everytime i fall you're here to pick me up † brynn

Lorsque Brynn releva la tête vers elle, arborant une moustache de chocolat au lait, Naomi éclata de son grand rire, basculant sa tête en arrière. Quelques personnes se retournèrent sur les deux beautés Cabot mortes de rire. C'était exactement pour ça que Nao adorait la compagnie de la Cabot, elle avait été une de ses premières amies sur le campus et n'avait jamais faillis à sa loyauté. Toujours présente pour elle quand ça n'allait pas, mais aussi quand il s'agissait de faire la fête, tout le monde savait qu'elles s'entendaient comme des larrons en foire et qu'il n'était pas rare de les voir en train de se quitter dans un coin, enchaînant les fous rires alors que tout le monde faisait bonne figure et parler politique en buvant des coupes de champagne. Brynn était sa copine de beuverie, sa copine de galère, sa copine tout court. Naomi savait que lorsqu'elle terminerait ses études elle serait terriblement nostalgique de l'époque pendant laquelle elle l'avait fréquenté. Brynn était une nana formidable, au caractère bien trempé et à la beauté inoubliable, Naomi lui prêtait un grand avenir. "T'es complètement barrée ma pauvre fille, tu vas finir chez les dingues et je viendrais sûrement t'y rejoindre !" ria Naomi en feignant une mine pincée. La jeune étudiante en médecine apprécia que Brynn ne l'oblige pas plus à parler d'Ashton, le sujet était délicat et elle ne souhaitait pas s'étaler sur cette situation qui était pour le moment plus que bancale, elle se sentait plus à l'aise lorsqu'elle parlait de Charlie pour qui elle ne ressentait aucune affinité particulière. Dès que les sentiments restaient en dehors, il était plus facile d'en parler. Elle ria à nouveau lorsque Brynn lui demanda si elle la prenait pour un pigeon voyageur puis lorsqu'elle enchaîna sur le fait que Charlie pensait qu'elle avait un grain à la place du cerveau. "Euh je te signale que la meilleure chose qui soit arrivée à ta réputation, c'est quand on a mis une photo de toutes les deux sur instagram et qu'on a fait le buzz avec 230 likes. Sans moi tu n'es rien Brynn. Je te rappelle que personne dans cette université n'arrive à retenir ton nom de famille incompréhensible je dois être la seule de tous le campus à savoir l'orthographier." Le nom de famille de Brynn avait toujours fasciné les foules, personne dans la Cabot House n'arrivait jamais à bien le prononcer. Leur premier fou rire avait d'ailleurs été un soir d'appel lors d'une réunion Cabot, lorsque la présidente de l'époque avait été incapable de dire son nom. Que de bons souvenirs… "Toi rester flemmarde, mon dieu quelle surprise… T'auras intérêt à me tenir au courant, j'ai hâte de voir comment tu vas gérer ça avec ton caractère de merde légendaire ça promet des étincelles. Je suis sûre que tu vas trouver le moyen de séduire un troisième mec y'a rien de meilleur que les triangles amoureux à part les carré amoureux. Oui les carrés, me demande pas pourquoi." abrégea Naomi en souriant. Puis la fameuse question fut posée, les derniers ragots en date. Naomi détestait parler des gens ou cultiver les rumeurs mais avec Brynn c'était différent, elles avaient ce même esprit sadique et méchant. Naomi sautilla sur son siège. "Alors j'ai appris que Aaliyah était enceinte mais pas de Darnell ! Qui au passage est un de mes meilleurs potes donc j'ai carrément la mort contre elle sauf que évidemment comme on est Cabot et surtout qu'elle est enceinte on peut pas trop se frapper c'est bien dommage. Je te jure je déteste cette nana c'est physique c'est un truc de dingue. C'est le plus gros scoop que j'ai sous la main, mais je t'écoute m'instruire mon enfant. Nourris moi de potins harvardiens."

