Priape et Léonora : Let us be brave.

« C’est ta mère qui a fait ça, ce n’est pas toi, tu n’es pas elle Léo. » lui assurai-je histoire de lui donner un peu plus confiance en elle. Je savais que les conflits familiaux pouvaient être parfois destructeurs. Mes parents et moi ne nous entendions pas bien, j’avais perdu un frère et ma petite sœur, et mes deux autres frères avaient déserté le campus sans un mot alors j’étais bien placé pour comprendre son sentiment d’abandon. Quand la jeune femme me parla de son franc parlé, mon sourire s’agrandit. « Au moins tu dis ce que tu penses, et tu passes pas par quatre chemins pour ça. L’honnêteté c’est pas un défaut pour moi mais plutôt une qualité. » assurai-je alors. J’avais ensuite mis en garde la brune quant à ses excès de violence : il fallait qu’elle soit prudente si elle ne voulait pas finir dans un lit d’hôpital. Elle me raconta alors comment elle s’était retrouvée hospitalisée après s’être battue avec deux mecs, il y a plusieurs années de cela. « Rien ne t’arrête en fait ! » fis-je en riant, impressionné quand même par sa volonté. « Fais attention à toi quand même Léo. » ajoutai-je ensuite plus sérieusement. N’avoir peur de rien était parfois un qualité, mais il fallait aussi parfois savoir se retrancher, ne serait-ce que pour se protéger. Elle semblait avoir une dent contre les Cabots. « Ne va pas t’attirer des ennuis à cause de pauvre filles qui n’en valent pas la peine. » lui conseillai-je lorsqu’elle me parla de ses conflits avec certaines roses qui critiquaient son manque de féminité. Même si j’avais des amies dans cette confrérie, je savais aussi combien les jeunes femmes pouvaient parfois être dures entre elles…

J’imaginais très bien Léo se défoulant sur un ring, armée de ses gants de boxe. « C’est une super idée. Ca permettra de te défouler. Le sport c’est ce qu’il y a de mieux. » affirmai-je avec un large sourire. Lorsque j’avais du faire face au manque durant ma période de sevrage, le sport m’avait été d’une grande aide. C’était un peu ce qui m’avait aidé à m’en sortir. J’adorais les sensations fortes que certaines pratiques sportives procuraient et c’était un peu devenu ma nouvelle drogue à moi. Je ne pouvais qu’encourager ma nouvelle amie à s’inscrire à ce genre de cours. C’était surement beaucoup plus sain de se lâcher et d’envoyer des coups à un punching ball plutôt qu’à la première cabot qui passait par là, même si je comprenais bien ce que mon amie voulait dire lorsqu’elle parlait de la méchanceté des filles entre elle et leur tendance à critiquer sans connaître. La brune s’enquérit ensuite de mon moral, m’interrogeant sur mes actuels problèmes… J’aurais pu sortir les violons, lui raconter comment mon frère venait de disparaître sans laisser de mot, comment l’une de mes plus proches amies avait également du quitter Harvard pour partir en tournée de danse ou encore comment j’étais incapable de me détacher de mon ex petite amie au point que je me retrouvais toujours impliqué dans ses galères, mais je préférais lui épargner cela et me contentais de sourire en répondant : « T’en fais pas pour moi. Des problèmes on en a tous mais rien n’est insurmontable. » fis-je avec optimisme. Mon bipper se déclencha alors à ce moment précis. « Quand on parle de problèmes… » Je jetai un œil à l’appareil avant de relever les yeux vers mon interlocutrice. « Je vais devoir te laisser Léo. Je crois que ma pause se termine là, ils ont besoin de moi dans le service. » Je me levai et allai jeter mon plateau avant de me tourner une dernière fois vers la brune : « C’était sympa de discuter avec toi. Si t’as besoin de parler un jour, tu sais où me trouver. » fis-je avant de quitter la salle de pause et de me diriger vers le service qui m’avait fait appeler.