SOEURS CARPENTER † tu me dois des explications.

Dimanche. Je ne supporte pas le dimanche. Je ne sais jamais quoi faire le dimanche. J'ai dormi jusqu'à une heure de l'après-midi après avoir fait la fête toute la nuit et puis maintenant, je m'ennuie. Je n'arrive pas à me rendormir, je traîne dans mon lit ou plutôt dans celui de la soeur de Konrad puisque j'ai décidé de partir de la mather house tant que ma chambre ne serait pas libre... bah ouais, y a cette Olive qui squatte encore et encore et en plus de ça, elle a couché avec Maxime dans mon lit. Bref, une catastrophe. Du coup, j'évite ma chambre pour l'instant et je squatte chez Konrad qui me l'a gentiment proposé. Il est toujours cool avec moi Koko. Bref, je me lève, je fais le tour de l'appart et comme il n'y a personne, je file m'habiller et je descends au café. Un bon petit chocolat ne me fait pas de mal, j'ai bien besoin de me réveiller et de faire disparaître ce mal de crâne. J'arrive au Starbucks, je commence à faire la queue comme tout le monde mais à ce moment-là, lorsque je tourne la tête, j'aperçois Septembre au loin. Je reste bouche bée quelques secondes avant de me décider à la rejoindre. Hey Sept ! Ca fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vu ma demi-soeur. Faut dire qu'aux dernières nouvelles, elle a arrêté ses études du moins, elle a quitté Harvard. Je crois qu'elle me doit pas mal d'explications !

Malgré que j’avais arrêté les études pour cette année, je passais encore pas mal de temps sur le campus. J’avais certains rendez-vous a aller, avec le doyen, le psychologue de l’université et d’autres membres de l’administrations. Etant donné que je vivais a l’hôtel pour l’instant, le temps de me chercher un petit appartement, j’avais décidé de prendre mon petit-déjeuner au Starbucks du campus. J’avais pas a retourner a l’hôtel ou sur le campus après. Est-ce que j’avais vraiment fait la bonne décision? Je n’en savais trop rien. Je me sentais moins sous pression, mais il y avait aussi un cote vide. Est-ce que j’aurais ma bourse encore l’année prochaine? J’avais arrêté mes études pour des raisons médicales, mais est-ce que cela suffirait pour que je puisse retenter d’obtenir cette bourse? J’avais eu des notes excellentes les années précédentes et ceux malgré mes nombreux problèmes personnels. Je l’espérais vraiment car je ne pouvais pas me payer Harvard. J’étais entrain de manger mon muffin quand ma soeur décidait de débarquer. Je ne lui avais pas parle depuis un certain moment et a vrai dire, j’avais un peu peur de lui parler, de lui dire que j’avais arrêté mes études pour le moment et que je n’arrivais pas a m’en sortir car tout le monde ne me faisait que rappeler a quel point j’étais une merde et une rature. Cependant, je ne pouvais plus échapper les choses a présent. Je relevai les yeux et adressait un sourire a Alexys. “Hey! Qu’est-ce que tu fais la?”

Je n'avais pas eu le temps de voir ou même d'envoyer ne serait-ce qu'un seul et unique message à Septembre ces derniers temps. Faut dire qu'elle semblait avoir ds soucis, qu'elle avait apparemment quitté Harvard et sachant que je n'étais pas au meilleur de moi-même, je n'avais pas tellement envie de l'enfoncer encore plus. Je n'aimais pas devoir la laisser de côté seulement, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire à mes yeux et puis au pire, Jeno pouvait y mettre du sien vu qu'il n'avait plus qu'une soeur dorénavant. Cette pensée me fit soupirer alors que je me décidais à la rejoindre pour avoir des nouvelles et compagnie. Je lui souris, essayant de ne pas montrer à quel point je m'inquiétais pour elle. Lorsqu'elle me demanda ce que je faisais ici, je me contentais d'hausser les épaules. Bah écoute, j'essaie d'occuper mon dimanche. Et je me suis dit que si je venais ici, peut-être que j'aurais plus le courage de me mettre à bosser... Et toi ? Bah oui, j'arrivais pas à me concentrer à l'appartement, je ne pouvais pas aller à la mather house pour tomber sur Olive en train de se taper un autre mec dans mon propre lit alors, je venais ici. Par contre elle...! J'avais hâte de savoir ce qu'elle avait à me raconter. En tout cas, elle me devait de sérieuses explications, c'est le moins que l'on puisse dire. Je ne comptais pas la lâcher de sitôt la petite Septembre.

