée.

Lorsque Priape ferma la porte de sa chambre, on se retrouvait enfin rien que tous les deux, dans notre bulle, parce que oui, quand on était rien que lui et moi ensemble c'était notre bulle à nous, et pas chacun dans sa bulle. Mes larmes n'étaient plus là, du moins pour le moment, parce qu'il suffisait de quelques mots seulement venant de mon super héros pour que mon moral soit au top. "Tout à moi ? Me dis pas ce genre de choses, tu sais très bien que ça peut prêter à confusion." que je lui faisais amusée avant de le rejoindre dans sa chambre, et de poser mes fesses sur son lit.

"Hum déjà ça fait quelques jours que je n'ai pas mangé... on peut commander quelque chose ou alors tu as des bonbons quelque part ?" J'avais tout d'une enfant qui avait besoin de sa dose de sucreries et je savais que ça allait faire sourire le garçon.

"Mais sinon on peut essayer de repartir en road trip, à moins que tu aies d'autres choses de prévues ? Genre retenter notre virée à Vegas ?" rajoutais-je en ayant les yeux qui pétillaient.

« J’ai confiance tu n’oserais pas profiter de la situation… » fis-je avec un petit sourire en entendant les paroles de mon amie quand à ma proposition de m’offrir à elle. May alla s’installer sur mon lit, elle semblait déjà plus détendue, ce qui me rassurait un peu. Pourtant, ce qu’elle me révéla était plutôt inquiétant. « Plusieurs jours sans manger May ? » Je savais très bien qu’après une rupture, l’apétit était rarement au rendez vous mais je ne voulais pas que ma petite protégée risque sa santé à cause de ce crétin d’Owen. Je ne pus m’empêcher de la sermonner. «C’est pas sérieux, je sais que t’es pas bien mais faut prendre soin de toi. » fis-je en fouillant dans l’un de mes tiroirs pour en sortir un sachet de M&M's. « Allez écoute la prescription du docteur Zacharias et avale ça en vitesse. » Je lui lançai le paquet de sucreries avant d’aller m’asseoir à côté d’elle sur le lit. Bizarrement, son idée de partir à Vegas, bien que bonne, me rappela Elia, mon amie Cabot qui était actuellement partie en tournée de danse. « Je sais pas si c’est une bonne idée Vegas en fait… J’ai tendance à faire n’importe quoi là bas… » avouai-je alors. La dernière fois que je m'étais rendu là bas, j’avais fini par coucher avec Elia, alors que la brune était l’une de mes meilleures amies, je ne voulais pas risquer de reproduire une telle erreur avec May. Je tenais trop à elle pour gâcher notre amitié.

Priape était pas content d'apprendre que ça faisait quelques jours que je n'avais pas mangé... et c'était dans sa nature de s'inquiéter pour moi, du coup il me balançait un paquet de sucreries sur le lit. Et je mis deux secondes chrono pour l'ouvrir et commencer à manger quelques M&M's. Qu'est ce que c'était bon ce truc quand même, une super invention pour le coup. Puis c'était du chocolat, le chocolat c'était bon quand on avait une peine de coeur. "Merci docteur, je te dois un paquet de M&M's du coup."
Je lui souriais alors que j'en mangeais encore quelques-uns et refermais le paquet quand il déclina ma proposition pour aller à Vegas.

"Hum...je comprends, écoute on trouvera bien autre chose, c'est juste que j'ai besoin d'me changer les idées." Je laissais le paquet sur le lit pour finalement poser ma tête sur l'épaule du jeune homme.

« Tu me dois rien May, c’est avec plaisir que je prends soin de toi. » répondis-je avec un petit sourire attendri en la regardant picorer des M&M’s dans le paquet. May sembla vaguement déçue de mon refus, elle m’avoua qu’elle avait terriblement besoin de se changer les idées. « Je sais ce que tu traverses, crois-moi… » fis-je. « Mon frère s’est barré de Cambridge sans un mot, donc je crois bien que moi aussi j’aurais besoin de me changer les idées. » racontai-je à la jeune femme. Elle avait posé sa tête sur mon épaule et je passai mon bras autour d’elle avec tendresse. « Mais en fait, je crois que Vegas c’est pas un bon plan. Je t’ai pas raconté ce qui s’est passé là bas ? » Je n’avais pas forcément envie d’en parler, mais je sentais qu’il fallait mieux être honnête avec May histoire qu’elle ne soit pas déçue et qu’elle comprenne mon refus. « J’ai fini complètement saoul, dans le lit d’une de mes meilleures amies… Alors tu vois je préfère pas réitérer l’expérience. On va se consoler avec du chocolat c’est moins dangereux non ? » demandai-je avec un sourire.