Eulio ◄ manger comme des gros aujourd'hui

Ce cours pouvait être passionnant par moment, mais aujourd’hui cela ne semblait pas être le cas. Ou alors, c’est à cause de mon ventre qui n’arrête pas de crier famine et qui m’empêche de me concentré et ainsi d’apprécier le cours. Je finis par me lever avant tout le monde pour sortir de cours avec mon sac, j’aurais peut-être dû manger quelque chose ce matin, j’aurais réussi à finir mon cours avant que monsieur le crevard se réveille aussi rapidement. J’avais envie de gras dans le pire des cas, j’irais courir ce soir pour perdre tout ce que je vais prendre au Macdo. Oui, j’allais manger comme un gros aujourd’hui et je l’assumais totalement. Vu l’heure qu’il était, il n’allait pas y avoir grand monde au fast-food pour mon plus grand bonheur, je n’aime pas spécialement attendre. Je rentre dans le restaurant rapide et me dirige vers la caisse, je n’attendis que quelques minutes avant de finalement passer. Je commande un maxi menu American bacon avec frite et coca, sans oublié le petit wrap, les 6 nuggets et le macflurry m&m’s a prendre plus tard. Quand je dis que je vais manger comme un gros, c’est ce que je vais vraiment faire. Je vais m’installé à une table et prend mon portable pour finalement prendre mon plateau en photo et l’envoyer à Eugene avec un petit mot : « t’as pas envie de venir me rejoindre là ? C’est moi qui paye. » Le connaissant, il allait vite ramener son petit cul.

Depuis la reprise des cours, il y avait comme un flottement général de flemmardise dans l'air. Ça flottait partout, à la Mather House, dans les couloirs de la fac, en cours, et surtout au laboratoire. Là, Eugene était entrain d'examiner une douzaine de photos de développement de cellules cancérigènes dans le lobe occipital. Une douzaine radio de tumeur quoi. De quoi égayer la journée, surtout lorsque les étudiants se mettaient à interpréter la forme des cellules comme étant de possibles silhouettes de légumes. Mais dieu merci, Eugene reçut un message de la part d'Elio. Le temps de vingt seconde il put se décrocher de son activité fort intéressante pour examiner la requête de son Italien favori. Un McDo ? C'était si bon que ça ? Les fats-foods c'était très peu pour Eugene, il n'avait aucune confiance en ce genre de nourriture. Mais entre passer encore deux heures à décortiquer l'évolution d'une tumeur avec un sandwich ou alors manger dans un lieu de pauvre avec son italien, eh bien, le choix était vite fait. Il envoya une réponse affirmative dans la minute, s'empara de son sac et prit la poudre d'escampette. Une vingtaine de minutes plus tard, il arriva avec un large sourire et ses lunettes de soleil sur le nez, un peu pour montrer qu'il avait du fric et que même avec ça il se faisait payer un manger par un dieu du stade. « Comme ça on veut devenir gras et repoussant ? Mange ici tous les jours et c'est ce qui risque d'arriver ! » le salua-t-il à sa manière. Il fit une accolade à son ami et vint se place en face de lui. « Mec, encore une fois, j'fais ma première avec toi: j'ai jamais mangé à McDo » concéda-t-il avant qu'il ne s'en rende compte par lui-même et ne lui mette la honte dans l'établissement.

Ce n’est pas bien pour un régime de manger autant surtout quand c’est du fastfood mais je m’en foutais un peu au final. Je n’avais pas de kilo à perdre et puis dans tous les cas, le sport m’aidera à retrouver la forme. C’était bien beau de manger macdo à cette heure mais je n’aimais pas la solitude durant ce genre de repas. C’est une des raisons du pourquoi j’ai envoyé un message à Eugene pour qu’il ramène ses fesses ici. J’étais même prêt à lui payer un menu, alors si ce n’est pas de la gentillesse là. Je ne pouvais pas l’attendre trop longtemps non plus, alors je commençais déjà manger en attendant le mather. Je venais de croquer dans mon sandwich quand j’entendis les mots du mather. Je souris et hausse les épaules doucement. Je fais du sport moi, donc forcément cela ne risque pas de m’arriver et tu le sais très bien puis je sais que tu m’aimeras quand même de toute façon. dis-je en lui faisant un sourire au coin. Je souris à l’idée que je prenais une nouvelle fois la première fois du plus jeune, c’était mon kiff à croire. Je risque de prendre toutes tes premières fois si je continue ainsi. dis-je en prenant une frite et la mettant dans ma bouche. Je lui avais déjà pris sa première fois sexuellement parlant, je continuais bien continuer sur ce chemin. T’as envie de manger quoi ? C’est moi qui paye t’en as de la chance dis-donc. dis-je en lui montrant le menu d’un signe de tête.