Je ne m’étais pas spécialement attendue a voir Alexys aujourd’hui. Il était dimanche, elle était surement sortie hier. Moi je n’avais qu’un simple rendez-vous. Oui un dimanche, mais je préférais cela. Il n’y avait pas trop d’élèves au bureau de la psychologue et de ce fait, je pouvais garder un peu pour moi mes problèmes. Bien sure, a présent tout était dehors aux yeux de tout le monde grâce a CS. Si j’apprenais qui était cette personne, j’allais clairement l’étrangler. Je n’avais rien contre le fait qu’elle raconte des rumeurs sur n’importe quoi mais toucher les problèmes médicaux des personnes, je trouvais que c’était bas. Il y avait bien une raison pourquoi les médecins sont sous confindentielités avec les patients. Mais visiblement la personne derrière CS n’avait aucun respect pour ce genre de chose. Où sont les morales de nos jours? J’aimerai vraiment bien le savoir. Mais bon bref, Alexys était venue me rejoindre a ma table. Cela m’avait un peu pris par surprise. Je ne m’attendais pas a la voir et il y avait tellement de choses que je ne lui avais pas encore dit. Je pris une gorgée de ma boisson chaude avant de répondre. “Moi bah. J’imagine que tu dois de toute façon déjà savoir mais j’ai pris une année sabbatique. Je vis dans un hôtel en attendant de pouvoir emménager dans l’appartement que j’veux et je me suis trouvée un job en tant que photographe pour une petite agence et c’est tout.” Je n’avais pas envie de trop aller dans les détails surtout sur comment j’allais dans ma tête car ma tête n’allait pas bien et je me demandais vraiment quand elle allait bien de nouveau.

J'aurais très bien pu l'ignorer Septembre. Après tout, elle aussi me cachait des choses. Elle ne m'avait pas dit avoir pris une année non, je l'avais découvert grâce à CS. Je trouvais ça vraiment dommage parce que je pensais qu'elle me faisait confiance. Après, peut-être qu'elle ne voulait pas me mêler à ses histoires après tout, j'avais déjà les miennes et c'était pas mal mais, il fallait vraiment que je sache. Je ne pouvais pas faire autrement. C'était plus fort que moi. Elle faisait partie de la famille, c'était une part de moi et je voulais savoir ce qu'il lui arrivait. Sans attendre son invitation, je m'installais en face d'elle, lui répondit et attendait qu'elle m'en dise un peu plus sur sa situation. Pourquoi t'as fait ça ? C'est cool qu'elle ait trouvé un job mais tout de même, arrêter ses études, dormir dans un hôtel, j'avais du mal à la suivre sur ce coup. Je soupirais avant de reprendre. Qu'est-ce qui va pas Sept ? Je t'en prie, fais pas comme les autres, me caches pas des choses... Bah oui, il y avait déjà Jorden, Jeno, Wade, Briony, Sally et j'en passe un paquet. Je n'avais pas envie d'ajouter ma demi-soeur à la liste. Ok, je n'allais pas super bien moi non plus mais, ce n'était pas pour ça qu'il fallait me cacher des choses de la sorte.

Je sais que j’avais une mauvaise habitude de ne pas dire quand cela n’allait pas. J’avais surtout pas envie de déranger mon entourage avec mes problèmes. Je savais surtout qu’Alexys avait ses propres problèmes et de ce fait, je ne voulais pas encore lui en mettre dessus. J’avais réussi a survivre toutes ses années, a m’occuper de moi comme je pouvais et de ce fait, je ne me “relevais” que très peu sur autrui. Depuis que j’étais partie pour de bon de chez moi, j’avais toujours tout fait toute seule et c’est comme ça que j’arrivais a survivre. C’est vrai que ce n’était pas comme vivre, mais pour moi, survivre était assez. C’était pour cette raison que je ne lui avais rien dis. De plus, je me sentais bien mieux a présent que je n’avais plus a me soucier des cours et des devoirs. Je pouvais plus me concentrer sur moi. Ma soeur ne semblait pas comprendre, cependant. Elle vouloir savoir pourquoi j’avais fait et ce qui n’allait pas. Je baissais mes yeux sur ma tasse de café que je tenais dans mes mains. Ce qui n’allait pas, c’était qu’il y avait plus rien qui marchait. Je me sentais tellement une rature qui n’arrivait a rien dans la vie et ou tout le monde m’abandonnait. Tout le monde finissait par partir. Je n’avais plus personne dans ma vie a présent a part ma famille et je me demandais bien combien de temps eux seraient encore la a devoir me supporter. J’essayais de ne pas fondre en larmes mais ma voix craquait tout de même. Je n’aimais pas pleurer en publique. Toute fois, c’était plus fort que moi. “Y a rien qui va.” Finis-je par murmurer d’une toute petite voix.

