You never leave my mind (Caly)

Je sentais dans la voix de Caly toute sa désillusion. «Tu peux pas te marier avec un inconnu que tu n’aimes pas juste pour faire plaisir à ton oncle Caly. Je sais qu’il est l’un des seuls membres de ta famille qu'il te reste et j’imagine à quel point tu dois avoir envie de te lier avec lui… » La situation n’était pas simple pour la jeune femme, mais j’arrivais très bien à me mettre à sa place. A l’heure actuelle, je n’avais plus que ma cousine ici. Mon aîné avait décampé sans un mot, mes relations avec mes parents étaient toujours tendues et je n’avais toujours aucune nouvelle de mon plus jeune frère. « Je le comprends très bien même, crois moi… » fis-je avec une pointe d’amertume avant de me résoudre à me confier à mon tour. Après tout, je ne pouvais pas attendre de Caly qu’elle se montre complètement honnète avec moi si je ne faisais pas non plus d’effort de mon côté. « Emrys s’est barré de Cambridge la semaine dernière alors ton sentiment d’isolement et de déracinement je peux très bien le comprendre. » Il fallait que je l’aide à se sortir de cette nouvelle galère. Bien sûr, cela ne me regardait plus. J’aurais pu aussi bien faire comme si je n’avais pas entendu, ignorer sa détresse et continuer ma petite vie mais quand il s’agissait de Caly je ne pouvais pas rester indifférent. Je commençais par la questionner sur ce type. Elio. Un étudiant d’Harvard qu’elle avait été rencontré quelques jours auparavant. Apparemment, il ne voulait pas d’elle. C’était un crétin donc. Mais je ne pus néanmoins masquer un petit sourire satisfait. Au moins, dans un sens, ce n’était pas plus mal. Si les deux fiancés s’opposaient à cette union, leurs familles risquaient de ne pas pouvoir faire grand chose pour les y forcer. « Il faut essayer de rassembler toutes les données. Déjà pourquoi ton oncle veut vous marier ? Il a appris pour toi et Liz peut être. Il est contre les mariages gays ? Ou tout simplement vieux jeu ? » Peut être que le russe s’était mis en tête d’unir sa nièce par simple méprise la pensant homosexuelle et n’ayant pas l’esprit très ouvert.

J'écoutais Priape, sachant qu'il avait raison : je ne pouvais épouser un inconnu, ce n'était pas acceptable. Seulement je préférais, de loin, épouser Elio que de retourner croupir en Prison, surtout en Russie. Ce n'était pas une famille que j'avais trouvée en Russie au final, mais des problèmes, j'étais peut-être mieux sans parents, orpheline, mais à présent je ne pouvais revenir en arrière. Oui, j'avais envie de me lier à mon oncle, mais à présent j'éprouvais des réticences... surtout qu'il y avait ma soeur, quelle plaie elle aussi. Je passais ma main dans mes cheveux lorsque... je me décomposais complètement. Je me sentais tellement égoïste, tellement... Oui, égoïste, c'était la seule chose que je pouvais dire. Priape n'allait pas si bien que ça... Priape lui aussi avait ses problèmes et pour être honnête, je n'allais pas mentir, avec tout ce qui m'arrivait dernièrement j'avais oublié d'y penser. Je ne m'étais jamais demandé comment il pouvait aller, ça coulait de source... je me sentais nulle, j'avais envie d'exploser, je culpabilisais. Priape je... sur le moment, j'oubliais presque mes problèmes, imaginant ce qu'il pouvait ressentir, la détresse dans laquelle il devait être. Le pire, c'est que malgré ses histoires il s'inquiétait pour moi... me faisant passer en premier en venant me trouver. Oh mon dieu, je suis tellement désolée, je m'en veux... je, je ne savais pas. Tu ne devrais pas t'occuper de moi, tu dois être tellement mal. Il avait déjà perdu un frère, maintenant Emrys... j'avais envie de le prendre à nouveau dans mes bras. Il montrait tellement peu ce qu'il ressentait. Je voulais qu'il sache que même si j'avais été égoïste, je ne pouvais pas être complètement insensible à ses problèmes. Je pense qu'à force de penser à mes problèmes, j'ai presque oublié que les autres en avaient, j'suis vraiment, vraiment, vraiment désolée dis-je avec honnêteté.

