Eliwan ▲ Three Wishes

Je suis à la Eliot House révisant, ce soir encore, des fiches de cours. Les examens du premier semestre s'approchent dangereusement et j'ai tout sauf envie de me planter. Mon regard se pose hasardeusement sur mon portable. Je meurs d'envie d’envoyer un sms à Lizie pour lui dire de me rejoindre n'importe où, mais maintenant. Elizabeth, c'est cette fille qui m'a offert le meilleur cadeau d’anniversaire toutes années confondus. Et bien évidemment, elle ne sort plus de ma tête depuis Halloween. Saisis par cette envie de la revoir, je récupère ma veste gisant sur mon lit, puis sors de la Eliot House. Je me glisse au volant de ma voiture, heureux comme à chaque fois que je monte à l'intérieur, puis la démarre pour rejoindre Harvard. J'ignore si elle est encore en cours. Ca va être la surprise. Je m'adosse près de la salle de théâtre regardant chaque étudiant sortir l'un après l'autre.

Cette nuit d'halloween hantait ton esprit depuis maintenant plus d'une semaine. Ta tête était ailleurs car tu pensais beaucoup à Antwan ces derniers temps. Ce qui te déconcentrait d'ailleurs dans ce que tu faisais. L'envie te rongeait de l'intérieur d'envoyer un sms au jeune homme. Mais tu ne sais pas pourquoi tu te l'interdisais. Sans doute car tu avais peur de retomber dans les filets vicieux de l'amour. Mais tu n'étais pas sur d'y résister si le jeune homme se présentait devant toi. M'enfin t'en étais pas encore là et comme à ton habitude t'étais au théâtre en train de répéter une énième pièce. On ne changeait pas les bonnes habitudes. Cette fois ci ton partenaire ne t'avait pas planté mais au fond de toi tu regrettais presque le bel Eliot. Toujours la tête ailleurs ailleurs Lizie. Finalement ta répet' prend fin, tu salues quelques gens avant de prendre le chemin de la sortie. Mais dès que tu mets un pied hors de la salle du théâtre, ton coeur loupe un battement face la vision qui s'offre à tes yeux. Pendant un moment tu crois rêver. Mais nan Antwan était bel et bien devant toi. Un sourire s'étend sur tes lèvres Alors on m'espionne ?

Mes doutes se confirment quand la chevelure rousse d’Elizabeth s’offre à mes yeux avides. Étrangement, la voir me fait énormément de bien. Elle n’est plus un souvenir, mais une femme devant moi, qui m’offre son plus beau sourire. « Alors on m'espionne ? » J’hausse doucement les épaules accompagné d’une petite moue. « Absolument pas » Et c’est vrai. J’ai dû m’empêcher de me rendre dans cette salle. Et seul dieu sait ô combien de fois j’ai espérer sauver Lizie de l’absence de son partenaire. Quoi qu’il en soit, je me retrouve face à l’étudiante alors que tous les autres comédiens sont désormais partis. Après avoir jeté un coup d’œil furtif sur l’ensemble du couloir, je m’avance d’Elizabeth sans gene. « J’voulais simplement voir Romeo & Juliette, mais apparemment ce n’est pas aujourd’hui la représentation » dis-je avec un large sourire aux lèvres.  

Si on m’avait annoncé il y a deux semaines que je serais devant la salle de théâtre à attendre la vice présidente Lowell j’aurais pouffé de rire. Pourtant je suis bien ici, à attendre, puis à admirer la belle rousse. Je pourrais passer des heures à contempler ses yeux et à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête. Malheureusement, le temps est imparti, et je préfère saisir ce moment seul avec elle pour créer une nouvelle proximité entre nous. « Tu veux pas plutôt être à la place de Roméo ? » Je fais un léger mouvement de tête exprimant l’évidence de la réponse. « Moi Roméo et toi Juliette. Ca me semble si familier.. » De doux souvenirs s’immiscent devant mes yeux. Je nous revoie sur cette scène en train d’échanger notre premier baiser.  

J’ignore comment de simples inconnus ont pu deviner une once de rapprochement entre Elizabeth et moi, mais les questions formsprings m’ont poussé à réfléchir sur la relation que j’entretiens avec la rousse. Après tout, rien n’est défini entre nous. Je dirais qu’à ses yeux je suis le type avec qui elle a couché le soir d’Halloween. Pourtant voilà, Lizie s’empare de ma main, geste tendre et affectif que je scrute en silence. « J'suis contente de te voir. » Mes phalanges se contractent doucement sur les doigts de la jeune femme avant de relâcher la furtive pression. Je retrouve ses yeux, toujours aussi magnifiques, et lui offre un fin sourire. « Alors pourquoi tu n’es pas venue me voir avant ? » J’imagine déjà sa réponse, et pourtant, je reste planté devant elle avide d’une quelconque réaction.  

Il te regarde droit dans tes yeux que tu te perds presque dans son regard donc tu ne te lasserais pas. Sa question te perturbe car sur le coup tu ne sais pas quoi lui répondre. T'allais quand même pas lui sortir, bah en fait Antwan, depuis cette soirée, j'ai pensé à toi nuit et jour, je ne voulais qu'une chose être avec toi. Va savoir pourquoi tu n'étais pas allée le voir, parfois ça tournait pas rond dans ta tête. Peut être que tu ne voulais pas que ta relation, si on peut appeler ca comme ca, avec Antwan soit trop exposée car tu savais que les rumeurs à Harvard allaient très très vite, encore plus quand on est vp. C'est pour ça que tu optais pour la discrétion pour l'instant. Bon, tu sais qu'au fond de toi, t'aurais fini par craquer et tu l'aurais retrouvé par tu ne sais que, moyen. Tu finis par répondre au jeune homme en un sourire J'ai eu cette intuition que tu allais venir. Et j'me suis pas trompée! tu marques une pause Tu veux qu'on aille ailleurs ? pour être plus tranquille car on savait jamais qui se baladait dans les couloirs d'Harvard.

« J'ai eu cette intuition que tu allais venir. Et j'me suis pas trompée ! » Je plisse doucement mes yeux, essayant tant bien de mal, de discerner le vrai du faux. Pourtant, elle dit vraie, elle avait cette intuition, ce qui me fait peur dans l’sens où je deviens prévisible. Ou pire, elle commence à bien trop me connaitre. « Bien joué » dis-je en riant discrètement. Néanmoins, tout est clair dans ma tête, je ne ferais pas le premier pas la prochaine fois.. s’il y a une prochaine fois bien sûr. J'n'exclue pas la possibilité de la dispute. « Tu veux qu'on aille ailleurs ? » Par réflexe, je balaye rapidement l’ensemble du couloir, puis j’hoche la tête. « Ouais » En toute honnêté, je ne connais que très peu cet endroit d’Harvard. J’ignore où se situe les coins tranquilles, ceux à l’abris des regards indiscrets. « Tu m'proposes d'aller où ? »