J'avais besoin de savoir comment elle allait. Au début, je voulais pas trop parler de ses problèmes parce que j'aurais les siens et les miens à régler mais finalement, c'était plus fort que moi. J'avais besoin de savoir ce qui se tournait pas rond, ce qui n'allait pas dans sa vie. Surement parce que c'était ma soeur, parce que je tenais à elle. J'en sais trop rien. Ca se voit quand Septembre est mal. Je ne sais pas si c'est parce qu'on a tous la même tête lorsque tout ne tourne pas comme on le voudrait, si c'est de famille ou si simplement si c'est flagrant, si ça se sent. Dans tous les cas, je sais qu'elle n'a pas bien et je veux savoir pourquoi. Elle n'aurait pas quitté Harvard si tout allait sur des roulettes. Elle semblait désespérée la soeur, à bout. Je dois dire que j'étais dans le même état d'esprit en ce moment. Entre les problèmes de famille, les problèmes de dépendance, les problèmes affectifs et bien évidemment les amis, ce n'était pas toujours facile à gérer et je prenais sur moi pour ne pas péter les plombs. Tu me racontes ?! En réalité, c'était pas vraiment une question parce que j'allais finir par tout savoir et je préférais largement que ça vienne d'elle-même. Enfin bref, je croisais les bras sur la table, impatiente de savoir ce qu'elle avait à me raconter, prête à l'aider si elle en avait besoin.

J’étais une catastrophe ambulante. Il y avait toujours des emmerdes qui me suivaient, une épée de Démascles qui luirait au-dessus de ma tête pour montrer que j’étais damnée. Cela était vraiment chiant. C’est la seule chose que je pouvais dire et ça me faisait chier parce que j’avais vraiment d’une vie normale, de bonheur. Je ne savais pas ce que j’avais bien pu faire au monde pour mériter tous mes malheurs. C’est vrai qu’il n’y avait pas que du mal dans ma vie. J’avais réussi a me trouver une nouvelle famille, une vraie famille a Harvard. Mon frère et ma soeur étaient tout pour moi et je ne sais vraiment pas ou je serais si ils n’avaient pas été la. Apres, je ne voulais pas leur donner encore plus de problèmes comme j’étais un aimant a cela. J’avais cru qu’en arrêtant mes études tous mes problèmes allaient partir mais bien sure que cela n’était pas le cas. J’avais peut-être un poids en moins sur les épaules mais le vrai problème était toujours la. Je soupirais alors que ma soeur me demandait si j’allais lui raconter. C’était tout le temps la même histoire. J’essayais de pas trop craquer alors que je remontais mes jambes sur le fauteuil que j’étais assise. “J’en ai juste marre que tout le monde me voit comme une vie sans espoir, que j’suis un cas désespérer après ce que CS a balancé sur moi. C’est mon dossier médical qu’elle a balancé, c’est pas juste des stupides rumeurs quoi. C’est privé. Les gens ont pas a savoir que je suis suicidaire et ça m’énerve parce que si j’ai été en cure cet été, c’était pour mettre ça derrière moi et d’avancer et maintenant on me le fout en plein dans la gueule alors que j’en ai pas besoin.” Dis-je en finissant par craquer. Je détestais tellement faire cela en publique mais parler de mes problèmes étaient toujours difficile, même a ma soeur.

Une chose est sûre, on avait jamais eu la vie facile chez les Carpenter. Un père toujours absent bien que maman et grand-mère étaient on ne peut plus satisfaisantes. Ensuite, il y avait eu les dérapages; trafic de drogues, premières expériences, les mecs, les filles, les soirée bref, la totale. Et puis, les problèmes avaient fini par nous transporter à Harvard. Papa est décédé, on a rencontré Septembre. Ce n'était pas facile et puis, il y a eu le remariage de maman, Ted le méchant beau père, Kiara la fille diabolique. Les problèmes de Septembre, la cure, ma dépendance à la weed, Jorden, Zakhar, Drake, Julian... Bref, on ne peut pas dire qu'on avait beaucoup de chance et puis là, Septembre semblait au plus bas alors, j'avais besoin de savoir de quoi il s'agissait pour pouvoir l'aider. Elle me parlait de ses problèmes, de sa santé, de CS et finit par craquer. Etant donné que j'étais pas au mieux ces derniers temps, elle réussit à me faire pleurer également et je contournais la table pour la prendre dans mes bras. Moi, je suis sûre qu'on va s'en sortir et puis, tu t'en fous des autres. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, ils te connaissent pas de toute façon. Les écoute pas, pense qu'à toi.

J’étais un peu comme un déchet ambulant, une âme errante qui n’arrivait pas a trouver son chemin. Je n’avais jamais vraiment su ce que j’voulais faire de ma vie. J’adorais l’art, la photographie mais qu’est-ce que je fais avec ce genre de passion? J’avais eu que des obstacles dans ma vie, rien de bien joli et tous les beaux moments m’avaient été arraché sauvagement. J’suis sure que si Drake était encore la, il pourrait me montrer a quel point j’étais spéciale. Cependant, il y avait personne pour essayer de me remonter le moral, qui pouvait me comprendre. Il n’y avait que les gens qui continuellement s’amusaient a m’abaisser, a me descendre au plus bas. L’article de CS m’avait vraiment achevé. Je m’en foutais en général de ce que les gens pensaient de moi, mais je partais du principe que des données médicaux c’était personnel et cela n’avait rien a faire aux yeux du publique. Alexys se levait alors pour me prendre dans ses bras et je passais les miens autours d’elle. “Je sais même plus ce que c’est que de penser a moi.”