Love Without Tragedy. ×× Ashton

Naomi Braxton-Scott tourna la page de son magasine Elle alors qu'elle attendait que son petit ami sorte de sa visite médicale trimestrielle. En tant que sportif de Harvard, ils devaient procéder à une visite médicale tous les trois mois. Les premières années de médecine, Naomi avait été l'assistante du médecin en charge des visites médicales et la jeune femme savait à quel point ses examens pouvaient être long. Voilà pourquoi elle avait prévu le coup en s'accompagnant d'un café Starbuck et d'un magasine féminin. Regardant l'heure sur son iPhone de temps en temps afin de savoir quand est-ce qu'ils pourraient enfin rentrer chez eux et se mettre à l'abri de la pluie qui déprimait Harvard ces derniers temps, Naomi poussa un long soupir. Fermant les yeux et posant l'arrière de sa tête contre le mur, la jeune étudiante se laissa aller quelques secondes au repos. Ces dernières semaines avait été assez harassante, son histoire naissante avec Ashton lui prenait bizarrement beaucoup de temps, ils se décollaient rarement l'un de l'autre mis à part pour aller en cours, pour les entraînements et les gardes aux urgences de Naomi. Aujourd'hui, elle l'accompagnait car ils avaient prévu de se rendre à une fête ensemble juste après, ça allait être leur première soirée en public et Nao mentirait si elle disait que ça ne la stressait pas. Elle n'angoissait plus du tout du regard des autres mais plutôt du comportement des autres vis à vis d'elle et Ashton de manière respective. En effet, chacun de leur côté ils avaient eu leur vie de célibataire riche en événements et en ex-conquête et Nao savait que tous n'étaient pas au courant de cette nouvelle relation. Elle imaginait qu'autant de mecs ou de nanas allaient venir les voir pensant pouvoir retenter leur chance ce soir avant de découvrir avec perte et fracas que les festivités étaient révolues. Naomi eu un bref sourire lorsqu'elle pensa à la déception de certaines lorsqu'une voix de femme la tira de ses pensées. "Il examine qui Dr Shepard ?" Une seconde voix, féminine elle aussi, répondit : "Ashton Irving." Toutes les deux éclatèrent de rire. "Mon dieu à chaque fois que j'entends le nom de son mec je le revois au Summer Camp quand on les a surpris en train de s'envoyer en l'air avec Mickaela complètement bourrés dans la mauvaise tente." Nouveaux éclats de rire. Sans s'en rendre compte Naomi froissa son magasine d'un geste rageur, la pression montant en elle. "Je sais même pas comment il a fait pour réussir à tenir dans une tente, ce mec est immense. Tu l'as déjà vu joué ? Il est génial. Mais bon c'est le pire des dragueurs il est.." Ne tenant plus, Naomi se leva et passa dans l'encadrement de la porte. "Excusez moi mais vous pourriez baisser d'un ton parce que quand je bossais ici, j'ai jamais entendu qu'on avait le droit de parler de la vie privée des patients. Vous pourriez être un minimum professionnel et fermer votre porte qui donne sur la salle d'attente." les réprima Naomi d'une voix sèche. "Oh Salut Naomi, ouais désolée on s'entend pas parler dès fois tu sais comment c'est !" s'excusa l'une des filles. Nao les connaissait elles étaient en première et troisième année de médecine, pas vraiment jolies, pas vraiment intéressante il n'était pas étonnant que la vie des autres les passionnent à ce point. Contrariée, énervée, Naomi tourna les talons et s'apprêtait à quitter la salle d'attente lorsque Ashton sortit du cabinet du médecin. Le chopant violemment par la manche de son sweat elle le tira jusqu'en dehors du service. "Dis moi pendant l'examen, le Docteur a pas détecté qu'il te manquait une case ?!! Tu comptais me dire quand que t'avais déjà baisé une Cabot ! Une de mes copines en plus !"

Ashton avait rendez-vous pour sa visite médicale trimestrielle habituelle. On ne laissait rien au hasard à Harvard, on ne rigolait pas avec la fierté de la nation en termes d’image et de résultats sportifs qui pourraient drainer des millions. Il fallait prendre soin de leurs corps, alors, il était vivement conseillé de se faire ausculter de façon récurrente, voire carrément obligatoire. Il s’y était rendu pour la première fois accompagné de Naomi. Ces derniers temps, il ne se passait pas une heure sans qu’ils ne se collent l’un à l’autre comme de vrais siamois, incapables de se suffire à eux-mêmes, cherchant la proximité de l’autre à s’en étouffer. Il était bien ensemble tous les deux, et c’était plaisant à vivre. Ashton avait clairement mis un point d’honneur à éviter de se torturer pour pas grand-chose, évitant un maximum les conflits avec sa petite-amie, et les choses se déroulaient bien dans l’ensemble. Il campait tout le temps chez elle, et c’était devenu son repaire. Il ne se posait plus de questions sur qui elle fréquentait, qui elle voyait en dehors de lui. Il lui faisait confiance. Ou du moins, il essayait, parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de surveiller son téléphone quand elle avait le dos tourné. Il l’aimait, Naomi, véritablement. Il ne lui avait toujours pas dit, mais il considérait ne pas avoir besoin de le faire quand il se voulait aussi tendre et passionné avec elle. Il se fichait bien des rumeurs, de ce que l’on racontait. Il était avec elle et c’était tout ce qui importait. Le reste, c’était du secondaire, excepté le basketball bien sûr. Chacun de leur moment était un moment toujours plus intense, toujours plus sensationnel, l’amour qui se développait entre eux, était colossal. Elle avait réussi à le faire changer en grande partie. Ashton se découvrait une existence avec elle, proche du garçon qu’il était véritablement, cessant de jouer un rôle lorsqu’elle illuminait son visage d’un sourire. Il n’y avait que de la sincérité, de la pureté d’un sentiment qui n’était pas près de s’essouffler. Il avait retrouvé le Docteur Shepard dans la salle alors que Naomi patientait sagement dans la salle d’attente. Elle avait prévu de