Je voulais aider Caly sincèrement. Je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait me faire confiance et pour cela je m’étais moi même laissé aller à certaines confidences, lui révélant que j’étais plutôt bien placé pour la comprendre puisque mon frère venait de déserter Cambridge. Mais cette révélation, qui avait pour but de lui prouver qu’elle pouvait se confier sans crainte, sembla au contraire la déconcerter. Elle s’excusa. « Tu n’y es pour rien Caly, ne t’excuse pas. » fis-je avec douceur. « Ecoute, il a voulu partir de son propre gré, c’était son choix, il ne m’a même pas laissé une chance de le retenir… On ne peut plus rien faire pour cela. » affirmai-je avec sérieux mais également avec une nuance de déception dans la voix. J’aurais aimé pouvoir retenir mon aîné, j’avais encore tellement besoin de lui, de sa présence, de son soutien, de ses conseils. Mais je ne pouvais pas me lamenter éternellement pour ma famille même si actuellement il ne restait pas grand chose du clan Zacharias. Je préférais essayer de me concentrer sur Calypso et les soucis que son oncle lui créait. « Il faut oublier Emrys pour le moment, et avancer. Par contre, ton problème à toi on peut encore essayer de l’enrayer en empêchant ce mariage. » ajoutai-je avec une pointe d’optimisme. Ma main droite vint s'emparer délicatement de son menton et je lui fis doucement relever la tête vers moi. Mon regard plongea dans le sien alors que mes lèvres s'étirèrent en un léger sourire, histoire de la convaincre que j'allais bien et que j'étais prêt à l'aider et à me concentrer sur l'annulation de ses fiançailles forcées. « Alors dis-moi, tu sais pourquoi ton oncle veut que tu épouses ce Elio ? » demandai-je à nouveau sans pouvoir m’empêcher de prononcer le prénom de son futur époux avec un certain dédain.

Priape avait raison, pour une fois je n’étais pas dans une histoire et ce n’était donc, en rien ma faute, mais je me sentais toujours coupable de ne pas avoir demandé réellement à Priape comment il allait. Il essayait de me rassurer, de me dire que ce n’était rien, et que de toute manière il ne pouvait rien changer puisque Emrys avait décidé de partir, sans laisser l’occasion à personne de lui prouver qu’il prenait la mauvaise décision. Je déglutissais en attendant cela, cet été j’avais eu la même idée : partir, pour toujours, quitter Harvard, arrêter mes études. Lorsque j’avais confessé à Priape mes envies, il m’avait dit de réfléchir, de ne pas me précipiter, et encore une fois il avait raison : imaginez l’horreur si j’avais décidé de m’installer définitivement chez mon oncle. On revenait donc sur mon mariage : mon foutu mariage. D’accord… mais si tu as besoin de te confier, je sais que nous deux dernièrement… c’est compliqué, comme toujours de manière dis-je, je m’embrouillais légèrement, toujours sous le choc de sa dernière confession. Puis, au fond ce n’était pas facile d’accepter un nouveau rapprochement avec le jeune homme, de lui dire explicitement que j’étais là, qu’il pouvait… qu’il pouvait se permettre de me contacter, alors que pendant le housing day j’avais exprimé mon besoin d’éloignement. Je suis là Priape, même si je ne sais pas ce que je dois ressentir ou non pour toi… dis-je, dévoilant sûrement trop mes sentiments. Seulement, j'avais trop de problèmes actuellement pour lui cacher ce que je ressentais à présent à son égard, et à quel point tout cela me perturbait au fond. J'avais envie de le détester et en même temps de l'aimer, de retrouver la complicité que j'avais avec l'adolescent qu'il était auparavant, avant qu'on décide de faire l'erreur de notre vie : tomber amoureux. Priape on ne peut pas l'empêcher du moins pas comme ça... J'hésitais à lui dire la raison pour laquelle j'avais peur, pourquoi je ne refusais pas et pourquoi je ne partais pas en courant. Franchement, non, je ne sais pas... sûrement qu'il veut redorer son image en Italie, ou un truc dans le genre, Elio, lui, enfin son père, c'est pour l'argent lâchai-je avec un certain dégoût dans la voix.

