maxwan ❖ t'aurais pas une boussole ?

« Mes yeux me trahissent.. » commentais-je malgré moi. Tous les gars dans ma situation seraient pris d’un désir ardent pour la belle. Je ne suis pas une exception ce soir. D’ailleurs je n’ai jamais été une exception avec elle. « Comme quoi, je peux encore te surprendre après toutes ces années. » C’est le cas de le dire. C’est ce que j’ai toujours aimé chez la McAllister. Je me place derrière elle en laissant ses yeux me détailler. « Ben alors qu'est-ce que t'attends ? T'as peur de pas pouvoir me résister après ? » Je lui offre un large sourire ne répondant pas verbalement à sa provocation. Parce qu’il est clair que j’aurais dû mal à résister à la brune. Je pose mes mains sur la fermeture de sa robe et la fait glisser jusqu’au bout. J’aide le tissu à tomber au sol laissant à ma vue une Maxym peu vétue. Un corps de rêve. C’est totalement cela si on prend en compte que je suis en plein rêve éveillé. Je me poste devant elle, un sourire satisfait sur le coin des lèvres, laissant entre nous un espace réduit. Mes yeux dévorent sa silhouette. Je sais que je ne résisterai pas longtemps. « Est-ce un mal d’avoir irrémédiablement envie de capturer tes lèvres ? » Je m’humidifie la lèvre inférieure de manière involontaire.

Ses billes le scrutant, Maxym ne prend conscience de rien. Elle est même, naïve, persuadée encore qu'il ne s'agit que de provocation. Avec Antwan, elle est aveugle. Prise dans ses jeux adolescents, elle n'avait pas vu à l'époque son regard changer sur elle, et elle ne le voyait toujours pas à présent. Persuadée qu'elle n'était pas assez.. bien. Oui, bien. « Tant que c'est que tes yeux ! » La taquinerie s'échange comme dans un match, et chacun flirte avec la flamme, laissant la chaleur les enrober. Ses sens se décuplent, sa peau s'ébouillante mais frissonne quand la main masculine descend dans son dos, avec la fermeture de sa robe. Se retrouver en soutien-gorge et boxer en dentelle noir dans la rue, check. Ses lèvres s'entrouvrent, presque surprise de voir le tissu sur le sol. Le garçon lui fait désormais face, quand elle relève son regard. « T'as plutôt intérêt à me prêter ta chemise. » Qu'elle glisse, amusée, mais ses traits prennent un air plus sérieux quand elle comprend la teneur des quelques mots que venait de lui adresser Antwan :  « Est-ce un mal d’avoir irrémédiablement envie de capturer tes lèvres ? » Par réflexe, par envie, comme vous voulez, ses prunelles dévient vers celles masculines. Son corps décide de lui-même de se rapprocher, renonçant à écouter ce que lui gueule l'esprit. « Je crois que ce qui est mal, surtout, c'est de lutter contre ses envies, quelles qu'elles soient. » Son regard remonte vers le sien, brûlant, voyant enfin l'homme dans l'ami.

« T'as plutôt intérêt à me prêter ta chemise. » Ce n’est pas un problème. A l’heure qu’il est, rien n’est un problème. Tout est normal. On vit dans un merveilleux monde où tout est simple notamment se dessaper en pleine rue. Les doux effets de l’alcool. Ces derniers traduisent mon désir d’embrasser la belle brune dans un langage hasardeux. Moi qui pensais la faire fuir avec cette drôle de question, je me suis bien trompé. Maxym restreint l’espace entre nous. Je ne promet plus d’être un simple ami avec si peu de distance entre nos deux corps. « Je crois que ce qui est mal, surtout, c'est de lutter contre ses envies, quelles qu'elles soient. » Je prends ses mots comme un feu vert illuminant ma route. Sans guère attendre, je dépose mes lèvres sur les siennes dans ce baiser. Ce baiser que j’ai toujours rêvé de partager avec elle. J’assouvis une envie longtemps caché. Je prolonge cette échange jusqu’à en perte mon souffle. Nos visages finissent par s’éloigner. Mes yeux se rouvrent doucement. Sans un mot, je retire ma chemise et la place à contre cœur sur les épaules de la belle brune.