quoi s’occuper, il ne se faisait pas de souci pour elle. Lui, n’avait qu’une hâte, que ce soit terminé. Parce que les tests étaient toujours très longs et contraignants, alors qu’il se savait en parfaite santé. D’ailleurs, le docteur ne manqua pas de le signaler, discutant surtout avec lui des résultats de la NBA et de ses envies de rejoindre une équipe ou une autre. Et puis, il put enfin sortir de la salle, saluant amicalement le docteur en lui serrant la main et en lui promettant de tout faire pour porter son équipe jusqu’au titre de champion, et rejoignit sa petite-amie, qui semblait contrariée, voire en colère et qui l’attrapa directement par le bras, comme un enfant qu’on allait punir parce qu’il avait fait une connerie. Ils quittèrent le service et là, Naomi explosa sans raison apparente. Ou plutôt, si, elle en avait une, mais il ne savait pas d’où elle sortait cette révélation qui n’en était pas vraiment une. Il n’avait pas envie de l’agacer, mais il trouvait embarrassant de se faire engueuler devant tout le monde comme si elle était sa mère, et se braquant, il la repoussa en arrière légèrement pour ne pas lui faire mal en la poussant par son épaule et lui rétorqua : « Non mais de quoi tu parles ? C’est quoi ton problème ?! » Les Cabots, il n’en avait pas qu’une à son tableau de chasse, alors il ne voyait absolument pas de qui elle voulait parler, ni ce à quoi elle faisait allusion, ou peut-être que si, mais il avait envie de comprendre ce qui l’avait poussée à changer radicalement de comportement. Les femmes étaient dures à suivre. Il soupira bruyamment déjà profondément emmerdé par cette visite médicale qui lui avait fait perdre son temps. « T’en as pas marre de toujours tout me reprocher ? J’ai couché avec un tas de filles, et je suis pas censé savoir avant de te connaitre, qui est ton amie et qui ne l’est pas ! » Il fit les quatre cent pas et poursuivit ensuite : « Je t’ai pas fait un foin moi pour les Mathers ! » Non mais il lui avait fait un foin pour Jorden. Ca recommençait.

Nao sentait la colère monter en elle, Ashton allait encore sûrement lui reprocher d'être excessive mais ce qui l'énervait à ce point était d'une part l'humiliation d'apprendre quelque chose sur son petit-ami par des truffes de première année, d'autre part le fait qu'il ait omis de lui préciser lorsqu'elle l'avait interrogé sur ses autres conquêtes qu'il avait déjà séduis une Cabot au point de réussir à rendre leurs ébats légendaires au sein de tout le campus. Excédée, Naomi avait donc réagis au quart de tour se mettant à gueuler sur son copain comme si le monde entier n'existait pas. Elle savait à quel point il pouvait détester les esclandres en public mais le voile rouge qui était tombé sur ses yeux l'empêchait de se comporter de manière civilisée. Nao savait que ça devait arriver, cela faisait bien trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas engueulés à part lorsque Ashton l'avait fait tombé du lit il y a quelques jours à 4heure du matin parce que le géant de deux mètres n'arrivait pas à se mettre dans une position confortable. Mais là n'était pas le sujet, la dispute qui survenait aujourd'hui était bien différente et bien plus importante, beaucoup moins anodine que celle affrontée jusque là. "Arrête de jouer les victimes Ashton, je te reproche pas grand chose ces derniers jours mais quand je t'ai demandé de me renseigner sur ton passé ça incluait de me faire part de tes victimes Cabot ! Mickaela quoi, la nana avec qui je passe genre 50% de mon temps ! Manque plus que tu m'avoues que tu t'es tapé Brynn et Aaliyah et pourquoi pas Maëlys pendant qu'on y est !" s'énerva t-elle. Bras croisés, menton levé, la jeune femme n'en démordait pas. L'argument de défense d'Ashton était qu'il ne lui avait pas fais de foin pour les matures, Naomi s'esclaffa "Non mais moi je t'ai dis avec qui j'avais eu des histoires importantes ou du moins les principaux et là j'apprends au détour d'une conversation que j'entends à travers les murs que tu t'es envoyé en l'air dans une tente avec une de mes meilleurs copines pendant le Summer Camp ! C'est quand même relativement récent tu crois pas que t'aurais pu m'en parler ?" Elle était tout bonnement dégoûtée de savoir qu'elle était passée après une de ses copines Cabot. Elle connaissait aussi le passé de Mecky elle n'avait pas toujours été irréprochable et Nao pouvait prévoir dès maintenant que leurs futurs relations allaient être tendues car Naomi était beaucoup trop jalouse. Maintenant, elle verrait toujours sa copine comme une rivale et elle ne pouvait pas le supporter. "Vos parties de jambes en l'air sont de notoriété publique en tout cas !" rajouta t-elle. Ça avait été le pompom sur la garonne, que de savoir que tout le monde s'en souvenait et que cela avait fait les choux gras de la presse ! "J'aurais tellement aimé t'y voir toi si jamais tu avais entendu que je m'étais envoyé dans le lab des sciences avec un autre étudiant en médecine, et que tout mes cris avaient ameuté le département des Sciences." Lorsque Naomi était partie, elle était difficilement stoppable et les reproches défiliaent sans même qu'elle n'y pense vraiment. Reprenant sa route pour sortir du bâtiment, elle dévala les quelques marches qui la séparait de la sortie et arriva dehors sous le porche. Ne tenant plus, Naomi sortit une cigarette de son sac, mauvaise habitude qu'elle n'adoptait que lorsqu'elle était stressée et la situation était de rigueur. Prenant une longue latte, elle expira toujours en colère, laissant traîner son regard sur autre chose que son petit-ami car le regarder lui rappellerait une fois de plus que sa vie avant elle était loin d'être exemplaire et que c'était ni la première ni la dernière anecdote qu'elle apprendrait sur lui par inadvertance. "T'avais des sentiments pour elle ?" demanda t-elle d'un ton agressif. Elle savait à quel point Mecky pouvait être attachante et elle avait besoin de savoir.

