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Wellyn - Just want oblivion in your arms

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Tu te sentais... épuisé. Tu avais l'impression que ton cerveau tournait au ralenti depuis un certain temps, privé d'un temps relativement normal de sommeil et l'esprit accaparé par mille et une choses. Tu avais passé ces quinze derniers jours à courir dans tous les sens, entre les cours, devoirs et ton boulot... à ceci s'étant ajouté ce foutu projet dans lequel tu t'étais engagé sous la direction d'Anastasiya. A la joie des premiers instants, à l'idée d'avoir le premier rôle masculin d'une nouvelle pièce avait succédé la détresse de cette impression que tu étais tombé dans un foutu piège dont tu ne pouvais guère sortir sans te flanquer une balle dans le pied en même temps. Après tout, tu n'avais jamais parlé de danse avec ce projet... sauf à partir de la première répétition, et il fallait que tu y sois parfaitement à l'aise pour les représentations. Tu passais donc tout le peu de temps libre qu'il pouvait te rester à l'entraîner, au risque de te blesser. Ce n'était jamais bien aux yeux de la Russe, et toi, tu avais toujours l'impression d'être un bébé échassier apprenant à se servir de ses longues pattes. Tu te sentais en permanence ridicule pendant les répétitions, et tous tes efforts pour assumer tes faiblesses depuis cet été fondaient comme neige au soleil à cause de cela. Tu t'épuisais totalement, que ce soit physiquement comme moralement, mais tu ne t'arrêtais pas de danser. Oui, tu savais que tu risquais de te blesser de plus en plus, mais tu ne voulais pas arrêter. Si tu baissais les bras, tu serais ridicule, encore plus que d'habitude, et tu serais mal jugé lors de la représentation. Mais tu évoluais bien trop lentement, tu sentais que tu n'y arriverais pas, toi et ton pessimisme. Ce soir cependant... Pas de danse au programme, ni rien d'autre niveau travail. Non, aujourd'hui était un jour particulier, tu ne dormirais sans doute pas du tout, mais pour une fois.. Tu t'en fichais. Aujourd'hui était l'anniversaire du décès de tes parents, et tu étais encore moins d'humeur que d'habitude. William t'avait envoyé un SMS pour te dire qu'il rentrerait tard, et tu ne lui avais pas dit que ce ne sera pas ton cas, histoire d'être seul dans la chambre. Non, ce n'était pas comme si tu l'évitais depuis ces quinze jours, histoire qu'il ne remarque rien, ou du moins le moins possible. Tu ne voulais pas qu'il voit ses yeux de pandas, le vide de ton regard, et les bleus qui parsemaient tes jambes, la faute aux entraînements auxquels tu te soumettais. Tu avais laissé la lumière de la table de nuit au minimum, histoire d'y voir quand même quelque chose, et sortis un vieil album photo de tes affaires soigneusement rangés. Tu ne possédais réellement pas grand chose de Londres, encore moins porteurs de souvenirs, mais cet objet était une réelle exception, hormis ton ancien appareil photo. Te mettant en tailleur sur le lit, tu commençais tranquillement à le feuilleter, te plongeant dans les quelques souvenirs qu'ils te restaient, bien trop peu nombreux et diminuant d'année en année. Tu devais tellement maintenir ta concentration pour ne pas flancher que tu n'entendis même pas la porte s'ouvrir, les yeux mi-clos.
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Adossé au mur du café dans lequel se préparait un petit concert, William attendait. Il voulait voir jouer un type avec lequel il avait sympathisé, il était au saxophone, accompagné par d’autres musiciens. Après quelques minutes, il jeta un coup d’œil à sa montre, il pouvait rentrer. La salle était loin d’être pleine et c’était bien dommage, ce gars méritait d’avoir une salle bondée. Qu’importe, il prit place en fond de salle sur une chaise en osier, sortant son portable il le fixa un instant. Il envoya un message à Devyn, le prévenant qu’il allait rentrer tard. Etrangement, il n’eut aucune réponse, peut-être travaillait-il ? Il ne le voyait pas beaucoup ces derniers temps, il devait surement préparer une pièce ou être surchargé de travail avec la bibliothèque, le club, les cours. Les lumières se tamisèrent dans la salle et l’on commença à jouer, c’était vraiment agréable. Après deux heures et demie, les musiciens s’arrêtèrent pour prendre un congé bien mérité. Le Kane en profita pour jeter un coup d’œil à son portable, aucun message. Il pinça ses lèvres et se leva, partit discuter cinq minutes avec le saxophoniste puis quitta la salle. Il était près de minuit, il était temps pour lui de rentrer. La nuit était tombée depuis longtemps sur Cambridge mais il retrouva aisément son chemin, pressant le pas lorsqu’il fut dans l’enceinte d’Harvard. Il se déplaça sans bruit dans la maison des Lowell, rejoignant sa chambre. Pensant que Devyn serait endormi, il entrouvrit la porte silencieusement avant de se rendre compte que la lumière était allumée. Faiblement, mais allumée. Il retira sa veste, lançant à mi-voix ; « Eh Dev… » Il s’interrompit en voyant sa tête basculer vers l’avant, il était en train de s’endormir. Il laissa sa veste sur une chaise, s’asseyant sur le bord du lit il posa une main sur son épaule, parlant doucement pour éviter qu’il ne saute au plafond ; « Devyn, tu es en train de t’endormir. » Que faisait-il au juste, il était en train de réviser ? Il avait un énorme bouquin sur les genoux. Il voulut le refermer pour le lui ôter des mains, mais il remarqua alors que ce n’était pas qu’un épais bouquin. C’était un album-photo, il y avait pas mal d’emplacement vides certes, mais ça restait un album-photo. William retira ses mains du livre, regardant le Gale. La lumière faiblarde ne l’avantageait pas, déjà qu’il dormait assis, mais il semblait avoir des valises à la place des yeux. William se doutait bien de ce qu’il y avait dans cet album, il ne l’avait jamais vu d’ailleurs, mais se doutait bien de son existence. Etait-ce pour cela qu’il n’avait presque pas vu l’anglais en deux semaines ? Il n’en savait rien. Il ajouta, voyant dans quel état il était ; « Tu devrais te reposer. » Mais il était presque sûr que sa suggestion serait vaine. Il n’avait jamais vu ce bouquin auparavant, s’il était sortit, c’était parce que c’était un cas de force majeur, le genre qui n’arrive qu’une fois par an. Pas sûr, par conséquent, que le blond veuille le lâcher.
