wake up ! (+ Camille)

Aujourd'hui j'avais décidé de faire une petite surprise à mon dunster préféré : Camille. Néanmoins je n'habitais plus dans la maison commune, j'espérais donc qu'il n'était pas réveillé puisque le but de ma surprise était justement de le sortir de son sommeil. Je partais relativement tôt de la maison en essayant de ne pas réveiller mes colocataires mais Wade devait être trop perché de la veille pour entendre le moindre bruit. J'arrivais enfin, la maison était étrangement calme, mais on était samedi alors ça pouvait se comprendre. La porte de la chambre de Camille était entrouverte, je glissais ma tête discrètement afin de voir s'il était dedans. Il dormait à point fermé, un sourire de satisfaction venait envahir mon visage pendant que j'ouvrais délicatement. Je m'approchais de lui, il ne faisait pas un bruit. Je passais une main dans ses cheveux avant de m'accroupir pour être à sa hauteur. Il est l'heure de se lever mon chéri ! dis-je d'une voix assez forte, sourire aux lèvres. Allez hop hop hop. Je le secouais délicatement. 

C’est en s’endormant vers 04 heures du matin, entouré d’une dizaine de livres ouverts de médecine qu’il ouvrit un œil, ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passait autour de lui. Son cerveau gambadait encore dans les nuages et dissipé ceux-ci fut une chose bien difficile. Après quelque longues secondes, il ouvrit les deux yeux et fixa la jeune femme. Il n’y avait pas grand monde capable de s’aventurer dans son antre à une heure aussi matinale mais cela ne semblait pas déranger Calypso qui souriait d’un air naturel et jovial. Espèce de malade. Le Dunster murmura quelques mots dans sa barbe, ce qui devait ressembler à « t’es une malade ma fille ». La tête étourdie, il se releva légèrement, faisant tomber la main de la jeune femme, posée il y a quelques instants sur ses cheveux. T’sais, quand j’t’ai dis qu’on devait se voir, ce n’était pas forcément aussi tôt… Et il se laissa tomber comme une masse, essayant de récupérer la couverture pour s’enrouler dedans. En simple boxer, il faisait froid « dehors ». Les yeux fermés, il lui demanda, sans prendre la peine de la regarder. Rencard à midi, referme derrière toi avant qu’une autre tarée entre me violer…

Ouh, monsieur était grognon. Mais je pouvais le comprendre, le réveil était dur, il essayait de dire quelque chose de compréhensible, en vain, je ne comprenais strictement rien... Je le regardais en rigolant, sourire aux lèvres, m'expliquer que c'était beaucoup trop tôt - du moins je le devinais parce qu'il parlait vraiment dans sa barbe - et que je devais revenir vers midi. Bah évidement, maintenant que je suis là, je reste ! C'est mal me connaître Mr Caldwell ! Je parlais relativement fort afin de le sortir de son demi sommeil. Alors qu'il fermait les yeux, j'enlevais mes chaussures d'un geste vif et je sautais de l'autre côté du lit. Allez, fais moi de la place, j'te pensais plus courageux que ça. Je me couchais à côté de lui, décidant de ne pas trop le brusquer mais il était hors de question que je parte, je venais pas sur demande comme une commande chez le thaïlandais du coin. 

Comme il l’avait prévu, Calypso ne comptait pas partir et connaissant son côté têtu, elle continuerait son petit jeu jusqu’au moment où ses désirs seraient réalisés. Morale pour le futur : toujours fermer sa porte à clé. Peut-être aussi l’entourer de fils barbelés. Sentant la jeune femme s’installa à ses côtés, il prit son courage à deux mains et leva la couverture, attrapant la jeune femme dans ses bras – dos au jeune homme – pour se coller contre son corps presque nu et froid, le faisant frissonner de la tête aux pieds. Il se dépêcha de remettre les couvertures. D’un point de vue extérieur, on aurait pu croire au réveil de deux amoureux, que c’était beau à voir. Ton corps est gelé Caly et j’ne sens pas l’odeur du café. Ses bras autour d’elle, il se releva pour murmurer quelques mots à son oreille. J’suis certain que tu es en train de prendre plaisir à me faire ça… Avoue. Ses yeux restèrent fermés, son corps se réchauffa petit à petit, étouffé par les couvertures et le corps de son amie.

Je restais un instant comme ça, pendant que monsieur continuait sa nuit, seulement il ne pouvait résister à mes charmes. Il m’attrapait afin de me prendre dans ses bras, ça faisait du bien de le retrouver, de sentir son odeur. Je fermais les yeux un instant à mon tour profitant de mes retrouvailles avec le jeune homme. Je me retournais brusquement lorsque j’entendais ses paroles, néanmoins je glissais ma jambe autour de la sienne, peut-être que la fraicheur allait le réveiller alors. Premièrement, je vais pas pondre du café dans une chambre sans cuisine dis-je en souriant avant de continuer. Et moi j’suis certaine que tu es content au fond de me voir dans ton lit lorsque tu es à moitié nu… dis-je histoire de le taquiner un peu. Je le regardais, fixant ses yeux fermés. 