Dire que Naomi soit jalouse est un euphémisme. Elle était plus que jalouse, et possessive au possible. Ils ne se connaissaient que depuis peu, et si leur couple pouvait fonctionner avec brio, il dysfonctionnait très rapidement aussi. Ils se rendaient toujours malades l’un et l’autre, pour des futilités. Mais ça faisait partie de leur quotidien, comme si tous les deux ne souhaitaient qu’une chose : aimer au point de se détruire, aimer au point de courir à la perte de l’autre. L’amour, ce sentiment puissant, ne peut pas avoir d’autre définition. Si elle sortait de ses gonds en un rien de temps, Ashton lui, montait crescendo en température, et la colère n’était pas encore bien présente, mais selon ce que Naomi disait, selon les mots qu’elle aurait envers lui, ça pourrait vite dégénérer. Le basketteur leva les yeux au ciel, secouant la tête de droite à gauche face à temps de bêtise de la part de sa petite amie. Il ne se posait pas en victime, mais il ne comprenait pas comment la jeune femme pouvait lui en vouloir alors qu’elle n’était tout simplement pas concernée à l’époque par l’histoire. Elle ne ferait que se ronger les sangs à s’imaginer comment ça s’était passé entre Mickaela et lui, et ce n’était pas la peine, car à partir du moment où il lui donnerait un nom, elle lui en demanderait un autre. C’était un cercle vicieux dans lequel Ashton ne voulait surtout pas rentrer, car ça multiplierait les crises entre eux. Il s’agaçait, un peu plus, le langage du corps parlant de lui-même par des gestes d’incompréhension et parasites, qui renforçaient son énervement. « Mais putain mais qu’est-ce que ça t’apporte de savoir avec qui j’ai baisé ?! C’est du passé ! Arrêtes avec ça ! » Soupirant bruyamment, il continua à répliquer parce qu’il ne voulait pas qu’elle considère avoir raison dans cette affaire : « Et qu’est-ce que j’en sais moi qui est ta super copine et qui ne l’est pas en plus ?! Tu te fais du mal pour rien à vouloir absolument savoir. » Avec Aaliyah, ce n’était pas possible, qu’elle se rassure. Il était déjà en froid avec elle parce qu’elle faisait du mal à Darnell, et Naomi devait le savoir, puisque Darnell était un ami commun. Mais elle semblait mettre des œillères et faire sa petite crise sans prendre en compte ce qu’il avait à dire. Et il aurait préféré ne pas y attacher de l’importance, mais c’était toujours pareil, elle l’enquiquinait jusqu’à ce qu’il craque, et cette fois, il était bien déterminé à ne pas se laisser avoir, même s’il lui était impossible d’ignorer son caprice parce qu’il tenait trop à elle pour ça. Il détestait son comportement quand elle se mettait à railler, mais il ne lui fit pas remarquer, il préférait pointer ses dires : « Tu viens de le dire des histoires importantes ! Moi j’ai pas eu d’histoire importante, je me suis contenté de tirer mon coup avec des filles, point barre, c’est pour ça que ça t’apportera rien de savoir avec qui. » Pas de sentiments, juste du bon temps. Avant Naomi, c’était sa ligne de conduite. Il avait bien Charline avec qui il couchait quand l’envie leur en prenait après avoir fait les cons n’importe où, mais en général ça se produisait une fois, et ça s’arrêtait là. Il ne pensait pas du tout à ce que ça pourrait changer entre Mickaela et Naomi pour la bonne et simple raison que ce n’était pas son business. Il considérait qu’à partir du moment où Mickaela ne lui avait pas dit, qu’elles n’avaient qu’à faire comme si ça ne s’était pas passé. Elle insistait sur le fait que tout le monde était au courant, et ça ne semblait pas inquiéter Ashton outre mesure. En fait, il s’en fichait bien pas mal. Parce que ça ne l’intéressait pas de savoir ce que les gens avaient à dire sur lui. Dans quelques temps, ils lui mangeraient tous dans la main, lui priant de prendre des photos avec lui. Hypocrites. Il avait toujours vécu avec le rêve de la célébrité et il savait ce que ça engendrait, il fallait donc adopter un comportement en conséquence. « On s’en fout, j’étais bourré ! Je m’en fous de ce que les gens pensent. Et puis ta pote Mickaela elle a pas jugé bon de te le dire aussi !» Fit-il remarquer, parce qu’évidemment une partie de jambes en l’air, ça se fait à deux, et la Cabot était donc aussi responsable que lui dans l’histoire. Pour que Naomi puisse lui faire entendre ce qu’elle avait à dire et à signaler, elle chercha à inverser les rôles. Il ne s’énerva pas, mais pourtant, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il serait allé casser la gueule à ce type si ça s’était su et qu’il aurait fait bien pire à Naomi pour se venger d’avoir touché à sa fierté, son amour-propre et son amour pour elle. Au lieu de lui dire tout ça, il haussa les épaules et rétorqua simplement : « C’est toi qui serais passée pour la chaudasse, c’est tout. » Il n’avait pas voulu la dénigrer, mais une fille qui s’envoie en l’air sans être discrète dans un endroit public, c’est qu’elle veut qu’on l’entende et qu’on lui fasse une réputation. Alors qu’elle quittait le bâtiment, il la suivit sans presser le pas, et au cas où elle ne l’attendrait pas, il prendrait son temps pour rentrer. Mais elle s’était plantée devant le bâtiment, une clope au bec, et il prit conscience que si elle fumait, c’est qu’elle était vraiment contrariée. D’ailleurs, elle ne faisait plus la part des choses. Elle posait une question pourtant évidente. Il lui avait dit maintes fois qu’elle était la seule pour qui il avait développé des sentiments. Il arqua un sourcil, complètement étonné de sa question, et il ne chercha même pas à lui fournir la réponse qu’elle connaissait déjà : « Naomi, t’es sérieuse ? Tu me poses la question alors que tu connais la réponse ?! » Il s’éloigna un peu d’elle, il ne supportait pas l’odeur de la cigarette, en plus, il ne comprenait pas comment elle pouvait fumer alors qu’elle avait perdu sa mère d’un cancer des poumons, mais aller sur ce terrain c’était provoquer une énième dispute, alors il s’abstint de tout commentaire.