Tu dois bien admettre à contrecœur que tu souffres certainement d’une forme de folie. Ce n’est pas vraiment ta faute à toi si des idées plus bizarres les unes que les autres germent dans ton esprit toutes les secondes. Ce n’est pas non plus ta faute si parfois tu te mets à danser la macaréna dans une conversation très sérieuse, ou que tu oublies de mettre un pantalon. C’est simplement l’artiste qui sommeille en toi qui s’éveil. Puis si toi tu es cinglée, comment définir Naomi ?  Aucun mot ne te vient à l’esprit, parce que dans cette catégorie-là elle doit surement être un cran au-dessus de toi. Son extravagance est aussi contagieuse que la grippe dans une crèche.  « Mais ce n’est pas de ma faute, je m’imprègne simplement de mon modèle, toi. » réponds-tu les yeux papillonnants comme pour l’adoucir.  Vous aviez passé tellement de temps ensemble, que le comportement de l’une avait surement déteint sur l’autre et vice-versa. Mieux ne vaut pas trop penser à ça pour t’éviter une migraine inutile. « Eh mais dit tout de suite que je sers à rien. » t’exclames-tu la moue boudeuse. Bon okay elle n’a pas complètement tort. Il faut dire que dans cette grande université qu’est le campus de Cambridge, tu ne fais pas vraiment d’effort pour te mettre dans la lumière. Peut-être est-ce parce que tu y as déjà passé beaucoup trop de temps finissant aveuglé ? Tu préfères ne pas avoir de réputation que d’en avoir une qui dégrade ce que tu es vraiment. Au moins personne ne parle de toi, que ça soit en mal ou en bien, et ça c’est drôlement reposant. Les ragots c’est plutôt ton truc, sauf si tu es dedans. D’ailleurs, CS t’as étrangement épargné, ne citant ton prénom très rarement. Est-ce de la reconnaissance que tu ressens ? Tu ne vas pas non plus la remercier pour ça. « Les 230 likes c’est parce que je ne suis jamais sur instagram donc forcément quand j’y suis ça fait le buzz. Puis pour mon nom de famille je n’y peux pas grand-chose. Pour moi, en tant que danoise ce sont les votre qui sont bien difficile à retenir. Puis t’inquiète pas je t’offrais une petite médaille en chocolat pour ça. » te moques-tu gentiment. C’est vrai qu’à ta plus grande surprise, peu de personne sont capables de bien orthographier ton prénom, à croire qu’ils sont manchots. Pourtant parfois tu es gentille, tu tends la main, tu l’écris juste devant eux, mais rien à faire personne ne le retient. Tu ne parles même pas de ceux qui essayent de le prononcer, et qui t’écorchent tes oreilles à les faire saigner. Pourtant ce n’est pas difficile à prononcer, Glücksbourg, Glücks bourg. Le sien n’est pas non plus terrible Braxton-Scott ? On dirait une race de chien, alors pour toi en tant qu’étrangère c’est un peu la fin du monde.  
« Un caractère de merde ? J’ai un super caractère oui. Puis c’est pas de ma faute si j’attire les hommes, enfin encore heureux. Enfaite mon parfum c’est un peu du axe pour les filles, je fais tomber les beaux gosses du ciel. » pouffes-tu de bon cœur. Pas besoin de préciser que tu aimes bien l’idée de Naomi. Un carré ? C’est plutôt intéressant et original, enfin tu ne veux pas non plus avoir un harem, très peu pour toi.  Bref, vous enchainèrent sur les ragots havardiens, autre point commun que vous arboriez toutes les deux. Tu te mordilles la lèvre inférieure en l’entendant parler de la grossesse d’Aliyaah. Toi tu ne la connais pas personnellement, ne lui ayant pratiquement jamais adressé la parole, mais tu connais malheureusement bien le père. C’est juste que voilà, tu ne sais pas si tu avais le droit de lui dévoiler la vérité. C’est pas comme si le mystérieux père fait partie de ta famille, mais presque. « Ow moi je le connais bien le monsieur en question, c’est mon cousin. Tu sais Andrew. » dis-tu avec une petite grimace, espérant que Naomi n’irait pas le crier sur tous les toits, c’était pas son genre de toute façon.