#Cerceï - A coeur ouvert...

Je l'admirai comme je voulais la gifler pour lui ouvrir les yeux. Actuellement, elle ne faisait que se plaindre et rien d'autre. Je comprenais parfaitement que tout était dur à vivre pour elle, dure à accepter. Se faire violer, agresser est l'une des pires choses qui puisse nous arriver. Je le savais, ça m'était également arrivé. Personne n'était au courant jusqu'à aujourd'hui à part elle et le violeur évidemment. Je ne le criais pas sur tout les toits et je voyais parfaitement que c'était également son cas. Seulement, je ne me renfermais pas non plus sur moi-même, hurlant sur toutes les personnes qui essayaient de me tendre la main, qui essayaient de me faire comprendre qu'elles savaient parfaitement ce que je vivais, étant passé par là également. lors, les gens devraient arrêter de me traiter comme la dernière des victimes. Des gens que je ne connaissais jamais viennent me parler, parce qu'ils ont pitié de moi, je ne veux pas de ça, je n'ai jamais rien demandé. Je me sentais viser par ses mots mais ça me passait au-dessus. Je voyais bien qu'elle se braquait, ne cherchais pas à entrer en contact avec les autres à l'écouter parler. Je commençais assez à comprendre le personnage, mais malgré tout, je la respectais toujours. Elle sera toujours à mes yeux, celle qui a envoyer chier tout le monde lors du bal en recevant son prix, celle qui a embrassé le Doyen. Cerceï brise les règles et c'est beau. Un violeur, un sociopathe, un psychopathe, appelle ça comme tu veux n'en a strictement rien à foutre que tu sois grosse ou mince, que tu sois la reine du bal ou la plouc du coin. On me prends pour la pétasse du coin qui écarte les cuisses à tout bout de champs alors que je pourrai compter sur les doigts d'une seule main les gars que je me suis tapé et pourtant j'ai aussi été violée, j'ai aussi été tabassée Cerceï. Le physique, la popularité, ton caractère n'ont rien à voir là-dedans. Il s'enfou complètement Cerceï. Arrête de te rabaisser, de te dénigrer, arrête d'être mauvaise envers toi même. Ce chien ne mérite pas que tu te traites de tout les noms. Il mérite juste de pourrir en taule ou de vivre exactement la même chose que toi, voire pire ! Oui en effet, je commençais à craquer, mais s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est quand on se dénigre, quand on se rabaisse comme elle le fait. Je l'ai fait avec ma propre personne, ça m'a mené au suicide et je ne voudrai pas apprendre demain qu'elle a attenté à sa propre vie et qu'elle se trouve dans le couloir de la mort. J'aimerai parler d'autre chose si tu le veux bien.. du bal ! Pourquoi ne pas passer radicalement à un autre sujet ? Ca allait peut-être nous faire du bien à toutes les deux qui sait ?

Je m'enferme à double tour pour ne plus sentir quoique ce soit, je n'y arrive pas. J'enferme un à un mes vieux démons et ils restent avec moi le soir quand rien ne va plus. Je suis méchante avec elle parce qu'elle est belle et qu'elle doit avoir tout ce qu'elle désire. J'ai tout perdu, tout ce qui me restait d'un peu de lumière. Oublier mon passé, être dans une confrérie super cool, fréquenter des amis, flirter avec quelque un, un seul... avoir l'impression de vivre quelque... chose, mais au final mon monde s'est écroulé, on ne m'a jamais aimé, je ne suis qu'une parmi tant d'autre... Il est là... Ce connard court toujours quelque pars dans le campus dans la ville et je me sens comme terrorisée à cette idée. Je déteste ce sentiment. elle me parle et je sens le vécu dans sa voix. Ma vie n'a jamais été belle et désormais elle devra l'être différemment, accepté que mon monde bouge, accepter d'aimer, de l'être par quelqu'un. Qui pourrait aimé la fille que je suis ? Les larmes me soulèvent et je tente de ma fondre en larmes devant elle. Je me tais et je l'écoute. « Il ne mérite pas de vivre. » Je ne sais quelle réaction je pourrais avoir en le revoyant mais j'ai trop mal pour pouvoir avancer... Je relève la tête. « Euh oui ? Quelle question ? » Je n'étais pas certaine d'être prête il y avait des tonnes de questions possibles, alors bon... J'avais peur. Surtout concernant le bal, j'en gardais un mauvais souvenir et avec du recul j'aurai du me méfier de ça, un début de tronquerie. Je restais silencieuse et curieuse.