Ce que ressentait Naomi lorsque la colère et la jalousie s'emparaient d'elle était assez difficile à expliquer. Dans ces moments, elle perdait le contrôle de ses sentiments et surtout sa raison, les mots durs dépassaient alors ses pensées sans difficulté. Jamais de toute sa vie, elle ne s'était mise dans des états pareils pour si peu. Le fait est qu'elle considérait que Ashton aurait du lui en parler. Faire partie d'une sororité était assez particulier et demandait une transparence totale envers celles qu'elle était censée appelée ses 'soeurs'. Au début, se socialiser avec autant de filles avait été une vraie torture pour la jeune femme qui était de nature solitaire et qui n'aimait pas parler de sa vie privée. Elle avait donc réussis le difficile consensus de dire ce qu'il fallait dire tout en gardant son jardin secret, c'était un rôle de composition que Naomi avait parfois bien du mal à revêtir. Mais bref, partager une conquête avec une Cabot était une source de problème, elles avaient pour régle suprême d'éviter de se refiler des mecs entre elles, de se respecter et de ne pas marcher sur les plates-bandes des une des autres voilà pourquoi Naomi avait insisté pour savoir le passé d'Ashton. "Ce qui m'importe Ashton, c'est de savoir avec qui t'as baisé pour éviter de passer pour une conne en apprenant des choses de ce genre ! Putain mais j'aurais tellement aimé t'y voir, j'ai vraiment hâte du jour où tu vas apprendre quelque chose sur moi qui ne te plaira pas du tout." déclara t-elle en secouant la tête, mauvaise. Le soucis avec Ashton c'est qu'il se mettait rarement à sa place, pour lui Naomi avait juste tendance à surréagir et elle détestait ça, car elle savait que ça ne lui ressemblait pas. Elle détestait être comme ça mais c'était plus fort qu'elle, dans ces moments, une force invisible s'emparaît d'elle. Le rappeur Drake dit dans l'une de ses chansons que la jalousie n'est que de l'amour et de la haine mélangée. C'était exactement ça. Elle l'aimait à l'en détester et le détestait à en crever. Ils s'engueulaient tout le temps pour s'aimer toujours, c'était leur leitmotiv. "Ne t'inquiète pas pour elle, en temps et en heure, elle prendra cher aussi. Surtout qu'elle est au courant, cette garce a aimé notre photo sur instagram putain quand je vais la croiser à la maison…" Elle n'avait que trop hâte de la recroiser et de lui demander des comptes, elle essaierait d'être civilisée pour une fois mais ça risquait d'être compliqué. Pour le moment c'était une réaction à chaud, elle sentait la pression redescendre jusqu'à ce que Ashton lui rétorque que si jamais il en arrivait à entendre ce genre de bruit de couloir sur moi elle passerait tout bonnement pour une chaudasse. Elle fut alors à deux doigts de lui en coller une et faillit le pousser mais un groupe d'étudiants passa devant lui, lui coupant toute envie de se faire remarquer. Elle ignora complètement sa dernière remarque, lui demandant si elle était sérieuse. "Bref je veux même plus en entendre parler je dis juste que le jour où t'entendras un mec à une soirée d'après-match raconter en détail comment il a couché avec moi, j'ai hâte de voir ta réaction. Vraiment hâte." Elle expira la fumée puis reprit : "Tu passes ta vie à me faire passer pour une hystérique mais un jour tu comprendras à quel point ça me fait mal de savoir que t'as fais des trucs pareils avant. Parfois je pense à tout ça et je me dis que je ferais mieux de pas sortir avec un mec du même campus que moi c'est sujet à problème. Quand je nous regarde je vois toutes les raisons pour lesquelles je n'avais aucune envie de me mettre en couple sérieusement. Ça aurait pu être tellement simple…" lâcha t-elle en laissant son regard se perdre dans le vide. "J'aime pas la personne que je suis quand je suis avec toi, je deviens hystérique, je m'énerve, je pète les plombs, je deviens jalouse. C'est pas moi tout ça, tu me fais changer Ashton et pas en bien." Elle ne savait pas vraiment où elle voulait en venir, elle délirait presque, se rendant compte d'à quel point son comportement pouvait se révéler absurde en sa présence. Toute sa vie elle avait fait en sorte de ne jamais perdre le contrôle de ses émotions afin de ne pas être emprunte à la faiblesse mais ses sentiments la rattrapait et elle se laissait manipuler par ceux-ci sans jamais que la raison ne reprenne vraiment le dessus. "Je suis désolée." rajouta t-elle sans trop vraiment savoir de quoi, tirant sur sa clope avec lassitude.

