I'm stronger than I've been before ~ ft. Priape

 La rentrée était à présent faite et tout allait à priori plutôt bien même si le manque de Amy était toujours terriblement présent. Je ne savais pas trop ce que j'allais devenir et j'avais l'impression d'être un fantôme parfois, parce que même si j'ai rencontré des filles supers avec qui je m'entend très bien et avec qui ça pourrait aller plus loin, je n'ai tellement envie de rien de sérieux, ça me brise rien que d'y penser. Et pourtant je sais bien que c'est ce qu'elles veulent pour certaines, notamment pour Addison. Mais je l'apprécie trop pour risquer de la perdre de la sorte et me faire passer pour le salaud de service. Mais je n'y pensais pas trop, je voulais profiter de ma soirée avec mon meilleur pote qui n'allait pas tarder à passer. J'allais peut-être lui faire quelques confessions ce soir, sur le Summer Camp, sur mes ressentis, sur quelques trucs, mais j'espérais que lui aussi aille bien, qu'il ait pu passer à autre chose et être finalement heureux, même s'il en a toujours l'air. Je nous avais mis quelques bières au frais alors que je révisais quelques cours d'astronomie en l'attendant.

La rentrée était arrivée et avec elle la reprise des cours, des stages, et toutes les responsabilités et la charge de boulot qui allaient avec. Je sentais bien que cette sixième année de médecine allait me demander encore plus d’efforts mais également des sacrifices. Mais hors de question d’oublier mon meilleur pote, celui qui avait toujours été là pour moi ces dernières années. Nous avions donc réussi à nous caler une petite soirée ensemble dans nos emplois du temps. C’est avec un peu de retard que je pris le chemin de l’appartement de mon ami. Arrivant devant son entrée, un pack de bières en main, je toquais à sa porte et attendis que cette dernière s’ouvre, impatient de pouvoir passer un moment avec mon meilleur pote.

 Lorsqu'il frappa à la porte je ne tardait pas à venir lui ouvrir le sourire aux lèvres alors que je voyais qu'il avait lui aussi pensé aux bières. Je me suis donc mis à rire tout en lui disant Je crois qu'on a le stock de bière pour deux jours là ! Je pense que livrer des pizzas seraient une bonne solution tu ne crois pas ? Lui demandais-je alors que je finissais par le serrer dans mes bras en guise de salut tout en lui le laissant rentrer dans mon petit studio pour refermer ensuite la porte derrière lui. Je lui prenais son pack de bières pour aller les déposer dans mon petit frigo totalement rempli - presque - que de bières et en pris deux bien plus fraîches qui attendaient là depuis quelques heures à présent. Je revenais vers lui pour qu'on puisse s'installer sur mon petit canapé tout en lui tendant sa bière décapsulée Alors comment vas-tu ? Cette rentrée pas trop terrible ?

Mon meilleur ami m’accueillit avec chaleur et mon sourire s’agrandit en l’écoutant évoquer la réserve de boissons qui nous attendait. « J’aurais du me douter que tu avais déjà prévu des munitions. Enfin ça se perd pas ce genre de choses ! » fis-je en riant avant de répondre à sa question : « Et oui, des pizzas ça sera parfait car je crois qu’il va nous falloir de quoi éponger tout ça sinon on va encore finir raides allongés sur ton parquet.» plaisantai-je en évoquant l’une des soirées particulièrement alcoolisées que nous avions passé dans son appartement. Après une accolade, il me fit rentrer chez lui. Il emporta les bières pour les mettre au frais et revint vers moi avec deux bouteilles. Il m’en tendit une et après l’avoir remercié on alla s’installer sur le canapé. Son entrée en matière était direct : mon moral et la rentrée. « Bah je retournais bien sous le soleil des caraïbes tu vois. J’ai l’impression que les profs veulent ruiner ma vie sociale… » racontai-je avec une pointe d’humour avant d’ajouter plus sérieusement : « Et puis y’a autre chose… Em’ est parti. » Je grimaçai en confessant ce deuxième fait. C’était assez douloureux de se dire que mon aîné avait à son tour filé, après le départ de Denys l’an passé, notre fratrie était désormais plus que jamais dispatchée… Mais au moins, je savais mes deux frères vivants et en bonne santé, même si c'était loin de moi, contrairement à Arté que nous avions perdu tragiquement l'année dernière. Heureusement il me restait ma cousine à Harvard. « Alors bref, change moi les idées, et raconte moi comment toi tu vas ! » repris-je avec plus d’entrain. Je voyais trop peu mon meilleur pote pour qu’on se laisse aller à la déprime.

