L’ayant vu pour la dernière fois dans le parc d’Harvard, c’est logiquement que je me suis rendu à plusieurs reprises dans ce lieu pour voir Elizabeth. A chaque fois, aucune rousse ne pointe le bout de son nez. Il y a quelques temps j’aurais aimé ne pas la croiser, mais aujourd’hui la grandeur de l’université m’exaspère. Je n’ai aucun moyen de lui parlé du baiser qu’une de sa pseudo ennemie ma donné. Ce silence m’énerve d’autant plus que j’en ignore la raison. Laissant tomber le hasard, je finis par me rendre à la Lowell House. Il faut bien qu’un de nous deux brises le silence, n’est-ce pas ? Si c’n’est pas la vice présidente alors se sera moi. Arrivant rapidement à la résidence des artistes, je ne perds pas de temps pour explorer les couloirs de la maison à la recherche de Lizie. Etant déjà venu ici avec Pandora et Faith, je n’ai aucun soucis pour me repérer. Néanmoins la recherche de la vice présidente s’avère plus compliquée. Je finis par abandonner sortant alors de la résidence pour rentrer dans la mienne. Sur le chemin de ma voiture je vois Elizabeth. Je ne tarde à la rattraper posant hasardement ma main sur son épaule pour l’interpeller. « J’ai même pas le droit à un salut pauvre con ? »
Quand tu avais un problème ton seul remède pour oublier c'était de t'enfouir dans ton travail. Entre les cours, ton rôle de vice présidente, et tes répétitions de théâtre, tu courais partout, tu étais sans cesse occupée et en mouvement. Tu voulais oublier cette image de Sammy et Antwan qui t'avait fait mal au fond de toi. Tu avais ressenti cette douleur inconnue dans ton coeur, encore mystérieuse pour toi. Tu ne savais pas encore quelle signification lui donnait. Ça te perturbait. T'en avais parlé à personne pour l'instant, tu avais préféré le garder pour toi. Le nez plantait dans tes notes, tu marches dans les allées fleuries d'Harvard, rejoignant la Lowell pour aller récupérer quelques affaires à toi quand tu avais laissé. Quand soudainement tu es surprise par cette voix que tu aurais reconnue entre mille. Tu stoppes ta marche avant de relever doucement ta tête et découvrir le visage d'Antwan. Un drôle frisson te parcourt de la tête au pied. Tu te mords la lèvres inférieure à sa vision. Ça te manque ? tu laisses échapper dans un moment de faiblesse avant que cette affreuse vision de Sammy et Antwan te revienne brutalement à l'esprit. Qu'est-ce que tu fais ici pauvre con ? tu finis par lâcher car il désirait ça apparemment. Mais avec le temps tes pauvre con devenait affectif envers le jeune homme.
« Ça te manque ? » Cette interrogation semble faire sourire la Lowell quelques secondes. « Si on veut.. » Malgré tout, le micro sourire d’Elizabeth disparaît instantanément. Est-ce dû à ce qu’il s’est passé avec cette fille ? Je le pense, mais je veux une confirmation. J’veux pas être dans le flou plus longtemps. « Qu'est-ce que tu fais ici pauvre con ? » Je ne peux m’empêcher de laisser un petit sourire croître sur mon visage. Néanmoins je ne pourrais ni affirmer qu’elle pense ce propos ou qu’au contraire elle ne le pense pas. Je n’arrive pas à le deviner. C’est encore une fois frustrant. « J'venais savoir pourquoi tu ne m’appelais plus ainsi ? » Je ne cesse de la fixer me décalant très doucement pour être face à elle pour qu’elle ne puisse s’enfuir. « J’ai fait quelque chose de mal ? »
Tu restais sans voix un bref instant. Il était venu jusqu'à toi pour parler de ça. Il y a un mois, tu n'aurais jamais pensé ça de lui, il ne serait jamais venu te retrouver tellement il te trouvait insupportable. Mais depuis ce soir où t'avais failli lui ouvrir le crâne (a) quelque chose avait changé entre vous. Doucement vos chamailleries s'étaient transformées en un début d'amitié. T'y avais cru avant que cela s’effondre devant tes yeux en un claquement de doigt. Cette vision d'Antwan et Sammy avait brisé quelque chose à l'intérieur de toi. Tu l'avais senti et depuis ce jour, tu avais pris soin d'éviter le jeune homme. Pour toi l'oublie était la meilleure des solutions contre la souffrance. Tu avais suffisamment connu ça dans ta vie. Depuis quand tu viens jusqu'à moi pour savoir ça ? tu ne comprenais rien à ce qui se passait dans la tête du eliot, depuis quand t'étais devenue un semblant "importante" pour lu i? Il se place devant toi et tu vois bien qu'il veut connaître la vérité et qu'il ne te laissera pas partir d'ici là J'vois que tu comptes pas me laisser partir tant que j'te l'ai pas dit ? J'suis vraiment obligée ? tu dis en te mordant les lèvres et baissant ton regard vers le sol. Tu ne sais pas si t'étais prête à lui dire, si t'étais prête à affronter cela.