Ashton avait envie de passer à autre chose. Cette dispute ne leur apporterait rien de bon, et pour une fois qu’ils étaient censés se rendre à une fête ensemble, ça ne présageait rien de bon. Parce qu’elle le fliquerait toute la soirée, elle l’empêcherait de profiter, et elle se rendrait malade au lieu de s’amuser. Ce n’était donc peut-être pas une bonne idée de s’y rendre. Il faudrait peser le pour et le contre, mais s’ils étaient incapables de se faire confiance en public, ça n’irait pas bien loin entre eux. Il craignait que ces disputes trop fréquentes ne finissent par avoir raison de lui, et il redoutait le moment où elle finirait par lui dire que ce n’était pas possible de continuer. Au fil des jours, Ashton s’attachait de plus en plus, et s’il trainait autant avec elle, c’était tout bonnement parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, qu’il ressentait le besoin incessant de rester auprès d’elle, alors sa crise, elle ne le rassurait aucunement, mais plutôt que d’essayer de la calmer, il s’évertuait à la titiller sans le vouloir, maladroit au possible. Il avait besoin de sa confiance, qu’elle croie que de toute façon, quoi qu’il se soit passé auparavant, c’était elle qu’il avait dans la tête, dans la peau, dans le cœur, et que rien ne se mettrait en travers de leur chemin, sauf si elle décidait de devenir l’obstacle numéro un. « Mais en quoi tu passes pour une conne, Naomi, on se connaissait pas ! Je peux pas changer mon passé ! » Elle insistait irrémédiablement, et continuait de se contrarier. Si bien qu’elle s’embarquait sur un terrain sensible, à savoir le souhait qu’une telle chose se produise dans le cas inverse pour voir comment il réagirait. Et Ashton n’apprécia pas. Pourquoi s’acharnait-elle à vouloir que le pire se produise ? N’avait-elle donc pas envie d’être heureuse ? Ashton pensait qu’elle agissait de la sorte pour se protéger, pour éviter de se lancer corps et âme dans une relation qu’elle ne maitrisait pas. C’était une stratégie de handicap, de protection de l’estime de soi. Il employa un ton empli de railleries. « Ah oui, c’est ton plaisir personnel ça, de jubiler en souhaitant qu’il m’arrive la même chose ! Bah si tu veux, vas-y maintenant dégotter un mec, crie aussi fort que tu le veux, si ça te fait plaisir ! » Il la lançait sur le sujet, car ce n’était pas la prochaine fois qu’elle le menaçait d’aller voir ailleurs, et Ashton avait toujours la même réponse. Si elle souhaitait le faire, qu’elle tente, mais qu’elle ne vienne pas se plaindre des pots cassés ensuite. Ashton n’était ni une girouette, ni un mec dont on se paie la tête. Naomi n’acceptait pas la relation, soit, mais elle était en train de préparer des dommages collatéraux qui la mettraient dans une position plus qu’inconfortable, qui l’isoleraient, et ça il n’était pas prêt de la laisser faire. « Calme-toi ! Ca sert à rien ce que tu fais là… » Elle se détruisait à petit feu et ils n’étaient qu’au début de leur relation. Ca craignait pour la suite. Il savait qu’il l’avait vexée, et il ne sut pas ce qui la retint de l’envoyer valser, mais elle demanda à changer de sujet, ce qui étonna le basketteur qui n’avait pas lancé les hostilités et qui avait subi la situation. Et elle continuait de le provoquer, si bien qu’Ashton la remit en garde une bonne fois pour toute : « C’est toi qui a abordé le sujet… Je te ferais pas ce plaisir, tu peux en être sûre. Je t’ai dit, si t’as envie d’aller baiser un basketteur fais-toi plaisir, vas-y, ils attendent que ça les mecs. Mais viens pas me voir après. » Si jamais elle lui faisait un tel affront juste pour se venger, il disparaitrait de sa vie aussi sec, et il ne chercherait même pas à comprendre, il la quitterait et il ferait en sorte de ne plus jamais se retrouver sur son chemin. D’autant plus qu’elle laissait entendre que c’était lui le fautif, qu’il la rendait aussi dingue, aussi folle, mais lui n’avait rien demandé, et il soupira toujours plus. « Oui c’est ma faute okay… Tu vois, finalement tu me reprochais de prendre mon temps, mais c’est toi qui es pas prête… » Parce qu’elle ne parvenait pas à s’acclimater aux relations sociales tout en étant en couple, les deux ne paraissaient pas compatibles pour elle, et c’était bien dommage. Elle finit par s’excuser quand même, et il haussa les épaules, pas certain qu’il faille lui en vouloir quand même et il lui chopa sa clope au vol la balançant au loin. « Pas grave. Mais jette-moi ça. Tu vas pas non plus te ruiner la santé. » Là, elle avait le droit de lui en vouloir, mais il voulait prendre soin d’elle.