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Si tu avais pu trouver une solution pour te détendre totalement sans risque d'addiction, tu l'aurais utilisé, il n'y avait aucun doute là-dessus. Tu étais à cran en ce moment, à moitié ouvert à tous les vents, et tu te sentais réellement fragile. Tu avais l'impression que le moindre accroc pourrait te déstabiliser, et tu avais suffisamment de choses en ce moment pour faire plus que cela. En réalité, même si cela te coûtait de l'avouer... Tu savais ce qui pourrait un peu t'apaiser, mais tu n'osais pas. Pas que William te repousserait si tu l'appelais à la rescousse, tu savais même qu'il serait peut-être content de t'aider, pour une fois. Cela dit, c'est toi qui ne te sentais pas à l'aise avec cela, toi qui t'étais promis de devenir plus fort et ce sans l'aide de personne. Ce serait en quelque sorte renier ton serment personnel, et ce n'était pas quelque chose fixé dans tes habitudes, bien au contraire. Cependant, tu savais que tu pouvais faire beaucoup avec le soutien de William, la preuve avec le saut à l'élastique entre autres, pour prendre des faits récents. C'était, hormis tes cours, l'une des rares bonnes choses qu'il te restait actuellement, et tu ne voulais pas la gâcher en la noircissant à son tour, cette petite lueur d'amour que tu conservais bien au chaud et qui te réchauffait quelque peu quand tu y pensais. D'ailleurs, en parlant du loup... Tu sursautas inévitablement lorsqu'il posa sa main sur ton épaule en te disant que tu étais en train de t'endormir. Non, sans blague ? C'était à peu près ton quotidien depuis quinze jours, tu étais habitué à cet état de semi-torpeur permanente. Tu ne pensais juste pas te faire surprendre par ton anglais préféré en fait, surtout pas en ce jour particulier. Resserrant instinctivement tes mains en voyant les siennes s'approcher de ton album photo, tu finis enfin par le regarder lorsqu'il les éloigna. Tu devais te reposer oui, c'était une idée... si tu pouvais y arriver. Pas ce soir. Lâchant un timide sourire qui n'atteignait pas ton regard, tu reposas tes yeux sur l'ouvrage que tu tenais, en caressant les pages ouvertes devant toi d'un air absent. C'est flippant quand même. Je veux dire... C'est humain d'oublier, surtout après tout ce temps... Mais je ne veux pas les oublier, et tout disparaît quand même. Je n'ai presque plus rien de plus que ces photos maintenant pour ne pas tout perdre. Tu n'avais fait que souffler ces quelques mots, tout en te rapprochant lentement de William. Je ne veux pas vivre dans le passé et regarder cela tout le temps... mais le seul moment où je me le permets, c'est durant cette soirée, chaque année. Je me ferai discret si tu veux dormir, mais je ne veux pas dormir ce soir, même si je devrais. D'un côté, tu avais réellement envie qu'il reste à tes côtés, mais de l'autre... Tu savais que si tu restais trop longtemps en tête à tête avec lui, tu finirai par craquer et tout lui dire en lâchant totalement prise, ce que tu ne voulais pas. En même temps, si tu l'évitais tout le temps, tu risquais autant de lui faire mal, et tu ne voulais pas non plus, alors...