« Depuis quand tu viens jusqu'à moi pour savoir ça ? » J’ai la douce impression qu’elle ne va pas me répondre de ci tôt. C’est comme si cette histoire était un sujet tabou. Si c’est le cas qu’elle le dise clairement. « Depuis que je ne te comprends plus » Avant même cette soirée chez notre ami commun, j’connaissais Elizabeth à travers ce qu’on m’avait dit d’elle, c’que les rumeurs et tous bruits de couloirs racontaient et aussi à travers ce côté emmerdant. Aujourd’hui, j’sais pas, j’ai l’impression qu’elle est plus complexe. Peut-être que ce n’est que mon imagination mais jusque ce baiser j’ai voulu la connaitre. « J'vois que tu comptes pas me laisser partir tant que j'te l'ai pas dit ? J'suis vraiment obligée ? » J’acquiesce doucement. Elle ne va pas m’échapper. « Ouais » dis-je simplement et en murmurant.
Depuis que je ne te comprends plus tu avais voulu à ton prix éviter cette discution, mais tu n'avais réussi à passer à travers les mailles du filet. Tu ne voulais pas que le jeune homme s'intéresse à toi, si tu lui racontais la raison du pourquoi et du comment, il allait te trouver complètement stupide. Une vraie fille qui s'fait des films. Avec le temps, t'avais construit un énorme mur entre tes sentiments et toi car ça t'avait fait suffisamment souffrir. Devant Antwan tu te cachais derrière tes allures de meuf emmerdeuse pour que jamais il ne perce ton mystère. C'était comme ça, tu n'aimais plus te dévoiler a n'importe qui, t'étais devenue beaucoup trop prudente sur ce niveau là. Tu t'étais renfermée sur toi même, et tu faisais comme si de rien n'était. D'où ton ignorance envers le jeune homme. T'as pas le droit de me forcer Antwan. tu dis faiblement sans oser le regarder droit dans les yeux. T'étais têtue comme une mule quand tu voulais, encore plus devant lui. J'ai... J'ai vraiment plein de choses à faire.. tu bafouilles voulant t'enfuir en faisant un pas sur le côté. Mais pas sur que le brun, tu laisses passer.
Désormais elle est piégée. Elle n’a pas le droit de s’enfuir comme elle le fait si bien depuis une semaine. « T'as pas le droit de me forcer Antwan. » Je roule mes yeux en soupirant. Elle essaye encore et toujours d’échapper à la question. Son regard ne croise même plus le mien. Est elle intimidée ou honteuse ? J’en sais trop rien et elle ne m’aide pas à trouver la solution. « J'ai... J'ai vraiment plein de choses à faire.. » Je ne bouge pas et ne la regarde même pas essayer de s’échapper « Pourquoi tu restes silencieuse ? C’est qui cette fille d’ailleurs ? Reponds à ces deux questions et j’te laisse tranquille » Je tourne enfin mon regard vers elle restant le plus calme possible. Déjà qu’elle est mal à l’aise je ne vais pas en plus m’énerver avec. J’aurais les réponses de toute manière. J’en suis convaincu. Je ne lâcherai pas maintenant qu’elle est à coté de moi.
Tu voulais partir, tu voulais fuir. Tu détestais affronter la vérité en face, c'était sans doute ton pire défaut. Tu te terrais dans le silence le plus total, tu souffrais dans la silence, tu n'aimais pas particulièrement parler de toi.. car tu ne voulais pas que tes histoires se propagent comme une traînée de poudre. Tu donnais une grande importance à ton image encore plus depuis que tu étais vice présidente. Tu voulais mettre loin derrière toi tes ennuis. Mais le plus souvent, ils te rattrapaient. Et c'était exactement ce qui était en train de se produire avec le jeune homme qui ne voulait te laisser partir sans avoir eu ses réponses. Tu te pinces les lèvres et joue nerveusement avec tes doigts. Tu finis par lui répondre Parce que j'aime pas trop parler de moi... et j'doute que mes "histoires" t'intéressent. Tu finis par le regarder Qui m'dit que j'peux avoir confiance en toi ? après tout, cela n'était que le début de votre amitié naissante, t'étais méfiante, t'étais prudente. Encore plus avec les hommes en qui tu avais perdu confiance.