J’essayais de recentrer Caly sur le réel problème qui m’avait conduit ici. Bien que le départ d’Emrys m’avait véritablement affecté, ce n’était en aucun cas la raison qui m’avait amené à venir lui parler, et elle avait bien assez à faire avec ses soucis je ne voulais pas lui en rajouter. Cependant, je ne pus m’empêcher de me sentir touché par ses paroles, lorsqu’elle m’assura avec un peu de confusion que je pouvais moi aussi compter sur elle. Je la regardais un instant avec tendresse et mes lèvres s’étirèrent en un petit sourire reconnaissant. « Je sais que c'est compliqué alors... Merci Caly. » Ce fut surtout la dernière partie de sa phrase qui avait retenu mon attention, « même si je ne sais pas ce que je dois ressentir ou non pour toi » Finalement, même après toutes nos mises au point houleuses, on se retrouvait à ce même stade : aussi perdus l’un que l’autre. Mon regard plongé dans le sien, je ne savais pas vraiment si c’était le fait d’avoir laissé entrevoir ma vulnérabilité, le fait de réaliser l’once de sentiment qui pouvait encore exister en elle à mon égard, ou si c’était encore parce que je sentais que ce mariage allait irrémédiablement nous séparer, mais j’avais terriblement envie de l’embrasser à cet instant. Mes yeux scrutèrent un instant ses lèvres rosées alors que mon cerveau cherchait frénétiquement à s’en rappeler le goût, mais finalement, dans un sursaut de lucidité, je repris la parole pour me recentrer sur le sujet qui m’avait mené ici. Caly me répondit alors que son oncle espérait améliorer ses relations en Italie alors que le père de son fiancé voyait dans leur union des avantages financiers. « Alors on a qu’à faire courir le bruit que tu es fauchée… Si le père de ce type pense que tu n’as plus aucune fortune à apporter à son fils, il renoncera surement à vous marier… » proposai-je, un peu désespéré.

Priape me remerciait, un simple « merci ». Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier, parce que ce n’était pas vraiment explicite mais je me contentais de lui répondre par un sourire discret. Priape n’était jamais explicite de toute manière, il était toujours trop mystérieux et avec le temps je n’arrivais plus à savoir ce qu’il pouvait penser. Il était devenu une énigme, une personne que je ne connaissais plus vraiment… Malgré notre proximité durant cette conversation, à présent, nous étions si éloignés, nos vies étaient tellement différentes. Nous étions différents, je n’étais plus la personne que j’étais une année auparavant lorsqu’on était en couple, et lui non plus. Est-ce qu’il me comprenait toujours ? Sûrement que non, sûrement qu’il devait être aussi perdu que moi. Même si, j’étais encore capable de deviner certaines de ses réactions, je ne pouvais plus le percer à jour comme avant. Il proposait de faire courir le bruit que je n’avais plus d’argent, c’était une bonne idée sachant que je ne roulais pas sur l’or depuis mon arrestation, c’était encore compliqué de retrouver tous mes comptes. Néanmoins, à défaut de voir sur mon compte une multitude de zéros, mon oncle, lui, n’avait pas ce problème. Et le père d’Elio ne voulait pas mon argent spécialement, mais celui de mon oncle indirectement. Je me mordais la lèvre avant de répondre à Priape, réalisant que trouver une solution allait être vraiment compliqué. Même si je fais ça son père sait très bien que mon oncle a de l’argent, je pense que l’état de mon compte en banque préoccupe peu la famille Ferrari… dis-je en passant une main dans mes cheveux avant de soupirer. Peut-être qu’il n’y a pas de solutions… je me retournais vivement, jetant mon regard par la fenêtre. Peut-être que je vais devoir l’épouser, et puis c’est tout, troquer Leroy pour Ferrari… et je dois juste l'accepter et me taire, c'est peut-être le seul moyen d'être tranquille au final... Je devais me rendre à l’évidence, cela semblait la suite logique des choses, puisque j’étais incapable de vaincre mon oncle. Je rigolais nerveusement, avant de soupirer à nouveau, dos à Priape. Je ne voulais pas qu’il voit à quel point réaliser ça et le dire à voix haute était difficile.