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Pas ce soir. William avait bien compris ce qui se tramait, il comprenait maintenant pourquoi il n’avait pas répondu à son message, sans doute trop absorbé dans ses souvenirs. Mais aussi respectueux envers lui soit-il, il n’allait pas le laisser dans cet état d’errance sans rien dire. Il entendait bien que c’était sa manière de rendre hommage à ses parents, le souvenir était après tout tout ce qu’il lui restait d’eux. Il avait même l’air d’avoir peur de les oublier s’il ne s’imprégnait pas tous les ans de ces photos, ajoutant même qu’il n’avait pas grand-chose de plus que ça pour s’en souvenir. Il lui confia ensuite, après s’être rapproché de lui, qu’il ne s’autorisait à ouvrir ce bouquin qu’une fois par an. Comme il le disait lui-même, il ne voulait pas vivre dans le passé et William était d’accord avec ça. Il avait vraiment remonté la pente au jour d’aujourd’hui,  d’autres se scarifieraient sans cesse avec des photos sans pouvoir s’en dégager, mais pas lui. Pour ça, il était fier de lui. Maintenant, il fallait qu’il sache que ce n’était pas parce qu’il avait peu de photos que ses souvenirs allaient totalement disparaitre. « Je ne pense pas que ça puisse disparaître, pas comme ça. Tu aimes tes parents, ces photos ne sont pas le seul moyen de te souvenir d’eux. » Bien sûr, il ne pouvait pas se mettre à sa place, même en l’imaginant. Sa relation avec ses parents n’était pas la même que celle qu’il entretenait avec les siens, ils ne voyaient pas la famille sous le même angle, mais il pouvait tout de même essayer de l’aider, non ? Son regard se porta sur la lampe, auréolant la pièce d’une lumière orange, faiblarde. Ca ne faisait qu’accentuer les marques de fatigue du Gale et s’il ne voulait pas dormir maintenant –chose que William comprenait bien, qu’il en soit ainsi. William attrapa son sweat, l’enfila avant de lui répondre ; « Ca va aller, je n’ai pas sommeil. » S’il ne l’avait pas encore compris, son petit-ami était un type tenace et affreusement têtu. S’il n’insista pas, il n’en demeurait pas moins obstiné. Les traits tirés de Devyn auraient besoin de bien plus qu’un coup de fer pour disparaître et ce n’était pas en continuant de la sorte que ça s’arrangerait. D’ailleurs, elles ne pouvaient pas être apparues en une soirée, n’est-ce pas ? Est-ce que cela avait un rapport avec le fait qu’il le voyait peu depuis deux semaines ? Sans doute, mais le moment était mal choisis pour aborder ce sujet. William resta silencieux, regardant de temps à autre le Gale qui arborait un air lointain lorsqu’il ne lutait pas contre ses paupières de plombs. Il ne souhaitait peut-être pas être dérangé ce soir, pourtant le Kane tenait à lui poser des questions sur son enfance. Qui sait, il se souvenait peut-être de plus de choses que ce qu’il croyait ? En passant devant un herboriste en ville, William s’était soudainement remémoré le bouquet d’herbes séchées à l’entrée de la cuisine, celui qui s’effritait dès qu’on l’effleurait. Lui se fichait bien de ce bouquet d’herbes, mais ça restait un souvenir. Peut-être qu’en lui parlant, Devyn se souviendrait de son bouquet d’aromates ? Il pouvait toujours essayer. Il lui glissa donc ; « Tu ne m’as jamais parlé de ta maison. »
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Son soutien t'était plus précieux que ce que tu voulais réellement l'avouer. Mine de rien, tu avais ta petite fierté et, même si tu te collais à lui pour qu'il te prenne dans ses bras, tu ne le lui demanderai pas à voix haute. Tu ne voulais pas admettre que sa présence te fait tout de même un peu de bien malgré ta fatigue et ta tristesse, mais cela se lisait de toute façon dans ce sourire timide que tu lui avais adressé, même si celui-ci ne restait pas très longtemps sur ton visage. Bien sûr que tu aimais tes parents, là n'était pas la question : si tu ne les avais pas aimé, tu n'aurais pas cet album photo sur les genoux. Non, le problème était bien ailleurs. Cela fait 14 ans William. Tu n'avais pas pu totalement cacher ta douleur à ces mots. Tu avais passé plus de temps de vie sans eux qu'avec eux, mais tu avais toujours ce vide en toi qui subsistait, ne se refermant pas totalement malgré le temps.Le cerveau finit  toujours par oublier, malgré tout ce que je peux souhaiter. Et je ne veux pas regarder mes photos sans que cela ne me fasse rien, comme si les gens sur les photos n'étaient que des étrangers. Les pages ouvertes devant toi ne contenaient pas grand chose, mais la moindre photo était tout de même un petit fragment de ta vie passée que tu ne voulais pas laisser s'échapper. Tu étais jeune dessus, les plus récentes à la fin te montrant tout juste majeur, mais tu ne voulais pas oublier l'enfant et l'adolescent que tu avais pu être, même si ces périodes de ta vie n'avaient pas été roses tous les jours. Et William qui disait maintenant ne pas avoir sommeil... C'est ça oui, tu y croyais totalement, ou pas. Tu ne dis rien cependant, le laissant simplement remettre son sweat et grimaçant légèrement lorsque son mouvement te cogna légèrement le bras au niveau de l'un de tes nombreux bleus. Les yeux toujours fixés sur les photos alors que tu faisais doucement tourner les pages pour ne rien abîmer, tu laissais le silence s'installer, sans que tu ne le sentes lourd ou gêné. Même si cela avait été le cas, tu aurais été de toute façon incapable de le voir, bien trop absorbé dans tes souvenirs tout en gardant à l'esprit la présence de ton petit-ami tout contre toi. Même si tes yeux papillonnaient toujours tandis que tu luttais pour ne pas les fermer, tu tenais encore bon. Tu