Valou & Priape
J’avais parlé d’un ton dur, intransigeant. Je ne pouvais pas imaginer mon meilleur ami en couple avec ma cousine. Ce n’était pas le moment pour lui de se lancer dans une nouvelle histoire, il était encore perdu, encore épris d’Amy, et Ném, elle, elle venait de perdre Emrys, elle avait besoin de stabilité et de sécurité, pas d’une relation fragile et bancale… Si je voyais deux des êtres qui m’étaient les plus chers se faire du mal et se déchirer, je n’était pas sur de pouvoir le supporter. Voilà donc pourquoi je ne m’étais pas montré compréhensif. Autant essayer d’étouffer les sentiments de Valou dans l’œuf, avant qu’il n’envisage véritablement quelque chose avec la jeune femme. C’était rare que je me mêle ainsi de sa vie, que je me montre aussi inflexible à son égard, et il baissa un instant les yeux. Je compris qu’il aurait préféré une autre réaction de la part, même si il m’avoua s’être douté de ce que j’allais en penser. Je fus soulagé de l’entendre me confier qu’il ne s’était rien passé de plus depuis cet été. Et j’hochai la tête lorsqu’il me proposa une nouvelle bière.
« Je veux bien oui. » La nouvelle avait du mal à passer… Mais je voulais justifier ma réaction :
« Je veux pas être celui qui vous interdit de vous voir Valentin… Si jamais un jour, tu te sens vraiment épris d’elle, que tu commences à ressentir des sentiments profonds et sincères, alors je pense qu’on pourra en rediscuter. Mais pour le moment, je crois que t’as surtout besoin de faire le ménage dans ta vie. » Je voulais pas que Némésis soit une énième conquête parmi les autres pour lui.
« C’est ma cousine, le seul membre de ma famille qu’il me reste, je peux pas m’empêcher de la protéger. Je sais que tu peux comprendre ça… » Il était tout aussi protecteur si ce n’est plus à l’égard de Natalina, y’a qu’à voir le sort qu’il avait réservé à Nathan l’ex de la brunette ou même comment il avait réagi quand il avait pensé que j’avais une liaison avec sa petite sœur. D’ailleurs, je ne pus m’empêcher de lui rappeler cette altercation avec un petit sourire amusé :
« Tu m’avais bien collé ton poing dans la figure quand tu avais eu ta crise de paranoïa et que tu t’imaginais que je couchais avec Nat’. » C’était du passé, je lui en voulais pas voilà pourquoi je pouvais en parler avec humour.