we are family, and I love you. ► Royce

J'étais assise sur mon lit, en train de regarder le dernier épisode de l'une de mes séries favorites sur mon ordinateur portable. J'avais enfin la possibilité de me reposer après les derniers jours éprouvants que l'on venait de passer. J'aimais bien Halloween, mais c'était une période tellement fatigante ! Et il se passait toujours des tas de choses effrayantes. Sans parler de ma nouvelle dispute avec Royce qui m'avait un peu cassé le moral. Vêtue d'un simple legging et d'un débardeur, je ne comptais pas bouger de la soirée. Non, j'allai me goinfrer de bonbons, prendre un bon bain chaud, puis aller me coucher tard. C'était un bon programme je trouve. Mais comme jamais rien ne se passe comme je le prévois ces derniers temps, quelqu'un vînt frapper à la porte. Je regardais cette dernière en fronçant les sourcils. Qui pouvait bien venir me déranger à cette heure-ci de la soirée ? Je me levais en m'approchant de la porte verrouillée de ma chambre à la Quincy House. Qui c'est ? Je préférais demander pour éviter l'attaque de débiles mentaux qui souhaitaient fêter Halloween pendant encore quelques jours. Ou bien quelqu'un de la mafia qui voudrait me faire la peau à cause de Leevy et Royce. Ou alors au cas où ça serait le maniaque sexuel qui a agressé une Lowell pendant le défilé au centre commercial. Ouais, depuis l'article de Cambridge's Secret je flippais un peu. Je crois qu'avec tout ça, je commence à devenir paranoïaque. Ma vie devient vraiment flippante quand j'y pense. Du coup, mieux vaut être trop prudente et rester en vie.

C'était quoi ce bordel? Je venais carrément de me faire tabasser par un pauvre type que je venais à peine de croiser dans la rue. Mais ce pauvre type en question était le frère de Leevy, il ne m'aimait pas. Pourquoi? Parce que je rendais ça soeur heureuse, parce que je devais mourir à la place de son père et surtout parce que j'avais fourré mon nez dans ses affaires de mafia. Maintenant j'avais décidé de tout arrêter. Puisqu'apparemment, il y avait un moyen de s'en détacher. Cela mettait en danger ma famille, Tessy n'était pas du tout rassurée et je savais qu'il en fallait peu pour qu'elle balance tout à maman. Du coup, j'ai préféré mordre sur ma chique et accepter le deal que m'avait proposé Phoenix. Pour quitter la mafia, soit il me bute, soit il me tabasse. Je me suis réveillée dans une pièce glaciale ou j'ai vécu les pires moments de ma vie. mais maintenant c'était fait. Je suis libre de récupérer les gens que j'aime, les gens auxquels je ne faisais plus trop attention. Wade allait pas bien et j'avais rien remarqué. Sharon venait de quitter son mec et je ne savais pas si elle le vivait bien ou pas. Et Apple, comment elle allait? Je ne pensais qu'à mon petit bonheur, j'étais devenu égoïste et cela ne pouvait plus durer. Royce, ouvre-moi Tess... je posais ma tête contre la porte, j'avais mal, elle semblai si lourde. J'avais le goût du sang en bouche et ça me donnait presque envie de vomir.

Une voix familière me parvenait de derrière la porte. Je m'attendais à tout sauf à sa visite. Royce ! Qu'est ce qu'il faisait là au juste ? La dernière fois que l'on s'est vu en chaire et en os, il m'a poussé dans l'eau durant le Summer Camp. Depuis on s'est parlé une fois au téléphone pour s'engueuler, et on s'est échangés quelques sms. N'a t-il pas compris que je lui en veux, et que je n'ai pas envie de le voir ? Qu'il retourne avec l'autre blondasse, tiens ! Après tout c'est elle qu'il a choisi, avec tout les problèmes qui vont avec. Je lui aurais bien dit de dégager, que je ne voulais pas lui parler. Mais quelque chose dans l'intonation de sa voix m'en empêchait. Quelque chose ne va pas. Je déverrouille la porte avant de l'ouvrir, pour me retrouver nez à nez avec mon frère qui manquait de tomber puisqu'il avait apparemment appuyé sa tête contre ma porte. Je restais tétanisée pendant quelques secondes. Royce était couvert de sang, et il avait l'air mal en point. Merde, merde, merde ! Entre ! Je passais son bras par dessus mes épaules pour l'aider à avancer jusqu'à mon lit sur lequel je l'aidais à s'asseoir. Je refermais ensuite rapidement ma porte, avant de me retourner vers lui. Bouge pas, je dois avoir une trousse de secours quelque part... J'étais totalement paniquée. Je me précipitais dans la salle de bain afin de prendre de quoi nettoyer le sang, et quelques médicaments contre la douleur, parce qu'il allait en avoir besoin. Puis je revenais au près de mon aîné. Je m’agenouillais devant lui en posant tout mon matériel au sol et je versais du désinfectant sur une compresse afin de nettoyer ses blessures. Je me félicitais de faire du bénévolat à l'hôpital et de savoir quoi faire. Ça risque de piquer. Je tapotais délicatement une plaie qu'il avait sur le visage. Je n'avais pas besoin de lui demander ce qui s'était passé, je m'en doutais. Et ça me rendait soudainement furieuse.