 Je me suis mis à rire face aux paroles de mon ami quand il me fit savoir que les pizzas étaient une bonne idée pour ne pas finir sur le sol comme l'autre fois où on avait un peu trop bu. En même temps j'avais mon chagrin d'amour il avait fallu y remédier. Mais là, il n'y avait pas de raison de boire jusqu'à se rouler par terre, ça devrait donc aller. Je nous avais attrapé deux bières fraîches avant de m'installer sur le canapé et demander les dernières nouvelles de mon meilleur pote. Je souriais doucement quand il me fit savoir qu'il avait tellement de boulot qu'il n'avait plus le temps pour sa vie sociale, mais ce sourire disparut quand il me fit savoir que Emrys, son grand frère était parti. Au moins il ne lui était pas arrivé la même chose à son autre grand frère. Il ne l'aurait très certainement pas supporté ... Même là ça devait être assez dur à vivre. Parti ? Parti pour de bon ? De Harvard ? Il est parti où ? Trop de questions je sais bien, mais j'étais franchement surpris. Toute sa famille s'éparpillait mais au moins il savait qu'il pourrait toujours compter sur moi pour toujours. Bon il a toujours sa cousine aussi, et j'eus comme l'horrible impression qu'il était rentré dans ma tête pile poil à ce moment là en me demandant de lui changer ses idées avec mes news à moi. Tu vas pas être surpris, mais j'ai encore trop de femmes autour de moi, mais là, pas question que je choisisse. Après ben la routine quoi. C'est pas facile de reprendre le rythme des cours et du sport, mais ça va, j'arrive encore à m'en sortir. Non je ne pouvais pas dire le petit secret, pas pour tout de suite.

Forcément, l’annonce du départ d’Em’ fit surgir un tas de questions du côté de Valentin, les mêmes que je m’étais moi même posé. « Il est parti de Cambridge, sans laisser de mot. Alors où il est, ce qu’il fait, je ne peux que faire des suppositions… » C’était pas une première, Denys, mon cadet, nous avait fait le coup déjà. « Ca doit être un truc de Zacharias de se barrer comme ça sans une explication… Je devrais peut être séquestrer ma cousine. » ajoutai-je sur un ton plus léger histoire de pas trop plomber la conversation. « J’aime bien m’imaginer qu’il est parti rejoindre Denys, qu’ils sont enfin réunis quelque part… Je vais demander à Alexia de m’aider à retrouver sa trace, je veux juste être sûr qu’il va bien. » Le décès d’Artémis m’avait un peu traumatisé, je voulais être certain qu’Emrys était en bonne santé, en sécurité quelque part, et dans ce cas, je pensais être en mesure de supporter son absence. Après tout, j’avais toujours mon quatrième frère d’adoption à mes côtés. D’ailleurs, je lui avais demandé de me changer les idées en me racontant ses aventures. Mon pote était désormais célibataire, donc sans grande surprise il m’assura qu’il avait un trop plein de femmes autour de lui. Je l'écoutais en amenant ma bouteille de bière à mes lèvres pour en prendre une bonne gorgée. « Quel don Juan ! » me moquai-je ensuite gentiment en riant avant de reprendre mon sérieux en pensant à mon amie Addi et à ses dernières confessions à propos de l’italien. Les paroles de mon pote me confirmaient bien qu’il n’avait pas l’intention de se caser, même pas avec la Quincy… « T’es sûr qu’il y en a pas une qui sort du lot ? » me permis-je quand même de demander.

 C'était étrange de partir comme ça, sans rien dire, je trouve ça même relativement débile et égoïste. Mais je ne pouvais pas cracher sur Emrys je n'avais jamais rien eu contre lui, mais là pour le coup ça ne me plaisait pas qu'il laisse mon meilleur ami dans ce genre de doute et de stress, parce que c'est normal qu'il s'inquiète avec toutes les merdes qui est arrivé à leur famille. Mais j'esquissais tout de même un sourire quand il parla de séquestrer sa cousine. Je doute qu'elle soit du genre à faire ça mais sait-on jamais. En tout cas il pouvait être sûr que moi jamais je ne ferais jamais ce genre de chose. En même temps on ne s'est jamais lâché depuis le lycée, ce serait juste pas possible de se séparer aujourd'hui. Tu m'étonnes, je ferais la même chose que toi à ta place. Il aurait au moins pu t'appeler pour te dire qu'il va bien. Disais-je un peu perplexe par la situation. C'est ensuite qu'on enchaîna avec mes nouvelles, un peu moins désespérante, même si j'aurais préféré avoir moins de femmes accro à moi pour le coup (a). Je me suis mis à rire quand Priape me fit savoir que j'étais un Dom Juan pour me faire chier. Je pris une gorgée de ma bière quand il me demanda s'il y en avait pas une qui sortait du lot. Je me suis mis à réfléchir et c'est à son amitié avec Addison qui me vint à l'esprit. Mais est-ce que c'était elle qui sortait du lot ? Je n'en suis pas sûr, pas après avoir passé les nuits avec Némésis et Sienna. Non je suis plus paumé qu'autre chose. Franchement ? C'est le gros bordel ! Je les apprécie toutes, vraiment, mais si je ne veux pas me mettre en couple, c'est qu'au fond il n'y en a pas vraiment une qui fait la différence. Il n'y en a pas une qui me rend aussi fou comme l'a fait Amy.