ne t'attendais cependant pas à ce que ton anglais reprenne la parole. Ta maison ? C'était une idée plutôt étrange de sa part, et tu ne pus t'empêcher de lui jeter un regard intrigué en l'entendant. Il n'était pas du genre à te poser des questions sur ta vie d'avant, mais quel meilleur moment que celui-ci pour le faire justement ? Te redressant un peu tout en grimaçant de nouveau face aux courbatures qui se rappelaient à ton bon souvenir, tu finis par lui répondre, après quelques minutes de silence le temps de réfléchir. Elle était dans la proche banlieue de Londres, pas très grande mais suffisante pour nous trois. Je me rappelle qu'elle était en briques, avec un toit en ardoise. Les maisons étaient toutes collées les unes aux autres dans cette rue, mais je ne parlais pas souvent aux voisins. Sinon... Elle était normale. Je me rappelle que ma chambre avait des murs bleu ciel. La maison de ma grand-mère était encore plus petite d'ailleurs, mais je ne m'y sentais pas non plus à l'étroit. Cela doit être l'habitude et le sentiment de sécurité qu'elles dégageaient. Cela faisait peu en soi, trop peu pour te satisfaire, et tu te mordillas les lèvres, agacé par tes oublis si répétés, un peu frustré aussi. Et toi, à quoi dois-je m'attendre quand on ira ?
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Quatorze ans. Lorsque Devyn mentionna le nombre d’années dpeuis lesquelles il était orphelin, ça cloua quelque peu William sur place. Il savait qu’il avait perdu ses parents depuis longtemps, mais l’un comme l’autre ne parlait que rarement famille, alors mettre des mots sur cette durée… Ca le laissait sans voix. Celle du Gale était d’ailleurs tachée d’émotion, il savait que ce soir, il ne carburerait qu’à ça. Il avait une sacrée force pour ne pas jamais céder le restant de l’année. La suite de ses dires l’étonna pourtant, il savait l’anglais proche de sa famille, alors lorsqu’il avança qu’il risquait d’oublier ses parents à cause du temps qui filait, c’était insensé. Le cerveau peut en effet oublier la tête du caissier du supermarché, le nom du chien de la voisine ou la couleur des vêtements que vous portiez il y a trois semaines, c’est la mémoire sélective. Mais là, il parlait de ses parents, il ne pouvait pas les oublier comme ça, aussi facilement, même s’ils n’étaient plus en vie. William était sûr que ça, Devyn le savait au fond, qu’on n’oublie pas des personnes aussi importantes que ses parents, surtout quand on les aime autant. Mais une nouvelle fois, il eut l’impression que Devyn avait peur d’être abandonné. « Tu ne peux pas ne plus rien ressentir. Tu te penses vraiment capable d’oublier tes parents ? J’ai bien compris que tu parles d’un oubli involontaire, malgré tes efforts pour aller à l’encontre de ça. Mais tu les as connus, tu as des souvenirs avec eux, des photos, tout ça est suffisamment précieux pour que tu ne te retrouves pas un beau jour sans rien les concernant. » Il essayait de le rassurer, de lui faire entendre ce qu’il lui aurait dit d’ordinaire, de lui-même. William n’était cependant pas à sa place en ce moment, à traverser cette épreuve, en se posant des questions & luttant pour conserver des souvenirs qu’il a si peur de laisser partir. Il ne sait pas comment il aurait gérer ça à sa place, sans doute aurait-il été dans le même cas, à chérir chaque photo, apprenant sa trame par cœur, l’expression de ses parents dans la peur d’un « on ne sait jamais. » En enfilant son sweat, il donna une bourrade au Gale involontairement. Foutu montre qui se coince systématiquement dans la manche. Il l’enlaça d'un bras, murmurant ; « Désolé. » Peur peu, il aurait juré qu’il avait bougé, mais comme il ne lui demanda pas de le lâcher, tout allait bien, non ? Le silence tomba dans la chambre des deux Lowell, Devyn se concentrait sur ses photos, William y jetait un coup d’œil de temps à autre, son regard jonglant entre le livre & le Gale. Il avait franchement l’air au bout du rouleau, ses yeux plus que cernés avaient du mal à soutenir ses paupières. En fait, il avait l’air tellement fatigué que c’était étonnant qu’il n’ai pas enfilé un pull, une doudoune, des moufles et trois paires de chaussettes. Bon, j’exagère un peu, mais pas beaucoup. Finalement, William posa sa tête contre son épaule, fixant le vide devant lui. Il le laissait retrouver tranquillement ses photos, se contentant d’être auprès de lui. Même plus tôt, il n’osait pas regarder franchement les clichés. Il avait cependant posé une question à Devyn, à laquelle il répondit après un instant de réflexion. William tâcha de se remémorer la banlieue londonienne, puis imagina où pouvait bien se trouver sa maison selon la description. Il écouta attentivement, opina d’un petit signe de tête, répondant à sa question après une hésitation ; « La maison est située dans le quartier de Kensington, je jouait dans ces jardins quand j’étais gosse. Elle est bordée de grilles noires, la façade est blanche. Au rez-de-chaussée se trouve le bureau de mon père -interdiction d’y mettre les pieds, la cuisine, le salon, la chambre de mes parents. A l’étage, il y a la chambre de Mikey & la mienne ainsi qu’une salle de bain. Si ma mémoire est bonne, il y a une chambre d’amis également. Ma chambre… Une légende raconte qu’il y a du parquet sous les bouquins. » un sourire étira un coin de ses lèvres, si tout était toujours bel & bien à sa place… Il serait difficile d’y pénétrer. Il lui demanda ensuite ; « Dis-moi que je ne suis pas le seul gamin londonien a ne pas avoir eu une chambre impeccablement rangée. » Il avait un peu de mal à imaginer Devyn Gale en môme bordélique, mais qui sait ?
