LEYNA&CHARLIE ┼ « This is Halloween »

Quelque part, je peux comprendre pourquoi elle me déteste. Quand nos seuls amis sont l'alcool et la drogues, que notre famille nous a toujours ignoré en tant qu'être humain à part entière et qu'en prime on n'a aucun estime de soi, ça doit pas être facile de voir des filles parfaite comme moi arriver sans leur en vouloir. Vraiment je ne lui en veut pas du tout d'agir comme une pauvre petite fille en manque d'attention. Pour preuve, je l'encourage même là-dedans en lui donnant la réplique. Encore mieux : j'adore ça. Même si je la trouve pathétique et ridicule, non seulement nos énièmes prises de tête mettent du piquant dans ma vie, mais aussi ça me montre à quoi je pourrais ressembler si j'avais pas eu une vie aussi parfaite. « Je te dirais bien que c'est important de s'aimer, mais si j'étais à ta place moi aussi je me détesterais. » Comment faire autrement de toute manière ? En tout cas je ne fut pas sans remarquer son expression changer alors que je faisais la comparaison entre sa pauvre petite personne et sa grande soeur Apple. J'étais - sans me venter bien entendu - la meilleure pour déceler les expressions faciales que l'on tente de cacher. C'est même moi qui avait inventer toutes ces différentes techniques. « C'est quand même drôle que tu me parles de manques de répartie alors que tu l'une de celle qui en manque. Mais je suis contente que tu acceptes ma différence. Non parce que te ressembler ce serait quand même beaucoup trop triste. »

L'alcool me faisait vraiment rester soft en réalité. Parce qu'en temps normal, j'aurais certainement agis beaucoup plus aggressivement. La, ma tête me tournait beaucoup trop pour que je puisse faire le moindre mouvement brusque et je comptais pas tenter le diable. Surtout que je risquais juste de me casser lamentablement la figure attirant certainement des nouvelles moqueries de la part de Leyna l'affreuse. Mh, non merci. J'allais m'en passer. N'empêche que je me demandais comment elle pouvait se regarder dans un miroir tout les jours sans avoir l'atroce envie de vomir. Parce qu'il fallait dire ce qui était mais, cette nana était tout simplement insupportable. Y avait vraiment des tonnes de gifles qui se perdait et elle méritait d'être prise comme un punching ball juste pour lui faire regretter toutes les conneries qui pouvait sortir de sa bouche. « J'pense que t'en as déjà bien assez en te détestant toi même, j'vais pas t'en rajouter. » Ou alors j'pourrais rajouter ma main venant frapper violement son visage histoire de lui apprendre la vie. Ouais, c'était une solution ça aussi. « J'avoue que ça serait triste. Tu te rendrais compte d'à quel point tu ne sers à rien et là, c'est toute ta vie qui partirait en lambeau. Quelle tristesse. »

À l'inverse, moi je n'avais pas envie de la gifler. Elle aimerait beaucoup trop me voir sortir de mes gonds et péter un câble. C'est beaucoup plus chian pour elle que je reste calme et confiante alors qu'elle fait tout pour m'ébranler. Puis c'est pas comme si ça risquait de marcher, je veux dire, son avis il vaut absolument rien. « C'est gentil de t'inquiéter, vraiment, mais t'as pas à t'en faire j'en suis pas encore à me détester. Au contraire je m'adore. » Je vous le dis, ma confiance en moi est absolument inébranlable. Et même si elle avait raison, même si je me détestais, jamais je m'oserais m'abaisser à le lui avouer. Ça lui ferait trop plaisir et mon rôle n'était certainement pas de lui faire plaisir. Je suis une méchante moi, vous vous rappelez ? C'est très exactement ce rôle là que je veux garder, il me plait à un point inimaginable. « Mais ça ne risque pas d'arriver. Un monde sans moi, voilà ce qui serait une véritable tristesse. Par contre tu devrais considérer la chose, tout le monde serait plus heureux sans toi. » C'est vrai, regarder là, elle est misérable. Les seuls amis qu'elle a sont des gens qui la prenne en pitié, moi à sa place ça me dégoutterait. Et puis elle apporte rien à la société à boire et à se droguer chaque jour. Une honte pour les Kovalevski, voilà ce qu'elle est. Ça doit être un fardeau dur à porter mais il faut bien dire les choses telles qu'elles sont dans la vie.

Fallait sentir l'ironie là parce que franchement, je me foutais de sa gueule puissance mille mais pour ma défense, ça avait toujours fonctionnée comme ça. Et fallait dire qu'elle m'envoyait bien les piques en retour donc je n'avais aucune raison de me priver de la descendre un petit coup. Puis ça m'amusais. Une semaine sans en foutre plein la tronche à Leyna n'était pas une vrai semaine. Et là, j'avais tellement l'impression que ça faisait une éternité que je ne l'avais pas croisée que j'étais bien évidement obligée de me rattraper en lui disant les plus jolies mots d'amour présent dans mes pensées. « J'aurais du m'en douter, t'as toujours eu un goût prononcer pour les choses merdiques. Ça devrait même pas m'étonner en fait. » Et prend toi ça dans les dents. Sans mentir, j'crois qu'on devrait vraiment faire un concours de vanne parce qu'on excellait dans ce domaine. Sérieusement. On était même carrément douée. On pouvait facilement décrocher des médailles tiens. « T'as fais l'école du rire en fait toi ? Non mais est ce que tu pourrais redescendre de ton monde rien que deux minutes pour te rendre compte d'à quel point tu es ridicule ? J'trouve ça tellement risible ton amour propre. »