Si si j'vous jure, c'est la prestance de la Eliot House. Ils sont classes, ils sont raffinés, et ils sont à moitié nus dans la rue. De tout façon, c'est le Housing Day, personne ne voit clair à plus de deux mètres ce soir. C'est pour ça que Maxym s'est rapprochée d'Antwan. Autant vous dire qu'elle le voit très distinctement maintenant. De toute façon, après avoir couché avec son meilleur ami en couple, y a rien de pire qu'elle puisse faire, sa réputation est déjà actée. Un feu vert plus tard, voilà leurs lèvres scellées dans un baiser qu'elle se découvre avoir désirée. Ce n'est pas vraiment une pulsion du moment, et le partenaire a toute son importance. Son cœur s'accélère un peu, son souffle se raccourcit. Quand il s'éloigne, elle soupire, gardant ses paupières closes quelques infimes secondes. Maxym est sortie de sa torpeur par le tissu revêtant ses épaules. Enfilant la chemise, dont elle ne ferme qu'un bouton central, ses billes descendent sur le torse nu du bellâtre. « Je crois qu'elle me va presque mieux qu'à toi ! » Et elle se retrouvait habillée du parfum masculin, ce qui était loin d'être désagréable. Sourire discret aux lèvres, il s’agrandit en voyant la bouche légèrement rosée d'Antwan. « Hum Antwan.. T'as du rouge à lèvres. » De son pouce, elle efface délicatement la trace de leur délit. « Et voilà, c'est comme s'il ne s'était rien passé. » Et.. je ne sais pas, elle pensait que c'était ce qu'il voulait. McAllister, douter d'elle-même ? Presque une première.

Je dépose à contre cœur ma chemise sur  les épaules de la brune. Si ca ne tenait qu’à mes envies, mes lèvres seraient encore plaqués contre sa bouche. Néanmoins, la raison fini par l’emporter. J’ai eu des sentiments pour Maxym. C’est indéniable bien qu’elle ne les ai jamais vu. Même si ce soir, ce baiser relève du réel, je ne veux pas me laisser retomber dans cette spirale de sentiment infernal. « Je crois qu'elle me va presque mieux qu'à toi ! » Je souris à la jeune femme. « Hum Antwan.. T'as du rouge à lèvres. » Comme un idiot je tente de regarder cette tache, mais impossible. L’alcool ne donne pas des pouvoirs. Et puis avouons le, sortir ses yeux de ses orbites n’est pas très sexy. Son pouce s’attèle à retirer la trace de rouge à lèvres. Je soupire doucement afin de ne pas perdre le contrôle. « Et voilà, c'est comme s'il ne s'était rien passé » Je lui offre un petit sourire. Comme s’il ne s’était rien passé. « Alors t’as jamais compris ? » Je suis pris d’un élan de franchise qui risque de me couter mon amitié. C’est débile, mais les mots sortent sans que je puisse y changer quelque chose. Je perds le controle. « Depuis qu’on est gamin, j’ai toujours voulu que tu le remarques, que j’fasse un faux pas qui t’aurais permis de comprendre. J’ai eu des sentiments pour toi. Eh ouais Antwan Wayans était raide dingue d’une fille qui ne l’a jamais remarqué… » Je ferme les yeux et soupire. Je regrette chacun des mots que je viens de sortir de ma bouche. Je m'en mords les lèvres. « Oublie.. » Je tourne les talons. Je prefere retrouver notre confrérie et me coucher dans mon lit pour dormir.

Ses lèvres la brûlent, ses sens se sont enflammés et son esprit tarde à retrouver son chemin. Maxym dérive, en aimerait plus mais se ravise. Elle hésite. Ca n'arrive pas souvent, qu'elle doute. Mais c'est Antwan, alors il s'agit de ne pas tout foutre en l'air pour une envie soudaine, aussi forte soit-elle. La demoiselle le taquine un peu, essuie son rouge-à-lèvre et s’interroge sur son avis. «Alors t’as jamais compris ? » Hum.. c'est pas ce qu'elle a demandé. Sa main s'éloigne du visage masculin, et ses traits se tendent. Elle aimerait lui dire de se taire, mais c'est déjà trop tard. Train lancé, ne lui reste plus qu'à l'écouter tout déballer. « Depuis qu’on est gamin, j’ai toujours voulu que tu le remarques, que j’fasse un faux pas qui t’aurais permis de comprendre. J’ai eu des sentiments pour toi. Eh ouais Antwan Wayans était raide dingue d’une fille qui ne l’a jamais remarqué… » Et là, McAllister aimerait dire qu'il se trompe, qu'elle le voyait. Mais non, elle ne l'avait pas vu, en bonne fille qui loupe tout ce qui pourrait la rendre heureuse. L'adolescente ne voyait que ces rebelles idiots, les clients riches qu'il fallait séduire, et pas celui qui recevait sa tête sur son épaule. Parce que sujette à la destruction, elle n'aurait jamais risqué d’abîmer leur relation. Elle a la main devant les lèvres, interdite. Idiote. Toujours la même gamine.  « Oublie.. » Tu peux pas dire ça et demander d'effacer. « Je peux pas.. » Oublier, se confronter à ça, risquer des regrets, se dire qu'elle a encore tout foiré. Elle recule. Récupère talons, robe, honneur. « Je... la confrérie est juste derrière, je la vois. » Elle, elle va aller n'importe où. « Je te rendrais ta chemise demain. » Ouais, enfin on verra. Pour l'instant elle veut juste fuir, c'est bien ce qu'elle fait de mieux.