Les jambes de Calypso s’écrasèrent sur celles du jeune homme, déclenchant quelques sursauts nerveux, son corps ne supportant pas le choc thermique. C’était une déesse des enfers, déterminée à le faire mourir à petit feu. Ange à l’extérieur, un vrai monstre à l’intérieur. Il devait tout de même avouer que sentir son corps collé au sien lui faisait le plus grand bien. Il avait parfois l’impression que leur relation avait changée avec cette longue absence, qu’il ne la connaissait plus, qu’ils n’étaient plus aussi proches et surtout, il évitait tout sujet sérieux ce qui n’était pas bon signe. Néanmoins, ce matin, à cette heure-ci, sous les couvertures, il se sentait bien. Merveilleusement bien. Les paupières toujours fermés, il ne remarqua même pas qu’elle le fixait, tel un animal en cage. Un petit sourire, s’agrandissant de plus en plus apparut sur son visage d’ange – il fallait avouer qu’il en avait les airs – en entendant ces dernières paroles. N’oublie pas qu’au petit matin, je ne contrôle pas grand-chose… Vaut mieux ne pas trop me chercher, jeune demoiselle. Et il ouvrit soudainement les yeux, plantant son regard de glace dans le sien, la surprenant surement tandis qu’il resta dans cette position, sa main se déplaçant sur son bras, le caressant délicatement.

Camille venait d’ouvrir les yeux, il ne bougeait pas, seul sa main se baladait sur mon bras, je frissonnais. Il semblait si calme, serein alors que dix minutes avant, il ressemblait plus à un gosse en pleine crise parce qu’on venait de le sortir de son sommeil. Alala j'vous jure. À présent, il redevenait l’homme que je connaissais, peu souriant et sûrement trop dur envers lui-même. Je me lovais dans ses bras avant de lui répondre. Ah ouais ? C’est bête, j’écoute jamais ce qu’on me dit, je suis très têtue tu sais dis-je en le regardant d’un air malicieux. Je voulais l'embêter, qu'il se souvienne que j'étais toujours la Caly embêtante mais qu'il aimait quand même. Cela faisait si longtemps que je ne l’avais pas vu, j’avais l’impression de retrouver une personne perdue depuis longtemps, c’était… étrange.

Têtue? Il faut avouer que tu devrais travailler sur ça ouais… Pire qu’elle, tu meurs. Leurs corps se réchauffèrent, au contact de l’autre. Ils étaient si près qu’il pouvait sentir son parfum envahir la pièce ce qui lui donna presque l’impression que rien n’avait changé. Et pourtant… En une année de temps, il avait vécu tant de choses à la Dunster House et Caly avait toujours été là pour tempérer la vie du jeune homme sauf… qu’elle était partie. Pour d’excellentes raisons bien sûr, il ne lui en voulait absolument pas. Sauf qu’il avait dû gérer des évènements seul, comme il faisait d’habitude, peut-être trop de choses ? Et son ami Jasper ne pouvait le sauver à chaque fois. Fixant son regard neutre dans celui de son amie, il se releva soudainement pour la prendre dans ses bras, la serrant peut-être un peu trop fort. C’était sa manière de lui dire qu’il était heureux de la voir. On reste ici ? Tu te mets à l’aise, je ferme la porte à clé et on reste sous les couvertures… Un peu brut, certes. Le tout accompagné de son sourire charmeur sur le visage, qu’il maîtrisait si bien.

Évidement que Camille n’allait pas me contredire : j’étais têtue, c’était un secret pour personne, et en plus de ça à présent j’étais violente, magnifique. Mais je préférais éviter ce sujet… pour l’instant. Je ne voulais pas lui montrer à quel point j’étais différente au fond, je ne voulais pas le décevoir, j’avais tellement peur qu’il s’aperçoive que je n’étais pas la même, que j’étais moins gentille… moins parfaite. Je souriais donc, évitant de penser à ça. Il me prenait dans ses bras à nouveau, je lui donnais un baiser dans le cou. Camille était un ami et je pouvais me permettre d’être ainsi avec lui, on pouvait être très tactile sans qu’il y est plus que ça. Me mettre à l’aise ? Camille faut que tu arrêtes de vouloir me voir à poil, enfin je t’ai déjà dit : ça n’arrivera pas ! dis-je en lui tirant la langue.

Depuis la rentrée, il avait senti chez son amie une sorte de… changement. Oh non, ce n’était pas bien visible et leur relation n’avait pas vraiment changée mais quelque chose semblait différent et ça le faisait quelque peu paniquer, il devait se l’avouer. La voyant tirer la langue telle une gamine de 16 ans, il éclata de rire, se sentant simplement heureux d’être près d’elle. Tu pourrais faire un effort, ça fait deux semaines que ma braguette reste fermée, je commence à désespérer Caly. Et au nom de l’amitié ? Répondit-il, prenant un visage enfantin qu’il maîtrisait à merveille. Avait-il envie de lui faire sauvagement l’amour ? Pas vraiment, ce serait trop… bizarre. Néanmoins, Camille restait un homme. Un homme qui commençait à trouver la proximité entre eux bien trop tentante. Il se décala légèrement, pour s’adosser contre le mur, ajustant la couverture pour cacher jambes et boxer. Raconte-moi quelque chose. Un truc important, un détail de ta vie.