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Tu ne savais pas vraiment si William pouvait de toute façon comprendre ce que tu ressentais à ce sujet. Lui avait toujours ses parents et même une famille un peu plus grande, il s'en était juste éloigné. Il ne pouvait pas vraiment connaître la sensation d'être finalement seul au monde, même si lui était là, mais tu savais qu'il ne prétendrait pas comprendre ce que tu exprimais. Tu ne l'aurais pas cru, tu en aurais même été agacé, même si cela serait parti d'une bonne intention. Tu savais que tu ne les oublierais pas totalement, c'était une façon de parler. Perdre par contre un bon nombre de souvenirs, ce n'était pas une crainte, c'était véridique : chaque année tu t'en apercevais, alors que tu cherchais le contexte d'une photo. C'était particulièrement frustrant comme moment, mais tu ne craquais jamais, et tu ne voulais pas le faire en présence de ton petit-ami. En plus, celui-ci avait enfin décidé de t'enlacer doucement pour te prendre contre lui tout en s'excusant de son coup involontaire, mais c'est à peine si tu l'entendis, te détendant physiquement pour mieux se lover contre lui. Tu sentais son regard sur toi par intermittence, et tu te demandais à quoi il pouvait penser : que tu avais mauvaise mine ? Tu le savais déjà, et cela n'allait pas aller en s'arrangeant, au contraire. Que tu ne parlais pas beaucoup ce soir ? C'était un domaine sur lequel tu avais beaucoup de mal à partager, pudeur oblige, mais tu le ferai s'il te posait des questions. C'est d'ailleurs ce qu'il fit, te parlant de ta maison tout en se posant sur ton épaule. De nouveau tu sursautas légèrement, te crispant un peu jusqu'à ce que la douleur de tes courbatures se fasse plus sourde et que tu puisses l'écarter dans un coin fermé de ton esprit. Il était tout compte fait assez normal que tu lui retournes la même question, vu que tu ne savais vraiment pas à quoi t'attendre. Tu savais sa famille relativement aisée, donc d'un milieu assez éloigné du tien, tu ne voulais donc pas totalement être pris au dépourvu. Cependant, quand William en parlait... Cela ne semblait pas si étrange que cela, même assez simple. Plus détaillé aussi, ce qui confirmait que le temps avait bien fait des ravages dans ta mémoire. Tu n'aurais pas pu te diriger dans la maison de tes parents de cette manière, peut-être même pas dans celle de ta grand-mère, c'était pour dire... Il réussit cependant, ô miracle, à t'arracher un faible sourire lorsqu'il parla de l'état de sa chambre. Bizarrement, tu n'étais pas tellement surpris de savoir le sol de sa pièce couvert de livres dans son intégralité, cela lui ressemblait bien au final. Si cette chambre était somme tout plutôt ordonnée, c'était sûrement parce qu'il faisait un minimum d'efforts, rien de plus. Je crains ne pas pouvoir te soutenir là-dedans, j'ai toujours bien rangé ma chambre. Tu étais quasiment maniaque à ce sujet depuis que tu étais petit, et cela avait empiré à une époque, juste après le décès de tes parents. Tu piquais réellement des crises malgré ton apathie si la chambre voyait le moindre objet déplacé d'un millimètre, et tu avais pu passer des heures à mettre tout selon tes souhaits. Heureusement pour William, tu étais devenu bien plus souple maintenant, acceptant plus facilement un peu de désordre sans avoir envie de tout ranger dans la seconde. J'ai vraiment été bien éduqué dans ce sens. Ce n'était pas militaire non plus, mais ils m'ont appris les bonnes valeurs et les bons comportements, dont ceci. Ma grand-mère disait souvent qu'un lieu ordonné était synonyme d'un esprit totalement sain. Bien sûr que William n'était pas fou, ce n'était pas ce que tu voulais dire, cela n'était qu'une vieille maxime après tout. Passant le doigt sur une photo en particulier, tu soupiras légèrement, et ta voix se fit un peu plus fragile tout en la regardant. Elle me disait aussi que ma mère avait aussi ce goût des arts, surtout de la photographie. Elle était très discrète, assez en retrait, et ton père était plus expansif apparemment. Apparemment oui, vu que c'était le genre de choses que tu avais rapidement oublié, seuls les souvenirs pouvant en partie confirmer ces traits de caractère.