Il ne mérite pas de vivre. Je ne sais pas pourquoi je souriais en entendant sa phrase. Peut-être parce que je le pensais également et qu'en effet, son agresseur ne méritait pas de vivre. Peut-être parce que je pensais la même chose du mien ou plutôt, des miens et de beaucoup d'autres personnes qui m'avaient fait subir d'atroces souffrances mentales comme physiques. Bande de salauds ! Je me mis à parler d'autre chose. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec tout ça et qui s'était d'ailleurs passé l'année dernière. Le bal de fin d'année. Elle avait reçu un prix, celui de la personne la moins stylé d'Harvard. Prix super spécial quand même car juger quelqu'un sur son look, c'est con. On a tous un look tellement différent, enfin, je sais pas, je trouve ce prix con. Comme beaucoup d'autre d'ailleurs, mais après, ce n'est que mon avis. Puis, elle avait aussi fait un discours magistral avant d'embrasser le Doyen et d'envoyer chier tout le monde. Un exemple à suivre ! Enfin, non, pas sûre qu'il soit à suivre, mais une fille à respecter pour son putain de culot. Lors du bal de fin d'année, t'as reçue un prix assez con je dois dire. Et t'avais l'air d'être du même avis que moi. Franchement, t'aurais pensé la même chose de ce prix s'il avait été décerné à une autre personne ? Je voulais savoir si elle aussi trouvait ce prix ridicule, abjecte, con, etc... ou si elle avait réagit ainsi tout simplement parce que c'était elle qui l'avait reçu. N'empêche que les "gagnants" de la majorité des razzies avaient surpris tout le monde. Comme Alicia, Swan, Cerceï et plein d'autre encore. Je pense que c'est l'un des bals que l'on ne pourra pas oublier. Qui restera longtemps dans nos mémoires.

Okay, okay... Il faut en passer par là, pour avoir la paix après. Les gens posent des questions ils veulent savoir ce qui se passent, veulent comprendre pourquoi tel ou telle choses se produisent. Je peux le comprendre, mais je n'ai pas envie d'en parler. Si ça ne tenait qu'à moi, je me cacherais tranquillement sous les couvertures de mon lit et j'essayerai de faire quelque chose, je sais pas... Tenir fortement Teddy mon ours en peluche. A la place de cela, je suis en face d'elle, je n'ai rien à dire de plus et je crois que quelque part elle l'a compris puisqu'elle change de sujet. Oh le bal, un moment qui aurait sans nul doute du me mettre la puce à l'oreille. Kirill qui était mon cavalier n'a jamais été avec moi durant le bal, il ne m'aimait pas, il ne m'aime pas, il n'a fais cela que pour un putain de pari. Je déteste les hommes. Je tente de me concentrer sur sa question, je ne sais pas du tout, c'est une question que je ne comprends pas... Enfin Je veux dire c'est complexe. « Je n'y ai pas vraiment réfléchis. » avouais-je tout naturellement, c'est quelque chose qui me parait si lointain maintenant. C'était une soirée bizarre quand même où je n'ai pas vraiment tout compris. Je me mordille la lèvre intérieure, avant de reprendre. « c'était mon premier bal de fin d'année, en Angleterre je n'ai jamais vécu cela, à proprement parlé, alors bon... Je ne savais pas qu'on décernait autant de prix et certains étaient vraiment mal venu. Comment peut on juger le style d'une personne sans la connaitre. Concrètement les gens ont voté pour pour moi uniquement pour mon physiquement et pas les vêtements que je porte. » Je suis lucide quant à la réalité des choses, je n'ai jamais vraiment été à l'aise dans ce domaine. Faut dire, c'était bizarre... « Après... les gens ne me connaissent pas, ils jugent c'est leurs soucis. Que ce soit pour moi ou les autres, la société est coincée et n'acceptera jamais que ce ne soit pas une miss parfaite qui soit élue reine du bal. » Je haussais légèrement les épaules, comme pour confirmer ce que je disais, c'était une réalité palpable depuis bien longtemps, les gens sont comme cela et ça ne changera pas.