J’étais un peu dépité, si bien que je n’arrivais pas à réfléchir logiquement. J’avais proposé une idée toute simple : faire courir le bruit que Calypso était fauchée. Mais cela n’allait pas être aussi facile que cela… Elle m’expliqua que la famille de son fiancé n’allait pas être dupe et qu’ils surveillaient très certainement déjà les mouvements sur le compte bancaire, surement bien garni, de son richissime oncle. Je soupirai, agacé. Au moins, je n’aurais jamais ce problème personnellement. A moins de gagner au loto, je pouvais être sûr qu’aucune fille s’intéresserait à moi pour mon fric ou celui de ma famille, songeai-je un instant avec cynisme avant de me reconcentrer sur mon ex petite amie qui me tourna le dos, regard vers l’extérieur, laissant exprimer son dépit. Je posai doucement mes mains sur ses épaules, un petit geste de réconfort à son égard alors qu’un rire nerveux s’échappait de ses lèvres. « Déjà que j’aimais pas beaucoup Leroy… Mais Ferrari je crois que c’est encore pire. » fis-je en grimaçant. C’était vrai que Zacharias lui aurait été nettement mieux… « Enfin si ta belle famille t’offre une nouvelle voiture comme cadeau de mariage, j’espère que tu m’emmèneras faire un tour… » plaisantai-je un instant avant de reprendre mon sérieux et de demander : « Tu devrais parler de tes réticences à ton oncle… Peut être qu’il comprendrait… »

Je pouvais sentir Priape poser ses mains sur mes épaules, je penchais légèrement la tête afin de m’appuyer sur sa main avec une soudaine envie de la prendre afin d’enlacer Priape, sentir sa respiration dans mon cou, dans mes cheveux, comme j’avais l’habitude de le faire auparavant, mais je m’abstenais. Je restais comme ça une longue minute, lorsqu’un léger rire s’échappait de ma bouche quand il faisait une remarque sur mon nom de famille et la prochaine voiture que je pourrais avoir. En effet, si j'épousais Elio, je devrais sûrement hériter d'une jolie Ferrari flambant neuve, super. Thomspers c’est le top de toute manière, si un jour on avait eu l’idée de se marier, je t’aurais obligé à le porter dis-je en rigolant. J’avais le meilleur nom de famille de la terre de toute manière, même si il ressemblait à un nom de GPS. Néanmoins, je regrettais mes paroles… parce que, justement, je pensais que Priape était la personne que j’allais épouser… mais à présent, tout était différent. Je me retournais vivement, déposant mes mains sur le torse de Priape, j’étais sûrement trop proche de lui, mais c’était plus fort que moi. Je déposais délicatement ma tête dans le creux de son cou, j’entendais son coeur battre, c’était toujours mieux que de fixer ses lèvres qui me faisaient des grands appels. Je fermais les yeux un instant lorsqu’il me disait de parler à mon oncle… si seulement tout était si facile. Mon oncle en plus d’être un vrai con, était têtu - c’était de famille - et il menaçait de me remettre en prison, donc lui parler à présent, ça ne servait plus à grand-chose. Surtout qu'il y avait ma folle de soeur. J’ai déjà essayé… mais j’ai peur de retourner en prison avouai-je à Priape.