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Eh bien non, perdu, William était l’un des rares anglais à ne pas avoir eu une chambre impeccablement tenue lors de son enfance. Enfin, je dis l’un des rares, mais peut-être n’était-il pas le seul. Il n’avait jamais été très doué avec les gens, à en croire ses photos de classes, seules ses années de maternelles avaient été pleines de sociabilité. La joie de la spontanéité des petits, en somme. En grandissant, il avait gardé sa spontanéité alors que la plupart des autres enfants apprenaient à tenir leur langue ou à ne pas dire en publique qu’ils adoraient que leur mère leur lise des histoires le soir. Il trouvait ça normal de le dire aux autres, de partager ses passions et ses loisirs avec eux. C’était sans compter sur le fait que ce genre de choses, quand on a dix ans, « c’est super bébé ». Bon, il avait bien eu quelques amis à l’école, mais force est de constater que la distance et les années jouent beaucoup sur les amitiés, ou ce que l’on pensait en être. Ah oui, il en avait eu des désillusions le jeune Kane. Au moins, ça l’avait forgé avec le temps et ce n’était pas non plus des pertes terribles qui paraissent insurmontables. Pas comme le Gale avec ses parents, par exemple. Il aimait bien le voir sourire en tant normal, mais lorsqu’il vit le coin de ses lèvres s’étirer, il se sentit empli d'une joie toute particulière. Ce n’était certes qu’un mince sourire mais s’il pouvait le faire sourire ne serait-ce qu’un peu ce soir, c’était toujours ça de prit. Après tout, pour se souvenir de quelqu’un, faire une veillée lugubre n’est pas forcément la solution. Faussement vexé, il le poussa d’un petit coup d’épaule, demandant ; « Tu insinues quoi là ? » Que tu es un bordélique, William Kane, tu le sais très bien. D’ailleurs, Devyn en rajouta une couche lorsqu’il mentionna les paroles de sa grand-mère, et s’il fut un temps où il aurait prit ça comme une pique bien pointue, il n’en était plus. Elle n’avait pas tort dans la mesure où, bien qu’il adore savoir où aller & déteste l’inconnu, William n’en restait pas moins un type qui s’embrouillait souvent seul, pour un rien, tant il cherchait à avoir des réponses, à lever le brouillard pour y voir clair. Ses parents lui avaient bien répété des dizaines de fois de ranger sa chambre, comme à tout enfant qui se respecte, mais cela avait été vain. Il prenait un livre, l’empilait sur dix autres, scindait la pile, recommençait l’opération, déplaçait deux livres de chaque pile pour en créer une troisième… Bref, ça n’avançait jamais. Il n’avait jamais été capable de les classer d’une quelconque manière alors ils vivaient là, dans un état de liberté total sur le parquet de sa chambre, en livres libres et heureux. « Alors je dois être irrécupérable. » A trente-trois ans, c’en était sûr. Devyn commençait à craquer doucement, William resserra doucement son emprise autour de lui, caressant son bras avec son pouce. Il l’écouta parler de ses parents dont il avait visiblement des souvenirs flous et il n’osa pas imaginer l’état de colère et d’impuissance dans lequel cela pouvait le mettre. « Tu n’as jamais vu ses photos ? », lui demanda-t-il. Ils avaient cette passion commune pour la photographie, cela ne pouvait-il pas le rapprocher de sa mère ? Mais en jetant un coup d’œil au livre, il constata que malgré son volume, plusieurs pages étaient vides. S’il avait gardé quelques clichés, ils devaient vraiment être rares. Il se souvint qu’il lui avait un jour dit que c’était sa grand-mère qui lui avait offert son appareil photo, mais cela ne voulait pas dire que son intérêt pour la photo était né en même temps. « Ou même jamais partit en vadrouille avec elle. » Elle avait très bien pu l’y initier, même inconsciemment, après tout, ce qui était un magnifique cadeau.