Naomi n'avait pas voulu partir aussi loin dans la querelle mais à chaque fois c'était l'ascenseur émotionnel et elle avait toujours du mal à redescendre même si Ashton avait de temps en temps, je dis bien de temps en temps, les bons mots pour la calmer. Là en l'occurrence ce qui le sauvait, c'était le fait qu'ils se trouvent en public et que Naomi ne pouvait pas faire d'esclandre et prendre le risque de croiser un médecin ou un docteur d'Harvard. Elle tenait à conserver une image irréprochable non seulement auprès du corps enseignant mais aussi auprès des autres, elle tenait à sa réputation presque irréprochable en apparence. Mais ces derniers temps, elle apprenait à se faire violence quant à ce que les gens pensaient d'elle, elle apprenait à se détacher des apparences pour enfin vivre sa vie comme elle l'entendait. Néanmoins elle n'en était pas encore au point de hurler sur son petit-ami devant tout le campus même si celui-ci semblait faire tout son possible pour la faire sortir de ses gonds, lui hurlant qu'elle n'avait qu'à se trouver un autre mec si ça lui faisait plaisir mais qu'après quoi elle le perdrait définitivement. Naomi le fixa quelques secondes, dans les yeux, tentant de percevoir ce qu'il ressentait, si il était sérieux ou pas ? Elle pensait qu'elle l'aurait un peu plus ébranlé que ça en lui balançant qu'elle ne savait plus où elle en était mais Ashton n'avait pas su lire entre les lignes et dès à présent ils étaient passés à autre chose à partir du moment où Naomi avait dit qu'elle était désolée. Puis il prit sa clope et la jeta au loin, Naomi ouvrit de grands yeux tentant de la rattraper bêtement avant de fusiller son copain du regard. "C'est quoi ton problème ? C'est super rare, t'avais pas besoin de la balancer tu sais combien ça coûte ?" Ashton avait bien sûr le droit de trouver ça paradoxal étant donné que sa mère était morte d'un cancer des poumons mais il ne fallait pas tout mélanger Naomi était loin d'y être accro et il était rare qu'elle en fume beaucoup, son paquet pouvait lui faire le mois et ce n'était pas un réflexe chez elle comme ça pouvait l'être chez d'autres. Poussant un long soupir, elle décida de ne pas redonner encore matière à se disputer et esquissa un rapprochement jusqu'à son copain. Ils se regardèrent en chien de faïence quelques secondes puis éclatèrent tous les deux de rire. "Tu me soûles Irving." Elle se glissa dans ses bras, se faisant toute petite contre lui. "Vraiment tu me soûles."

Quelques minutes plus tard, le nouveau couple se trouvait au coeur de la fête. Ils avaient attirés tous les regards au moment de leur entrée dans la salle mais à présent ça allait beaucoup mieux, les gens étaient moins surpris qu'aux premiers abords comme si finalement c'était évident. Cela faisait déjà une heure qu'ils étaient là et Naomi était surprise de voir à quel point il était simple de sortir avec son petit-ami. Pas mal de leurs amis communs les avaient rejoins et beaucoup étaient ravis de les voir ensemble ce qui faisait chaud au coeur à Naomi. "Bon bébé, buvons à notre santé !" se servant un shooter et le tendant à Ashton. La jeune femme leva son verre en l'air et passa son bras par dessus celui de son petit ami afin qu'ils puissent faire descendre l'alcool dans leur gorge d'un même geste. Naomi était prête à passer l'éponge sur l'événement survenu quelques heures plus tôt. Elle n'aspirait plus maintenant qu'à profiter de la bonne musique, de l'alcool et de la bouffe présente afin de passer une soirée inoubliable avec celui qui partageait sa vie depuis le premier novembre 2014.

« Et alors ? Et la vie elle vaut pas cher ?! En plus une cancérologue qui fume, ça le fait pas du tout. » Qu’est-ce qu’elle dirait à ses clients ? Elle devait avoir une conscience professionnelle, et puis il n’avait aucune envie d’être associé à une cigarette, car elle fumait généralement après chaque dispute, ce qui signifiait qu’elle était son moyen de palier à la frustration qu’il engendrait, et il préférait qu’elle trouve autre chose que cette cochonnerie qui infectait tout le monde et qui resterait un mal de la société pour encore de longues années à venir. Pourtant Ashton n’était pas tout blanc. Lui aussi avait ses vices. Il buvait beaucoup et il avait déjà touché à la drogue par le biais des Mathers. C’était juste pour s’amuser. Mais il avait bien vite arrêté ces conneries parce qu’il avait appris que ces drogues restaient présentes dans le sang bien longtemps et qu’il risquait la suspension en basket s’il était contrôlé positif à une quelconque substance. Il s’en tenait donc à l’alcool. A cause de Naomi, il devait également stopper ses petits flirts et ses parties de jambes en l’air et donc il allait insister sur leurs petits plaisirs charnels un peu plus souvent, il y mettait un point d’honneur. Il saoulait sa copine au point d’avoir toujours gain de cause, donc ça ne devrait pas poser de problème au final. Et quelque chose lui disait que ce soir, il y aurait le droit.

