Artemis&Misha - this is not a game

This is Halloween

• Non, je ne suis pas d'accord. Pourquoi commencer avec un "Il était une fois..." ? Tout le monde sait que quand une histoire commence avec cette introduction, la fin sera joyeuse, les méchants seront mort, et les gentils seront heureux, marié et avec deux, voir trois enfants. Pour une fois, on va changer, chaque histoire n'est pas belle à écouter, jolie à lire. Non, je ne me plaindrais pas de la vie que j'ai eu, mais à vrai dire, j'aurais pu avoir mieux, mais comme l'a dit un philosophe "Si on avait la vie qu'on rêve, on rêverait de la vie qu'on a". Remontons vingt six ans en arrière, là ou nos parents n'avaient pas tous les soucis qu'on a, là ou ils étaient heureux et ne se préoccupait que de leur bonheur. La belle époque si l'on y réfléchi bien quelques minutes, ils n'étaient pas là à se prendre la tête pour un rien, à communiquer seulement par écran interposé, à vouloir à tout prix le dernier iphone, putain, mais arrêtez de vivre comme des moutons les gars, on finira tous par crever, d'autres plus rapidement, les meilleures en premiers comme l'expression le dit si bien. Pour le coup, j'partirais en dernier j'pense, même après le dernier, histoire de montrer que j'suis loin d'être le meilleur. Ce soir, on fête les morts, j'comprends pas trop le principe pour ne pas vous mentir. En quoi c'est amusant de se déguiser en monstre ? C'est une excuse pour boire ? Une excuse pour faire la fête ? Une excuse pour aller vomir derrière les buissons ? Foutage de gueule ouais. C'est bien quand t'es gosse, tu te retrouves à déambuler dans les résidences et à réclamer des bonbons, mais, à notre âge, sérieusement ? J'ai la gueule du connard qui va aller fraper chez les gens et demander des bonbons ? J'en veux j'vais en acheter. « On peut commencer par dire que j'ai peur du noir? Et qu'c'est assez frustrant de passer six heures à marcher dans des couloirs plongés dans le noir, dans c'cas-là. Cela dit, j'ai tout autant peur des personnes de films d'horreur, parce que j'suis une grande peureuse. » [...] « Si tu veux dire quelque chose, dis-le seulement. J'aime pas les interrogatoires. » En réalité, j'aurais pu rigoler, me moquer d'elle, mais, à quoi ça aurait servi ? J'étais pas là pour ça, c'était l'une des seules personnes avec qui je pouvais réellement discuter, alors pourquoi tout gâcher ? Parceque je ne suis qu'un connard qui ne pense qu'à sa gueule ? "T'es vraiment pas tombé dans le bon endroit ma pauvre... Car là, t'es entouré de réplique de personnes de films d'horreurs, donc... Comment tu fais pour battre ta peur ?" Combattre ces peurs, faudrait que j'apprenne un jour, ça pourrait être pas mal... "Autrement... J'ai toujours eu peur de me retrouver seul... J'sais, ça parrait bizarre vu que j'fais le gars qui s'en bas les couilles..." J'avais beau faire le gars solitaire qui n'a besoin que de lui pour avancer, c'était faux... Totalement faux, et ça, j'le savais. •

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

(Invité)

Pourquoi j'suis ici et pas ailleurs, pourquoi dans ma tête j'suis ailleurs et pas ici. J'suis du genre à papillonner quand je suis pas concentrée, à papillonner dans ma tête du moins, pas de manière physique. Faut dire que c'était un concentré de conneries cette soirée, parce que ça m'arrive rarement d'me taper des cuites dans les couloirs de l'université ou de parler sentiments dans l'obscurité. Halloween, nuit des premières fois. C'est triste à quel point cette soirée était complètement différente de toutes celles que j'avais pu vivre auparavant un soir de fête. Et au final j'étais là dans un parc, pas à regarder les étoiles mais à parler, à parler de quoi, de tout et de rien, et de rien signifiait que ça allait sûrement plus loin qu'une conversation à propos de la pluie et du beau temps. En fait, j'ai dis Halloween, mais là on est le premier novembre, alors on en a plus rien à foutre de la nuit des monstres, c'est le jour des morts aujourd'hui même si j'en ai pas à célébrer. En fait, même si j'en avais j'suis pas sûre que j'ferais un trajet jusqu'à Varsovie pour déposer quelques fleurs sur une tombe; faut dire que j'préfère de loin me tenir à bonne distance de toutes les personnes qui ont composées ou qui composent ma famille. On reste loin de ce pays froid qu'est la Pologne. Et ce pays froid avait forgé un coeur froid, même si j'avais trouvé un moyen de le rendre bien plus chaud et chaleureux, bien plus imprégné des autres que de moi même. "T'es vraiment pas tombé dans le bon endroit ma pauvre... Car là, t'es entouré de réplique de personnes de films d'horreurs, donc... Comment tu fais pour battre ta peur ?" Levant les yeux vers le ciel un instant, je les redescendaient progressivement, avant d'atteindre une personne qui passait, seule, par là. La regardant s'éloigner, je pris alors la parole. « J'sais pas. Je suppose qu'au final, si j'essaie juste d'en faire abstraction, je finis par oublier qu'elles sont là. » C'était vrai, je n'avais pas de formule magique qui faisait disparaitre mes angoisses, cela dépendait simplement de ma volonté. "Autrement... J'ai toujours eu peur de me retrouver seul... J'sais, ça parrait bizarre vu que j'fais le gars qui s'en bas les couilles..." Je tournais la tête vers lui, l'observant quelques secondes. « J'trouve pas ça bizarre. » Je fis une pause avant de reprendre. « Puis de toute manière, tu pourrais t'faire abandonner par la terre entière que j'suis trop bornée pour laisser tomber. » Et ouais, j'suis comme ça, bornée et obstinée, alors pour moi, qu'importait les personnes, j'étais pas du genre à lâcher prise ou à faire tomber les gens plus bas que terre. J'suis limite un grappin, j'les aide à remonter.

(Invité)