Je sentais Val aussi perplexe que moi par rapport au départ précipité d’Emrys. Dans tous les cas, j’avais pas envie de me stresser. J’étais là pour passer un bon moment avec mon meilleur pote pas pour me faire un sang d’encre. « Il a toujours été un peu imprévisible qu’est-ce que tu veux ! » Je cherchais pas d’excuse à mon grand frère, j’avais juste envie de clôturer le sujet. Je lui en voulais assez comme ça d’être parti, j’avais besoin de parler d’autre chose. Et les conquêtes de mon italien préféré étaient le sujet idéal. J’avais pas pu m’empêcher de questionner subtilement, ou pas, mon ami pour savoir si l’une de ces fameuses demoiselles avait ses faveurs. Mais sa réponse me confirma ce que je pensais déjà : il n’avait pas de coup de cœur, tout simplement parce qu’Amy était encore bien présente dans son cœur. Je fis une petite moue en l’entendant reparler de sa blondinette… « T’as aucune nouvelle d’elle ? » J’aurais aimé qu’il se la sorte définitivement de la tête, pour pouvoir guérir et avancer, mais bon, j’étais pas le mieux placé pour le sermonner là dessus… J’avais beau faire comme si tout allait bien, j’avais toujours et encore Calypso dans la peau.

 C'est vrai que son frangin a toujours eu des réactions particulières qu'on a pas toujours compris, dont cette fois-ci, partir sans rien dire, mais c'était pas nécessaire d'en débattre davantage vu qu'on aurait pas la réponse à tout ça à la fin de la discussion. Et puis mon ami ne semblait pas vouloir en parler davantage et je ne pouvais que comprendre sa position. J'avais donc enchaîné avec mes petites histoires, bien qu'il y en a aucune d'elles réellement qui finiront aussi grande que celle avec Amy. Quand on a parle filles, forcément qu'elle revient dans la discussion je ne peux pas m'en empêcher, je pense vraiment trop et tout le temps à elle même si jamais rien n'a été facile avec elle et qu'elle m'a brisé le coeur comme j'ai fait avec le sien. Non aucune. C'est ça le plus chiant, j'ai aucune nouvelle d'elle mais je suis incapable de l'oublier. Ca me fait réellement chier, même si au final cette situation, sans aucune femme officielle me convient parfaitement. Répondais-je à Priape même si au final j'aimerais bien oublier Amy dans les bras d'une autre. Mais déjà que j'ai eu du mal après Sateen et que jen'y croyais pas, j'en suis au même stade.

Je pouvais pas imaginer ce qu’il endurait. Ne plus avoir aucune nouvelle de la jeune femme devait être un véritable calvaire. Il devait se poser tout un tas de questions, et pas besoin d’être psy pour conclure que sa non réussite à tourner la page tenait en partie à ce silence radio qu’il subissait. J’étais un peu triste pour Addison, de constater que du côté de Val il n’y avait rien de sérieux, mais en même temps je n’arrivais pas à en avoir à mon meilleur ami. « Je comprends, t’as besoin d’un break c’est normal. » Après Rosalia, Sateen, Amy, c’était un miracle qu’il ait encore des filles dans sa vie et qu’il ne soit pas complètement dégoûté des relations en règle générale. « Profite de ton célibat Don Juan » me moquai-je en riant. A vrai dire, j’enviais presque mon ami de réussir à si bien vivre son célibat malgré le départ de son grand amour. Peut être qu’au final, sa philosophie était la bonne : s’endormir dans des bras différents chaque soir et ne jamais donner suite, ne jamais s’attacher… Malheureusement, je savais que du côté de l’une des conquêtes de l’italien, les choses n’étaient pas aussi claires. Je ne pus m’empêcher de lui prodiguer ce petit conseil : « Prends juste garde à ce que tout ton harem soit en accord avec ta façon de voir les choses »