C’était la première fête à laquelle il assistait en étant officiellement en couple avec la jeune amérindienne. Ca avait surpris pas mal de monde de les voir rentrer main dans la main dans la pièce, comme si ce n’était pas possible. Pourtant, certains avaient bien été au courant par instagram. Le jeune basketteur savait que certains ne pourraient s’empêcher de faire des blagues sur leur différence d’âge, qui n’était pas si conséquente que cela mais qui en ferait rire plus d’un. Peu importe, Ashton ne faisait attention qu’à elle. Il faisait le ménage pour lui laisser le champ libre, il s’emparait toujours de deux verres pour partager, et il saluait de temps à autres des Mathers ou des basketteurs histoire de ne pas jouer les associables tout de même. Ca lui faisait bizarre de se retrouver dans un tel endroit aux bras de Naomi, ça restreignait pas mal son champ d’action, mais il ne préférait pas en faire part à la future cancérologue, car il était à peu près sûr qu’elle le prendrait mal. Certains se mirent à les féliciter comme s’ils s’étaient mariés, et Ashton en profita pour discuter avec son plus grand collègue du basket, lui signalant doucement à l’oreille qu’il n’était pas sûr de ce dans quoi il s’était embarqué, mais que le temps lui dirait s’il avait eu raison. Naomi finit par commencer les hostilités en le priant de boire pour eux, à leur couple, un petit shooter. Ashton sourit, ça ne serait pas le dernier de la soirée, il comptait bien profiter de cette soirée. « On peut aussi toaster à l’arrêt de la cigarette ! » Il lui fit un clin d’œil et après avoir joint son bras au sien, il ingurgita le shooter d’un trait comme une petite goutte de rien du tout, et il le posa sur la table, en récupérant deux autres. « C’est pas fini, ça ne fait que débuter ! » Tout ce qu’il espérait, c’est qu’elle ait une bonne descente. Après avoir fini celui-ci aussi, il s’empara de la main de celle qui partageait sa vie et qui le faisait vibrer, pour l’emmener au plus près de la musique, où il se mit à se déhancher contre elle en rapprochant leurs corps l’un contre l’autre. Il voulait profiter, il voulait lui montrer qu’il n’était pas seulement un basketteur, et qu’il avait de nombreux autres talents cachés. « Montre-moi tout ce que tu as bébé ! La reine de la piste c’est toi ! » Il voulait l’inciter à se lâcher, à lever ce masque de la fille sérieuse qui ne vivait que pour son futur boulot, il fallait qu’elle lui prouve qu’elle pouvait avoir un côté aussi immature que lui. Ce soir, c’était leur nuit.

Le démon de la fête Naomi l'avait depuis toujours. Si il y avait bien un moment durant lequel elle oubliait tous ses principes à deux balles et les restrictions qu'elle se mettait toute seule c'était bien quand l'alcool commençait à affluer dans son sang. Quand on vivait sur une île, l'alcool était souvent au rendez-vous, et ce dès le plus jeune âge. Naomi avait connu les meilleures fêtes qui puissent exister et elle était réputée pour devenir une toute autre personne lorsqu'elle rentrait dans cet état d'excitation total. Elle était alors de très bonne compagnie, riant aux éclats, dansant comme une dingue, consommant tout ce qu'il lui passait sous le nez que ce soit légal ou pas. C'était le seul moment où elle lâchait complètement prise, où elle ne se fixait plus aucune règle. Souvent, les Cabot lui avaient remonter les bretelles car parfois elle en oubliait carrément les bonnes manières et finissait déchaînée dansant sur une table ou une barre de pole-dance. Car la danse c'était son truc. Elle en faisait depuis toute petite et avait le rythme dans la peau, dès que la musique raisonnait dans ses oreilles alors le beat prenait possession de son corps et plus rien n'existait. Saupoudré le tout d'un peu d'alcool et vous obteniez du grand Naomi Braxton-Scott. Et bizarrement, le fait qu'Ashton soit là ce soir n'allait rien n'y changer, si elle s'était bien tenue jusque là les premiers verres d'alcool s'avéreraient inoffensifs mais la suite ne le serait pas. "Euh pour l'arrêt de la cigarette on verra hein, ne soyons pas pressé !" Ce soir elle avait envie de relâcher la pression de ses dernières semaines et de profiter de sa vie. Après tout elle n'avait pas de quoi se plaindre, elle était belle, riche, étudiait dans une des plus grandes universités du monde et désormais elle était amoureuse. Raide dingue amoureuse du sportif le plus prometteur de l'université. Elle l'aimait tellement. L'étincelle qu'elle voyait dans ses yeux lorsqu'il lui parlait, son sourire lorsqu'elle le taquinait ou lui faisait des compliments. Enfin elle pouvait estimer sa vie complète et le fait de pouvoir faire la fête avec Ashton ce soir la rendait heureuse et épanouie. Tout le monde pouvait lire sur son visage ce nouveau bonheur qu'elle affichait sans honte, elle pensait que de s'afficher avec Irving lui coûterait un peu plus que ça et au final elle se rendait compte que tout le monde se foutait bien d'avec qui elle sortait du moment qu'elle était heureuse dans ses bras. Le premier shooter envoyé, elle fut ravie de voir que son homme n'avait pas tardé à en prendre en deuxième. Le descendant avec joie, elle n'eût même pas le temps de poser le verre qu'elle était déjà au centre de la pièce, au milieu de la foule en train de danser avec le beau métisse. Fermant les yeux, se laissant aller à la musique, ses bras autour d'elle, elle avait l'impression d'être surpuissante. Il allait enfin voir la Naomi détendue, heureuse, fêtarde, un peu fofolle bien loin de la reine des glaces qu'elle était la plupart du temps, en amphi ou devant les autres. La haine, la rancoeur et la jalousie l'avaient quitté le temps d'une nuit et elle ne pensait qu'à prendre du bon temps avec celui qui faisait battre son coeur. Lorsqu'il lui dit de tout lui donner, Naomi éclata de rire, basculant sa tête en arrière et secouant ses longues boucles brunes. "Ne me chauffe pas trop Irving, tu connais pas cette Naomi là et c'est pas dit que t'arrives à me suivre !" Se collant contre lui, elle dansait lascivement, parfaitement consciente de l'effet qu'elle pouvait faire sur lui. Elle commençait à le connaître et si il y avait bien une chose incroyable dans leur relation c'est l'osmose physique totale qu'ils partageaient. Avec lui, le sexe n'était même plus du sexe, c'était l'extase, le septième ciel et n'importe quelle occasion était bonne pour jouer avec le désir qui les animaient. Un mec passant avec plusieurs verres, elle en piqua deux et en tendit un à Ashton. Le buvant à grosse gorgée, Naomi avait hâte de sentir l'alcool lui monter à la tête, se demandant tout de même si Ashton n'allait pas lui dire à un moment donné de se calmer ou si il allait lui arracher son joint des mains lorsqu'elle arriverait au moment fatidique de la soirée où elle aura envie de goûter à toutes les drogues passantes. Discrètement bien sûr. Car une Cabot n'était pas censée faire ça. "Je vais te rendre dingue toute la soirée. Tu vas avoir envie de moi comme jamais sauf que tu ne pourras rien faire, on est en public après tout.. Faut savoir se tenir n'est-ce pas." lui susurra t-elle à l'oreille alors qu'elle dansait collé-serré contre lui. "Tu m'arracheras mes vêtements en rentrant." Un sourire malicieux sur le visage, l'amérindienne savait que cette soirée allait être légendaire. Finalement, la vie était simple quand on aime. Tellement simple.