Caly semblait sure d’elle concernant le débat sur le meilleur nom de famille : elle était fière du sien : Thomspers, ce qui fit apparaître un petit sourire sur mon visage. Mais la suite de sa phrase sema soudain tout autre chose dans mon esprit, lorsqu’elle évoqua l’idée qu’on aurait pu avoir de se marier alors qu’on était ensemble et le fait qu’elle m’aurait obligé à porter son nom. Ca avait beau être dit sur le ton de l’humour, cela signifiait quand même bien que mon ex petite amie l’avait envisagé, qu’à un moment donné l’idée de passer notre vie ensemble, en tant que mari et femme, l’avait effleurée… Finalement, il fallait probablement mieux ne pas prendre cette petite réflexion au sérieux. Après tout nous n’étions plus ensemble aujourd’hui, toute idée de mariage entre nous était complètement farfelue… « J’aurais pas abandonner Zacharias comme ça… » répondis-je sur le même ton léger qu’elle. Elle se retourna ensuite vers moi, ses mains sur mon torse et l’espace d’un instant, ce fut beaucoup plus difficile de feindre que tout ceci n’était qu’une plaisanterie. La vérité c’était que je n’avais jamais imaginé épouser une autre fille qu’elle et je dus une nouvelle fois redoubler d’effort pour résister à l’attraction que ses lèvres semblaient effectuer sur moi. Elle vint finalement poser sa tête au creux de mon cou. Ma main caressa alors un instant ses cheveux. Laissant une mèche blonde glisser entre mes doigts, je l’écoutais me confier ses craintes : retourner en prison. Je stoppai aussitôt mon geste de tendresse, reprenant le fil et le sérieux de notre conversation, un nouvel élan de rancœur à l’égard de son oncle grandit en moi. « Alors c’est comme ça qu’il compte te manipuler ? En te menaçant de te renvoyer là bas ? » m’énervai-je. « Il a vraiment de l’influence à ce point ? On peut rien faire contre lui ? » demandai-je bien conscient que même si Caly s’opposait à cette union arrangée, elle n’allait surement pas pour autant aller dénoncer l’un des seuls membres de sa famille encore vivant à la police…

Je rigolais à la remarque de Priape, abandonner Zacharias pour Thomspers, je sais pas s’il était sérieux sur le coup mais… j’aimais bien quand même moi Zacharias, enfin, à présent je savais que ça n’allait jamais devenir mon nom de famille alors il perdait un peu de son charme mais quand même. Ou sinon, Zacharias-Thomspers, ça peut le faire dis-je avec un léger sourire, je ne voulais pas devenir trop sérieuse lorsqu’on parlait de ça, parce que, on allait pas se mentir, cela restait un sujet sensible et c’était sûrement mieux de le prendre de cette manière. De pouvoir en « rigoler », même si j’aurais aimé être dans la tête de Priape afin de savoir ce qu’il pensait de ma maladresse, parce que commencer à parler de ça, de cette manière, c’était de la maladresse. Lorsque je prononçais le mot prison, le jeune homme arrêtait au même moment de caresser mes cheveux, je m’écartais doucement, craignant le pire, en effet, après Elizabeth, j’avais remarqué que ce mot faisait un certain effet aux gens plutôt… négatif. Je soupirais, oui c’était comme ça qu’il comptait me manipuler, et c’est exactement ce que j’essayais de cacher depuis le début de notre conversation. Non, mon oncle n’était pas une très bonne personne, mais ce n’était pas le diable en personne non plus, il voulait seulement le meilleur pour moi et il pensait qu’Elio pouvait me l’apporter, de par son nom, sa richesse ou je ne sais quoi. Enfin je l’espérais. Oui avouai-je, honteuse, ne sachant pas quoi répondre. Mais je n’irais pas en prison, je préfère encore épouser Elio que d’y retourner, si tu savais… c’était tellement horrible dis-je, émue. Parce que ouais, la prison en Russie c’était pas l’hôtel cinq étoiles, plutôt moins trente étoiles. Je sais pas, je sais pas, je sais pas ! dis-je, relevant la voix. On ne peut rien faire c’est comme ça ! dis-je, ça me prenait la tête, ça me rendait folle et malheureuse cette histoire, surtout que de repenser à la prison… non je préférais ne pas y penser. J'étais vulnérable en fait.