« Parce que j'aime pas trop parler de moi... et j'doute que mes "histoires" t'intéressent. » Ses histoires. Alors ça n’a aucun rapport avec moi. J’n’ai pas fait de mal. J’ignore si j’interprète trop rapidement mais si c’est le cas je suis soulagé. Malgré cette réponse, je ne compte pas la laisser partir. Elle me doit plus d’explications. « Qui m'dit que j'peux avoir confiance en toi ? » Elle lève enfin son regard vers moi. La lecture de ses yeux n’est pas si compliquée. Un brin triste, perdu. Il y a même un certaine peur ; appréhension. « Je n’ai jamais dit que tu pouvais avoir confiance en moi Elizabeth. » En cette phrase elle retrouve certainement l’Antwan qu’elle deteste, celle qu’elle a engueulée à la bibliothèque. Mais c’est moi. Un brin connard v’voyez. Je ne veux pas qu’on me donne une image de mec sympa. Parce que quand les gens voient le bien qui est en toi ils s’attendent à ce que tu fasses le bien, et je ne veux pas avoir à me montrer à la hauteur des espérances de qui que ce soit. Notamment les siennes. Mon but n’est pas de la décevoir. « C'est à toi d'le juger »
« Je n’ai jamais dit que tu pouvais avoir confiance en moi Elizabeth. » en cette phrase tu reconnaissais bien là Antwan, le chieur de service. En temps normal, t'aurais réagi au quart de tour, tu lui aurais lancé une pique. Mais là c'était différent, tu n'avais pas le coeur à te battre. Il voulait plutôt que tu lui racontes ce qu'il s'était passé et t'ouvrir à quelqu'un était devenue de plus en plus difficile pour toi. Encore plus quand tu commençais à peine à vraiment connaître la personne qu'était Antwan « C'est à toi d'le juger » il finit par te dire. Tu le regardes sans le quitter de yeux. T'essayais de percevoir s'il était sincère, si tu pouvais lui faire confiance, mais il était tellement difficile à cerner encore pour toi comme tu l'étais pour lui. Un coup vous vous entendez, l'autre pour vous bagarrez. Comment démêlez le vrai du faux dans tout cela ? (MDR c'est mes cours de philo qui ressortent là) Antwan j'suis sérieuse, j'ai pas envie de m'ouvrir, de te raconter des trucs personnels comme tu veux absolument le savoir, et t'ensuite me faire avoir. J'ai déjà suffisamment souffert à cause de ça. tu marques une pause avant de reprendre J'te raconte à la condition que tu me promette que ça reste entre nous. tu le regardes droit dans les yeux Sinon j'ai des contacts pour te casser la gueule. tu dis en riant pour essayer de détendre l'atmosphère, mais surtout te détendre toi-même. Tu ne savais pas du tout comment il allait réagir, tu ne savais pas dans quoi tu te lançais à raconter ta vie à un hypermnésique qui allait retenir chacune de tes paroles dans les moindres détails.
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L’ayant vu pour la dernière fois dans le parc d’Harvard, c’est logiquement que je me suis rendu à plusieurs reprises dans ce lieu pour voir Elizabeth. A chaque fois, aucune rousse ne pointe le bout de son nez. Il y a quelques temps j’aurais aimé ne pas la croiser, mais aujourd’hui la grandeur de l’université m’exaspère. Je n’ai aucun moyen de lui parlé du baiser qu’une de sa pseudo ennemie ma donné. Ce silence m’énerve d’autant plus que j’en ignore la raison. Laissant tomber le hasard, je finis par me rendre à la Lowell House. Il faut bien qu’un de nous deux brises le silence, n’est-ce pas ? Si c’n’est pas la vice présidente alors se sera moi. Arrivant rapidement à la résidence des artistes, je ne perds pas de temps pour explorer les couloirs de la maison à la recherche de Lizie. Etant déjà venu ici avec Pandora et Faith, je n’ai aucun soucis pour me repérer. Néanmoins la recherche de la vice présidente s’avère plus compliquée. Je finis par abandonner sortant alors de la résidence pour rentrer dans la mienne. Sur le chemin de ma voiture je vois Elizabeth. Je ne tarde à la rattraper posant hasardement ma main sur son épaule pour l’interpeller. « J’ai même pas le droit à un salut pauvre con ? »