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Tu savais que généralement, les gens, et surtout les garçons d'ailleurs, n'étaient pas franchement très ordonnés, ni même très ménage, mais ce n'était qu'une habitude à prendre : quand tu avais pris le pli de le faire, tu le faisais machinalement après cela... ou était-ce juste toi qui fonctionnais différemment ? Parfois tu te posais la question, mais tu en concluais que l'essentiel était de ne pas être bon à enfermer, peu importait le reste. Vu que ce n'était pas (encore) ton cas, tout allait bien, et William t'acceptait avec tes différences donc cela ne pouvait guère plus t'inquiéter. Tu te raidis cependant à nouveau suite à son coup d'épaule, et une grimace était apparue fugitivement. Tu te sentais un peu trop fragile physiquement à ton coup, mais tu espérais vraiment que ton petit-ami ne te pose aucune question, sous peine d'entrer de nouveau dans un grand débat... et tu n'étais pas vraiment en état de tenir la route et de résister ce soir. Pas question cependant de laisser sa question sans réponse. Je n'insinue rien, j'affirme juste que tu as toujours eu des problèmes de rangement, et que l'état actuel de la chambre est miraculeux mais ne durera pas. Ce n'était pas parce que tu n'avais jamais vécu avant avec lui que tu n'avais jamais été chez lui.Ce n'était pas parce que tu manquais cruellement de répartie que tu allais t'empêcher de lui répéter que lui savait tout de même suffisamment de choses sur lui pour bien le cerner, non ? Lui irrécupérable ? Bien sûr, totalement même... mais c'était comme cela que tu l'aimais, avec son paquet de défauts qui te rendait encore plus fier d'avoir réussi à te frayer un chemin dans sa vie pour t'y ancrer. Je t'aurais bien appris à être ordonné, mais je crois également que c'est trop tard, désolé.. Mais ce petit moment plaisant te tassa vite alors que tu te remis à parler de tes parents. Ce n'était pas que tu n'aimais pas parler d'eux bien sûr, juste que tu ne savais pas tellement comment gérer tout cela malgré le temps écoulé. Généralement, c'était relativement instinctif et les idées n'étaient forcément les plus brillantes, mais tu arrivais à t'en sortir seul maintenant. En présence de William, cela compliquait quelque peu la tâche, et le fait que tu sentais tes souvenirs s'effacer n'aidait pas non plus à garder la face. Tu te mordillais de plus en plus fortement les lèvres, sentant même une fine goutte de sang en sortir sans que tu ne l'enlèves. Tu savais que William avait senti tout cela sans que tu ne le lui dises, rien que par le fait qu'il te serrait un peu plus contre lui et te fit fermer les yeux par ce geste. Il était toujours aussi adorable que toi, et tu te sentais un peu bête de ne jamais avoir voulu partager avec lui ce genre de moments annuels. Tu te rappelais cependant pourquoi en l'entendant te poser ces deux questions anodines certes, mais pas forcément à tes yeux. Tu aurais voulu t'en souvenir cela dit, te rappeler de ce genre de moments de complicité... mais tu n'y arrivais pas depuis bien longtemps. Cela dit, toi, si tu avais été à sa place, tu ne l'aurais pas forcément fait : à dix ans, tu étais peut-être assez curieux et éveillé, mais cela pouvait être aussi un moment pour justement sortir de ce quotidien. Je t'avais déjà dit que mon père était aussi photographe de mode mais qu'il voulait changer de métier par lassitude et parce qu'il ne gagnait pas assez sa vie à son goût ? Lui avait aussi cette passion à la base, mais il l'avait perdu à force de travailler et de ne pas voir tellement d'argent entrer sur ses comptes. Si ma mère avait conservé sa passion intacte, elle ne voulait pas de son côté en faire son métier, et peut-être que t'initier aurait été difficile du coup. Je ne sais pas s'ils auraient voulu que la photographie devienne plus qu'une passion, et qu'ils attendaient plutôt que je sois assez grand pour m'en rendre compte par moi-même. En cela, ta grand-mère avait eu une étrange idée en pensant que c'était la photographie elle-même qui t'aiderait à te remettre de leur disparition. Je sais que parfois ma mère me prenait avec eux quand mon père devait faire des shootings, comme ma mère était sa secrétaire en quelque sorte, mais je ne me rappelle pas vraiment de ces moments-là. Peut-être parce que ces moments étaient familiaux et que j'en ai occulté beaucoup pour moins souffrir selon mon psychologue à l'époque. Ton ton avait quasiment été sans émotions, de celui d'un professionnel de la santé décortiquant un cas médical. Oui, on t'avait sorti que tu avais une amnésie relativement sélective due au choc de leur disparition qui avait eu pas mal de répercutions, mais tu n'avais jamais voulu y croire réellement... Tu étais plus fort que cela, non ? Si tu les aimais réellement, tu devais te souvenir d'eux, pas effacer des souvenirs sous prétexte qu'ils allaient te faire te souvenir des bons moments, non ? Les seules photos que j'ai d'elles, ce sont celles qui sont dans cet album, je n'ai rien d'autre. Et aucun souvenir de partage de ce genre de moments avec elle. C'est quand même foutrement contradictoire, non ? D'avoir des parents photographe ou passionnés de photographie, mais découvrir sa propre passion après coup sans que cela ait à voir avec une envie de leur part.