Le McDonald's était réputé dans toutes les tranches d'âge, certes, mais surtout chez les pauvres. Eugene aimait les bons dîners entrée-plat-fromage-dessert, accompagné d'un bon millésime ainsi que d'une bonne musique d'ambiance, du piano ou du violon par exemple. Là, il avait la surprise d'entendre la musique commerciale, sans trop de sens, sans queue ni tête. Si on ne fait pas la tête, ce genre de musique est prohibée pour Eugene. Il avait changé depuis son entrée dans cette maison, mais chassez le naturel et il revient au grand galop ! « Genre, je te kiffe. Je te déteste ouais, je viens seulement car tu m'invites » fit-il, innocent afin de taquiner au mieux le jeune homme qui lui faisait face. Mais un éclat de rire vint faire concurrence à la musique commerciale. C'était bien de pouvoir en plaisanter sans que ça ne mette personne mal à l'aise ! Finalement, la faim vint rapprocher les deux têtes de cloches puisque déjà le ventre d'Eugene gargouillait. Il n'avait pas mangé McDo d'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, ou du moins, on lui aurait bien caché alors ! « Nuggets ? Tellement plus classe d'écrire cuisses de poulet panné nan ? » sourcilla-t-il en examinant le panneau d'affichage. D'ailleurs, quel genre de resto ne disposait pas de cartes sur chaque table ? Fin bon, on n'allait pas se plaindre pour si peu. Quoique .. « Au moins, ils ont l'air de faire les frites maisons, j'vois qu'il y a des tas de cuisiniers ! » commenta-t-il, sans vraiment se douter de toute la simplicité de la tâche du personnel et surtout de leur manque de connaissance en gastronomie. « Tu me conseillerais de prendre quoi toi, le sportif du dimanche ? »

Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire en l’entendant dire qu’il me détestait, comme si c’était vraiment possible tiens ! Même s’il le voulait de tout son cœur, il était totalement impossible pour lui de me détester et inversement d’ailleurs. Je le connais depuis toujours alors forcément j’ai appris à m’attacher à lui malgré ses nombreux défauts qui font de lui un homme tout sauf fréquentable au final. Mais je m’y suis fait. Comme si je pouvais croire à ta connerie toi ! Va falloir que je te gave comme une oie pour que tu arrêtes de raconter de la merde. dis-je en secouant la tête. Je mangeais en attendant que monsieur daigne choisir ce qu’il aimerait manger et comme à son habitude, il ne pouvait pas s’empêcher de critiquer tout ce qui bouge… Nan mais sérieusement. Tu ne peux pas fermer un peu ta bouche de vipère et juste choisir ce que tu as envie de manger ! J’ai pas que ça à faire moi hein ! dis-je en grognant de mécontentement alors que je continuais de bouffer mes frites tranquillement. Il était vraiment en train de parler de frite maison ? Au macdo, c’était tout sauf des frites maisons et cela se voyait totalement. Mais je préférai ne rien lui dire, il allait encore cracher son venin. Un sportif plus musclé que toi l’asperge. Prend un bigmac, c’est ce que les gens préfèrent généralement avec frite et tu choisis ta boisson comme un grand… Tiens de l’argent, bouge toi avant que je finisse de manger. dis-je en lui tendant deux billets pour qu’ils puissent payer. Bien sûr que non, je n’allais pas lui chercher sa bouffe, je ne suis pas majordome non plus hein.

Il mangeait son plat sans émettre la moindre grimace, c'était déjà un signe qu'on ne pouvait pas mourir d'empoisonnement dans ce restaurant dû à de mauvaises conditions d'hygiène. Quoi qu'il en soit, ça ne l'empêchait pas lui de parler ! « J't'en prie, y'a pas besoin d'être aussi violent pour me faire taire » fit doucement Eugene, en prenant une frite dans le plateau de son voisin d'en face pour ensuite venir la glisser dans la bouche. Il n'y avait pas plus équivoque, Mais bon, ça ne suffisait pas pour calmer Elio. Il était d'un désagréable là tout de suite maintenant ! Il voulait qu'il commande, certes très bien, mais Eugene n'y connaissait rien en malbouffe ! Il se faisait des régimes protéinés, ou mangeait de pelles pièces de viande achetées chez un vrai boucher-charcutier.  « Roh, quel rabat joie ! » râla-t-il à son tour en fixant tour à tour les différents menus. « J'vais partir sur une salade, puis du poulet avec des pommes de terre fritées et un Coca-Cola light » se décida-t-il enfin, en prenant le billet que venait de lui passer Elio. Dis donc, pas très galant tout ça, il veut l'inviter à manger et le laisse de démerder dans ce bordel. A la caisse, Eugene s'exclama alors. « Bon, j'vais vous prendre un peu de tout en fait, des patates, un coca, une salade, un big mac, pour faire plaisir au monsieur là-bas, et ensuite j'aimerai que vous m'expliquiez pourquoi vous ne prenez pas les commandes à table ? C'est quand même un comble que je doive me déplacer ! Et la cuisine, je peux la visiter la cuisine ? » questionna-t-il tour à tour une fois sa commande effectuée. Ça risquait d'énerver Elio, et ça, Eugene aimait bien.