Tessy m'ouvra la porte, je voulais parler mais rien ne venait. Elle s'occupa rapidement de moi en me prenant en charge. Elle m'installait sur son lit et j'essayais de reprendre une respiration normale. Elle me faisait peur à courir dans tous les sens. Je ne bougeais pas puisqu'elle me l'avait ordonné et je la voyais revenir avec sa trousse de secours. Combien de fois j'allais voir mes proches lorsque je me faisais tabasser? Typhène, Apple, Sharon et maintenant Tessy. Comme si je ne savais pas me soigner ma même. Les filles sont plus minutieuses et je sais que si je me nettoie tout seul je le ferais mal. Pendant qu'elle retirait le sang de mon visage, je souris faiblement en la regardant dans les yeux. C'est fini... je fais plus partie de la mafia... Normalement, s'il dit juste... c'était juste le prix à payer. je parlais de mon état d'un homme battu. Ho, ce n'est pas grave, ça me rendra plus fort de toute façon. Je suis désolé, j'ai pensé qu'à moi... j'espère que tu me pardonneras un jour. soufflai-je dans un soupir qui me faisait grimacer puisque Tessy commençait à bien désinfecter. J'ai déjà eu plein de fois de blessures et pourtant je m'y ferais jamais à la douleur que ça me procure.

J'avais déjà vu Royce dans de sales états lorsqu'il était ado et qu'il se battait au lycée ou lors de soirée. J'avais déjà vu maman le soigner à plusieurs reprises, je l'avais même aidé une ou deux fois, non s'en m'être faite repousser. Pourtant ça me faisait mal au cœur à chaque fois que je le voyais comme ça. J'avais l'impression qu'il aimait ça, se faire taper dessus, parce qu'il n'avait jamais l'air de retenir la leçon. Quand j'étais tombée d'un arbre dans le jardin de notre maison en Hongrie quand j'étais petite, et que je m'étais cassée le bras, j'avais eu tellement mal que j'avais compris que je ne devais plus jamais recommencer. Mais à croire que mon frère était maso, ou un truc dans le genre... Je le nettoyais, retirant le sang qui coulait sur son visage, en essayant de ne pas lui faire trop mal. Il allait être sacrément amoché demain au réveil lorsque son visage aura gonflé. Je ne parlais pas, de toute façon je n'avais rien à dire. Je me contentais juste de faire ce que j'avais à faire avec lui. Jusqu'à ce qu'il parle pour meubler le silence. Il plaisantais là ? Parce que ce n'était pas vraiment un sujet pour blaguer. Mais il avait l'air d'être sincère. J'en restais bouche bée, pour la seconde fois depuis cinq minutes. Tu... Ils t'ont laissé partir, en échange de... ça ? Putin, mais ces mecs de la mafia sont des tarés ! On devrait les interner. Attends, c'est qui "il" ? Je désinfectais sa plaie en essayant de ne pas trembler. Il me demandais de le pardonner. Le truc, c'est que je ne sais même pas si j'en avais le courage. Je lui avais déjà pardonné tellement de choses, pour qu'il me refasse souffrir après, que je n'avais pas envie que ça se reproduise. J'crois que tu n'auras pas besoin de point de suture. Ou peut-être que si en fait... J'en sais rien ! Tu devrais peut-être aller à l'hôpital. Je détournais la conversation. Je suis une lâche.