J'écoutais tout ce qu'elle me disait et ne parlais pas, jusqu'à ce qu'elle ait totalement fini de le faire. Elle n'avait pas réfléchit à la question. Disons que j'y avais réfléchis depuis belle lurette, en même temps, normal, vu que je fais les questions. Mais dans le sens où, même avant d'être dans le club du journal, je me posais cette question. Et puis, plus elle parlait et plus j'en apprenais sur elle. Elle venait d'Angleterre, tout comme moi. Je ne le savais pas. Il y en avait tellement au final à Harvard. Il y avait plus d'étrangers que de réels américains à Harvard en faite. Mais passons, je buvais chacune de ses paroles. C'est tellement beau et vrai ce que tu dis ! Bon, je n'allai pas juger celle qui avait gagné le prix de la plus belle fille d'Harvard car c'était ma cousine par alliance, elle faisait partie de la famille et surtout, je n'avais rien contre elle. Mais elle était l'exemple même de ce que venait de dire Cerceï. Les gens finissent toujours par choisir Miss Parfaite, physiquement pour ce titre. Sans même connaître le fond de la personnalité de cette personne. Certains ne connaissaient pas Anya et d'autres ne l'aimaient pas et pourtant, ce n'était pas la première fois qu'elle était élue reine du bal ou plus belle femme de l'université. Quoique, c'était une belle femme, alors oui, mais reine du bal, c'est étrange. Je riais intérieurement en  y pensant. Mais voilà, je devais mettre tout ça sur papier et surtout, je ne voulais pas abuser du temps qu'elle m'avait accordé. Puis je, je ne voulais pas non plus lui poser de questions trop indiscrètes. On en avait sûrement fait le tour. Merci de m'avoir accordé quelques minutes de ton temps Cerceï. Aurais-tu un dernier petit message à faire passer à certains de nos lecteurs ? Je m'arrangerais pour le faire passer correctement si elle avait un message très franc à faire passer, ou alors très simple, je ne sais pas.

Je la regarde, je me demande comment elle fait pour poser des questions indiscrètes aux gens. Je n'arriverai pas à faire une chose pareille. Je ne m'attendais pas à ce genre de questions, c'était étonnant et hors de propos mais c'était la réalité. Il y aura des gens, toujours, plus méchant que les autres. Je me rappelle de ce mec qui n'arrêtait pas de me rabaisser parce que je n'ai pas le physique d'un mannequin. Et je devais faire quoi ? garder la tête haute. Je ne sais pas ce qui est le plus humiliant : écouter des connards me rabaisser ou penser qu'on m'apprécie et se rendre compte que ce n'est que du fake. Je ne m'attendais pas à avoir un prix, j'ai fais un truc sur un coup de tête comme toujours. POAW. Aidez moi ! « euh... » Je ne sais pas trop, qu'est ce que je veux dire ? Poaw, c'est compliqué et tout s'embrouille dans ma tête. J'ouvre la bouche, puis je la referme perdue dans mes pensées, je ne sais pas ce que je veux dire. Je suis complètement paumée, perdue, à la ramasse, bon il faut dire quelque chose. « Je ne sais pas... Arrêter de se fier aux apparences et ne plus avoir peur même si c'est une notion difficile quand le pire nous est arrivé. J'en sais rien, je suis pas douée pour ça. » Pour énormément de choses, je me pose trop de questions, je suis perdue, à bout... ailleurs... Bon sang que c'est complexe.

Je lui avais apparemment posé une colle en lui posant cette question. C'était pas tellement le but mais je voulais surtout terminer mon article par une belle petite conclusion de sa part. J'allai en faire de même avec Anastasiya. Il fallait d'ailleurs que je la contact. Ca me donnerait l'occasion de m'excuser pour ne pas avoir été présente au mariage, de ne pas lui avoir rendu visite après la naissance d'Alessia. En même temps, j'étais en dépression donc je ne le pouvais pas vraiment, mais ça, elle ne le savait pas donc bon. Mais revenons-en à Cerceï. Elle réfléchit quelques instants et je souriais, attendant patiemment.  Bienvenue au club ! Elle n'avait pas l'air très à l'aise dans les conclusions et c'était également mon cas. Pour entamer les choses, j'étais une pro, mais en ce qui concerne l'achèvement d'une histoire, d'un couple, de ma vie même, j'y arrivais pas. La preuve, j'étais encore en vie. Je n'avais même pas réussi à mettre un terme à ma vie, ça prouvait bien que je n'étais pas douée pour ça. J'écrivais ce qu'elle venait de me dire, reposant mon regard sur elle. C'était parfait, merci beaucoup et surtout, bonne continuation, au plaisir de te revoir ! Je lui tendais la main une nouvelle fois, pour qu'elle la serre. Histoire de se dire aurevoir, poliment. Espérant qu'elle ne garderait pas une mauvaise image de moi car je ne lui voulais pas de mal, bien au contraire.