Who are you ? ͏͏͏͏͏͏͏ϴ Holly & Irina

J’ai encore du mal à croire à la connerie que j’ai fais la veille au soir. Est-ce que ça veut dire que je suis une fille complètement niaise quand je suis bourrée ? Au point de me tatouer la première lettre du prénom de mon copain ? Ugh. Faut que j’arrête l’alcool si c’est le cas. Irina s’en sort plutôt bien car c’est le signe de l’infini qu’elle s’est tatoué. Et comme elle ne l’a pas fait sur sa joue ou sur son front, elle pourrait le garder sans problème. Il est discret et plutôt joli même. Nous prenons alors nos affaires pour nous mettre en route vers le Starbucks histoire de prendre un bon café et j’en ai bien besoin car j’ai l’impression que ma tête va exploser. « Dis, tu as soupiré parce que tu ne veux pas garder ton tatouage ? » J’hoche la tête en riant, mais pas trop fort car chaque son raisonne dans ma tête et c’est pas très agréable. « J’me suis tatoué la première lettre de mon copain sur la cheville c’est genre… le truc le plus ridicule du monde » Parce que si un jour notre relation se termine, j’vais avoir l’air bien moi avec un A sur ma cheville. « C’est pas mon genre de faire des trucs aussi débiles. Et crois-moi, quand j’vais lui dire que j’ai fais ça, il va être le premier à se foutre de ma gueule tellement c’est pas notre genre » Oh oui, je l’imagine déjà se foutre de ma gueule ça c’est une certitude.

HJ:

Lorsque nous arrivons dans le café, je constate que celui-ci est désert. En même temps, il est quand même assez tôt et ça ne m'étonne pas qu'il n'y ait personne de levé à cette heure ci. La douce odeur de café me fait revenir à la réalité alors que c'est le moment de passer commande. Un grand café noir avec un muffin pour ne pas avoir l'estomac vide dès le matin et nous allons nous assoir à une table dans un coin. « C'est vrai que si ça ne te plaît pas, tu ne devrais pas le garder ! » Je grimace en hochant la tête, c'est clair que je ne compte pas garder cette horreur mais j'ai surtout pas hâte qu'Avery le voit parce que je le connais, il va se foutre de ma gueule et il va avoir les chevilles qui vont tripler de volume. Je trempe mes lèvres dans le café et je soupire parce que ça fait du bien un peu de caféine quand on a la gueule de bois. « Et sinoooon euuh, tu fais partie d'une maison à Harvard ? » Je ris légèrement et je secoue la tête, « Je ne suis dans aucune maison d'Harvard.  » Je lui souris et je pose ma tasse de café sur la table, la regardant avant de dire, « Ça m'étonne que tu ne me connaisses pas, même de nom parce que j'suis plutôt connue dans le monde des confréries comme "l'ennemie numéro un" des confréries » Si elle me pause la question, c'est qu'elle fait partie d'une et je me demande bien laquelle.

Voilà, c’est une des choses qui m’énerve avec les confréries. Quand on rencontre un étudiant, sa première question ne va pas être quelles études on suit à la fac, non.. sa première question, c’est de savoir dans quelle maison on se trouve. Parce que la maison dans laquelle on se trouve va directement nous coller une étiquette aux yeux de la personne qu’on vient de rencontrer, et il n’y a pas pire quand on rencontre quelqu’un qu’avoir une étiquette collée sur le front. « A vrai dire, je ne fait vraiment attention qu'aux conflits qui opposent ma maison avec une autre ou quelque chose d'autre. Et tu as quelque chose contre les maisons en général c'est ça ? Ou il n'y a aucune maison qui te convient ? » J’hausse les épaules en essayant de sourire le plus sincèrement possible. « Déjà, je ne me vois dans aucune maison mais.. ça n’est pas trop ça le problème.. » Je trempe mes lèvres dans mon café avant de dire, « Les confréries collent une étiquette sur les étudiants. Si j’te dis que je suis de la Eliot House, tu vas direct penser que je suis une fille à papa pourrie gâtée pleine de tune. Si j’te dis que j’suis une Cabot, tu penseras direct que je suis une croqueuse d’homme séductrice qui essaie d’être la fille parfaite.. » Et j’peux continuer pour toutes les confréries comme ça. « J’veux pas rentrer dans un moule, c’est tout »

Holly haussait les épaules et me souriait avant de répondre à ma question : « Déjà, je ne me vois dans aucune maison mais.. ça n’est pas trop ça le problème.. » Je penchait ma tête vers la droite en signe d'incompréhension pendant qu'elle prenait sa tasse et buvait quelques gorgées : « Les confréries collent une étiquette sur les étudiants. Si j’te dis que je suis de la Eliot House, tu vas direct penser que je suis une fille à papa pourrie gâtée pleine de tune. Si j’te dis que j’suis une Cabot, tu penseras direct que je suis une croqueuse d’homme séductrice qui essaie d’être la fille parfaite.. J’veux pas rentrer dans un moule, c’est tout. ». Ce qu'elle disait était en partie vrai, mais je n'étais pas forcément d'accord avec. J'avais l'impression d'être dans l'un de ces films où les rebelles se battent pour que les personnes ne soient pas contrôlées par les méchants. Sauf que là, c'était le monde réel : et que dans le monde réel il n'y a ni méchant, ni personnes contrôlées. Alors oui c'est vrai, beaucoup d'étudiants ne trouvent pas forcément la maison qui leur convient mais les students existent pour ça, non ? Pour ceux qui ne veulent pas intégrer ces maisons ? Je lui répondais alors : « Je ne suis pas de ton avis. Alors oui c'est vrai, on colle souvent des étiquettes sur les personnes  qui appartiennent aux maisons, mais en même temps, elles n'y seraient pas si les critères de recrutement ne leur convenait pas. ». Comme elle, j'attrapais mon gobelet et buvais quelques gorgées de ma délicieuse boisson. « J'veux dire, si j'te dit Lowell, tu vas tout de suite penser que je suis une artiste. Mais en même temps, si t'es pas artiste qu'est-ce que tu fous à la Lowell House ? ». Après tout il n'y a pas que des défauts dans toutes les maisons.