Et oui, Tessy avait bien compris, ce n'était pas une blague. Ce qu'il s'était passé s'était réellement passé. Je ne m'étais pas éclaté la tête contre un mur pour lui raconter des sottises. J'avais fait cela pour elle et maman, j'espère qu'elle le comprenait quand même. Je voulais avoir les deux, la famille et l'amour, même si ma famille m'apportait beaucoup d'amour déjà, sauf que je ne le voyais pas. Tessy me nettoyait bien, j'appréciais avoir une petite soeur avec le coeur sur la main. La quincy house lui collait à merveille. Un jour elle sera la présidente des oranges, j'en suis sure. Elle voulait savoir qui était le mec qui m'avait tabassé mais... je ne pouvais pas le dire. Si jamais ça revenait à ses oreilles, il allait d'office me tuer. Mais j'en avais marre des secrets, trop de secrets dans cette famille. J'haussais donc les épaules. Le frère de Leevy. Il ne m'aime pas beaucoup. j''eus un petit rictus qui me faisait mal. Je devais pas rigoler, il fallait que la douleur s'estompe. J'expliquais clairement à ma soeur que je voulais qu'elle me pardonne, peut être pas tout de suite, un jour ou l'autre, mais qu'elle me montre un signe qu'elle comprenait que je n'avais plus envie de la décevoir. Mais la jolie brune fuyait le sujet. Tant pis, c'était peut être trop tôt. Non, je ne peux pas y aller. Je dois me débrouiller seul, sinon je pourrais mettre l'existence de cette mafia en danger et si l’hôpital sait quelque chose, ils vont me buter, tu comprends? c'était ce que Leevy m'avait expliqué. En gros Tessy ne devait rien dire.

La situation me surprenait autant qu'elle m'horrifiait. Royce avait décidé de quitter la mafia, et je me demandais pourquoi il avait fait ça. S'était-il disputé avec Leevy ? Ou alors avait-il enfin compris que c'était déraisonnable et stupide ? Et puis c'était quoi ça, cette porte de sortie de la mafia. Ces gens étaient totalement inconscients, des brutes, des animaux ! La violence ne résous jamais rien, je suis bien placée pour le savoir je crois. J'étais on ne peut plus en colère contre la personne qui avait fait subir ça à mon frère. Le frère de Leevy apparemment. C'est quoi son problème à lui ? Je savais que si Royce fréquentait cette fille, ça lui apporterait forcément des problèmes. Et j'avais eu raison. J'étais surprise que Royce ne tente pas de me cacher la vérité, comme il l'aurait fait normalement. Mais je ne fis pas de commentaire, autant ne pas l'énerver. Non, à la place je fis une remarque que je regrettais aussi tôt d'avoir dit à voix haute. Comme ça son frère te déteste, et moi je la déteste. Ouais, comme ça il y avait un équilibre au sein des deux familles. Je levais les yeux au ciel alors qu'il refusait d'aller à l'hôpital. Ça ne m'étonnait pas, mais ça m'agaçait beaucoup. Serons nous un jour réellement tranquilles avec cette fichue mafia ? Mon frère pourrait crever là, il ne pourrait pas aller se faire soigner au risque de se prendre une balle dans la tête. C'est totalement illogique. Bon heureusement ça n'avait pas l'air si grave que ça. Je collais un pansement sur sa blessure, ce qui me fit sourire pour la première fois depuis son arrivée. T'as l'air vraiment con avec ce pansement au milieu du visage. Si ça continue de saigner je serai obligée de te recoudre moi-même vu que tu ne veux pas aller à l'hôpital. Alors j'espère que tu vas avoir de la chance, sinon tu risques d'être défiguré à vie. Je me laissais tomber en arrière, sur les fesses, à même le sol. J'avais pas non plus trop envie de devoir planter une aiguille dans la peau de mon frangin.

C'était blessant là ce qu'elle venait de dire, je m'attendais pas à recevoir une pique de sa part. Surtout que j'essayais de nous reconstruire une petite famille soudée, mais j'avais l'impression qu'elle comprenait pas trop ce que je disais. Je manquais de me lever et de partir, sinon j'allais péter un câble. Mais à quoi ça servirait? Encore une dispute, encore un éloignement, encore une réconciliation de dix minutes, et rebelote. Oh non, j'en avais marre. Je ne bougeais, je serrais juste mes points et je respirais lentement pour reprendre mon calme et mes aises. J'ai qu'à faire comme si je n'avais pas entendu. Pourquoi tout le monde m'empêchait d'être heureux avec elle? Je l'aimais bordel, je l'aimais du plus profond de mon être. Tout était beaucoup plus simple avec Apple... Ma soeur essayait de me faire rire, ou du moins détendre l'atmosphère mais j'avais pas envie de rire. J'étais triste, Leevy était très malade et tout ce que j'avais envie c'était d'en parler à ma soeur. Comment peut-on détester la copine de son frère qui a un cancer et qui va mourir? Elle ne faisait même pas d'efforts... Je levais la tête vers elle en joignant mes mains à mon menton.  Elle a un cancer. c'était arrivé brutalement, j'avais dit ça comme l'effet d'une bombe. Je me retenais de craquer, au contraire, j'avais les nerfs. Elle va mourir et tout le monde a l'air de s'en foutre. la blonde n'avait que moi comme soutien, et sans doute Poppy sa meilleure amie et une bonne amie à moi, mais c'était tout. Sa seule famille était ses amis, ses plus proches amis.