« Je veux que tu t’y tiennes et que tu le fasses pour moi…. » Souffla-t-il à l’oreille de sa tendre petite-amie en lui déposant un baiser au creux des lèvres, histoire de lui faire tenir une promesse. Il n’avait pas envie de veiller sur deux malades, il voulait que les deux femmes de sa vie, sa mère et Naomi, puissent avoir une existence merveilleuse et qu’elles puissent toutes deux profiter des répercussions positives de sa carrière à venir. Ce n’était pas en fumant que ça allait arriver pour l’amérindienne. Il mettrait un point d’honneur à la faire arrêter, même si pour cela, il devait provoquer de nouvelles disputes, il n’en démordrait pas. Et si elle ne voulait pas le faire pour lui, qu’elle le fasse pour sa mère qu’elle avait perdue depuis maintenant bien longtemps. C’était peut-être la chose à ne pas dire, mais il finirait par en user un jour si sa copine ne faisait pas des efforts pour se préserver et rester auprès de lui. Car maintenant que Naomi était rentrée dans sa vie, il n’avait plus du tout envie de la voir déguerpir. Il refusait qu’elle le délaisse, qu’elle l’abandonne. Il avait besoin d’elle, ce soir, demain au petit matin, le soir-même, chaque jour et pour une vie entière. Ashton renaissait dans un tout autre registre. Amoureux, il agissait d’une manière bien différente, et aussi bizarre cela soit-il, ça lui plaisait. Il y prenait gout parce qu’elle était là à ses côtés, avec son sourire et ses yeux criant ‘je t’aime’ à sa manière. Il ne la connaissait pas encore par cœur, la belle amérindienne, et elle comptait bien lui prouver qu’elle était une femme pleine de surprises, mais également aux multiples facettes. Il l’avait imaginée dans un autre contexte, sur une île, et il s’était dit que venant d’une île, elle ne pouvait être la femme fatale emprisonnée dans sa prison de verre, elle devait forcément en plus d’avoir le sang chaud, être de celles qui s’ouvrent au monde et qui en profitent un maximum. Il aimerait connaitre la culture de son pays, parce qu’il avait envie de la connaitre sous son meilleur jour tout en pansant ses faiblesses et guérissant ses maux. Il ricanait gaiement parce qu’elle était persuadée d’avoir un sens de la fête plus aiguisé que le sien. Il ne mettrait pas sa main à couper, mais il était prêt à parier qu’il était bien plus fêtard que ce qu’elle ne le serait jamais. « La blague, tu parles à un Mather ma chère, la fête ça me connait ! Tu veux parier ? Vas-y je t’écoute ! » Il se fiche bien du deal qu’elle pourra lui proposer, car il ne perdra pas, il en est convaincu et il n’hésitera pas à la persuader elle aussi. Il appréciait ce moment où ils pouvaient se retrouver tous les deux l’un contre l’autre, se fichant bien de qui regardait ou non, il était dans son monde avec elle, souriant comme un benêt en se rapprochant du visage de la jeune femme, épousant merveilleusement bien ses formes en rythme, laissant glisser ses mains malicieuses sur la silhouette de l’amérindienne dont il ne se lassait jamais. Elle lui tendit un nouveau verre qu’il but d’une traite et qu’il jeta en arrière sans se soucier de ce qui pouvait bien avoir derrière lui. Il enlaça de nouveau Naomi qui se rapprochait toujours plus de lui, et qui lui suggéra bien des choses que les jeunes enfants ne feraient mieux de ne pas entendre. Aussi espiègle qu’un enfant et déposant des baisers on ne peut plus suggestifs le long de la mâchoire de l’amérindienne d’un sourire coquin, il lui rétorqua : « En public ou pas, chérie, si j’ai envie de toi, je me priverais pas… » Au moins, elle était au courant. Ashton était le numéro un pour dénicher des endroits sordides pour s’envoyer en l’air, encore plus si le danger de se faire remarquer était présent, et ça, elle ne le savait pas. La musique les incitait à se rapprocher toujours plus, et les mains d’Ashton maintenaient les cuisses de la jeune femme contre lui, tandis qu’il accompagnait ses mouvements de son bassin avec provocation. Elle le rendait dingue, et il ne pouvait s’empêcher de s’emparer de ses lèvres, l’embrassant de baisers langoureux et fiévreux. Il t’aime comme jamais, Naomi, il ne le dit pas, mais il le montre suffisamment bien à tous.