Un homme qui a faim est un homme qui ne peut se montrer aimable. J’aimais le côté un peu prout-prout de mon ami mais par moment cela me désespérais totalement. Je souris en entendant les paroles de mon ami alors que je continuais de manger mon sandwich. Mais tu sais très bien que j’aime la violence nan ? dis-je avec un sourire au coin. Bien sûr, ça n’était pas le cas, je ne suis pas dans le trip des sadomaso et je ne pense pas l’être de si tôt. J’espérais qu’il allait vite se décider pour qu’on aille manger ensemble. J’approuve dans la tête quand il me dit qu’il veut manger une salade et tout le tralala. Bien, il pouvait maintenant aller commander auprès des employés. Je le regardais tout en mangeant et je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il était en train d’en faire baver à l’employée vu la tête que celle-ci. Il n’est vraiment pas possible celui-là, il ne peut pas s’arrêter cinq minutes d’être une langue de vipère. dis-je avec un petit sourire au coin. Elle pouvait très bien se débrouiller sans moi, je bu un peu de mon coca tout en regardant la scène en souriant. Je le kiffais ce mec.

Il n'aura fallu qu'une petite seconde pour que la caissière se mette à virer au rouge. C'est qu'elle allait pleurer oui ! Ça va, il allait lui faire cadeau de sa petite visite dans les cuisines, il se contentera juste de prendre son plateau. Il n'y avait donc pas d'assiettes ici ? Et encore moins de couverts si l'on ne choisissait pas de salades ? Quel étrange d'endroit qui fait perdurer la réputation des pauvres. Tout le monde savait qu'ils mangeaient avec les doigts, alors leur construire un restaurant avec la même idée n'était pas leur faire justice. Enfin, après tout, il s'en moquait comme de la peste Eugene. Tout sourire, il vint rejoindre l'autre brun de la salle. « En tout cas, ça met pas longtemps, je peux leur accorder ça » nuança-t-il, en trouvant au moins un bon point au McDonald's. Il espérait aussi qu'Elio se détendrait le string de cette façon. « Hésite pas à piocher hein, après tout t'as payé » fit-il, grand sourire, en lui présentant toutes ses dents blanches. Il faudra aussi qu'il trouve un bon moyen pour le remercier. Ça viendra, car juste dire Merci ça faisait banal, pauvre, sans imagination, c'était triste quoi. Bon, maintenant, goûtons ce Coca. Pas mauvais, c'était du vrai Coca au moins !

Il me faisait toujours autant marrer le petit, il arrivait à faire virer au rouge la jeune employée qui ne savait pas trop comment réagir face à un client aussi … maniéré. Je souris tout en continuant de manger alors qu’il venait finalement me rejoindre en me disant que cela a été plutôt rapide. C’est le but du macdonald, c’est un fastfood… C’est vraiment la première fois que tu manges cela ? Je continue de manger avant de reprendre la frite qu’il m’avait piqué quelques minutes plus tôt. Je venais à peine de manger mon sandwich. Je viens à prendre mon miniwrap pour le manger doucement en regardant la réaction de Eugene. Tu sais que c’est du coca coupé à l’eau ? Sinon cela reviendrait à plus cher… dis-je avec un sourire moqueur alors que je prend ma boisson pour la boire tranquillement. Tu me diras ce que tu en penses n’est ce pas ? dis-je en penchant la tête doucement.

Maintenant installé, il allait pouvoir savourer, ou juste manger simplement, le menu qu'il s'était concocté avec l'argent d'Elio. Gosh, ça faisait longtemps qu'on lui offrait plus rien ! Même son ex n'avait jamais su lui offrir quoi que ce soit, vu son manque évident d'argent et ses origines polonaises qui pouvaient évidemment n'aider à aucun statut social ici. « Heureusement que t'es là pour me nourrir, car je me serai tué à la tâche au boulot » ajouta Eugene en ouvrant le couvercle de sa salade. Bon, rien n'était frais. Une pensée qui se confirmait quand Elio vint apporter plus de détails sur le restaurant. « Han, pour ça que c'est pas cher » fit-il, légèrement déçu. C'est que ça lui procurait un plaisir énorme à l'allemand que de dépenser de grandes sommes. Lors d'un achat onéreux, il pouvait se dire qu'une petite partie de la population mondiale pouvait se le permettre. Comme sa voiture d'ailleurs, une merveille, bien chère ! « Au fait, faudra que t'essaies ma voiture un de ces quatre, elle pourrait presque te faire de la concurrence ! » se marra-t-il pendant qu'il mangeait sa salade. Au moins, il réussissait à oublier qu'il mangeait quelque chose de gras, c'était bien donc. Aussi, il essayait de ne pas aborder un sujet sensible, l'ex fiancée de son rital, alors il devait trouver une combine pour ne pas être aussi curieux que d'habitude. Pas sûr que ça dure.