Rien qu'avec ma petite remarque sur madame "je-fais-partie-de-la-mafia" j'avais réussi à mettre Royce en colère. À croire que j'excellais en la matière. Ce n'étais pas mon intention première, mais je refusais de lui cacher que je n'appréciais pas sa copine. Elle m'avait très clairement fait comprendre que je n'étais pas une bonne sœur avec Royce, et ça m'avait vexé plus que je n'aurais pu l'imaginer. Peut-être que c'était vrai après tout. On est pas très doués l'un envers l'autre lui et moi, malgré nos quelques efforts. J'essayais de détendre l'atmosphère en blaguant sur son pansement, mais ce n'était pas très efficace. Et à la place de rire comme je l'aurais voulu, il m'annonçait que Leevy avait un cancer. J'étais surprise, je ne m'y attendais pas vraiment. Quand je l'avais vu, elle n'avait pas l'air malade, et mon petit doigt me disait que Royce l'avait apprit que récemment. Je n'avais pas vraiment de compassion pour elle, même si c'était horrible et que je ne souhaite ça à personne. J'étais plutôt triste pour Royce. Il avait déjà tellement de problèmes qu'il n'avait pas besoin de ça en plus. Je me levais donc du sol sur lequel j'étais assise et je vins m'asseoir sur mon lit, près de lui. Je posais une main sur l'un de ses genoux. Je suis désolée Royce. Vraiment. dis-je à voix basse. Je voulais le réconforter, sans l'énerver d’avantage et je devais peser mes mots avant de dire quoi que ce soit. Premièrement, la plupart des cancers se guérissent de nos jours. Je suis sûre qu'elle va s'en sortir. Je passe presque autant de temps à l'hôpital qu'à l'université, alors je suis bien placée pour le savoir. J'étais quasiment sûre qu'elle avait de grande chance de s'en sortir. Et puis tout le monde ne s'en fout pas. La preuve, elle t'a toi ! Et même si je sais que t'as l'impression d'être nul pour aider et soutenir les autres, tu te débrouilles plutôt bien quand tu ne pousses pas les gens dans l'eau. Je lui attrapais les mains en le regardant, tout en souriant légèrement suite à cette évocation du summer camp.

Tessy, ma petite soeur, le seul élément Magyar qu'il me restait vraiment. Elle avait beau ête en colère contre moi, elle prenait quand même soin de me nettoyer et de désinfecter mes blessures. Elle était trop gentille, c'était dans sa nature. Dire que je l'avais poussée dans l'eau toute habillée suite à une dispute. On se connaissait tellement bien qu'on se faisait le plus de mal quand on s'engueulait. Il faudrait arrêter de juger les fréquentations de l'un et de l'autre. Si elle voulait voir Ricardo, alors elle devait me laisser vivre heureux avec Leevy. Même si aucun de nous n'appréciait le compagnon de l'autre, il faudra bien faire avec si on ne voulait plus de tension. Tessy essayait de me faire rire mais j'avais juste pas envie de rire. Je lui confiais que ma copine allait mourir, aussi simplement, comme si c'était un truc normal qu'on entendait dans une conversation frère et soeur. Tessy se leva et s'assied à côté de moi. Je regardais dans le vide, me retenant de pleurer ou de tout casser à nouveau. Mais elle ne veut pas s'en sortir, elle refuse de se battre... je ris nerveusement puis j'attrapais sa petite main qui était sur ma cuisse. Est-ce que la quincy avait vraiment raison? J'avais envie de la croire. J'ai juste l'impression d'être un nid à problèmes à chaque personnes que je touche. Combien de fois j'ai brisé le coeur d'une fille? A cause de moi, Leevy a tué son père, Tessy s'est éloignée de moi et maintenant un fichu cancer s'est rajouté dans l'histoire. Je soupirais lentement, complètement désespéré par la situation. Rien n'est jamais simple. Tu sais p'tite soeur, même si tu crois avoir trouvé l'amour, même si tout se passe bien, on est jamais à l'abri de mauvaises choses. Tu peux sortir avec qui tu veux, tant que tu gardes les pieds sur terre et que tu arrêtes de vouloir trop rêver. C'est beau rêver, tu regardes la vie avec les yeux d'une jeune fille, mais il faut savoir redescendre sur la planète terre. je lui donnais mon feu vert pour les mecs et je voulais pas qu'elle fasse les mêmes conneries que moi.