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Des problèmes de rangement ? Tout de suite… Il était bien assuré notre Gale national, à croire que des ailes lui poussaient dans le dos. William n’aimait toujours pas être rabroué, surtout lorsqu’en l’occurrence, il était en tort. Mais c’était différent ce soir, voir l’anglais faire de l’humour alors qu’il avait le cœur et la tête à des milliers de kilomètres de Cambridge était rassurant. Tout compte fait, il avait raison et William allait lui laisser le privilège de remporter cette manche. « C’est vrai que je ne suis pas très ordonné. » Concéda-t-il en s’éclaircissant vainement la voix pour se donner une contenance. Il entendit de nouveau Devyn lui disant qu’il n’était pas ordonné, entendant cette fois-ci la phrase complète. Je n'insinue rien, j'affirme juste que tu as toujours eu des problèmes de rangement. Il n’insinuait rien, il affirmait. Mais quel toupet. Il tourna son visage vers le sien, lui lançant un regard accusateur. Il ne se laisserait pas faire, profite de ta minuscule victoire, Devyn Gale. L’histoire aurait pu être close –pour ce soir du moins, si Devyn n’en avait pas rajouté une couche. Pas question de relancer le Gale là-dessus, c’est qu’au fil du temps, il gagnait en répondant, et William n’avait pas tellement le cœur aux chamailleries ce soir. Il se contenta de lui donner une nouvelle boutade dans l’épaule, plus franche mais pas de quoi non plus lui luxer l’épaule, il n’était pas sadique. S’il n’avait pas eu les yeux non portés sur son petit-ami, il aurait juré qu’il avait grimacé. Tiens donc, ça fait deux fois, pour un contact de rien du tout. Il aurait du s’excuser, comme tout un chacun, mais il ne le fit pas. Certes, le jeune était douillet, mais il  y a des limites. Il se pencha légèrement en avant pour capter son regard masqué par ses boucles blondes, insistant ; « T’es sûr que ça va ? » Sa voix était posée, il voyait bien que ses parents n’étaient pas la seule raison de son malaise. Ses yeux cernés n’étaient pas dues à une nuit blanche ou deux, peut-être dix ou vingt. Ca fait peut-être beaucoup, mais une chose était sûre : il n’avait pas beaucoup d’heures de sommeil au compteur. Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Il aurait voulu dénuder juste un peu son épaule, pas beaucoup, suffisamment seulement pour voir ce qui se passait là-dessous. Honnêtement il flippait, il n’était pas du genre mélodramatique, mais lorsqu’il s’agissait du Gale, il pouvait vite s’imaginer des choses. Se faisait-il passer régulièrement à tabac ? Ou peut-être n’était-ce qu’une chute ? Mais dans ce cas pourquoi serait-il si éreinté ? Trop de questions sans réponses. Il n’eut pas le temps d’en poser la moindre, le sujet de sa famille revint sur le tapis en moins de deux et l’ambiance n’était pas propice au changement de conversation. Il hocha discrètement la tête lorsqu’il lui parla de son père, il lui en avait déjà brièvement parlé. Il avait du mal à se concentrer sur sa famille maintenant qu’il savait que quelque chose clochait, mais il le faisait pour lui. Il se concentra sur la lueur dorée qui courait sur ses cheveux histoire de focaliser son esprit sur quelque chose, et ça fonctionna. Du moins, pour le moment. Ainsi, selon lui, ses parents auraient voulus qu’il découvre par lui-même si la photographie était une passion pour lui ou non. C’en était une, ça crevait les yeux aujourd’hui, mais qu’en était-il lorsqu’il était gosse ? Il accompagnait ses parents sur leur lieu de travail, au fond, cela avait du jouer un peu, tout comme le présent de sa grand-mère. Le Kane n’était pas un grand sentimental, il s’attachait encore moins aux objets, mais en voyant Devyn avec son appareil photo, on pouvait dire sans hésitation que cela lui avait permis de se rapprocher d’eux. Combien de fois lui avait-il répété à quel point cet appareil était précieux ? La seule ombre au tableau était peut-être la voix atone du Gale, comme si à force d’entendre les paroles d’un médecin, il les avait absorbées et les recrachaient à volonté comme une éponge. Une éponge fatiguée qui absorbe comme une dingue et qui ne recrache quasiment rien. Son éponge abîmée et tourmentée. Tourmentée entre autre par un tel paradoxe, avoir des parents photographes et presqu’aucune photo d’eux. « Au moins tu as quelque chose. » lui avait-il dit doucement, prenant conscience que la bonne volonté ne suffisait pas toujours à faire des miracles. Peut-être leur voyage à Londres réveillerait-il des souvenirs, sait-on jamais. En attendant, pour ce soir, ils étaient à Cambridge, dans leur chambre, et il tentait de lui remonter le moral comme il le pouvait. « Je suis désolé. J’aimerais vraiment pouvoir te redonner tes souvenirs. » lâcha-t-il timidement mais sincèrement. S'il pouvait changer la donne, il n’hésiterait pas à troquer quelques uns des siens contre quelques autres de Devyn. Qu’en avait-il à faire de revoir son frère le pousser dans la boue ? Certes, ce sont les choses qui font qui nous sommes, les grandes comme les petites, mais ce n’était pas en omettant ça qu’il changerait à jamais, surtout que des souvenirs du même acabit, il en avait une ribambelle. A défaut de pouvoir changer les choses, il prit sa main dans la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens. Il ne comptait pas le retoucher tant qu’il n’était pas certain de ne pas lui briser le bras en l’effleurant.
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